Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Liturgie - Page 129

  • (La saint Etienne d’été)

    Jean XXIII a supprimé du calendrier la fête de l’invention des reliques de saint Etienne, qu’on appelait la « Saint Etienne d’été », la grande fête du protomartyr étant le 26 décembre.

    La raison de la suppression de cette fête est, comme si souvent, la myopie des « spécialistes » auxquels les papes font une confiance aveugle depuis qu’ils ont décidé que « la science » est plus fiable que la tradition.

    Bien que cette fête soit solidement établie à Rome le 3 août depuis au moins le martyrologe hyéronimien (fin du VIe siècle), on a décidé qu’elle venait d’une confusion avec la fête du pape saint Etienne le 2 août. Parce que la confusion se trouve dans certains sacramentaires, par exemple celui dit de Vérone qui indique comme station papale pour le 2 août le cimetière de Callixte, donc la crypte des papes où était enterré le pape Etienne, puis donne plusieurs formulaires de messes du protomartyr.

    Mais on ne voit pas pourquoi une confusion sur le 2 août aurait une influence sur une fête du 3 août. Il y a toujours eu à Rome une fête de saint Etienne le 2 août : le pape, et de saint Etienne le 3 : l’invention du corps du premier martyr.

    La confusion du sacramentaire de Vérone et de quelques autres vient sans doute du fait que dans le calendrier byzantin la fête de l’invention des reliques de saint Etienne est… le 2 août. Mais les experts latins ne sont même pas allés voir le calendrier byzantin. Cela aurait pu pourtant les inciter à ne pas considérer la question avec autant de légèreté.

    La découverte des reliques de saint Etienne, le 26 décembre 415, a été racontée par le menu par Lucien, prêtre de Caphargamala (Kfar-Gamala : « village de Gamaliel », aujourd’hui Beit Gimal, où l’on a retrouvé le lieu de la sépulture en 1999), dans une lettre dont on a la traduction latine (mais pas l’original grec).

    Voici ce que disait le bréviaire avant 1960 [avec des précisions entre crochets] :

    Les corps des saints Étienne, premier Martyr, de Gamaliel, de Nicodème et d’Abibos restèrent longtemps cachés dans un lieu obscur et indigne d’eux. Sur une indication céleste donnée au prêtre Lucien, ils furent enfin trouvés près de Jérusalem, sous l’empereur Honorius. Gamaliel [qui avait fait enlever le corps d’Etienne pour l’enterrer dans son champ] apparut en songe au prêtre Lucien, sous la figure d’un vieillard à l’aspect grave et majestueux [trois fois entre le 3 et le 20 décembre 415], et lui montrant où gisaient les corps, il lui ordonna d’aller trouver Jean, Évêque de Jérusalem, et de traiter avec lui des moyens de donner une sépulture plus honorable à leurs dépouilles.

    A cette information, l’Évêque de Jérusalem convoqua les évêques [Eusthone de Sébaste et Eleuthère de Jéricho] et les prêtres des villes voisines et se rendit sur les lieux. Il découvrit et fit ouvrir les sépulcres, d’où s’exhala une odeur très suave. Le bruit de cet événement s’étant répandu, une grande foule se rassembla, et beaucoup des assistants, qui étaient affligés de diverses maladies, retournèrent chez eux complètement guéris. Le corps sacré de saint Étienne fut alors déposé avec la plus grande pompe dans la sainte église de Sion, d’où on le transporta à Constantinople, sous Théodose le Jeune. Apporté à Rome, au temps du souverain Pontife Pelage Ier, il fut placé dans le sépulcre de saint Laurent, Martyr, dans l’Agro Verano.

    Saint Augustin, qui l'année de la découverte est depuis 20 ans évêque d'Hippone, l'évoque plusieurs fois dans son œuvre. Le bréviaire ajoutait cet extrait de la Cité de Dieu :

    Lorsque l’évêque Project apportait à Tibilis des reliques du très glorieux Martyr Étienne, il y eut un grand concours de peuple sur le passage de la châsse. C’est alors qu’une femme aveugle, ayant demandé qu’on la fît approcher de l’évêque qui portait les restes sacrés, donna des fleurs qu’elle tenait à la main, pour les faire toucher aux reliques ; et quand on les lui eut rendues, elle se les appliqua sur les yeux, et aussitôt elle recouvra la vue. A la stupéfaction de ceux qui étaient présents, elle se mit à marcher toute joyeuse en avant du cortège, alerte et n’ayant plus besoin de guide. Une autre châsse renfermant des reliques du même Martyr était en vénération tout près d’Hippone, au bourg de Sinite ; Lucillus, évêque de ce lieu, qui la portait solennellement, précédé et suivi de la population, fut soudainement guéri, par la vertu de ce précieux fardeau, d’une fistule dont il était incommodé depuis longtemps et qu’il était prêt à faire ouvrir par un médecin de ses amis.

