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Liturgie - Page 125

  • (Saint Michel à Colosses)

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    Dans le calendrier romain c’est aujourd’hui une férie. Le martyrologe commence par évoquer le prophète Zacharie, mais à Rome on n’a jamais célébré les fêtes des prophètes. Et il faut attendre la fin du martyrologe pour trouver un saint romain, l’abbé Eleuthère, dont on ne sait rien d’autre que ce qu’en dit saint Grégoire que « par sa prière et ses larmes il ressuscita un mort ».

    Dans le calendrier byzantin c’est aujourd’hui la fête de l’apparition de l’archange saint Michel. Sa première apparition en Orient, à côté de Colosses (détruite par un tremblement de terre sous Néron). Il y avait là une fontaine miraculeuse, et auprès d’elle une église dédiée à « l’archistratège » Michel, car la fontaine avait jailli après que saint Jean, de passage en ce lieu, eut annoncé que saint Michel allait visiter l’endroit. Longtemps après, un homme appelé Archippe s’installa près de l’église, vivant comme un ermite et servant de sacristain. Les païens tentèrent souvent, mais en vain, de le chasser, car il était connu pour sa sainteté et faisait des miracles. Un jour ils voulurent boucher la source (qui continuait à faire des miracles, elle aussi), mais ils n’y arrivèrent pas, car sans aucun doute saint Michel les en empêcha. Finalement ils détournèrent deux rivières qui coulaient plus haut, afin que leurs flots emportent l’église et son sacristain. Mais saint Michel apparut à Archippe et le rassura. Au moment où les eaux arrivèrent, il frappa la pierre, et le torrent fut comme absorbé par le rocher. C’est pourquoi le lieu fut appelé Chonè (entonnoir). C’est aujourd’hui la ville turque de Honaz.

    L'apolytikion, par le P. Grigorios Karalis:

    Τῶν οὐρανίων στρατιῶν Ἀρχιστράτηγε, δυσωποῦμέν σε ἀεὶ ἡμεῖς οἱ ἀνάξιοι, ἵνα ταῖς σαῖς δεήσεσι τειχίσῃς ἡμᾶς, σκέπη τῶν πτερύγων, τῆς ἀΰλου σου δόξης, φρουρῶν ἡμᾶς προσπίπτοντας, ἐκτενῶς καὶ βοῶντας· Ἐκ τῶν κινδύνων λύτρωσαι ἡμᾶς, ὡς ταξιάρχης τῶν ἄνω Δυνάμεων.

    Archistratège des célestes armées, nous te supplions, malgré notre indignité, de nous protéger par tes prières et de nous garder à l'ombre des ailes de ta gloire immatérielle, nous qui nous prosternons devant toi et te crions instamment : Délivre-nous des dangers, ô Prince des Puissances d'en-haut.

    Le doxastikon des vêpres, par Theodoros Kokkorikos :


    Συγχάρητε ἡμῖν, ἅπασαι αἱ τῶν Ἀγγέλων ταξιαρχίαι· ὁ πρωτοστάτης γὰρ ὑμῶν, καὶ ἡμέτερος προστάτης, ὁ μέγας Ἀρχιστράτηγος, τὴν σήμερον ἡμέραν, ἐν τῷ σεπτῷ αὐτοῦ τεμένει, παραδόξως ἐποπτανόμενος ἁγιάζει· ὅθεν κατὰ χρέος, ἀνυμνοῦντες αὐτόν, βοήσωμεν· Σκέπασον ἡμᾶς, ἐν τῇ σκέπῃ τῶν πτερύγων σου, μέγιστε Μιχαήλ Ἀρχάγγελε.

    Réjouissez-vous avec nous, toutes les angéliques divisions : celui qui est votre chef, en effet, en même temps que notre protecteur, le grand archistratège Michel, sanctifie la présente journée en apparaissant de merveilleuse façon dans son temple sacré ; c'est pourquoi, le célébrant comme il se doit, nous lui crions : Protège-nous à l'ombre de tes ailes, suprême archange Michel.

  • 15e dimanche après la Pentecôte

    Bonum est confitéri Dómino : et psallere nómini tuo, Altíssime. ℣. Ad annuntiándum mane misericórdiam tuam, et veritátem tuam per noctem.

    Il est bon de louer le Seigneur et de chanter des hymnes à votre nom, ô Très Haut, pour annoncer dès le matin votre miséricorde et votre vérité durant la nuit.

