Les sondages donnaient Berlusconi gagnant face à Veltroni, mais pas du tout à ce niveau-là : sa coalition remporte largement la majorité absolue tant au Sénat qu’à la Chambre des députés. Ainsi se referme la parenthèse Prodi. L’ancien président de la Commission européenne avait gagné avec 25.000 voix d’avance, il n’a pas tenu deux ans. La victoire de Berlusconi est encore plus éclatante quand on considère que son ancien allié démocrate-chrétien Ferdinando Casini (UDC) avait décidé de faire cavalier seul (il a fait 5,6%).
Il y a au moins deux bonnes nouvelles dans ces élections italiennes. L’une est que les communistes disparaissent du Parlement : leur coalition avec les Verts n’a recueilli que 3,2% des voix. L’autre est que la Ligue du Nord est passée de 4,6 à 8%. Cette montée en puissance est de bon augure, dans la mesure où le parti d’Umberto Bossi est à la fois très peu européiste et en pointe dans le combat contre l’immigration et l’islamisation.
Quant à la droite nationale, elle est toujours aussi divisée qu’exsangue.
Silvio Berlusconi, qui n’avait fait aucune grande promesse pendant sa campagne, a annoncé « des mois difficiles » qui « demanderont un grand courage » de la part des Italiens.
Il a confirmé qu’il effectuerait son premier voyage à l’étranger en Israël, pour le 60e anniversaire de l’Etat hébreu...
Addendum. Lors de sa première apparition à la RAI, il a notamment déclaré: "Il faut augmenter les effectifs de la police de proximité afin de constituer une armée du bien qui s'interpose dans la rue entre les citoyens et l'armée du mal. Il faut recommencer, avec l'accord des pays concernés, à renvoyer chez eux les étrangers issus de pays n'appartenant pas à l'Union européenne, n'ayant ni travail, ni logement et qui sont donc contraints de recourir à la criminalité pour vivre."
En Italie, ces propos ne font pas scandale...