    • La lettre de Lucien a été traduite par le P. Lagrange et on peut la lire ici. On remarque in fine que le P. Lagrange anticipait la découverte de 1999, de près de cent ans.

  • Au Costa Rica

    En bons petits soldats du pape, les évêques du Costa Rica appliquent le motu proprio Traditionis custodes de façon radicale : gardiens de la tradition, ils interdisent purement et simplement la messe traditionnelle sur tout le territoire.

    Il y a eu une manifestation samedi devant la nonciature. Curieusement, le nonce est sorti pour… bénir les manifestants et leur dire qu’il proposait sa « médiation »…

  • 10e dimanche après la Pentecôte

    Capture d’écran 2021-07-31 à 14.51.00.png

    Custódi me, Dómine, ut pupíllam óculi : sub umbra alárum tuárum prótege me. . De vultu tuo judícium meum pródeat : óculi tui vídeant æquitátem.

    Défendez-moi, Seigneur, comme la prunelle de l’œil, protégez-moi à l’ombre de vos ailes. . Que mon jugement procède de votre face ; que vos yeux voient dans l’équité.

    Comme les autres graduels du premier mode, celui de ce dimanche a dans sa première partie une mélodie originale, en dehors de la finale. Gregorian Books remarque aussi que l’intonation est la même que celle de l’offertoire du Mardi Saint, sur les mêmes mots. Et dom Baron souligne que sur alarum « se dessine le motif des grandes allégresses du cinquième mode ».

    Et comme dans les autres graduels du premier mode, le verset de celui-ci est fortement centonisé. On remarque surtout le très beau motif sur « tui », que l’on retrouve le mercredi des Cendres et dans le commun de plusieurs martyrs.

    Le voici par la schola de l’Institut Saint Philippe Néri de Berlin, en son église Sainte-Affre, il y a dix ans :

  • Saint Ignace de Loyola

    L’homme est créé pour louer, révérer et servir Dieu notre Seigneur et par là sauver son âme, et les autres choses sur la face de la terre sont créées pour l’homme, et pour l’aider dans la poursuite de la fin pour laquelle il est créé. D’où il suit que l’homme doit user de ces choses dans la mesure où elles l’aident pour sa fin et qu’il doit s’en dégager dans la mesure où elles sont, pour lui, un obstacle à cette fin. Pour cela il est nécessaire de nous rendre indifférents à toutes les choses créées, en tout ce qui est laissé à la liberté de notre libre-arbitre et ne lui est pas défendu ; de telle manière que nous ne voulions pas, pour notre part, davantage la santé que la maladie, la richesse que la pauvreté, l’honneur que le déshonneur, une vie longue qu’une vie courte et de même pour tout le reste, mais que nous désirions et choisissions uniquement ce qui nous conduit davantage à la fin pour laquelle nous sommes créés.

    Exercices spirituels, « Principe et fondement ».

  • Saints Abdon et Sennen

    Jaume_Huguet_-_Sts_Abdon_and_Sennen_-_WGA11798.jpg

    Ce superbe tableau de Jaume Huguet (1460) est censé représenter les saints Abdon et Sennen. Ainsi voyait-on au XVIe siècle les deux princes persans martyrisés à Rome en 250. C’est la partie centrale d’un retable qui se trouve en l’église Saint-Pierre de Terrassa (province de Barcelone).

    491px-Huguet-santsAbdoSenen-0021_collage.jpg

    La partie supérieure représente une crucifixion. La prédelle évoque curieusement, mais très manifestement, les saints Côme et Damien. De chaque côté, quatre scènes concernant Abdon et Sennen : ils sont condamnés, ils sont exposés aux lions et aux ours qui ne les toucehent pas, ils sont décapités. Le quatrième tableau représente l’histoire d’Arnulphe ramenant de Rome à Arles-sur-Tech des reliques des martyrs. Histoire que raconte ainsi Prosper Mérimée (Notes d’un voyage dans le midi de la France, 1835) :

