Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Europe - Page 80

  • Bratislava

    Le sommet de l’UE à Bratislava, vendredi dernier, s’est déroulé à huis-clos, loin des journalistes, qui n’ont pu que recueillir les propos de la langue de bois des propos officiels lors des conférences de presse qui se sont tenues ensuite. (C’est pourquoi personne n’en parle. On tient un sommet capital pour l’après-Brexit, et on n’en sait rien, car manifestement il n’y a rien à en dire : ils sont dans le coltard.)

    On a à peine remarqué la conférence conjointe d’Angela Merkel et François Hollande, qui une fois de plus montrait l’UE sous la coupe de l’Allemagne et de la France. En fait Matteo Renzi devait y participer aussi, mais il a refusé, et il l’a dit haut et fort, ce qui est l’unique événement du sommet.

    « Je ne peux pas prendre part à la conférence de presse conjointe avec la chancelière allemande et le président français, parce que je ne partage pas leurs évaluations », a expliqué le Premier ministre italien. « S’ils sont satisfaits des résultats, je suis heureux pour eux. »

    « Je ne sais pas à quoi Angela Merkel se réfère quand elle parle de "l'esprit de Bratislava" » a-t-il dit au Corriere della Sera., « Si les choses continuent ainsi, au lieu de l’esprit de Bratislava, nous parlerons du fantôme de l’Europe. » Ce sommet de Bratislava n’était rien d'autre qu’une « agréable croisière sur le Danube », alors qu'on espérait « recevoir des réponses à la crise causée par le Brexit ».

  • A Berlin

    Les élections dans la ville-Land de Berlin se soldent par un recul de 6,7 points du SPD (qui reste le premier parti avec 21,6% des voix), un recul de 5,7 points de la CDU qui fait son plus mauvais score historique dans la capitale (17,6%). Ensuite viennent les Verts et La Gauche (15,6 % et 15,2 %), et l’AfD : 14,2%

    Le score de l’AfD est cette fois légèrement inférieur à ce que disaient les sondages, mais comme le souligne le chef du parti à Berlin, il est passé de 0 à un score à deux chiffres… Non seulement il va siéger dans les conseils, mais il va avoir des maires adjoints. Dans cette ville « qui, plus que tout autre en Allemagne, symbolise l’ouverture au monde, le multiculturalisme et la tolérance », comme gémit Le Monde.

  • XIXe siècle

    Fin d’un article sur Martin Schulz à Bratislava :

    Étant donné la situation, il ne se considère ni optimiste, ni pessimiste quant aux rapprochements entre différentes factions européennes. Il a cependant clairement indiqué être opposé au transfert de pouvoir de Bruxelles vers les capitales. Cela relèverait du 19e siècle, et ce n’est pas avec des vieilles solutions comme cela que nous relèverons les défis du 21e siècle.

    Mais puisque la dictature européenne refuse tout transfert de compétence, le Royaume Uni a choisi de tout retransférer chez lui. C’est un retour au moyen âge ?

  • Mauvais gag

    Selon un sondage réalisé pour l’International Rescue Committe dans 12 pays européens, ce sont les Irlandais qui ont le plus de sympathie pour les « réfugiés » syriens arrivant dans leur pays : 87% d’entre eux ont un peu, plutôt ou beaucoup de sympathie.

    Mais 99,9% des Irlandais n’ont jamais vu un « réfugié » syrien ni les problèmes qui vont avec : leur pays en accueille très exactement 331…

    Dans l’ensemble, selon le sondage, 75% des Européens ont de la sympathie pour les réfugiés qui arrivent dans leur pays. Ce qui, à proprement parler, ne veut rien dire : on peut avoir beaucoup de sympathie pour quelqu’un dont on ne souhaite pas du tout la présence chez soi.

    Après l’Irlande viennent l’Espagne et l’Allemagne. La France est en dixième position. Sans surprise, la Slovaquie prend la dernière place.

