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Liturgie - Page 126

  • 14e dimanche après la Pentecôte

    Bonum est confídere in Dómino, quam confídere in hómine. ℣. Bonum est speráre in Dómino, quam speráre in princípibus.

    Il est bon de se confier dans le Seigneur que de se confier en l’homme. ℣. Il est bon d’espérer dans le Seigneur que d’espérer dans les puissants.

    Le graduel de ce dimanche est formé de deux versets du psaume 117 qui montrent l’absence de comparatif en hébreu, et le respect de cette absence par le traducteur latin traduisant le grec qui lui-même ne l’a pas. Une première fois saint Jérôme l’a laissé passer, puisqu’il vérifiait seulement la conformité de la vielle version latine avec le grec, mais lorsqu’il a retraduit les psaumes d’après l’hébreu il n’a pas pu s’empêcher de le faire en bon latin : « Melius est sperare in Domino quam sperare in homine, melius est sperare in Domino quam sperare in principibus. »

    La mélodie est un exemple type des graduels centons. En dehors de l’intonation (qui n’est que l’extension d’une formule connue) et de quelques liaisons, tout se retrouve dans d’autres graduels du même mode. Pourtant il y a une véritable unité mélodique, et surtout la mélodie épouse en permanence le texte. Le « centonisateur » était un génie. Au début on remarque la magnifique mélodie sur « Domino » : celle-là n’illustre que le nom du Seigneur, elle lui est réservée.

  • Syro-malabar

    Le synode de l’Eglise syro-malabare a décidé d’uniformiser l’orientation des célébrations. Désormais la première partie sera célébrée face au peuple, et la deuxième partie « dans la direction où les fidèles regardent ».

    En fait cela avait déjà été décidé (à l’unanimité) en 1999, et avait été approuvé par la Congrégation des Eglises orientales. Mais il y avait une très forte contestation de la part des prêtres qui, imitant l’occident, considéraient que toute la liturgie doit être célébrée face au peuple. Pas moins de 466 prêtres du seul diocèse d’Ernakulam-Angamaly (qui est le siège de l’archevêque majeur, aujourd’hui le cardinal Alencherry) ont signé une lettre demandant au Vatican d’empêcher que soit imposée cette « vision uniforme de la liturgie ». L’idéologue du mouvement, le P. Paul Thelakat, n’hésite pas à déclarer que « la célébration eucharistique est un langage dialogique » et que « lorsque vous parlez vous ne tournez pas le dos aux gens ». Comme quoi il n’y a pas qu’en occident, hélas, qu’on ne sait même plus que le sacrifice eucharistique est offert à Dieu…

    Il serait bon que les cousins chaldéens des syro-malabars adoptent la même décision, car la célébration face au peuple y est devenue semble-t-il générale aussi. Mais on sait que l’actuel patriarche est très « occidentophile », et le synode chaldéen, qui vient lui aussi de se terminer, n’a rien trouvé de plus urgent que de retirer le nom de Babylone de son intitulé, au motif que « Babylone était la capitale de l'empire babylonien et n'a jamais été un siège épiscopal ou patriarcal » et qu’elle « est aujourd'hui une ville musulmane irakienne ». C’était pourtant une belle trouvaille que d’avoir fait de la capitale d’un empire païen dont il est tellement question dans la Bible, le siège d’un patriarcat. Siège fictif ? Sans doute, mais aucun des cinq patriarches d’Antioche ne réside à Antioche depuis très longtemps… Et le patriarche chaldéen n’a donc plus de siège du tout…

    Le P. Thelakat souligne que le pape parle toujours de la diversité dans l’unité, qui n’est pas l’uniformité. Sans doute n’a-t-il pas entendu parler du motu proprio Traditionis custodes. A ce propos, il paraît que les dirigeants des instituts sacerdotaux Ecclesia Dei (FSSP, ICRSP, Bon Pasteur) sont convoqués à Rome en septembre… On voit venir le temps où pour avoir une liturgie traditionnelle il faudra se faire grec-catholique. Pour ma part je connais… Tant que François n’aura pas supprimé les Eglises grecques-catholiques (on lui a prêté l’intention de commencer par la petite Eglise italo-albanaise).

