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Europe - Page 268

  • Un échec polonais

    « La simple arithmétique parlementaire a pris le dessus sur le droit fondamental à la vie de tout être humain », déclare le présidium de l’épiscopat polonais à la suite des votes à la Diète sur les amendements à la Constitution. « Que le résultat négatif du vote n’affaiblisse pas les efforts pour atteindre un consensus sur une question aussi fondamentale pour l’avenir de la nation que celle de l’inviolabilité de la vie humaine », ajoute-t-il en exprimant sa gratitude aux députés qui ont voté en faveur des amendements.

    Pas moins de cinq amendements différents avaient été soumis au vote vendredi dernier, depuis le plus explicite sur le droit à la vie dès la conception, émanant de la Ligue des familles polonaises, au plus général, émanant du président de la République, sur la dignité de l’homme dès la conception. Aucun d’eux n’a obtenu les deux tiers des voix nécessaire à une réforme constitutionnelle.

    Le président de la Diète , Marek Jurek, qui s’était personnellement et intensément impliqué dans cette affaire, a annoncé qu’il donnerait sa démission à l’ouverture de la prochaine session.

    Si l’on ne peut que saluer cet esprit de responsabilité, on ne peut que regretter dans le même temps une telle décision. Il y a longtemps que je connais Marek Jurek, dont j’ai suivi de près les diverses étapes de l’ascension politique. C’est un vrai patriote et un vrai catholique. C’était une très bonne nouvelle qu’il accède au poste de « maréchal de la Diète  », selon la terminologie toujours en vigueur. Souhaitons qu’il retrouve très vite à un autre poste important. La Pologne a besoin de gens comme lui.

  • L’impasse

    Selon une étude publiée par Gabriele Marranci, chercheur à l’université d’Aberdeen, les mesures draconiennes prises en Grande-Bretagne pour empêcher la propagation de l’islamisme dans les prisons produisent l’effet inverse.

    « En particulier, la décision prise dans les prisons de haute sécurité de suspendre l’accès à certains programmes télévisés ou journaux a produit le résultat opposé » à ce qui était attendu. « Le manque de liberté d’expression dont souffrent les prisonniers musulmans et la continuelle atmosphère de suspicion les entourant a pour effet d’augmenter le sentiment de frustration et de dépression », qu’ils surmontent en se projetant dans une vision plus radicale de l’islam.

    Le chercheur cite comme autres exemples contreproductifs les restrictions touchant les prières en commun, et l’interdiction faite aux prisonniers de lire le Coran pendant les pauses de travail. « Mes conclusions suggèrent que les efforts entrepris par le Service des prisons en Ecosse, en Angleterre et au Pays de Galles pour montrer qu’il s’attaque au problème de la radicalisation en prison facilitent en fait la formation d’une vision essentialiste de l’islam. »

    Le problème est que l’islam est, aussi, une religion. Et qu’il est toujours « contreproductif » de brimer les sentiments religieux. Surtout quand ils ont comme exutoire naturel une idéologie de conquête...

  • Il promulgue, mais...

    Le président portugais Anibal Cavaco Silva a promulgué la loi dépénalisant l’avortement, tout en regrettant l’absence d’un « consensus politique plus large et des solutions plus claires ». Et il a adressé un message au Parlement, lui demandant de veiller à « assurer un équilibre raisonnable entre les différents intérêts en présence ». Il demande une évaluation de l’application de la loi dans des « délais raisonnables » : « Il faudra alors vérifier si dans la pratique cette loi contribue réellement à la baisse non seulement des avortements clandestins mais aussi de l’avortement en général », dit-il.

  • L’islam pakistanais… en Grèce

    Des centaines d'immigrés pakistanais ont participé à Athènes à une manifestation musulmane sans précédent, à l'appel d'une association de la communauté pakistanaise en Grèce, l'Unité. Brandissant des drapeaux verts avec des symboles islamiques, les manifestants ont défilé dans le centre-ville avant de se rassembler devant la mairie d'Athènes pour prier à l’occasion de « l’anniversaire de Mahomet ».