    Il faut savoir qu'autrefois, je ne saurais dire précisément à quelle époque, le territoire d'Arles fut infesté d'une grande quantité de bêtes féroces, lions, dragons, ours, etc., qui mangeaient les bestiaux et les hommes. La peste vint encore ajouter aux maux qui affligeaient la contrée. Un saint homme nommé Arnulphe, résolut d'aller chercher des reliques à Rome pour guérir l'épidémie et chasser les animaux féroces. Pendant longtemps ce fut l'unique remède dans toutes les calamités. Arrivé à Rome, Arnulphe exposa au Saint-Père la misère de ses concitoyens et lui présenta sa requête. Le pape, touché de compassion, l'accueillit avec bonté, et lui permit de choisir parmi les reliques conservées à Rome, exceptant toutefois celles de saint Pierre et d 'un certain nombre de saints, dont il eût été imprudent de se dessaisir.

    Arnulphe était embarrassé pour se décider ; après avoir passé tout un jour en prières, il s'endormit et eut un songe dans lequel deux jeunes hommes lui apparurent: « Nous sommes, dirent-ils, Abdon et Sennen, saints tous deux. De notre vivant, nous étions princes. La Perse est notre patrie. Nous avons été martyrisés à Rome, et nos corps sont enterrés en tel lieu ; exhume-les et porte-les dans ton pays, ils feront cesser les maux qui l'affligent. »

    Le lendemain, Arnulphe, accompagné d'une grande foule du peuple, et suivi de travailleurs pourvus d'instruments convenables, fit fouiller l'endroit indiqué. On trouva bientôt les corps des deux jeunes gens, parfaitement conservés, reconnaissables pour saints à l'odeur. Il les exhuma en grande pompe, et se disposa à les emporter. Arnulphe était un homme prudent ; il pensa que, pendant le long voyage qu'il avait à faire pour retourner dans son pays, il pouvait trouver bien des gens qui voudraient s'approprier le trésor qu'il portait, car on se faisait peu de scrupule alors de s'emparer, même par force, des reliques de vertus bien constatées. Pour détourner les soupçons, il mit ses saints dans un tonneau enfermé dans un autre beaucoup plus grand, qu'il remplit d'eau. Dès qu'il fut en mer, les matelots firent un trou au tonneau, croyant qu'il contenait du vin ; mais, s'étant aperçus qu'il n'y avait que de l'eau, ils ne poussèrent pas plus loin leurs recherches. Je passe rapidement sur les événements du voyage, tempêtes apaisées, vents favorables et le reste. Arnulphe, débarque à Reuss avec ses reliques en double futaille, entendit toutes les cloches sonner d'elles-mêmes et se garda bien d'expliquer la cause de la merveille.

    Le chemin de Reuss à Arles était alors extrêmement mauvais et pratiquable seulement pour les mulets. Le tonneau est donc chargé sur un mulet, et le saint homme, avec un guide, se met en route. Dans un sentier dangereux, bordé d'affreux précipices, le muletier, homme grossier et brutal, crut qu'il fallait donner du courage à sa bête et lâche un gros juron. Soudain, le mulet tombe dans le précipice et disparaît. On juge du désespoir d'Arnulphe. Retrouver le mulet était impossible ; retourner à Rome en quête d'autres reliques ne l'était pas moins. Il prit le parti de poursuivre sa route et de rentrer dans sa ville natale. Quelle est sa surprise et sa joie en rentrant à Arles, d'entendre sonner les cloches et de voir, sur la place de l'église, tout le peuple à genoux entourant le mulet et son tonneau qui avait déjà opéré la guérison des pestiférés et fait déguerpir les lions et autres bêtes féroces.

    Arnulphe tira d'abord les saints de leur tonneau et quant à l'eau, il la versa bonnement dans un tombeau vide pour s'en débarrasser, où un lépreux, qui vint s'y laver fut guéri dans l'instant. D'autres malades vinrent bientôt constater la vertu de cette eau miraculeuse. Avertis de sa propriété, les moines du lieu la renfermèrent avec soin et n'en donnèrent plus que pour de l'argent. Elle coûte encore vingt sous la fiole ; mais on n'en donne pas à tout le monde. Il faut en demander en catalan pour en obtenir, et pour avoir parlé gavache j'ai eu le chagrin d'être refusé.

    2292250563.jpg

    La "sainte tombe". En 1910, l'abbé Craste, curé-doyen d'Arles, avait publié un ouvrage dans lequel il mettait au défi les "libres-penseurs" d'expliquer la présence de l'eau dans le sarcophage, leur promettant une récompense de mille francs si le mystère était éclairci. La somme avait été déposée chez maître de Noëll, notaire à Arles-sur-Tech. Personne ne l'a jamais réclamée.