  • Saint Augustin

    Et inde admonitus redire ad memet ipsum intravi in intima mea duce te et potui, quoniam factus es adiutor meus. Intravi et vidi qualicumque oculo animae meae supra eumdem oculum animae meae, supra mentem meam lucem incommutabilem, non hanc vulgarem et conspicuam omni carni nec quasi ex eodem genere grandior erat, tamquam si ista multo multoque clarius claresceret totumque occuparet magnitudine. Non hoc illa erat, sed aliud, aliud valde ab istis omnibus. Nec ita erat supra mentem meam, sicut oleum super aquam nec sicut caelum super terram, sed superior, quia ipsa fecit me, et ego inferior, quia factus ab ea. Qui novit veritatem, novit eam, et qui novit eam, novit aeternitatem. Caritas novit eam. O aeterna veritas et vera caritas et cara aeternitas! Tu es Deus meus, tibi suspiro die ac nocte. Et cum te primum cognovi, tu assumpsisti me, ut viderem esse, quod viderem, et nondum me esse, qui viderem. Et reverberasti infirmitatem aspectus mei radians in me vehementer, et contremui amore et horrore; et inveni longe me esse a te in regione dissimilitudinis, tamquam audirem vocem tuam de excelso: "Cibus sum grandium: cresce et manducabis me. Nec tu me in te mutabis sicut cibum carnis tuae, sed tu mutaberis in me". Et cognovi, quoniam pro iniquitate erudisti hominem et tabescere fecisti sicut araneam animam meam, et dixi: "Numquid nihil est veritas, quoniam neque per finita neque per infinita locorum spatia diffusa est?". Et clamasti de longinquo: "Immo vero ego sum qui sum". Et audivi, sicut auditur in corde, et non erat prorsus, unde dubitarem faciliusque dubitarem vivere me quam non esse veritatem, quae per ea, quae facta sunt, intellecta conspicitur.

    Ainsi averti de revenir à moi, j’entrai dans le plus secret de mon âme, aidé de votre secours [parce que tu t’es fait mon aide, psaume 29]. J’entrai, et j’aperçus de l’œil intérieur, si faible qu’il fût, au-dessus de cet œil intérieur, au-dessus de mon intelligence, la lumière immuable ; non cette lumière évidente au regard charnel, non pas une autre, de même nature, dardant d’un plus vaste foyer de plus vifs rayons et remplissant l’espace de sa grandeur. Cette lumière était d’un ordre tout différent. Et elle n’était point au-dessus de mon esprit, ainsi que l’huile est au-dessus de l’eau, et le ciel au-dessus de la terre ; elle m’était supérieure, comme auteur de mon être ; je lui étais inférieur comme son ouvrage. Qui connaît la vérité voit cette lumière, et qui voit cette lumière connaît l’éternité. L’amour est l’œil qui la voit,

    O éternelle vérité ! ô vraie charité ! ô chère éternité ! vous êtes mon Dieu (psaume 42) ; après vous je soupire, jour et nuit (psaume 2, Jérémie 9) ; et dès que je pus vous découvrir, vous m’avez soulevé (psaume 26), pour me faire voir qu’il me restait infiniment à voir, et que je n’avais pas encore les yeux pour voir. Et vous éblouissiez ma faible vue de votre vive et pénétrante clarté, et je frissonnais d’amour et d’horreur. Et je me trouvais bien loin de vous, aux régions souterraines [la région de la dissimilitude] où j’entendais à peine votre voix descendue d’en-haut (Jérémie 31,15) : « Je suis la nourriture des forts ; crois, et tu me mangeras. Et je ne passerai pas dans ta substance, comme les aliments de ta chair ; c’est toi qui passeras dans la mienne. »

    Et j’appris alors que vous éprouviez l’homme à cause de son iniquité, et qu’ainsi vous aviez fait sécher mon âme comme l’araignée (psaume 38). » Et je disais : N’est-ce donc rien que la vérité, parce qu’elle ne s’étend, à mes yeux, ni dans l’espace fini, ni dans l’infini ? Et vous m’avez crié de loin : Erreur, je suis celui qui est (Exode 3) ! Et j’ai entendu, comme on entend dans le cœur, Et je n’avais plus aucun sujet de douter. Et j ‘eusse douté plutôt de ma vie que de l’existence de la vérité, « où atteint le regard de l’intelligence à travers les créatures visibles (Romains 1,20). »

    Confessions, livre VII, ch. 10, traduction Moreau (1864).