    Le chef de « l'Unité », Javed Aslam, a été arrêté en novembre dernier à Athènes après une demande d'extradition d'Islamabad, qui l'accuse de trafic de clandestins.

    Le nombre d'immigrés pakistanais en Grèce s'élève à environ 30.000 dont la moitié vit à Athènes. Il y a en tout environ 100.000 musulmans à Athènes, majoritairement albanais. Le gouvernement s'est engagé en juillet 2006 à y construire une grande mosquée d'ici trois ans…

  • Bertinotti ne peut pas voir Lépante en peinture

    Plusieurs publications italiennes rapportent que Fausto Bertinotti, le président communiste de la chambre italienne des députés, a fait retirer de sa salle où il reçoit ses invités une peinture représentant la bataille de Lépante. Interrogé à ce sujet, il a déclaré qu’il avait fait cela parce que la toile était intitulée « Bataille navale entre les chrétiens et les barbares », et qu’il s’agissait de sa part d’une initiative pour « la paix et le dialogue ».

  • Fin du PACS à l’italienne

    Le projet de PACS à l’italienne (DICO) semble définitivement abandonné, du moins sous la forme élaborée par le gouvernement Prodi. Déjà le président du conseil avait omis d’en reparler dans son discours d’investiture lorsqu’il fut reconduit après avoir démissionné. Le 6 mars dernier, la commission Justice du Sénat a commencé l’examen des projets gouvernementaux par le DICO, et d’emblée son président, Cesare Salvi (« démocrate de gauche », ex-communiste), a considéré que le texte n’était pas juridiquement assez solide pour être adopté, et que les incertitudes qu’il comportait risquait d’entraîner un encombrement des tribunaux. Hier, il a carrément enterré le projet : « Je ne pense pas que l'accord puisse se faire sur le texte gouvernemental, il faudra suivre d'autres voies », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « J'ai sauvé le gouvernement d'une défaite. Son projet de loi serait tombé à la première objection d'inconstitutionnalité qu'il n'aurait pas manqué de soulever. »

    La veille, l’épiscopat avait publié une note enjoignant aux parlementaires catholiques de « s'opposer à toute reconnaissance des unions homosexuelles ».

  • La Turquie et l’UE : c’est reparti !

    L’Union européenne a relancé aujourd’hui les négociations d’adhésion de la Turquie, en donnant le feu vert à l’ouverture du chapitre « politique industrielle et entreprise ». Le chapitre sera formellement ouvert à Bruxelles demain matin.

    L’AFP rappelle que le refus turc d’étendre son union douanière aux dix nouveaux Etats de l’UE (extension qui constituerait une reconnaissance de fait de Chypre, à défaut de la reconnaissance formelle qui devrait être exigée) a conduit à la suspension de 8 des 35 chapitres, et ajoute que « cette décision a paradoxalement permis de relancer les discussions sur les chapitres non gelés ».

    Il n’y a là rien de paradoxal. Dès l’accord entre les ministres des Affaires étrangères sur les « sanctions », le 12 décembre dernier, Jean-Marie Le Pen avait souligné que cet accord avait pour but de relancer les négociations et non de les geler :

    « Cet accord, nous dit-on, est une sanction qui ralentit les négociations avec la Turquie, en gelant huit chapitres. C’est tout le contraire. Jusqu’ici, Chypre opposait son veto à l’ouverture de tout chapitre de négociation. Puisque l’Union européenne prend des « sanctions », Chypre ne pourra  plus opposer son veto. Donc les négociations, qui étaient au point mort, vont pouvoir s’ouvrir. En gelant les négociations sur 8 chapitres, l’accord européen permet en réalité de les ouvrir sur 26 chapitres. Ce n’est ni une sanction ni un gel, c’est un coup d’accélérateur. Et une trahison de plus des peuples d’Europe. »

    Et le 15 décembre, quand les 25 réunis en sommet ont avalisé cet accord sans la moindre discussion, le ministre finlandais des Affaires étrangères (la Finlande présidait alors l’UE) avait ouvertement déclaré qu’une relance des négociations sur les chapitres qui ne sont pas gelés « serait dans l’esprit des conclusions que nous avons adoptées ».