  • Sainte Marthe

    (...) Si nous voulons pénétrer plus avant le mystère des deux sœurs, observons que, bien que Marie soit la préférée, ce n’est pourtant point dans sa maison, ni dans celle de Lazare leur frère, mais dans la maison de Marthe, que l’Homme-Dieu nous est montré faisant séjour ici-bas avec ceux qu’il aime. Jésus, dit saint Jean, aimait Marthe, et sa sœur Marie, et Lazare : Lazare, figure des pénitents que sa miséricordieuse toute-puissance appelle chaque jour de la mort du péché à la vie divine ; Marie, s’adonnant dès ce monde aux mœurs de l’éternité ; Marthe enfin, nommée ici la première comme l’aînée de son frère et de sa sœur, la première en date mystiquement selon ce que disait saint Grégoire, mais aussi comme celle de qui l’un et l’autre dépendent en cette demeure dont l’administration est remise à ses soins. Qui ne reconnaîtrait là le type parfait de l’Église, où, dans le dévouement d’un fraternel amour sous l’œil du Père qui est aux cieux, le ministère actif tient la préséance de gouvernement sur tous ceux que la grâce amène à Jésus ? Qui ne comprendrait aussi les préférences du Fils de Dieu pour cette maison bénie ? L’hospitalité qu’il y recevait, toute dévouée qu’elle fût, le reposait moins de sa route laborieuse que la vue si achevée déjà des traits de cette Église qui l’avait attiré du ciel en terre.

    Marthe par avance avait donc compris que quiconque a la primauté doit être le serviteur : comme le Fils de l’homme est venu non pour être servi, mais pour servir ; comme plus tard le Vicaire de Jésus, le prince des prélats de la sainte Église, s’appellera Serviteur des serviteurs de Dieu. Mais en servant Jésus, comme elle servait avec lui et pour lui son frère et sa sœur, qui pourrait douter que plus que personne elle entrait en part des promesses de cet Homme-Dieu, lorsqu’il disait : « Qui me sert me suit ; et où je serai, là aussi sera mon serviteur ; et mon Père l’honorera ». Et cette règle si belle de l’hospitalité antique, qui créait entre l’hôte et l’étranger admis une fois à son foyer des liens égaux à ceux du sang, croyons-nous que dans la circonstance l’Emmanuel ait pu n’en pas tenir compte, lorsqu’au contraire son Évangéliste nous dit qu’« à tous ceux qui le reçurent il a donné le pouvoir d’être faits enfants de Dieu ». C’est qu’en effet « quiconque le reçoit, déclare-t-il lui-même, ne reçoit pas lui seulement, mais le Père qui l’envoie ».

    La paix promise à toute maison qui se montrerait digne de recevoir les envoyés du ciel, la paix qui ne va point sans l’Esprit d’adoption des enfants, s’était reposée sur Marthe avec une incomparable abondance. L’exubérance trop humaine qui d’abord s’était laissée voir dans sa sollicitude empressée, avait été pour l’Homme-Dieu l’occasion de montrer sa divine jalousie pour la perfection de cette âme si dévouée et si pure. Au contact sacré, la vive nature de l’hôtesse du Roi pacifique dépouilla ce qu’il lui restait de fébrile inquiétude ; et servante plus active que jamais, plus agréée qu’aucune autre, elle puisa dans sa foi ardente au Christ Fils du Dieu vivant l’intelligence de l’unique nécessaire et de la meilleure part qui devait un jour être aussi la sienne. Oh ! quel maître de la vie spirituelle, quel modèle ici Jésus n’est-il pas de discrète fermeté, de patiente douceur, de sagesse du ciel dans la conduite des âmes aux sommets !

    Jusqu’à la fin de sa carrière mortelle, selon le conseil de stabilité que lui-même il donnait aux siens, l’Homme-Dieu resta fidèle à l’hospitalité de Béthanie : c’est de là qu’il partit pour sauver le monde en sa douloureuse Passion ; c’est de Béthanie encore que, quittant le monde, il voulut remonter dans les cieux. Alors cette demeure, paradis de la terre, qui avait abrité Dieu, la divine Mère, le collège entier des Apôtres, parut bien vide à ceux qui l’habitaient. L’Église tout à l’heure nous dira par quelles voies, toutes d’amour pour nous Gentils, l’Esprit de la Pentecôte transporta dans la terre des Gaules la famille bénie des amis de l’Homme-Dieu.

