Le Parlement européen a installé devant ses locaux de Strasbourg et de Bruxelles une exposition de gigantesques panneaux destinés à inciter les citoyens à voter aux prochaines élections européennes. A voter pour les candidats européistes, cela va sans dire. Donc l’exposition vante la politique européiste qu’il convient de poursuivre.
Mais il y a un panneau qui a choqué le député pakistanais anglais Sajjad Karim, qui est vice-président de l’intergroupe Antiracisme et Diversité. Il a déclaré en ouverture de la session plénière :
« La semaine dernière, alors que nous lancions sur la plate-forme de l'intergroupe du Parlement européen contre le racisme, à Bruxelles, une “boîte à outils” conçue pour aider les États membres à éviter tout contenu islamophobe dans leurs messages, une énorme affiche islamophobe a été affichée devant le Parlement européen, parrainée officiellement par le Parlement et diffusant un message sur l'immigration. Monsieur le Président, cette affiche va de toutes les manières possibles à l'encontre de la “boîte à outils” que nous promouvons. Je demande et réclame qu'elle soit immédiatement supprimée. »
Dans un premier temps, le président du Parlement, Antonio Tajani, ne voyant manifestement pas de quoi il s’agit, a répondu : « Nous allons prendre en compte vos commentaires et voir si nos règles ont bien été enfreintes. »
Et il est allé voir. Et il a vu l’insoutenable horreur islamophobe : un groupe de « migrants » face au slogan : (« Cette fois je vote ») « Parce que nous devons travailler ensemble pour gérer la migration ».
Or il y a au premier plan une femme voilée…
Pour le Réseau européen contre le racisme, il est clair que le message assimile la « gestion de la migration » à la limitation de l’entrée des musulmans en Europe. La responsable du Réseau Julie Pascoet a déclaré qu'elle était « outrée » de voir le Parlement soutenir des « propos islamophobes ».
Antonio Tajani s’est renseigné, et il a écrit une lettre d’excuses au député pakistanais anglais :
« J'ai pris bonne note de vos préoccupations et en ai discuté avec la direction générale qui gère la communication institutionnelle du Parlement et qui était en particulier responsable de l'affiche. Les services du Parlement s’excusent pour toute offense commise et m’ont assuré que ce n’était pas délibéré. J'ai demandé que les affiches soient retirées à Bruxelles et à Strasbourg dès que possible. »
Un porte-parole du Parlement a précisé :
« L'idée derrière la campagne était simplement de représenter un groupe de migrants, en l'occurrence de Syrie, car c'est de là que venait la plupart d'entre eux, sur une affiche et disant que l'UE partage la question de comment la gérer, comment les répartir et comment traiter collectivement les différentes demandes d’asile. C'était l'intention derrière l'affiche. Mais il est évident qu’elle a été mal lue, mal interprétée ou mal comprise. »
Bref, il ne faut pas mettre une musulmane sur une affiche qui évoque l’immigration musulmane, parce que c’est islamophobe. Et qu’alors « gérer l’immigration » veut dire arrêter l’immigration musulmane… ce qui est hélas tout à fait contraire à l’évidence.
Au fait, personne ne remarque que cet Anglais si sourcilleux de la défense des migrants islamistes ne sera plus député dans la prochaine assemblée issue du vote auxquelles les affiches invitent à participer. Il n’aura donc aucun rôle dans la définition de la « gestion des migrants » dans l’UE dont son pays ne fera plus partie.
Mais quand on pris l’habitude de marcher sur la tête on ne peut plus s’arrêter…