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Europe - Page 271

  • Propagande

    Le gouvernement croate a chargé une association, Gong, de faire de la propagande en faveur de l’Union européenne auprès des 18.000 élèves de terminale. Car près de la moitié des Croates « ne croient pas » aux bienfaits de l’adhésion. « L’objectif est d’inciter les jeunes à réfléchir avec objectivité sur l’UE et de faire baisser les préjugés. » Sic : faire l’apologie de l’Union européenne, c’est faire preuve d’objectivité ; dire quels sont ses méfaits, c’est aligner des préjugés.

  • Prodi : ter repetita

    Le gouvernement de Romano Prodi n’aura tenu que neuf mois. Mis en minorité au Sénat sur la politique étrangère, il a remis sa démission au président de la République, qui « réserve sa décision ».

    C’est la troisième fois que Romano Prodi est contraint à la démission, et la troisième fois à cause des communistes. En 1996, il avait remporté les élections, mais l’année suivante les communistes l’avaient mis en minorité en votant contre son budget. Il avait été reconduit par le président de la République et avait formé un nouveau gouvernement, mais un an plus tard il était de nouveau mis en minorité par les communistes sur un vote de confiance. Il était alors devenu président de la Commission européenne, jusqu’en 2004.

    Cette fois, il lui a manqué deux voix, celles de deux sénateurs communistes qui se sont abstenus. Il s’agissait de voter une motion de soutien aux orientations de politique étrangère, âprement défendues par le ministre des Affaires étrangères, Masimo d’Alema, celui-là même qui succéda à Prodi en 1999, et qui a donc essuyé hier le camouflet du Sénat.

    Le vote était d’une certaine façon prévisible, car sur deux points, la présence italienne en Afghanistan, et l’agrandissement de la base américaine de Vicenza, le gouvernement se heurtait à une vive opposition de la nébuleuse rouge-verte de la majorité. Et Massimo d’Alema ne risquait pas de renverser la tendance en prétendant que la mission des soldats italiens en Afghanistan était « politique et civile », et que le refus d’extension de la base américaine serait un « acte hostile » envers les Etats-Unis…

  • Le Kosovo et le jihad

    Alors qu’une nouvelle série de discussions sur le statut du Kosovo a commencé à Vienne, entre Serbes et Albanais, et avec l’envoyé spécial de l'ONU Martti Ahtisaari qui se dit « pessimiste » (vu que les positions des uns et des autres sont radicalement opposées), le journal autrichien Die Presse a demandé à Mgr Radosavljevic, le chef de l'Eglise orthodoxe serbe au Kosovo, ce que seraient selon lui les conséquences d'une indépendance du Kosovo. Il a répondu que « cela préparerait le terrain pour un jihad militant et pour un terrorisme islamique au coeur de l'Europe » : « Les wahabites sont représentés partout au Kosovo et ont construit ces dernières années 400 nouvelles mosquées. Ce sont des extrémistes et leur idéologie est la même que celle d'Al-Qaïda. » Mais la Serbie « ne se laissera pas voler » le Kosovo, a-t-il ajouté.

  • Sommet italo-espagnol pour la Constitution européenne

    Les chefs de gouvernement italien et espagnol Romano Prodi et José Luis Zapatero se sont rencontrés à Ibiza et se sont « engagés à déployer tous les efforts possibles pour relancer le processus d’intégration européenne, l’union politique de l’Europe ». Cela passe évidemment par la réanimation de la défunte Constitution européenne : « Nous soutenons les efforts de la présidence allemande pour le traité constitutionnel… Nous devons trouver une solution sur le traité constitutionnel, une solution qui permette de s’associer aux pays qui ont eu un problème (sic) pour sa ratification », disent-ils, soulignant que cette solution devra « préserver l’essence du projet constitutionnel européen »…

  • Ils pédalent dans la semoule

    Les européistes pédalent vraiment dans la semoule depuis les référendums français et néerlandais sur la Constitution. Hier j’évoquais la question du texte sur le 50e anniversaire du traité de Rome. Et voici l’affaire du texte sur la répression du révisionnisme et du racisme.