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    Le texte de ce graduel est le début du psaume 91. La mélodie est entièrement constituée, de la première à la dernière note, de formules qu’on rencontre dans d’autres graduels. Et pourtant elle est originale: on remarque qu’en dehors de la première elles sont toutes focalisées sur le do, la dominante du 5e mode, qui a rarement mérité son nom à ce point. On a ainsi une louange qui plane en permanence sur cette note, avec diverses broderies autour. Et une montée jusqu’au sol qui outrepasse l’octave, sur « annuntiandum mane » : l’annonce de la miséricorde, dès le matin, à la façon du coq.

    Par les Cantores in Ecclesia, de Portland dans l’Oregon.

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Sacraméntum reconciliatiónis nostræ, ante témpora ætérna dispósitum, nullæ implébant figúræ; quia nondum supervénerat Spíritus Sanctus in Vírginem, nec virtus Altíssimi obumbráverat ei, ut, et intra intemeráta víscera, ædificánte sibi Sapiéntia domum, Verbum caro fíeret, et, forma Dei ac forma servi in unam conveniénte persónam, Creátor témporum nascerétur in témpore, et, per quem facta sunt ómnia, ipse inter ómnia gignerétur. Nisi enim novus homo, factus in similitúdinem carnis peccáti, nostram suscíperet vetustátem, et, consubstantiális Patri, consubstantiális esse dignarétur et matri, naturámque sibi nostram solus a peccáto liber uníret: sub jugo diáboli generáliter tenerétur humána captívitas.

    Aucune figure n’accomplissait le mystère de notre réconciliation, décidé de toute éternité, car l’Esprit n’était pas encore venu sur la Vierge et la puissance du Très-Haut ne l’avait pas prise encore sous son ombre. Alors, la Sagesse se construisit une demeure : le Verbe se fit chair en un sein virginal ; unissant en une seule personne la condition de Dieu et celle d’esclave, le Créateur des temps naquit dans le temps, et celui-là même par qui tout avait été fait pris naissance au sein de l’univers. En effet, si l’homme nouveau, créé dans une chair semblable à celle du péché, n’assumait notre vétusté, si, lui, consubstantiel au Père, ne daignait devenir aussi consubstantiel à sa mère, et s’il ne s’unissait notre nature, lui qui seul est exempt du péché, toute l’humanité était retenue captive sous le joug du diable.

    Lettre de saint Léon à l’impératrice Pulchérie.

    Sainte Pulchérie (inscrite au martyrologe romain le 10 septembre, et au calendrier byzantin les 10 octobre, 17 février et 7 août) est l’impératrice qui (avec son mari l’empereur Marcien) convoqua le concile de Chalcédoine, au cours duquel saint Léon fut acclamé pour sa lettre au patriarche Flavien contre Eutychès (« C'est Pierre qui parle par la bouche de Léon »). Cette lettre à Pulchérie (13 juin 449, le même jour que celle à Flavien), est le premier texte où saint Léon utilise l’expression « consubstantiel à sa mère ». Le concile de Chalcédoine (451) définira le Christ « consubstantiel au Père selon la divinité et le même consubstantiel à nous selon l’humanité », formule qu’on trouvait chez les théologiens des écoles antagonistes d’Antioche et d’Alexandrie (et en occident chez Jean Cassien).

  • Saint Pie X

    Discours de Pie XII pour la canonisation de Pie X, 2 :

