Dans l’évangile il y a 25 fois le mot « pénitence ». Dans l’évangile de la néo-liturgie ce mot n’existe pas. Tout au plus, trois fois sur les 25, est utilisé le verbe « se repentir ». Jamais « faire pénitence ».
La pénitence a donc disparu, alors que c’est un thème essentiel de l’évangile, et de la vie chrétienne. Pourtant « il y a plus de joie dans le ciel pour un pécheur qui fait pénitence… »
Les nouveaux livres sont « l’unique expression de la lex orandi du rite romain », a décrété François. L’évangile des nouveaux livres n’est pas l’expression de la lex credendi de l’Eglise catholique.
On remarquera que François rend obligatoire, dans les rares messes traditionnelles qu’il tolère provisoirement, la lecture de l’épître et de l’évangile selon les nouveaux livres. Ainsi s’insinue même dans la messe traditionnelle le poison de la néo-liturgie qui a supprimé le mot même de pénitence.
La première des pénitences c’est le jeûne, et le mot de jeûne, qui est omniprésent dans la liturgie traditionnelle du carême (puisque « carême » veut dire quarante jours de jeûne), a été supprimé des oraisons de ce qu’on appelle encore le carême.
Et dans tout le néo-missel il n’y a aucune oraison où l’on reconnaisse être affligé par le péché ou s’affliger par la pénitence.
On a supprimé la pénitence, et même le sacrement de pénitence a changé de nom (et de langage). On a logiquement supprimé le jeûne, puisque s’il n’y a plus de pénitence il n’y a pas de raison de garder la pratique qui en était l’emblème.
Pourtant le Seigneur a dit : « Si vous ne faites pas pénitence vous périrez tous ». Et « cette sorte de démon ne se chasse que par la prière et le jeûne », et : « Quand l’époux leur aura été enlevé ils jeûneront. »
Cela n’est qu’un aspect de la subversion complète de la liturgie opérée dans les livres de 1970. Les psaumes ont été soigneusement expurgés de ce qui ne correspondait pas à la « mentalité moderne » (de ce qui attaquait le démon de façon « trop » vigoureuse). Les collectes de l’Avent « ne contiennent aucune référence au péché ni à ses dangers ; aux ténèbres ou à l'impureté de l'esprit ; à la faiblesse humaine ou au besoin de miséricorde, de pardon, de protection, de délivrance, de purification » (Pristas). C’est une constante de la néo-liturgie, de même qu’a été gommée la nécessité de se détacher des choses du monde (qui sont au contraire valorisées), etc.
On rappellera le propos de l’un des artisans des nouveaux livres : « C’est destiné, à long terme mais inévitablement, à changer la mentalité théologique et la spiritualité même du peuple catholique. » Et le cardinal Roche, préfet du dicastère du Culte divin, affirme lui-même que « la théologie a changé ».
C’est ce que ne comprennent pas ceux qui disent avoir « de bons prêtres » qui permettent d’avoir une liturgie « correcte ». La nouvelle lex orandi n’est pas catholique. C’est la lex orandi d’une nouvelle « religion ». Elle peut être célébrée par des prêtres encore catholiques. Mais elle forme la lex credendi du clergé et du peuple, qui inexorablement, à terme, ne sera plus catholique.
- Voir La “réforme” liturgique, Il y a 50 ans (cliquer sur le titre en haut de la colonne de droite).