L’Ecosse est en proie à une nouvelle vague anticatholique. Cette fois ce n’est plus le calvinisme (aujourd’hui moribond) qui en est la cause, mais l’idéologie de l’inclusion, qui exclut ceux qui ne sont pas assez inclusifs. En attendant la charia.
Le P. Mark Morris a été viré de son poste d’aumônier de l’Université calédonienne de Glasgow pour avoir organisé un rosaire de réparation de la gay pride. Non pas à l’université, mais… dans sa paroisse.
Le P. Morris est curé de la paroisse du Cœur Immaculée de Marie de Balornock. Il avait annoncé sur internet un rosaire dans son église « en réparation de la grave offense à Dieu qu’est la gay pride de Glasgow ». Rosaire qui a eu lieu effectivement lundi dernier. Les médias s’en sont immédiatement fait l’écho, sur le thème : comment peut-on être assez borné pour critiquer la gay pride ? et soulignant que le pire est que le P. Morris est l'aumônier de telle université…
Jeudi, la direction de l’université a fait part au P. Morris de sa « vive déception », ajoutant qu’il ne serait plus l’aumônier catholique à la prochaine rentrée.
La « communauté catholique » de l’université a publié un texte de « plein soutien et solidarité » envers le prêtre qui depuis des années s’occupe des étudiants catholiques « avec joie, dignité, et avec le sourire ». Ils ajoutent : « Il est proprement aberrant qu’un prêtre catholique soit renvoyé de son poste d’aumônier catholique pour avoir simplement réaffirmé l’enseignement de la foi catholique. » Et ils accusent les dirigeants de l’université d’avoir « une conception très déformée de l’égalité et de la diversité » puisqu’ils « ne permettent absolument aucune diversité d’opinion » sur la gay pride de Glasgow.
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Le précédent incident universitaire en date avait été quand le City of Glasgow College avait interdit à son aumônier catholique, le P. Antony Connelly, de célébrer la messe du jeudi de l’Ascension. La messe avait pourtant été approuvée, dans un premier temps, par l’autorité idéologique du « college », à savoir le département pour l’égalité, la diversité et l’inclusion (EDI). Mais, deux jours avant, l’EDI fit savoir par courriel qu’il n’y avait « pas de politique appropriée au sein de l’établissement » permettant un tel projet. C’est ce qui fut dit aussi à l’aumônier, de vive voix, lors de la réunion organisée avec le secrétariat et l’EDI. « J’ai voulu savoir ce que cela voulait dire, mais je n’ai pas eu de réponse », dit l’aumônier. Puis il a commenté : « Je ne suggère pas une seconde que cette décision soit personnelle ou anti-catholique. Cependant, la laïcité a été institutionnalisée à un point tel que la religion peut être exclue ou que l'on tente de la domestiquer. C’est ici un excellent exemple de cela. L'EDI vise à faire en sorte que le collège soit un phare d'équité, de diversité et d'égalité, indépendamment de la race, du sexe, des capacités, de la religion et des croyances. Le jeudi de l'Ascension est une fête d'obligation pour les catholiques, et c’est un besoin qui n'est pas satisfait. Il me semble que le collège est heureux d'avoir un service d'aumônerie et de belles pages sur l'égalité, la diversité et l'inclusion sur son site web, mais qu’il est réticent à ce que cela sorte du cyberespace et vienne dans la réalité de la vie religieuse des gens. »
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On note aussi que le 13 juillet un prêtre catholique, le chanoine Tom White, a été agressé lors d’un défilé de l’Ordre d’Orange. Alors qu’il sortait de son église, il a été copieusement insulté, on lui a craché dessus, on l’a menacé avec un bâton. Cela nous ramène a priori aux vieilles traditions anti-papistes. Sauf que cela faisait des années qu’il n’y avait pas eu d’incident de ce genre.
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Au fait, vous savez comment s’appelle le ministre de la Justice d’Ecosse ?
Humza Yousaf. De parents pakistanais. Il s’est d’abord fait connaître comme porte-parole de l’organisation islamiste Islamic Relief, puis il a été assistant parlementaire du premier député musulman, puis il a été, à 25 ans, le plus jeune député « écossais »… et indépendantiste ; il a prêté serment de ministre en ourdou, vêtu d’un haut de costume traditionnel pakistanais avec un kilt et un tartan sur l’épaule…
On appréciera particulièrement le sourire ravi de l’homme à gauche, le beau-père, devant l’invasion. Enfin, l'ex-beau-père, parce que depuis lors la sémillante militante du parti national écossais a été répudiée...