    Désormais, la Commission européenne et la Turquie espèrent que trois autres chapitres pourront être ouverts pendant la présidence allemande.

    Ainsi l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne peut-elle progresser, alors que ce pays ne reconnaît pas l’un des Etats membres de l’Union, et passe son temps à tout critiquer, jusqu'à la chope de bière de Chirac…

    NB. Dans son discours de Toulouse, Jean-Marie Le Pen a rappelé aux distraits que l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne repousserait la frontière de « l’Europe » à… la Chine, puisque les ressortissants de tous les pays turcophones de l’ex-URSS peuvent acquérir la nationalité turque sur simple demande. Et comme les Ouïgours, les musulmans chinois, sont également turcophones, l’Union européenne pourra même s’étendre jusqu’à l’intérieur de la Chine…

  • Les Turcs, ça suffit !

    Le gouvernement turc avait protesté, officiellement, contre le fait qu’il n’était pas invité aux célébrations du cinquantenaire des traités de Rome.

    Aujourd’hui, il s’en prend au cadeau offert par Angela Merkel à Jacques Chirac : la fameuse chope de bière. Au motif que cette chope serait décorée d’une scène de la défaite en Egypte de l’armée ottomane face aux troupes de Napoléon.

    « Si l’Union européenne a une vision de l’avenir, elle devrait se tourner vers cet avenir. Ressasser le passé ne peut pas servir sa vision d’avenir », tonne Abdullah Gul. Mais qui ressasse le passé, en l’occurrence ?

    Ce serait proprement ridicule, si ce n’était tristement révélateur de la psychologie turque, et, surtout, de ce que peut impliquer l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne.

  • Benoît XVI et l’identité de l’Europe

    Benoît XVI et l’identité de l’Europe

    L’agence Zenit a publié une traduction française du discours de Benoît XVI sur l’Europe. En voici quelques extraits.

    Sous l'aspect démographique, on doit malheureusement constater que l'Europe semble avoir emprunté une voie qui pourrait la conduire à disparaître de l'histoire.

    On ne peut pas penser édifier une authentique « maison commune » européenne en négligeant l'identité propre des peuples de notre continent. Il s'agit en effet d'une identité historique, culturelle et morale, avant même d'être géographique, économique ou politique; une identité constituée par un ensemble de valeurs universelles, que le christianisme a contribué à forger, acquérant ainsi un rôle non seulement historique, mais fondateur à l'égard de l'Europe. Ces valeurs, qui constituent l'âme du continent, doivent demeurer dans l'Europe du troisième millénaire comme un « ferment » de civilisation. Si elles devaient disparaître, comment le « vieux » continent pourrait-il continuer de jouer le rôle de « levain » pour le monde entier ?

    N'est-il pas surprenant que l'Europe d'aujourd'hui, tandis qu'elle vise à se présenter comme une communauté de valeurs, semble toujours plus souvent contester le fait qu'il existe des valeurs universelles et absolues. Cette forme singulière d'« apostasie » d'elle-même, avant même que de Dieu, ne la pousse-t-elle pas à douter de sa propre identité ? De cette façon, on finit par répandre la conviction selon laquelle la « pondération des biens » est l'unique voie pour le discernement moral et que le bien commun est synonyme de compromis. En réalité, si le compromis peut constituer un équilibre légitime d'intérêts particuliers différents, il se transforme en mal commun chaque fois qu'il comporte des accords qui nuisent à la nature de l'homme.

