Evénement en Allemagne : pour la première fois, le parti « populiste » AfD arrive devant la CDU. Sur le plan arithmétique, c’est presque négligeable : il s’agit du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, petit Land de l’est coincé entre la Baltique et la frontière polonaise, dont les électeurs représentent 2% des citoyens allemands. Mais politiquement c’est un séisme. Car c’est le Land natal d’Angela Merkel, et elle y était allée faire campagne personnellement. Et c’est un terrible coin dans le bipartisme allemand que vient d’enfoncer l’AfD, parti créé il y a seulement trois ans, au départ seulement anti-euro, aujourd’hui anti-immigration et anti-islam.
L’AfD a donc récolté près de 21% des voix, derrière le SPD (30%), tandis que la CDU n’en obtient que 19%.
Ce qui inquiète encore davantage en Allemagne est que l’AfD, qu’on aimerait qualifier d’extrême droite, prend des voix partout (le SPD a perdu 5 points).
Prochaine étape : Berlin, le 18 septembre. Il serait curieux que l’AfD puisse faire un score particulièrement important dans la grande ville cosmopolite et décadente. Certains l’annoncent pourtant déjà.
En un an, sur le plan national, l'AfD est passé de 4 à 14% des intentions de vote. Et dans un an ce sont les législatives fédérales…
Les deux principaux dirigeants de l’AfD, Alexander Gauland and Beatrix von Storch (à gauche), avec la tête de liste AfD de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, Leif-Erik Holm.