    Les ministres de la Justice des 27 ont de nouveau évoqué hier ce projet d’un texte commun sur la répression de « l’approbation publique, de la négation ou la banalisation grossière des crimes de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre », et de « l’incitation publique à la violence ou à la haine » raciale. Une fois de plus, ils se sont séparés sans avoir avancé d’un pouce. Les discussions durent depuis 2003...

    L’Allemagne tient à ce texte, qu’elle veut faire adopter pendant sa présidence, en raison de son « devoir historique particulier ». Mais elle se heurte à l’opposition résolue de la Grande-Bretagne et des pays scandinaves qui refusent toute atteinte à la liberté d’expression. Même l’Italie a renoncé, il y a trois semaines, à faire du négationnisme un délit.

    Pour tenter d’emporter malgré tout leur adhésion, le texte stipule que les Etats membres pourront ne pas prendre de mesures contraires à leurs principes si les comportements en question ne sont pas « menaçants » ou « susceptibles de troubler l’ordre public ». Mais rien n’y fait.

    Les partisans du texte font valoir qu’il obligerait à l’entraide judiciaire entre les Etats membres, ce qui serait une belle avancée de la construction européenne. Par exemple le Danemark ne pourrait pas refuser d’aider la France à poursuivre quelqu’un qui aurait diffusé depuis Copenhague des écrits révisionnistes vers la France. Mais le Danemark, précisément, rejette aussi l’entraide judicaire (comme en fait la plupart des politiques européennes).

    En outre, les anciens pays du bloc soviétique exigent que les crimes commis sous la période communiste soient explicitement intégrés dans le texte. La Pologne a déjà une loi punissant « celui qui nie, publiquement et au mépris des faits, les crimes nazis et communistes », et la Lettonie demande que le texte comporte une déclaration condamnant les crimes « commis sous tous les régimes totalitaires ».

    « Nous sommes tous d’accord pour envoyer un message que nous allons lutter ensemble contre le racisme et la xénophobie », a déclaré la ministre allemande de la Justice à l’issue de la réunion. Le constat d’échec est flagrant.

  • Ils sont dans la…

    La présidence allemande de l’Union européenne veut rédiger une déclaration sur l’Europe pour le 50e anniversaire du Traité de Rome… mais elle a toutes les peines du monde à obtenir un consensus. A part le fait que le texte doive être court..., et célèbre la paix et la prospérité apportées par la construction européenne, nous dit-on. Vraiment ? Il est pourtant facile de montrer que la construction européenne n’est aucunement responsable de cette paix, et qu’on attend toujours la prospérité promise.

    Quoi qu’il en soit, il paraît impossible d’aller plus loin. Les Luxembourgeois veulent qu’y soit mentionné l’euro comme un des grands succès de la construction européenne, mais les Anglais refusent ouvertement, avec l’approbation tacite des Danois et des Suédois. De même, on ne peut guère mentionner les accords de Schengen, auxquels les Anglais ne participent pas. Il faudrait aussi parler de l’Europe sociale, mais là aussi le désaccord est profond entre les Etats membres quant à la simple formulation du concept. Et en ce qui concerne l’objectif de la construction européenne, ce n’est pas plus clair…

    Ce qu’on voit clairement, en tout cas, c’est que le rejet de la Constitution européenne par la France et les Pays-Bas a provoqué un énorme choc, dont les européistes ne se relèvent pas. Les discussions sur le texte célébrant l’anniversaire du traité de Rome montrent qu’on est retourné en deçà des traités de Maastricht et d’Amsterdam, qui posent en principes de l’Union européenne la monnaie unique et la suppression des frontières…

  • Gollnisch répond à Pöttering

    Ci-dessous le texte de l’importante allocution de Bruno Gollnisch, président du groupe ITS, en réponde au discours du président du Parlement européen Hans Gerd Pöttering sur la Constitution européenne.

    Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les anciens présidents, Madame la Chancelière , Monsieur le Président de la Commission , le Président du Parlement vient d'exposer avec talent un véritable programme politique que l'on aurait peut-être plus attendu d'un président du Conseil européen, voire de la Commission , que d'un président du Parlement dans sa fonction arbitrale. Compte tenu des dynamiques de groupe qui prévalent souvent dans les institutions, sur la volonté des peuples, le discours que vous avez tenu, Monsieur le Président,  reflète sans doute l'opinion de la majorité de cette Assemblée. Vous me permettrez cependant d'exprimer, ici, ce que les juristes anglo-saxons appellent une opinion dissidente.

    Vous avez parlé de l'échec, "provisoire", avez-vous dit, du projet de Constitution européenne en France et aux Pays‑Bas, comme s'il ne s'agissait que d'un accident de parcours limité à deux États. Mais chacun sait, ou devrait savoir, que si ce projet avait été soumis directement aux peuples des États membres et non aux seuls parlementaires, le rejet de ce texte, selon toute vraisemblance, aurait été beaucoup plus large.  Alors, il faudrait savoir une fois pour toutes pourquoi, quand des peuples s'expriment librement à l'encontre de la pensée dominante, on leur ressert indéfiniment les plats dont ils n'ont pas voulu manger. Et pourquoi en revanche, lorsqu'ils se sont prononcés en conformité avec le courant dominant, on insiste sur le fait que leur engagement serait définitif, irrévocable, perpétuel, de sorte qu'ils n'auraient pas le droit de faire machine arrière.

    Monsieur le Président, vous avez, dans votre discours, évoqué plusieurs éléments importants de notre tradition européenne, parmi lesquels quatre essentiellement: la philosophie grecque, le droit romain, la spiritualité judéo-chrétienne et les lumières. Mais c'est précisément une part essentielle du problème: quelle fidélité l'Union européenne a-t-elle par rapport à ces éléments de son patrimoine intellectuel, moral et spirituel?

    L'Union européenne est-elle aujourd'hui inspirée par les valeurs chrétiennes, ou par un hédonisme général qui prépare la destruction de ces mêmes valeurs, au nom d'une idéologie des droits de l'homme, toujours impérieuse, mais toujours à géométrie variable?

    L'édification et le fonctionnement de l'Union sont-ils régis par l'exigence de clarté et de simplicité de la philosophie grecque et par la tradition politique hellénique de participation directe des citoyens aux affaires de la cité, ou bien assiste-t-on, au contraire, à la mise en place d'une structure lourde, centralisée, bientôt dépassée, qui prétend régir près de 500 millions d'Européens en faisant, dans la pratique, abstraction de leurs différences?

    La législation de l'Union européenne s'inspire-t-elle de la précision et de la concision du droit romain, ou bien s'agit-il d'un assemblage de milliers de textes obscurs, verbeux, contraignants jusque dans le détail? Sommes-nous vraiment respectueux de la tradition de débat public que nous ont laissée les Grecs et les Romains? Quant aux "Lumières", je ne vous cache pas notre inquiétude quand nous avons entendu, le mois dernier, la chancelière, Mme Merkel, après avoir abondamment cité Voltaire, nous dire ici, non pas littéralement, certes, mais en substance: "pas de tolérance pour les ennemis de la tolérance", ce qui nous renvoie aux propos du révolutionnaire français Saint‑Just devant le tribunal révolutionnaire qui instaura la Terreur : "pas de liberté pour les ennemis de la liberté".

    En conclusion, Monsieur le Président, l'Europe est l'espace unique, unique dans l'histoire de l'humanité, qui a inventé la liberté et l'égalité des nations. C'est l'espace dans lequel les peuples se sont dressés contre les tentatives hégémoniques d'où qu'elles viennent, et c'est ce qui explique leur méfiance actuelle à l'égard des dérives de l'Union. Nous n'avons pas besoin d'un super-État eurocratique pour garantir mutuellement la sécurité de nos nations et de nos frontières, pour engager des projets précis de coopération industrielle, culturelle, ou en matière de recherche, pour nous protéger raisonnablement des flux migratoires ou des importations de produits fabriqués à vil prix qui ruinent nos industries. Les instruments du droit international suffisent amplement à cette tâche. Il nous faut retrouver le vrai génie de l'Europe, il nous faut retrouver le droit des gens européens!