    Une communauté qui se construit sans respecter la dignité authentique de l'être humain, en oubliant que chaque personne est créée à l'image de Dieu, finit par n'accomplir le bien de personne. Voilà pourquoi il apparaît toujours plus indispensable que l'Europe se garde d'adopter un comportement pragmatique, aujourd'hui largement diffusé, qui justifie systématiquement le compromis sur les valeurs humaines essentielles, comme si celui-ci était l'inévitable acceptation d'un prétendu moindre mal. Ce pragmatisme, présenté comme équilibré et réaliste, au fond ne l'est pas, précisément parce qu'il nie la dimension de valeur et d'idéal qui est inhérente à la nature humaine. De plus, lorsque s'ajoutent à ce pragmatisme des tendances et des courants laïcistes et relativistes, on finit par nier aux chrétiens le droit même d'intervenir en tant que tels dans le débat public ou, tout au moins, on dévalorise leur contribution en les accusant de vouloir sauvegarder des privilèges injustifiés. A l'époque historique actuelle, et face aux nombreux défis qui la caractérisent, l'Union européenne, pour être le garant valide de l'Etat de droit et le promoteur efficace de valeurs universelles, ne peut manquer de reconnaître avec clarté l'existence certaine d'une nature humaine stable et permanente, source de droits communs à toutes les personnes, y compris celles-là mêmes qui les nient. Dans ce contexte, il faut sauvegarder le droit à l'objection de conscience, chaque fois que les droits humains fondamentaux sont violés.

  • La farce de la Déclaration de Berlin

    Angela Merkel, présidente en exercice de l’Union européenne, José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, et Hans-Gert Pöttering, président du Parlement européen, ont signé en grandes pompes, dimanche, au Musée d’histoire de l’Allemagne, la Déclaration de Berlin, que les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 avaient « adoptée » la veille, mais qu’ils n’ont pas signée, contrairement à ce qui avait été annoncé...

    Pourtant cette Déclaration, comme l’avait remarqué Jean-Marie Le Pen dès vendredi, n’est qu’un « affligeant catalogue des lieux communs de la pensée unique », un « exemple type de ce que peut donner l’alliance de la langue de bois et de l’impuissance politique ».

    Certes, mais elle se termine par l’affirmation que « nous partageons l’objectif d’asseoir l’Union européenne sur des bases communes rénovées d’ici aux élections au Parlement européen de 2009 ». Selon l’exégèse officielle, faite par Angela Merkel qui est l’auteur unique du document, cela veut dire qu’au printemps 2009 un nouveau traité européen (on n’ose plus parler de Constitution, et le texte ne dit même pas « traité ») devra avoir été ratifié.

    Curieuse interprétation, car « partager un objectif » ne veut pas dire qu’on s’engage à le réaliser à la date indiquée. Surtout quand on ne dit même pas de quoi il s’agit concrètement...

    Quoi qu’il en soit, Mme Merkel a forcément raison, puisque c’est elle qui a écrit le texte et que c’est elle qui l’explique...

    Mais les réactions ne se sont pas fait attendre. Le président tchèque Vaclav Klaus a aussitôt prédit qu’il « n’y aura pas de consensus sur la substance » du nouveau traité, et que « ce n’est pas une tragédie ». Il semble que Vaclav Klaus ait refusé de signer la Déclaration , ce qui a fait capoter la signature du document par les 27. Quant au président polonais Lech Kaczynski, il a déclaré : « C’est peut-être un bel objectif, mais il me semble irréaliste »... Il a rappelé que la Pologne voulait une mention des racines chrétiennes de l’Europe dans le préambule, et que ce qui était également important pour la Pologne était le système de vote (celui du traité de Nice est avantageux pour Varsovie), « ainsi que la détermination précise de ce qui relève des Etats nationaux et de ce qui relève des compétences de l’Union européenne ». Car, a-t-il précisé, « le temps des Etats nationaux n’est pas encore passé ».