Tel est le titre d’une tribune très militante publiée par Le Monde, rédigée par deux enseignants, et dont voici une partie de la conclusion :
« Il faut aujourd'hui de toute urgence une politique claire qui mette les rectorats devant leurs responsabilités, pour développer sans faux-fuyants l'offre d'enseignement d'une discipline qui constitue la deuxième “langue de France”, et l'une de nos principales langues d'échanges économiques et culturels. »
Il y a une erreur grossière dans ce propos, qui permet d’expliquer l’erreur qui sous-tend tout le texte et enlève toute force à son titre : l’arabe n’est pas du tout la deuxième langue de France. A supposer qu’il y ait véritablement davantage de locuteurs de ce que ces enseignants appellent « l’arabe » que de locuteurs des parlers occitans (par exemple), ou du corse, ou du basque, il ne s’agit pas de la langue arabe, mais d’un des patois maghrébins, qui sont si éloignés de l’arabe véritable que les Maghrébins du Maghreb comprennent beaucoup mieux leurs dirigeants quand ils s’expriment en français que quand ils font leurs discours officiels en arabe classique. Et en France, dans les banlieues, cela devient un véritable sabir.
En réalité, l’apprentissage de l’arabe dit littéral ou classique (qui est l’arabe parlé au Machrek : Syrie, Liban, Palestine, Irak) sert uniquement, chez nous, à apprendre le Coran puis à s’endoctriner davantage dans l’islam, c’est-à-dire dans l’islamisme. Est-ce vraiment ce que veulent les enseignants français ?