  • La Constitution européenne selon Pöttering

    Le président du Parlement européen Hans Gerd Pöttering, qui avait invité hier la présidente du Conseil de l’UE Angela Merkel, le président de la Commission européenne José Manuel Baroso et tous les anciens présidents du Parlement, pour tenter de relancer solennellement le processus de réanimation de la Constitution européenne. Lors d’un dîner, dans la soirée, Pöttering a donné sa version d’un compromis : « Nous ne pouvons pas être flexibles sur les réformes nécessaires », a-t-il dit. A savoir sur la première partie du traité, qui doit rester en l’état. C’est la partie proprement institutionnelle, celle qui fait franchir à l’Union européenne un pas important vers le super-Etat européen. De même, il faut garder la deuxième partie, car « ce projet d’a de chance de voir le jour que si nous sommes d’accord sur les valeurs qui nous unissent ». Lesquelles valeurs font l’impasse sur l’héritage chrétien de l’Europe, afin de pouvoir accueillir la Turquie ouvertement musulmane. En revanche, « 75% de la partie III ne sont qu’une description des traités existants et peuvent être éliminés ».

    On nous avait longuement expliqué que le traité constitutionnel reprenait les traités existants (qui chaque fois modifiaient le traité précédent) afin qu’il n’existe plus qu’un seul texte.

    Donc, selon Pöttering (et ceux qui ont déjà exprimé des idées similaires), on ajouterait la Constitution aux traités précédents. On laisserait les dispositions de Maastricht et d’Amsterdam dans les traités de Maastricht et d’Amsterdam, et on ferait ratifier ce qui était à proprement parler la Constitution européenne, ce qu’il y a de nouveau dans la Constitution européenne, à savoir ce qui a été rejeté par les peuples français et néerlandais…

    Ils nous prennent pour des pommes.

  • Forcing européiste

    Aujourd’hui, à Strasbourg, le président du Parlement européen Hans Gert Pöttering, la présidente de l’UE Angela Merkel, et le président de la Commission José Manuel Barroso, ont tous trois appelés les Etats membres à trouver une solution sur la Constitution européenne. Barroso a reconnu qu’il n’est « pas possible de ratifier exactement le même texte » (sic), mais il a souligné, comme Pöttering, que tous les pays avaient « signé » la Constitution , ce qui « implique des obligations », Pöttering affirmant même carrément que le Parlement « s’en tient au traité constitutionnel ». Pour donner un tour encore plus solennel à cet appel, on avait fait venir les tous les anciens présidents du Parlement européen…

  • Référendum portugais

    Résultat du référendum portugais sur la dépénalisation de l’avortement : 59,2 % de oui, avec une participation de 43,6%.

    C’est une nouvelle victoire de la culture de mort. D’autant plus triste que les Portugais se disent catholiques à 90%, paraît-il.

    Une explication est peut-être que les Portugais n’admettaient plus que les femmes qui ont recours à l’avortement soient condamnées à la prison. Il aurait fallu une loi supprimant les peines infligées aux femmes, mais le gouvernement socialiste entendait mettre le pays aux « normes » occidentales.

    Il n’est pas exclu que les Portugais qui ont fait la différence ont voulu précisément, en bons Européens, mettre leur pays au niveau de la culture de mort dominante.

    La réaction de Marie-George Buffet et significative : « A compter de ce jour, l’avortement cesse d’être un crime au Portugal. Je souhaite que cette phrase continue de résonner en Europe et dans le monde, et je pense notamment à l’Irlande et à la Pologne.  » Ces deux pays (et Malte) vont désormais être dans le collimateur, plus encore que dans le passé.