    Pie X se révèle aussi champion convaincu de l'Eglise et Saint providentiel de nos temps dans la seconde entreprise qui distingue son œuvre et ressembla, par ses épisodes parfois dramatiques, à la lutte engagée par un géant pour la défense d'un trésor inestimable : l'unité intérieure de l'Eglise dans son fondement intime : la foi. Déjà depuis son enfance, la Providence divine avait préparé son élu dans son humble famille, édifiée sur l'autorité, les bonnes mœurs et sur la foi elle-même vécue scrupuleusement. Sans doute tout autre Pontife, en vertu de la grâce d'état, aurait combattu et rejeté les assauts destinés à frapper l'Eglise à la base. Il faut cependant reconnaître que la lucidité et la fermeté avec lesquelles Pie X conduisit la lutte victorieuse contre les erreurs du modernisme, attestent à quel degré héroïque la vertu de foi brûlait dans son cœur de saint. Uniquement soucieux de garder intact l'héritage de Dieu au troupeau qui lui était confié, le grand Pontife ne connut de faiblesse en face de quiconque, quelle que fût sa dignité ou son autorité, pas d'hésitations devant des doctrines séduisantes mais fausses, dans l'Eglise et au dehors, ni aucune crainte de s'attirer des offenses personnelles et de voir méconnaître injustement la pureté de ses intentions. Il eut la conscience claire de lutter pour la cause la plus sainte de Dieu et des âmes. A la lettre, se vérifièrent en lui les paroles du Seigneur à l'Apôtre Pierre : « J'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point, et toi... confirme tes frères ». La promesse et l'ordre du Christ suscitèrent encore une fois, dans la fermeté indéfectible d'un de ses Vicaires, la trempe indomptable d'un athlète. Il est juste que l'Eglise, en lui décernant à cette heure la gloire suprême à l'endroit même où depuis des siècles brille sans se ternir celle de Pierre et en confondant ainsi l'un et l'autre dans une seule apothéose, chante à Pie X sa reconnaissance et invoque en même temps son intercession pour se voir épargner de nouvelles luttes du même genre. Mais ce dont il s'agissait précisément alors, c'est-à-dire la conservation de l'union intime de la foi et de la science, est un bien si grand pour toute l'humanité que cette seconde grande œuvre du Pontife est, elle aussi, d'une importance telle qu'elle dépasse largement les frontières du monde catholique.

    Lorsque, comme le modernisme, on sépare, en les opposant, la foi et la science dans leur source et leur objet, on provoque entres ces deux domaines vitaux, une scission tellement funeste que « la mort l'est à peine plus ». On l'a vu en pratique : au tournant du siècle, on a vu l'homme divisé au fond de lui-même, et gardant cependant encore l'illusion de conserver son unité dans une apparence fragile d'harmonie et de bonheur basés sur un progrès purement humain, se briser pour ainsi dire sous le poids d'une réalité bien différente.

    Le regard vigilant de Pie X vit s'approcher cette catastrophe spirituelle du monde moderne, cette déception spécialement amère dans les milieux cultivés. Il comprit qu'une foi apparente de ce genre, c'est-à-dire une foi qui au lieu de se fonder sur Dieu révélateur s'enracine dans un terrain purement humain, se dissoudrait pour beaucoup dans l'athéisme ; il perçut également le destin fatal d'une science qui, à l'encontre de la nature et par une limitation volontaire, s'interdisait de marcher vers le Vrai et le Bien absolus et ne laissait ainsi à l'homme sans Dieu, devant l'invincible obscurité où gisait pour lui tout l'être, que l'attitude de l'angoisse ou de l'arrogance.

    Le Saint opposa à un tel mal le seul moyen de salut possible et réel : la vérité catholique, biblique, de la foi acceptée comme « un hommage raisonnable » rendu à Dieu et à sa révélation. Coordonnant ainsi foi et science, la première en tant qu'extension surnaturelle et parfois confirmation de la seconde, et la seconde comme voie d'accès à la première, il rendit au chrétien l'unité et la paix de l'esprit, conditions imprescriptibles de la vie.

    Si beaucoup aujourd'hui se tournent à nouveau vers cette vérité, poussés vers elle en quelque sorte par l'impression de vide et l'angoisse de leur abandon, et s'ils ont ainsi le bonheur de pouvoir la trouver fermement possédée par l'Eglise, ils doivent en être reconnaissants à l'action clairvoyante de Pie X. C'est à lui en effet que revient le mérite d'avoir préservé la vérité de l'erreur, soit chez ceux qui jouissent de toute sa lumière, c'est-à-dire les croyants, soit chez ceux qui la cherchent sincèrement. Pour les autres, sa fermeté envers l'erreur peut encore demeurer un scandale ; en réalité, c'est un service d'une extrême charité, rendu par un Saint, en tant que Chef de l'Eglise, à toute l'humanité.

  • A Houston

    Le cardinal DiNardo, archevêque de Galveston-Houston, a pondu hier un décret de mise en application du motu proprio.

    — La messe selon le missel de 1962 (et tout autre sacrement) est désormais interdite, malgré le grand nombre de fidèles (sic), dans trois des églises où elle était célébrée. Mais dans deux d’entre elles on pourra célébrer une messe traditionnelle deux jours de semaine par mois. Sic.

    — Comme il y a une messe selon le missel de 1962 tous les dimanches (après-midi) depuis plus de 40 ans en l’église de l’Annonciation de Houston, ça pourra continuer en vertu de « cette longue coutume ».