    • Meilleure traduction de la référence à l’Exode : « Mais c’est moi qui suis Celui qui suis ! ». Le « de longinquo » qui précède fait référence au fils prodigue, de même que « in regione dissimilitudinis ». La traduction « régions souterraines » est très mauvaise. Car ce thème de la ressemblance et de la dissemblance est très important chez saint Augustin : plus on s’approche de Dieu plus on lui ressemble, plus on s’éloigne de lui pour aller vers les créatures et plus on est dissemblable de lui. (Il l’emprunte aux platoniciens.)
  • Jean-Paul Ier et la messe

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    Hier c’était l’anniversaire de l’élection de Jean-Paul Ier, qui était patriarche de Venise. Le site New Liturgical Movement a opportunément reproduit le décret qu’il avait signé en février de la même année 1978.

    Le cardinal Luciani constate qu’en l’église Saint-Siméon le Petit, « malgré des avertissements répétés », la messe continue d’être célébrée « selon le rite qui n’est plus admis et avec toujours davantage de participation des fidèles ». En conséquence il décrète que « la célébration de la Messe “more antiquo” est interdite dans l’église Saint-Siméon le Petit comme sur tout le territoire du diocèse ».

    En 2006 le cardinal Scola a confié cette église (connue dans le monde entier parce qu’elle se trouve sur le Grand Canal) à la Fraternité Saint Pierre

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  • Saint Joseph Calasanz

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    Les reliques de saint Joseph Calasanz se trouvent dans une urne de porphyre sous le maître-autel de l’église saint-Pantaléon de Rome. Attenant à l’église se trouve le couvent où vécut le saint, et les pièces qu’il habitait sont transformées en musée. On y voit notamment (ou dans l'église même ?) cette peinture assez curieuse. Elle est présentée comme le portrait authentique du saint catalan. Mais celui-ci est mort en 1648, et la peinture est datée de 1864. Signée par un certain Giuseppe Mazzarese, quasi inconnu en dehors de sa ville sicilienne de Trapani… Or le style de la peinture n’est pas celui du milieu du XIXe siècle, ni celui de l’inscription qui avec d’anciennes abréviations nous dit qu’il s’agit du Père (et non du saint, donc avant la béatification) Joseph Calasantius à l’âge de 87 ans…

    • Dans le martyrologe romain, à ce jour, il y a aussi deux personnages importants de l’histoire de la doctrine chrétienne : saint Césaire d’Arles, dont de nombreux sermons furent longtemps attribués à saint Augustin, et saint Poemen, grande figure des monastères d'Egypte au IVe siècle : près du quart des apophtegmes des pères du désert lui sont attribués.

  • Saint Tarcisius

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    Benoît XVI, le 4 août 2010, aux servants d’autel réunis place Saint-Pierre :

    La statue de saint Tarcisius est arrivée jusqu'à nous après un long pèlerinage. En septembre 2008, elle a été présentée en Suisse, en présence de 8000 servants d'autel: certains d'entre vous étaient là. De Suisse, elle est passée par le Luxembourg jusqu'en Hongrie. Nous l'accueillons aujourd'hui dans la fête, heureux de pouvoir mieux connaître cette figure des premiers siècles de l’Eglise. La statue sera ensuite placée à proximité des catacombes de Saint-Calixte, où saint Tarcisius fut enterré. Le souhait que j'adresse à tous est que ce lieu, c'est-à-dire les catacombes de Saint-Calixte et cette statue, puisse devenir un point de référence pour les servants d'autel et pour ceux qui souhaitent suivre Jésus de plus près à travers la vie sacerdotale, religieuse et missionnaire. Que tous puissent regarder ce jeune homme courageux et fort et renouveler l'engagement d'amitié avec le Seigneur lui-même pour apprendre à vivre toujours avec Lui, en suivant le chemin qu'il nous indique avec sa Parole et le témoignage de si nombreux saints et martyrs, dont, à travers le Baptême, nous sommes devenus frères et sœurs.

