Selon une étude publiée par Gabriele Marranci, chercheur à l’université d’Aberdeen, les mesures draconiennes prises en Grande-Bretagne pour empêcher la propagation de l’islamisme dans les prisons produisent l’effet inverse.
« En particulier, la décision prise dans les prisons de haute sécurité de suspendre l’accès à certains programmes télévisés ou journaux a produit le résultat opposé » à ce qui était attendu. « Le manque de liberté d’expression dont souffrent les prisonniers musulmans et la continuelle atmosphère de suspicion les entourant a pour effet d’augmenter le sentiment de frustration et de dépression », qu’ils surmontent en se projetant dans une vision plus radicale de l’islam.
Le chercheur cite comme autres exemples contreproductifs les restrictions touchant les prières en commun, et l’interdiction faite aux prisonniers de lire le Coran pendant les pauses de travail. « Mes conclusions suggèrent que les efforts entrepris par le Service des prisons en Ecosse, en Angleterre et au Pays de Galles pour montrer qu’il s’attaque au problème de la radicalisation en prison facilitent en fait la formation d’une vision essentialiste de l’islam. »
Le problème est que l’islam est, aussi, une religion. Et qu’il est toujours « contreproductif » de brimer les sentiments religieux. Surtout quand ils ont comme exutoire naturel une idéologie de conquête...