    — La paroisse personnelle confiée à la Fraternité Saint-Pierre est désormais le seul lieu dans l’archidiocèse où l’on peut célébrer la messe et les autres sacrements sans limitation selon les anciens livres. C’est l’unique réserve d’Indiens tradis du 5e plus grand diocèse des Etats-Unis.

  • Saint Etienne roi de Hongrie

    Etienne de Hongrie (Istvan) a été canonisé un 20 août (1083) et c’est toujours à cette date qu’il est fêté en Hongrie. Le 20 août est fête nationale, et à Budapest après le lever des couleurs le président de la République fait un discours. L’entrée du Parlement est libre toute la journée, afin que chacun puisse vénérer la couronne et le sceptre de saint Etienne (qui sont exposés en permanence au milieu du hall comme symboles de la souveraineté nationale). L’après-midi est célébrée une grand-messe à la basilique Saint-Etienne, la plus grande église du pays, et il y a la procession de la main droite du souverain. Le soir a lieu un gigantesque feu d’artifice sur le Danube. Le site du gouvernement hongrois proclame : « Le 20 août, la Hongrie célèbre la création de l’Etat, et c’est bien plus qu’une histoire millénaire : la fête de saint Etienne signifie le triomphe du christianisme sur le paganisme, ce qui a permis au peuple hongrois de survivre. »

    On peut voir sur Youtube une très brève mais correcte présentation de cette fête par l'AFP en 2013.

    Deux des plus récentes statues hongroises de saint Etienne et de la bienheureuse reine Gisèle (2000 et 2001):

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  • Chronique de la fin

    Rorate Caeli constate que, conformément au motu proprio intitulé par antiphrase Traditionis custodes, le séminaire américain de Rome interdit la célébration de la messe traditionnelle et supprime la formation à la messe traditionnelle qui y était organisée.

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  • Saint Gilles

    Ce jour était célébré le transfert à Bénévent des reliques des 12 frères martyrs (originaires d’Hadrumète, aujourd’hui Sousse en Tunisie, condamnés à Carthage, suppliciés en quatre lieux différents d’Italie). Cette fête fut ensuite supplantée par celle de saint Gilles (du Gard). Ce ne sont plus aujourd’hui que deux mémoires.

    Sur la page suivante d’un missel romain, on voit d’abord l’oraison de la messe des 12 frères, puis l’oraison de la messe de saint Gilles, chacune avec sa lettrine ornée. Ce missel a été fait à Bologne vers 1370 pour Urbain V, sixième pape d’Avignon, mort cette année-là, et a appartenu au premier antipape du grand schisme d’Occident Clément VII. Il se trouve à la Bibliothèque municipale d’Avignon.

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    Fratérna nos, Dómine, Mártyrum tuórum coróna lætíficet : quæ et fídei nostræ prǽbeat increménta virtútum ; et multíplici nos suffrágio consolétur.

    Faites, Seigneur, que la couronne fraternelle de vos Martyrs soit une source de joie : qu’elle procure à notre foi une augmentation de force, et qu’elle nous console par ces intercessions multiples.

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    Intercéssio nos, quǽsumus, Dómine, beáti Ægídii Abbátis comméndet : ut, quod nostris méritis non valémus, eius patrocínio assequámur.

    Que l’intercession du bienheureux Abbé Gilles, nous recommande, s’il vous plaît, auprès de vous, Seigneur, afin que nous obtenions, par son patronage, ce que nous ne pouvons attendre de nos mérites.

    *

    La notice de l’Année liturgique nous dit aussi : « Nous ne devons pas omettre de mentionner brièvement que le présent jour marque pour les Grecs le point de départ du Calendrier, et qu'ils le célèbrent à cause de cela par une fête spéciale, dite de l'Indiction ou du nouvel an. »

    Voici le tropaire de l’indiction, par Athanase Karamanis (1911-2012), « arkhon protopsalte du patriarcat œcuménique », pendant 30 ans chantre de l’église métropolitaine de Thessalonique.

    Apolytikion

    Ὁ πάσης δημιουργὸς τῆς κτίσεως, ὁ καιροὺς καὶ χρόνους ἐν τῇ ἰδίᾳ ἐξουσίᾳ θέμενος, εὐλόγησον τὸν στέφανον τοῦ ἐνιαυτοῦ τῆς χρηστότητός σου, Κύριε, φυλάττων ἐν εἰρήνῃ τοὺς βασιλεῖς καὶ τὴν πόλιν σου, πρεσβείαις τῆς θεοτόκου, καὶ σῶσον ἡμᾶς.

