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Liturgie - Page 124

  • Notre Dame des 7 douleurs

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    (Peinture aujourd'hui attribuée à un assistant de Jan Van Eyck, début du XVe)

    Cette Reine des Vierges est aussi Reine des martyrs ; mais c’est encore en son cœur que le glaive la transperça, car chez elle tout se passe au-dedans !... Oh ! qu’elle est belle à contempler durant son long martyre, si sereine, enveloppée dans une sorte de majesté qui respire à la fois la force et la douceur… C’est qu’elle avait appris du Verbe Lui-même comment doivent souffrir ceux que le Père a choisis comme victimes, ceux qu’Il a résolu d’associer à la grande œuvre de la rédemption, ceux qu’il « a connus et prédestinés pour être conformes à son Christ », crucifié par amour.

    Elle est là au pied de la Croix, debout, dans la force et la vaillance, et voici mon Maître qui me dit : « Ecce mater tua », Il me la donne pour Mère… Et maintenant qu’Il est retourné au Père, qu’Il m’a substituée à sa place sur la croix, afin que « je souffre en mon corps ce qui manque à sa passion, pour son corps qui est l’Église », la Vierge est encore là pour m’apprendre à souffrir comme Lui, pour me dire, pour me faire entendre ces derniers chants de son âme, que nul autre qu’elle, sa Mère, n’a pu surprendre.

    Quand j’aurai dit mon « consummatum est », c’est encore elle, « Janua coeli », qui m’introduira dans les parvis divins, me disant tout bas la mystérieuse parole : « Laetatus sum in his quae dicta sunt mihi, in domum Domini ibimus !... »

    Sainte Elisabeth de la Trinité, Dernière retraite, quinzième jour.

  • Exaltation de la Sainte Croix

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    « Exaltation universelle (pancosmios) de la vénérable et vivifiante Croix », dit la liturgie byzantine. Sur l'icône, on voit saint Macaire, l'évêque de Jérusalem, présentant la vraie Croix, avec à gauche saint Constantin et à droite sainte Hélène.

    Voici le tropaire et le kondakion, qui sont toujours et plus que jamais d’actualité, même si l’on cherche les rois qui pourraient y correspondre (mais Orban mérite la couronne de saint Etienne). On remarque en tout cas qu’il n’y a pas eu de réforme liturgique pour modifier ces textes qui auraient été sévèrement censurés dans ce que le pape prétend être « l’unique expression de la lex orandi du rite romain » (ils sont allés jusqu’à supprimer militantem de la collecte de saint Ignace de Loyola…)

    A Palazzo Adriano, le tropaire lors des vêpres le 13 septembre 2020, dans une mélodie spécifique des paroisses byzantines de Sicile, et le kondakion lors de la divine liturgie, le lendemain.

    Ὁ ὑψωθεὶς ἐν τῷ Σταυρῷ ἑκουσίως, τῇ ἐπωνύμῳ σου καινῇ πολιτείᾳ, τοὺς οἰκτιρμούς σου δώρησαι, Χριστὲ ὁ Θεός. Εὔφρανον ἐν τῇ δυνάμει σου, τοὺς πιστοὺς Βασιλεῖς ἡμῶν, νίκας χορηγῶν αὐτοῖς, κατὰ τῶν πολεμίων· τὴν συμμαχίαν ἔχοιεν τὴν σήν, ὅπλον εἰρήνης ἀήττητον τρόπαιον.

    Toi qui t'es volontairement élevé sur la croix, ô Christ Dieu, accorde tes miséricordes au nouveau peuple qui porte ton Nom. Réjouis par ta puissance tes rois fidèles et donne-leur la victoire sur les ennemis ; afin qu'ils trouvent secours dans ta croix, arme de paix et trophée invincible.

    Ὁ ὑψωθεὶς ἐν τῷ Σταυρῷ ἑκουσίως, τῇ ἐπωνύμῳ σου καινῇ πολιτείᾳ, τοὺς οἰκτιρμούς σου δώρησαι, Χριστὲ ὁ Θεός. Εὔφρανον ἐν τῇ δυνάμει σου, τοὺς πιστοὺς Βασιλεῖς ἡμῶν, νίκας χορηγῶν αὐτοῖς, κατὰ τῶν πολεμίων· τὴν συμμαχίαν ἔχοιεν τὴν σήν, ὅπλον εἰρήνης ἀήττητον τρόπαιον.