    N.B. – L’International Rescue Committee est une organisation humanitaire évidemment mondialiste. Elle est aujourd’hui dirigée par David Miliband, qui a trouvé là un fromage après avoir perdu… contre son frère Ed la bataille pour la direction du parti travailliste au Royaume Uni en 2010. L’International Rescue Committee attache une grande importance au Planning familial, qui doit faire partie de tous les plans d’aide. On trouve un beau gros mensonge dans sa présentation : « Nous ne connaissons pas d’endroit – quel que soit le contexte culturel, religieux ou humanitaire – où la planification familiale ne soit pas possible ou désirée. La réalité est que des femmes de toute confession utilisent la planification familiale, et beaucoup avec le soutien de leurs dirigeants religieux. Par exemple, l’IRC travaille avec des communautés catholiques en République démocratique du Congo qui soutiennent la planification familiale, ainsi qu’avec des chefs religieux du Pakistan qui adoptent la contraception à cause, et non en dépit, de leurs croyances islamiques. »

  • Terrible Brexit

    Le taux de chômage est tombé à 4,9% au Royaume Uni en juillet. (En dessous de 5% on considère qu’il y a plein emploi. Le Danemark est à 4,2% depuis trois mois mais s’inquiète désormais d’une pénurie de main d’œuvre.)

    Le taux d’emploi entre mai et juillet s’établit à 74,5%, le plus élevé depuis que les statistiques actuelles existent (1971).

  • Nouvel aveu

    La Cour des comptes européenne dévoile dans un rapport qu’elle était opposée, en 2006, à l’adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie à l’UE, parce que ces pays n’étaient pas prêts. On avait déjà eu un aveu de ce genre pour l’entrée de la Grèce dans la zone euro, et même l’aveu qu’on avait fermé les yeux sur les comptes grecs si évidemment falsifiés.

    Le rapport de la CCE sur la Bulgarie et la Roumanie de juillet 2006 indique clairement que les deux pays avaient besoin de plus de temps pour se préparer à l’accession, afin que l’argent européen y soit investi de manière adéquate, assure Istvan Szabolcs Fazakas, auteur du « méta-audit » sur la manière dont l’aide de pré-adhésion était dépensée dans les pays candidats.

    En tant que président de la commission du contrôle budgétaire, il avait alors consulté Olli Rehn, commissaire à l’élargissement de l’époque, qui lui avait répondu : « Désolé, c’est trop tard, mes mains sont liées, la décision politique de l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l’UE le 1er janvier [2007] a été prise par les États membres, sur les recommandations de la Commission ». Le commissaire avait remercié Istvan Szabolcs Fazakas et estimé qu’il avait peut-être raison, mais que son rôle était de s’assurer que l’accession à l’UE ait bien lieu le 1er janvier, comme prévu…

    Le même scénario s’est ensuite reproduit lors de l’accession de la Croatie à l’UE en 2013…

  • Hystérique

    Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, s’est livré hier à une attaque hystérique contre le gouvernement hongrois. De la part du chef de la « diplomatie » d’un Etat membre de l’UE, c’était proprement insensé. A tel point que son homologue allemand a jugé bon, aujourd’hui, de prendre clairement ses distances…

    Dans une interview à Die Welt, Jean Asselborn a déclaré, visant nommément le gouvernement de Viktor Orban :

    « Celui qui construit des barrières contre les réfugiés de guerre ou qui viole la liberté de la presse et l’indépendance du pouvoir judiciaire devrait être exclu temporairement ou définitivement si nécessaire de l’UE. »

    Et d’ajouter que les autorités hongroises traitent les réfugiés « comme des animaux sauvages », et qu’elles sont d’ailleurs « proches de donner l’ordre d’ouvrir le feu » contre eux.

    La Hongrie de Viktor Orban « viole massivement les valeurs fondamentales de l’Union européenne ». L’UE ne « peut tolérer un tel comportement », et donc exclure la Hongrie est « la seule façon de préserver la cohésion et les valeurs européennes ». Et donc il demande qu’on change les règles et qu’il suffise de la majorité pour exclure un Etat de l’UE.