    Sur les rives du Rhône, Marthe restée la même apparut comme une mère, compatissant à toutes misères, s’épuisant en bienfaits. Jamais sans pauvres, dit l’ancien historien des deux sœurs, elle les nourrissait avec une tendre sollicitude des mets que le ciel fournissait abondamment à sa charité, n’oubliant qu’elle-même, ne se réservant que des herbes ; et en mémoire du glorieux passé, comme elle avait servi le Chef de l’Église en sa propre personne, elle le servait maintenant dans ses membres, toujours aimable pour tous, affable à chacun. Cependant les pratiques d’une effrayante pénitence étaient ses délices. Mille fois martyre, de toutes les puissances de son âme Marthe la très sainte aspirait aux cieux. Son esprit, perdu en Dieu, s’absorbait dans la prière et y passait les nuits. Infatigablement prosternée, elle adorait régnant au ciel Celui qu’elle avait vu sans gloire en sa maison. Souvent aussi elle parcourait les villes et les bourgs, annonçant aux peuples le Christ Sauveur.

    Avignon et d’autres villes de la province Viennoise l’eurent pour apôtre. Tarascon fut par elle délivré de l’ancien serpent, qui sous une forme monstrueuse perdait les corps comme au dedans il tyrannisait les âmes. Ce fut là qu’au milieu d’une communauté de vierges qu’elle avait fondée, elle entendit le Seigneur l’appeler en retour de son hospitalité d’autrefois à celle des cieux. C’est là qu’aujourd’hui encore elle repose, protégeant son peuple de Provence, accueillant en souvenir de Jésus l’étranger. La paix des bienheureux qui respire en sa noble image, pénètre le pèlerin admis à baiser ses pieds apostoliques ; et en remontant les degrés de la crypte sacrée pour reprendre sa route dans cette vallée d’exil, il garde, comme un parfum de la patrie, le souvenir de l’unique et touchante épitaphe : SOLLICITA NON TURBATUR ; zélée toujours, elle n’est plus troublée.

    L’Année liturgique

  • Saint Nazaire

    Capture d’écran 2021-07-27 à 14.50.03.png

    Cardinal Schuster Liber Sacramentorum, tome 7.

    978MilanoSNazaro.JPG

    Capture d’écran 2021-07-27 à 14.37.51.png

    Paolo Versone, Le rôle de Milan dans l’architecture chrétienne (1952).

  • Saint Pantaléon

    Δόξα Πατρὶ καὶ Υἱῷ καὶ Ἁγίῳ Πνεύματι.
    Ἐξέλαμψε σήμερον, ἡ σεβάσμιος μνήμη τοῦ Ἀναργύρου, τοὺς πιστοὺς συγκαλοῦσα πρὸς εὐωχίαν μυστικήν, καὶ πρὸς πανήγυριν ἑόρτιον ἄγουσα, τῶν φιλεόρτων τὰ συστήματα, Ἐπέστη γὰρ ἡμῖν θαυματουργὸς ἰατρός, τὰς νόσους πάντων ἰώμενος, Παντελεήμων ὁ στερρὸς ἀθλητής, καὶ πρεσβεύει ἐκτενῶς τῷ Κυρίῳ, εἰς τὸ σωθῆναι τὰς ψυχάς ἡμῶν.

    Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit.
    En ce jour a brillé la vénérable mémoire de l'Anargyre, convoquant les fidèles à son banquet mystique et menant tous les amis de la fête à sa célébration festive ; car voici l'admirable médecin guérissant toute maladie, le vaillant martyr Pantéléïmon, qui prie sans cesse le Seigneur pour le salut de nos âmes.

    Doxastikon des vêpres de saint Pantéléimon, texte de l’hymnographe Byzantios (IXe siècle), mélodie de Pierre le Péloponnésien, mort en 1778 à Constantinople. Chanté par l’archimandrite Spyridon Skordilis, déjà entendu notamment hier…

  • "Un oukase maléfique du pape François"

    ramonmangold_11-2100x1200.jpg

    Tel est le titre d'un excellent texte de Mgr Rob Mutsaerts, évêque auxiliaire de Bois-le-Duc, aux Pays-Bas. Un texte qui mérite d'être lu en entier, car il est rarissime de voir un évêque "en poste" décrire de façon aussi juste et claire l'histoire de la liturgie latine et le rôle de saint Pie V, et de montrer combien François est aux antipodes de toute la tradition catholique avec sa "déclaration de guerre" qui est "une gifle au visage de ses prédécesseurs". Merci à Jeanne Smits de l'avoir traduit.