    Toi qui t'es volontairement élevé sur la croix, ô Christ Dieu, accorde tes miséricordes au nouveau peuple qui porte ton Nom. Réjouis par ta puissance tes rois fidèles et donne-leur la victoire sur les ennemis ; afin qu'ils trouvent secours dans ta croix, arme de paix et trophée invincible.

  • 13 septembre

    En ce jour le martyrologe romain n’a aucun saint martyr à Rome. Il commence par saint Philippe, préfet d’Egypte (romain, certes) qui, devenu chrétien, démissionna, et fut tué par son successeur. Comme ce martyrologe est bref, on remarque d’autant plus les quatre saints « français » : saint Ligoire (ou Lidoire) évêque de Tours, saint Maurille évêque d’Angers, saint Amé (ou Aimé) de Sion, patron de Douai, saint Amé (ou Aimé) de Remiremont. (Saint Amand - ou Armand, cinquième évêque de Vannes, n’a pas les honneurs du martyrologe.)

    La liturgie byzantine célèbre ce jour l’anniversaire de la dédicace de la basilique de la Résurrection à Jérusalem (l’Anastasis) le 13 septembre 335, et la vigile de l’Exaltation de la vénérable et vivifiante Croix. Elle fait aussi mémoire du centurion Corneille, le premier païen que baptisa saint Pierre.

    Τὸν ζωοποιὸν Σταυρὸν τῆς σῆς ἀγαθότητος, ὃν ἐδωρήσω ἡμῖν τοῖς ἀναξίοις Κύριε, σοὶ προσάγομεν εἰς πρεσβείαν. Σῷζε τοὺς βασιλεῖς καὶ τὴν πόλιν σου, εἰρηνεύοντας διὰ τῆς Θεοτόκου, μόνε φιλάνθρωπε.

    Nous te présentons, Seigneur, en manière d’intercession, la vivifiante croix que dans ta bonté tu nous as accordée, indignes que nous sommes. Sauve les rois et ta ville qui te supplient, par ta Mère, ô seul Ami des hommes.

    Οὐρανὸς πολύφωτος ἡ Ἐκκλησία, ἀνεδείχθη ἅπαντας, φωταγωγοῦσα τοὺς πιστούς· ἐν ᾧ ἑστῶτες κραυγάζομεν· Τοῦτον τὸν οἶκον, στερέωσον Κύριε.

    Tu as fait de l’Eglise un ciel resplendissant qui éclaire tous les fidèles. C’est pourquoi, debout dans cette sainte demeure, nous te crions : Affermis cette maison, Seigneur.

  • 16e dimanche après la Pentecôte

    Timébunt gentes nomen tuum, Dómine, et omnes reges terræ glóriam tuam. ℣. Quóniam ædificávit Dóminus Sion, et vidébitur in majestáte sua.

    Les nations craindront votre nom, Seigneur, et tous les rois de la terre votre gloire. Parce que le Seigneur a bâti Sion et qu’il sera vu dans sa majesté.

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    Le texte du graduel vient du psaume 101. Un psaume relativement long, qui commence par une supplique personnelle mais abondamment utilisée par la liturgie (Domine exaudi orationem meam et clamor meus ad te veniat), et s’épanouit dans une perspective universaliste, si frappante dans les psaumes, et que les israélites n’ont toujours pas comprise…

    La mélodie est composée pour l’essentiel de formules centons, mais bien agencées et qui correspondent parfaitement au texte : premier accent sur le « Nom » du Seigneur, deuxième sur « tous les rois de la terre », troisième sur « ta » gloire. Il en est de même dans le verset, où la mélodie culmine sur « Sion », la Jérusalem mystique où tous les rois adoreront le Seigneur, le « Nom » qui était le premier point culminant du répons.

  • De la sainte Vierge le samedi

    Beáta María Virgo, inter hómines audíre sola méruit præ ómnibus: Invenísti grátiam. Quantam? Quantam díxerat: plenam. Et vere plenam, quæ largo imbre totam fúnderet et infúnderet creatúram: Invenísti enim grátiam apud Deum. Hæc cum dicit, et ipse Angelus mirátur, aut féminam tantum, aut omnes hómines vitam meruísse per féminam: stupet Angelus, totum Deum veníre intra virginális úteri angústias, cui tota simul angústa est creatúra. Hinc est, quod remorátur Angelus, hinc est, quod vírginem vocat de mérito, de grátia compéllat, vix causam prodit audiénti, sane ut sensum promóveat, vix longa trepidatióne compónit.

