Le sommet de l’UE à Bratislava, vendredi dernier, s’est déroulé à huis-clos, loin des journalistes, qui n’ont pu que recueillir les propos de la langue de bois des propos officiels lors des conférences de presse qui se sont tenues ensuite. (C’est pourquoi personne n’en parle. On tient un sommet capital pour l’après-Brexit, et on n’en sait rien, car manifestement il n’y a rien à en dire : ils sont dans le coltard.)
On a à peine remarqué la conférence conjointe d’Angela Merkel et François Hollande, qui une fois de plus montrait l’UE sous la coupe de l’Allemagne et de la France. En fait Matteo Renzi devait y participer aussi, mais il a refusé, et il l’a dit haut et fort, ce qui est l’unique événement du sommet.
« Je ne peux pas prendre part à la conférence de presse conjointe avec la chancelière allemande et le président français, parce que je ne partage pas leurs évaluations », a expliqué le Premier ministre italien. « S’ils sont satisfaits des résultats, je suis heureux pour eux. »
« Je ne sais pas à quoi Angela Merkel se réfère quand elle parle de "l'esprit de Bratislava" » a-t-il dit au Corriere della Sera., « Si les choses continuent ainsi, au lieu de l’esprit de Bratislava, nous parlerons du fantôme de l’Europe. » Ce sommet de Bratislava n’était rien d'autre qu’une « agréable croisière sur le Danube », alors qu'on espérait « recevoir des réponses à la crise causée par le Brexit ».