    Auteur de l'entière création, qui tiens en ton pouvoir les moments et les temps, bénis la couronne de l'année que ta bonté nous donne de commencer ; garde en paix les rois et ta ville, par les prières de la Mère de Dieu, et sauve-nous.

  • Saint Raymond Nonnat

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    Ici est né saint Raymond Nonnat (chapelle de Portell)

    Raymond a été surnommé Nonnat, en raison d’un fait contraire aux lois ordinaires de la nature : sa mère étant morte avant de le mettre au monde, il fallut lui ouvrir le sein pour amener l’enfant à la lumière.

    Issu d’une pieuse et illustre famille, il vit le jour à Portell en Catalogne. Dès son enfance, il donna des marques de sa future sainteté. Étranger aux divertissements de son âge, insensible aux attraits du monde, il se donnait tellement à la piété, que tous admiraient dans cet enfant une vertu déjà mûre. En avançant en âge, il s’appliqua à l’étude des lettres ; mais bientôt, sur l’ordre de son père, il se retira à la campagne, où il visitait souvent une petite chapelle dédiée à saint Nicolas, aux environs de Portell, pour y vénérer une image de la sainte Vierge ; image que les fidèles continuent d’entourer encore aujourd’hui d’une très grande vénération. Là, se répandant en prières, il suppliait constamment la Mère de Dieu de l’adopter pour sou fils, de daigner lui enseigner la voie du salut et la science des Saints.

    La Vierge très clémente ne repoussa point sa demande ; car elle fit comprendre à Raymond, qu’il lui serait très agréable de le voir entrer dans l’ordre de la Merci ou du rachat des captifs, récemment fondé d’après son inspiration. Aussitôt cet avertissement reçu, il se rendit à Barcelone et embrassa cet institut, voué à une œuvre si excellente de charité envers le prochain. Enrôlé dans cette sainte milice, il garda toujours la virginité, qu’il avait déjà consacrée à Marie. Il se signala également par la pratique des autres vertus et surtout par sa charité envers les Chrétiens qui, tombés au pouvoir des païens, traînaient une vie misérable dans la captivité. Envoyé en Afrique pour racheter ces malheureux, il en délivra un grand nombre, et se constitua comme otage pour ne pas voir ceux qui restaient, faute de rançon, courir le risque d’apostasier. Mais comme, enflammé du zèle le plus ardent pour le salut des âmes, il réussit, par ses prédications à convertir à Jésus Christ un certain nombre de Musulmans, les barbares le jetèrent dans un étroit cachot, et le soumirent à différents supplices : il endura notamment le cruel martyre d’avoir les lèvres percées et tenues fermées par un cadenas de fer.

    Ces choses, et d’autres actions pleines de courage, lui firent de tous côtés la réputation d’un saint et portèrent Grégoire IX à lui donner une place dans le sacré Collège des Cardinaux de la sainte Église romaine ; mais l’homme de Dieu, conservant dans cette dignité l’horreur qu’il avait de la pompe et du luxe, ne cessa de pratiquer strictement l’humilité religieuse. Il se mit en route pour aller à Rome, mais à peine arrivé à Cordoue il tomba dangereusement malade, et demanda instamment à être muni des sacrements de l’Église. La maladie s’aggravant et le Prêtre tardant à venir, Raymond reçut le saint viatique par le ministère des Anges, qui lui apparurent sous l’aspect de religieux de son Ordre. L’ayant reçu, il rendit grâces à Dieu, et s’en alla au Seigneur le dernier dimanche d’août, l’an douze cent quarante.

    Une discussion s’étant élevée au sujet du lieu de sa sépulture, son corps, enfermé dans un cercueil, fut placé sur une mule aveugle, qui le transporta, non sans une permission de Dieu à la chapelle de saint Nicolas, pour qu’il fût enseveli au lieu même où Raymond avait jeté les premiers fondements de sa très sainte vie. Un couvent de son Ordre, fut bâti en cet endroit et les fidèles y affluent de toutes les parties de la Catalogne, pour s’acquitter de leurs vœux en venant honorer le Saint, dont la gloire y est manifestée par différentes sortes de miracles et de choses merveilleuses. (Bréviaire)

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    (Le couvent est célèbre notamment pour ses ex-votos.)

  • Sainte Rose de Lima

    La fête de sainte Rose ne passe pas inaperçue au Pérou, où c'est une sorte de fête nationale (d'autant que c'est aussi la fête patronale de la police péruvienne).