    Bienheureuse est la Vierge Marie ! Seule parmi les humains elle a mérité de s’entendre dire avec tant d’excellence : « Tu as trouvé grâce ! » Combien grâce ? La quantité est dite : pleine. Et vraiment elle est pleine, cette grâce qui fuse en une pluie généreuse et se diffuse en toute la créature. En vérité, tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Et disant cela, l’ange lui-même s’étonne : est-ce une femme seulement qui mérite la vie ou bien sont-ce tous les hommes grâce à une femme ? L’ange reste interdit : Dieu, auprès de qui la créature tout entière ramassée est limitée, va se mettre tout entier dans les limites d’un sein virginal. C’est pourquoi l’Ange s’attarde ; c’est pourquoi il appelle la Vierge en parlant de mérite, en parlant de grâce il la presse ; devant celle qui l’écoute, à peine il livre son message, assez cependant pour émouvoir sa sensibilité, à peine il compose avec un trouble qui se prolonge.

    Saint Pierre Chrysologue, sermon (142) sur l’Annonciation. Lecture du bréviaire.

  • Saint Nicolas de Tolentino

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    Véritable image du glorieux thaumaturge S. Nicolas de Tolentino, consolation des affligés, réconfort des infirmes, et protecteur spécial contre les fièvres, qui est vénérée à Bologne en l’église paroissiale de la Très Sainte Trinité. Il entra dans l’ordre Augustinien, où il vécut pieusement, et puis il mourut saintement le 10 septembre de l’année 1306. Il fut canonisé par le Pontife Eugène IV en l’an 1446.

    Il fut un temps où les images des saints vendues (ou données) aux fidèles étaient toujours la « véritable image », alors que la plupart du temps on ne savait pas du tout à quoi pouvait ressembler le saint en question.

    En tout cas ce Nicolas-là ne ressemble pas à celui de Piero della Francesca, qui date des années suivant la canonisation (on dirait saint Thomas d’Aquin, non ?):

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    Il ne ressemble pas davantage à celui du Pérugin (1507):

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    Lequel Pérugin est aussi le peintre de ce superbe tableau représentant le miracle des perdrix : Nicolas ne mangeait pas de viande, mais pour le rétablir après une grave maladie on lui prépara des perdrix. Le saint bénit les oiseaux… qui s’envolèrent.

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  • Saint Gorgon

    Gorgonius était un officier de la maison de Dioclétien, à Nicomédie, qui était alors la capitale de l’empire. Avec son collègue Dorothée, il convertit au christianisme tous les autres serviteurs du palais. Un jour qu’ils assistaient à la torture d’un fidèle ils apostrophèrent Dioclétien, lui disant en substance : pourquoi lui et pas nous ? Aussitôt Dioclétien les fit horriblement torturer et tuer. Ce fut le début d’une longue et très sanglante persécution.

    Parmi les églises et chapelles dédiées à saint Gorgon en France, celle de Véron dans l’Yonne mérite attention. C’est la seule qui soit dédiée aux deux saints Gorgon et Dorothée. Un grand tableau classique, derrière l’autel, les montre avec la palme du martyre, couronnés par un ange. L’église possède des reliques des martyrs (on voit les reliquaires à gauche), et leurs deux statues équestres symétriques ne manquent pas d’allure (surtout celle de Dorothée).

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    (Photos François Goglins, Wikipedia commons)

  • Lettre aux catholiques

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    Quel père, si son fils lui demande du pain, lui donnera une pierre ? (Mt 7, 9)

    Chers Frères et Sœurs dans le Christ,

    C’est avec une immense tristesse que nous avons appris la décision du pape François d’abroger les principales dispositions du Motu Proprio Summorum Pontificum promulgué par le pape Benoît XVI, le 7 juillet 2007. Après des décennies de divisions et de querelles, ce Motu Proprio fut, pour tous les fidèles catholiques, une œuvre de paix et de réconciliation.

    Rome viole la parole donnée par le pape Benoît XVI, avec brutalité et intransigeance, bien loin de l’accueil fraternel tant vanté.