    Qui était saint Tarcisius? Nous ne disposons pas de beaucoup d'informations. Nous sommes dans les premiers siècles de l’histoire de l'Eglise, plus précisément au troisième siècle; on raconte qu'il était un jeune homme qui fréquentait les catacombes de Saint-Calixte ici à Rome et qu'il était très fidèle à ses engagements chrétiens. Il aimait beaucoup l'Eucharistie et, de divers éléments, nous concluons que, probablement, il était un acolyte, c'est-à-dire un servant d'autel. Dans ces années-là, l'empereur Valérien persécutait durement les chrétiens, qui étaient contraints de se réunir clandestinement dans les maisons privées ou, parfois, également dans les catacombes, pour écouter la Parole de Dieu, prier et célébrer la Messe. Même la tradition d'apporter l’Eucharistie aux prisonniers et aux malades devenait de plus en plus dangereuse. Un jour, alors que le prêtre demanda comme d’habitude, qui était disposé à apporter l'Eucharistie aux autres frères et sœurs qui l'attendaient, le jeune Tarcisius se leva et dit: «Veux-tu que je m'en charge?». Ce garçon semblait trop jeune pour un service aussi exigeant! «Ma jeunesse — dit Tarcisius — sera le meilleur abri pour l'Eucharistie». Le prêtre, convaincu, lui confia le précieux Pain en lui disant: «Tarcisius, rappelle-toi qu'un trésor céleste est remis entre tes faibles mains. Evite les chemins fréquentés et n'oublie pas que les choses saintes ne doivent pas être jetées aux chiens ni les perles aux cochons. Protégeras-tu avec fidélité et assurance les Saints Mystères?». «Je mourrai — répondit Tarcisius avec fermeté — plutôt que de les céder». En route, il rencontra des amis qui, s'approchant de lui, lui demandèrent de se joindre à eux. A sa réponse négative — ils étaient païens — ils devinrent soupçonneux et insistants et ils se rendirent compte qu'il serrait quelque chose sur sa poitrine qu'il semblait défendre. Ils tentèrent de la lui arracher mais en vain; la lutte se fit de plus en plus acharnée, surtout lorsqu'ils apprirent que Tarcisius était chrétien: ils lui donnèrent des coups de pied, lui lancèrent des pierres, mais il ne céda pas. Mourant, il fut apporté au prêtre par un officier prétorien du nom de Quadratus, devenu lui aussi, clandestinement, chrétien. Il y arriva sans vie, mais il serrait encore contre sa poitrine un petit morceau de lin contenant l'Eucharistie. Il fut enterré immédiatement dans les catacombes de Saint-Calixte. Le Pape Damase fit apposer une inscription sur la tombe de saint Tarcisius, selon laquelle le jeune homme mourut en 257. Le Martyrologe romain fixe la date au 15 août et dans le même Martyrologe est rapportée une belle tradition orale selon laquelle, sur le corps de saint Tarcisius, on ne retrouva pas le Très Saint Sacrement, ni dans ses mains, ni dans ses vêtements. On raconta que le pain consacré, défendu par sa vie par le petit martyr, était devenu chair de sa chair, formant ainsi avec son propre corps, une unique hostie immaculée offerte à Dieu.

    (NB. Saint Tarcisius ne peut pas être célébré le 15 août. Sa fête - "en certains lieux" - est donc renvoyée au premier jour libre après l'Assomption, et c'est aujourd'hui.)

  • Saint Louis

    L’hymne Te sancte, rursus, Ludovíce est celle des secondes vêpres de la fête de saint Louis au propre de Paris, nous apprend la Schola Sainte-Cécile. « Cette hymne fut écrite par le grand érudit Isaac Habert (1598 †1668), docteur de la Sorbonne, chanoine & théologal de Notre-Dame de Paris, prédicateur du roi de France, grand adversaire du jansénisme, qui devint évêque de Vabres (dans le comté de Toulouse) en 1645. Le texte de cette hymne entra au bréviaire parisien de 1643. (…) La traduction que nous fournissons après le chant est tirée du Diurnal de Paris de 1738. »

    Dans le propre de France de la « Congrégation de France » de l’ordre de saint Benoît (Solesmes), c’est l’hymne des laudes.

    La voici par le Chœur grégorien de Paris.

    Te sancte, rursus, Ludovíce, prǽlia
    Divína poscunt : tu crucis clavum tenens,
    Speíque sacras ánchora fundans rates,
    Moves tyránnis bella, Christo mílitas.

    De nouveaux combats, ô saint Roi, vous appellent pour la gloire du vrai Dieu : vos vaisseaux ont la croix pour gouvernail, l’espérance chrétienne leur tient lieu d’une ancre inébranlable : c’est ainsi qu’enrôlé sous l’étendard de Jésus-Christ, vous allez de nouveau porter la guerre aux infidèles.