    Il est tellement à côté de ses pompes qu’il oublie qu’il n’y a dans le traité européen aucune clause qui permette d’exclure un Etat. La seule clause qui existe est celle qui permet de suspendre temporairement le droit de vote d’un Etat au Conseil européen, sur décision unanime des autres Etats…

    La réaction hongroise n’a pas traîné. Le ministre hongrois des Affaires étangères, Péter Szijjártó, a déclaré que Jean Asselborn « s’est depuis longtemps exclu lui-même des personnalités politiques qu’on peut prendre au sérieux ». Car « par le passé Jean Aselborn a déjà montré qu’il était intellectuellement médiocre, sermonneur pompeux et frustré, un nihiliste classique qui travaille sans relâche à détruire la sécurité et la culture de l’Europe, alors que la Hongrie a toujours défendu l’Europe – comme elle le fait maintenant. » Le 2 octobre, a-t-il rappelé, les Hongrois exprimeront leur opinion sur les quotas d’immigration illégale de Bruxelles. « Les Hongrois ont le droit de faire entendre leur voix, ils ont le droit de décider avec qui ils veulent vivre et avec qui ils ne veulent pas vivre. Aucun bureaucrate de Bruxelles, ni le ministre des Affaires étrangères du Luxembourg, ne peut les priver de ce droit. »

    Pendant ce temps, Viktor Orban prononçait l’allocution d’ouverture de la session parlementaire d’automne. Notamment pour souligner que le but du référendum est de protéger la Hongrie et que la Hongrie doit être fière d’être le seul Etat européen où le peuple ait l’opportunité de donner son opinion en la matière. Bruxelles s’enfonce dans le brouillard d’un vain espoir que les choses vont revenir d’elles-mêmes à la normale, car quelques millions de migrants musulmans ne sont rien dans une Europe de 440 millions d’habitants. « Ils ont tort. Cet espoir n’est rien d’autre qu’un vœu pieux, un mirage, une naïve auto-illusion. Les choses ne vont pas revenir d’elles-mêmes à la normale, elles vont empirer. »

    C’est pourquoi Viktor Orban affirme qu’il va se dresser - y compris au sommet de l'UE à Bratislava - contre cette politique d'immigration « naïve et dangereuse », au lieu de laquelle il proposera une politique réaliste, rationnelle, de légitime défense, qui fasse montre de force. Car la politique de Bruxelles va conduire à la catastrophe civilisationnelle, lentement mais inexorablement : « Nous risquons de perdre nos valeurs européennes, notre identité, par degrés, comme la grenouille vivante se laisser cuire lentement jusqu’à la mort dans une d'eau bouillante. » Il y aura de plus en plus de musulmans, et l'Europe sera transformé au point qu’on ne la reconnaîtra plus, et « si nous sommes incapables de changer les choses maintenant, nous pouvons prédire avec une exactitude mathématique à quoi ressembleront les grandes villes d'Europe dans deux ou trois décennies. » « Ce que nous avons vu de la migration de masse jusqu'à présent n'a été que l'échauffement initial; le match n'a pas encore commencé. »

    D’autre part il a souligné que ce sont les Etats-nations qui sont les fondements de l’UE, et non les institutions de Bruxelles. La proposition de la Hongrie au sommet de Bratislava sera que « nous devons revenir à l'idée d'une Europe des nations ».

    (Voir aussi ce que L’Express britannique a retenu du discours.)

  • L’opinion de Tim Martin

    112879300__402373c.jpg

    L’entreprise Wetherspoon, l’une des principales chaînes de pubs britanniques (qui a obtenu pour la 13e année consécutive le prix de la meilleure entreprise pour ses 35.000 salariés), a publié hier un communiqué de presse sur ses (bons) résultats préliminaires de 2016. A priori rien d’intéressant pour quiconque n’est pas lié à cette entreprise. Mais ce qui est insolite, c’est le commentaire qu’en fait le patron, Tim Martin. Car l’essentiel de son texte, et donc du communiqué, est consacré au… Brexit.

    Certes, on sait que Tim Martin fut l’un des très rares grands patrons britanniques à se prononcer pour le Brexit, et cela jusque sous les chopes de bière dans ses pubs Wetherspoon, avec des sous-bocks incitant fortement à voter pour le départ de l’UE. On ne s’attendait pas toutefois à le voir évoquer ce sujet, et ce seul sujet, à l’occasion d’un banal communiqué sur des résultats provisoires. Mais Tim Martin ne parle pas pour ne rien dire. Voici une traduction de son propos, qui illustre le pragmatisme britannique face à l’idéologie européiste.