    La volonté affirmée du pape François, dans le Motu Proprio Traditionis Custodes du 16 juillet 2021 est de voir disparaître la célébration de la messe de la Tradition de l’Eglise. Cette décision nous plonge dans la consternation. Comment comprendre cette rupture avec le Missel traditionnel, réalisation « vénérable et antique » de la « loi de la foi », qui a fécondé tant de peuples, tant de missionnaires et tant de saints ? Quel mal font les fidèles qui souhaitent, simplement, prier comme le firent leurs pères depuis des siècles ? Peut-on ignorer que la messe tridentine convertit de nombreuses âmes, qu’elle attire des assemblées jeunes et ferventes, qu’elle suscite de nombreuses vocations, qu’elle a fait surgir des séminaires, des communautés religieuses, des monastères, qu’elle est la colonne vertébrale de nombreuses écoles, œuvres de jeunesse, catéchismes, retraites spirituelles et pèlerinages ?

    Beaucoup d’entre vous, frères catholiques, prêtres, évêques, nous avez fait part de votre incompréhension et de votre profonde douleur : merci pour vos nombreux témoignages de soutien.

    Favoriser la paix de l’Église afin de construire l’unité dans la charité, mais aussi amener les catholiques à renouer avec leur propre héritage en faisant découvrir au plus grand nombre les richesses de la tradition liturgique, trésor de l’Église, tels étaient les buts poursuivis par Summorum Pontificum. Le pape émérite Benoît XVI voit son œuvre de réconciliation détruite de son vivant.

    Dans une époque imprégnée de matérialisme et déchirée par les divisions sociales et culturelles, la paix liturgique nous apparaît comme une nécessité absolue pour la foi et la vie spirituelle des catholiques dans un monde qui meurt de soif. La restriction drastique de l’autorisation de célébrer la Messe selon sa forme traditionnelle fera resurgir la méfiance, le doute et annonce le retour d’une querelle liturgique déchirante pour le peuple chrétien.

    Nous l’affirmons solennellement, devant Dieu et devant les hommes : nous ne laisserons personne priver les fidèles de ce trésor qui est d’abord celui de l’Église. Nous ne resterons pas inactifs devant l’étouffement spirituel des vocations que prépare le Motu proprio Traditionis Custodes. Nous ne priverons pas nos enfants de ce moyen privilégié de transmission de la foi qu’est la fidélité à la liturgie traditionnelle.

    Comme des fils à leur père, nous demandons au pape François de revenir sur sa décision, en abrogeant Traditionis Custodes et en rétablissant la pleine liberté de célébration de la messe tridentine, pour la gloire de Dieu et le bien des fidèles. Du pain plutôt que des pierres.

                              Le 8 septembre 2021, en la fête de la Nativité de la Très sainte Vierge Marie

    Premiers signataires

    Bernard Antony, Président de l' AGRIF
    Xavier Arnaud, Forum catholique
    Victor Aubert, Président d'Academia Christiana
    Moh-Christophe Bilek, Notre Dame de Kabylie
    François Billot de Lochner, Président Fondation de Service politique
    Benjamin Blanchard, Délégué général de SOS Chrétiens d'Orient
    Anne Brassié, Journaliste et écrivain
    Jacques Charles-Gaffiot, Historien d'art
    Thibaud Collin, Professeur agrégé de philosophie
    Laurent Dandrieu, Journaliste
    Yves Daoudal, Journaliste - Directeur de Blog
    Marie-Pauline Deswarte, Docteur en Droit
    Stéphane Deswarte, Docteur en Chimie
    Cyrille Dounot, Docteur en droit, licencié en droit
    canonique
    Alvino-Mario Fantini, The European Conservative
    Claude Goyard, Professeur des universités
    Max Guazzini, Avocat
    Michael Hageböck, Summorum Pontificum Freiburg
    Maike Hickson, Docteur en Littérature, écrivain
    Robert Hickson, Professeur, écrivain
    Michel De Jaeghere, Journaliste et essayiste
    Marek Jurek, Ancien pdt de la Diète de Pologne
    Peter Kwasnieswki Ecrivain
    Philippe Lauvaux, ULB Paris Assas
    Pierre de Lauzun, Haut fonctionnaire Ecrivain
    Massimo de Leonardis, President International Commission of
    Military History
    Anne le Pape, Journaliste
    Christian Marquant, Président de Paix Liturgique
    Michael Matt, The Remnant
    Roberto de Mattei, Ancien président du CNR (CNRS italien)
    Jean-Pierre Maugendre, Renaissance Catholique
    Philippe Maxence, Rédacteur en Chef de L'Homme Nouveau
    Charles de Meyer, Président de SOS Chrétiens d'Orient
    Paweł Milcarek, Christianitas
    Jean-Marie Molitor, Journaliste
    Martin Mosebach, Ecrivain
    Hugues Petit, Docteur en Droit
    Philippe Pichot-Bravard, Docteur en Droit
    Jean-Baptiste Pierchon, Docteur en Droit
    Hervé Rolland, Vice-Président de ND de Chrétienté
    Reynald Secher, Historien
    Jean Sévillia, Journaliste, Historien, Ecrivain
    Henri Sire, Ecrivain, compositeur, chercheur
    Jeanne Smits, Journaliste - Directrice de Blog
    Jean de Tauriers, Président de Notre Dame de Chrétienté
    Guillaume de Thieulloy, Editeur de presse
    Jérôme Triomphe, Avocat
    Philippe de Villiers, Ancien ministre, écrivain 