    Vincis cadéndo : mors tibi victóriam
    Aufert et addit : corpus hic palmæ tegunt
    Nondum sepúltum ; sed triúmpho nóbili
    Cœlum parátur, & corónis sídera.

    Vous triomphez en mourant : la mort vous ôte & vous assure la victoire : encore sans sépulture sur le rivage barbare, votre corps est couvert de vos lauriers ; mais le ciel vous offre un triomphe plus glorieux, & les astres une couronne immortelle.

    Tuus patérnæ rédditus terræ cinis
    Regnum tuétur, dum throno præsens Dei,
    Ætérna regnans pascis inter lília,
    Favénsque blando nostra cernis lúmine.

    os cendres, rendues à votre patrie, protègent le royaume ; pendant que votre âme, dans le sein de Dieu, se repose parmi des lys immortels, d’où vous jetez sur vos Français un regard favorable.

    Sit Trinitáti sempitérna glória,
    Honor, potéstas, atque jubilátio,
    In unitáte, quæ, gubérnans ómnia,
    Per cuncta regnat sæculórum sǽcula. Amen.

    Gloire, louange, honneur au Dieu unique en trois personnes, le souverain arbitre de l’univers, qui vit & règne dans tous les siècles des siècles. Amen.

  • Saint Barthélemy

    L’antienne de communion de la messe de la fête de saint Barthélémy est toute simple, comme celles qui introduisent les psaumes dans l’office (et c’est sa fonction pendant la communion). Mais pour être simple elle n’en est pas moins composée avec un grand art. Avec ses deux montées, sur secuti (les apôtres sont montés à la suite du Seigneur), puis sur sedes (ils sont montés sur leurs trônes, et ils y demeurent, comme l’illustrent les deux notes identiques allongées), puis il y a la descente symétrique : l’autorité des apôtres descend sur le peuple élu.

    La voici par les moines de Saint Benoît du Lac (Québec, monastère fondé à l’instigation de dom Pothier alors abbé de Saint-Wandrille). Avec trois versets du psaume 18.

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    podcast

     

    Vos, qui secúti estis me, sedébitis super sedes, judicántes duódecim tribus Israël, dixit Dominus.

    Vous qui m’avez suivi, vous siégerez sur des trônes et vous jugerez les douze tribus d’Israël.

    Dies diei eructat verbum, et nox nocti indicat scientiam.

    Le jour éructe une parole au jour, et la nuit indique la science à la nuit.

    Non sunt loquelæ, neque sermones, quorum non audiantur voces eorum.

    Il n’y a pas d’idiomes, ni de langages, dont leurs voix ne soient entendues.

    In omnem terram exivit sonus eorum, et in fines orbis terræ verba eorum.

    Sur toute la terre s’est répandu leur son, et jusqu’aux extrémités de la terre leurs paroles.

     

  • Saint Philippe Béniti

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    La statue de saint Philippe Béniti sur le Pont Charles, à Prague, par Michael Bernhard Mändl (1714).

  • 13e dimanche après la Pentecôte

    Réspice, Dómine, in testaméntum tuum : et ánimas páuperum tuórum ne obliviscáris in finem. ℣. Exsúrge, Dómine, et júdica causam tuam : memor esto oppróbrii servórum tuórum.

    Ayez égard à votre alliance, Seigneur, n’oubliez pas pour toujours les âmes de vos pauvres. ℣. Levez-vous, Seigneur, et jugez votre cause, souvenez-vous des outrages faits à vos serviteurs.

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    Selon dom Baron, il y a 44 graduels anciens (avant le VIIe siècle) du 5e mode, dont 9 ont une mélodie originale pour la première partie. C’est le cas de celui de ce dimanche. Doublement originale, pourrait-on dire, puisque le texte est le même que celui de l’introït et que la mélodie est très différente. Alors que l’introït est une ardente supplication, le graduel est une douce prière, qui s’anime certes puisque c’est une demande, mais reste paisible.

    Dans le verset on reconnaît la belle envolée (sur Domine) que connaissent bien ceux qui entendent chanter au long de l’année la messe Dilexisti des vierges, et que l’on entend aussi dans le graduel du deuxième dimanche après l’Epiphanie, suivie de l’autre envolée sur judica, qui est également la suite de la mélodie dans celui du deuxième dimanche après l’Epiphanie (mansuetudinem et justitiam), et que l’on entend dans quatre autres.

    Le voici dans la belle interprétation des moines de Silos.