    Lire la suite

  • Ils choisissent des ennemis

    L’européiste forcené Guy Verhofstadt a été nommé représentant du Parlement européen pour les négociations du Brexit.

    C’est « insultant », a aussitôt réagi Nigel Farage : « Je ne connais aucun homme plus insultant envers les Britanniques, notre position dans le monde ou même notre conception d’un État démocratique… Il est le grand prêtre du temple européen du fédéralisme… Ils n’auraient pas pu choisir un être humain plus fermé à ce nous essayons de faire. »

    C’est le Royaume-Uni qui avait fait obstacle à la nomination de Verhofstadt comme président de la Commission européenne…

    Farage ajoute : « Je suis convaincu qu’avec Guy Verhofstadt, la sortie de l’UE sera bien plus rapide que ce que je pensais initialement. » Ce qui n’est sans doute pas une mauvaise chose.

    Nigel Farage souligne aussi que Verhofstadt n’a pas été désigné par les députés européens, mais par la conférence des présidents de groupes : « Le fait que le président et quelques hommes enfermés dans la pièce du fond puissent décider de tout et imposer leur choix aux représentants élus démocratiquement n’est pas convenable. Si le Parlement estime que Guy Verhofstadt est la bonne personne pour le représenter dans les négociations, soit, mais ces magouilles faites dans l’ombre sont irrespectueuses envers les 747 autres eurodéputés et leurs électeurs. »

    La Commission européenne a déjà choisi, quant à elle, Michel Barnier comme négociateur. Michel Barnier est le plus frénétiquement européiste des politiciens français, et il avait été surnommé « le fléau de la City » quand il était commissaire aux services financiers…

  • Orban s’engage

    Le gouvernement hongrois vient de créer un sous-secrétariat d’Etat aux chrétiens persécutés. Il est sous l’autorité du ministre des « capacités humaines », Zoltan Balog. (Il y a très peu de ministres dans le gouvernement hongrois, qui là aussi donne l’exemple. Le grand ministère des « capacités humaines » englobe la culture, la science, l’université, le social, la santé, les Eglises et les minorités.) Le sous-secrétariat est confié à Tamas Török, qui travaillait jusqu’ici à l’ambassade de Hongrie à Rome. Il aura un budget de 930 millions de forints, soit 3 millions d’euros.

    La décision a été prise par Viktor Orban et Zoltan Balog lors de leur visite à Rome il y a quelques jours. Les deux hommes ont rencontré le pape au Vatican, mais aussi le patriarche syriaque catholique S.B. Ignace Youssef III, le patriarche maronite S.B. Bechara Boutros Rai, l’archevêque grec-melkite catholique d’Alep Mgr Jean-Clément Jeanbart, le patriarche syro-orthodoxe S.B Ignace Ephrem II, l’évêque copte de Vienne Mgr Gabriel, à la réunion annuelle du « Réseau international catholique de législateurs » (ICLN, créé en 2010 à Vienne sous le patronage du cardinal Schönborn), particulièrement consacrée cette année à la persécution des chrétiens au Proche Orient. (Viktor Orban et Zoltan Balog, tous deux calvinistes, sont les deux seuls non-catholiques régulièrement invités à cette réunion de quatre jours qui se tient à huis clos.)

    Edouard de Habsbourg, l’ambassadeur de Hongrie auprès du Saint-Siège, a déclaré que la création de ce département ministériel est la suite logique de l’action du gouvernement hongrois en faveur des chrétiens persécutés, par exemple en leur facilitant l’obtention de visas. Mais, ajoute-t-il, la philosophie du gouvernement hongrois est que la meilleure façon de donner une chance à ces chrétiens est de les aider à rester chez eux. C’est pourquoi par exemple le gouvernement hongrois a déjà participé à la construction d’une école à Erbil, où s’entassent les réfugiés de la plaine de Ninive.