  • Nativité de la Sainte Vierge

    Voici les stichères des laudes de la liturgie byzantine, dans un enregistrement historique de Spyros Peristeris et Evangelos Tzelas, qui furent entre 1952 et 1992 protopsalte et lampadarios (chefs des deux chœurs, à droite et à gauche) de la cathédrale orthodoxe d’Athènes.

    Ὢ τοῦ παραδόξου θαύματος! ἡ πηγὴ τῆς ζωῆς, ἐκ τῆς στείρας τίκτεται, ἡ χάρις καρπογονεῖν, λαμπρῶς ἀπάρχεται. Εὐφραίνου Ἰωακείμ, τῆς Θεοτόκου γεννήτωρ γενόμενος, οὐκ ἔστιν ἄλλος ὡς σύ, τῶν γηγενῶν γεννητόρων θεόληπτε· ἡ γὰρ θεοδόχος Κόρη, τοῦ Θεοῦ τὸ σκήνωμα, τὸ πανάγιον ὀρος, διὰ σοῦ ἡμῖν δεδώρηται.

    Merveille inouïe ! La source de la Vie est enfantée par la stérile ; la grâce commence à produire son fruit splendide. Réjouis-toi, Joachim, toi qui es devenu le géniteur de la Mère de Dieu ; nul père terrestre, en effet, n'est semblable à toi, divinement inspiré, car c’est par toi que nous est donnée la Vierge porteuse de Dieu, la demeure de Dieu, sa très sainte montagne.

     

    Αἰνεῖτε αὐτὸν ἐν κυμβάλοις εὐήχοις, αἰνεῖτε αὐτὸν ἐν κυμβάλοις ἀλαλαγμοῦ. Πᾶσα πνοὴ αἰνεσάτω τὸν Κύριον.

    Louez-le sur les cymbales retentissantes ; louez-le sur les cymbales de joie. Que tout ce qui respire loue le Seigneur. (Psaume 150)

     

    Στήλη σωφροσύνης ἔμψυχος, καὶ λαμπρὸν δοχεῖον, ἀποστίλβον χάριτι, ἡ Ἄννα ἡ εὐκλεής, φανεῖσα τέτοκε, τὴν πρόβολον ἀληθῶς, τῆς παρθενίας τὸ θεῖον ἀπάνθισμα, τὴν πάσαις παρθενικαῖς, καὶ παρθενίας ποθούσαις τὸ χάρισμα, τὸ τῆς παρθενίας κάλλος, ἐμφανῶς βραβεύουσαν, καὶ παρέχουσαν πᾶσι, τοῖς πιστοῖς τὸ μέγα ἔλεος.

    Colonne vivante de chasteté, urne resplendissante de grâce, en vérité l'illustre sainte Anne a mis au monde celle qui est vraiment le sommet de la virginité, sa divine floraison, celle qui en accorde visiblement la beauté à toute vierge, et à celles qui désirent le don de la virginité, et procure à tout fidèle la grande miséricorde.

    Ὢ τοῦ παραδόξου θαυματος! ὁ ἐκ στείρας καρπός, ἀναλάμψας νεύματι, τοῦ πάντων Δημιουργοῦ, καὶ παντοκράτορος, εὐτόνως τὴν κοσμικήν, τῶν ἀγαθῶν διαλέλυκε στείρωσιν. Μητέρες σὺν τῇ Μητρί, τῆς Θεοτόκου χορεύσατε κράζουσαι· Κεχαριτωμένη χαῖρε, μετὰ σοῦ ὁ Κύριος, ὁ παρέχων τῷ κόσμῳ, διὰ σοῦ τὸ μέγα ἔλεος.

    Merveille inouïe ! Le fruit de la stérile, qui resplendit sur un signe du Créateur universel et tout-puissant, a délivré vigoureusement le monde qui était stérile de tout bien. Mères, exultez avec la Mère de Dieu, en disant : Réjouis-toi, Pleine de grâce, le Seigneur est avec toi, qui par toi donne au monde la grande miséricorde.

     

    Ὢ τοῦ παραδόξου θαύματος! ἡ πηγὴ τῆς ζωῆς…

    Merveille inouïe ! La source de la Vie est enfantée par la stérile…

     

    Doxastikon à 7:06

    Δόξα Πατρὶ καὶ Υἱῷ καὶ Ἁγίῳ Πνεύματι, καὶ νῦν καὶ ἀεὶ καὶ εἰς τοὺς αἰῶνας τῶν αἰώνων. Ἀμήν.

    Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.

    Αὕτη ἡμέρα Κυρίου, ἀγαλλιᾶσθε λαοί· ἰδοὺ γὰρ τοῦ φωτὸς ὁ νυμφών, καὶ ἡ βίβλος τοῦ λόγου τῆς ζωῆς, ἐκ γαστρὸς προελήλυθε· καὶ ἡ κατὰ ἀνατολὰς πύλη ἀποκυηθεῖσα, προσμένει τὴν εἴσοδον, τοῦ Ἱερέως τοῦ μεγάλου, μόνη καὶ μόνον εἰσάγουσα Χριστὸν εἰς τὴν οἰκουμένην, πρὸς σωτηρίαν τῶν ψυχῶν ἡμῶν.

    Voici le jour du Seigneur ; exultez, peuples : voici que la chambre nuptiale de la lumière, le livre du Verbe de vie est sorti d’un ventre ; et la Porte qui regarde vers l'Orient, mise au monde, attend l’entrée du Grand Prêtre, elle qui seule introduit le seul Christ dans le monde, pour le salut de nos âmes.

  • Saint Cloud

    Le dernier saint nommé dans le martyrologe, ce jour, est saint Clodoald, saint Cloud : « In território Parisiénsi sancti Clodoáldi, Presbyteri et Confessóris. » Mais il ne figure pas dans le calendrier liturgique. Sauf aux endroits où on le célèbre particulièrement, notamment à Saint-Cloud, là où ce prince échappé au poignard de ses oncles, renonçant volontairement à son héritage royal, construisit un monastère, où il mourut le 7 septembre 560.

    En 1689 Jean-Baptiste de Santeul (ou Santeuil), chanoine de Saint-Victor à Paris, publia sous son nom latin de Santolius Victorinus (Santeuil de Saint-Victor), un recueil d’hymnes latines pour un grand nombre de saints du calendrier parisien. Dont trois pour l’office de saint Cloud, le 7 septembre, qui fut adopté dans la liturgie parisienne comme en atteste le livre ci-dessous, avec l’approbation du cardinal de Noailles, « archevêque de Paris, duc de Saint-Cloud, Pair de France, commandeur de l’ordre royal du Saint-Esprit ».

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    Voici le texte de cette hymne, suivi d’une de ses traductions (il y en a eu au moins trois), dans les « Hymnes de Santeuil traduites en vers françois par I.P.C.P.D. » (1760).

    Ut Deus nostræ vigilat saluti!
    E malis ipsis bona nostra ducit.
    Martyres cælo tulit impotentis
    Ira Tyranni.

    Sanctitas debet tua se furori,
    Una spes Franci, Clodoalde, regni.
    Si minus duri Patrui fuissent,
    Nunc minor esses.

    Dum bonis, regno spoliavit hostis,
    Fecit heredem patriæ supernæ;
    Quid mali fecit? rapuit caduca
    Æterna rependit.

    Ipse Rex reges numeratus inter
    Nunc locum chartæ brevis occupares,
    Cælites inter modo qui triumphas,
    Addite Divis.

    Te Patris numquam diadema cinxit,
    Ecce cælestes radii coronant;
    Purpuram regum tuus ille vincit
    Lucis amictus.

    E die quo nunc frueris, vides nos
    Nocte sub quanta iaceamus omnes;
    Vana quam mundi simulacra rides,
    Tutus Olympo.

    Huius exemplo, fugiamus altos,
    Qui brevi fato fugient, honores;
    Quæque sors sæcli male blandientis
    Munera spondet.

    Summa laus summo super astra Regi,
    Regibus qui dat, repetitque regna;
    Prona cui soli famulatur omnis
    Curia divum.

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