Voici la fin de l’allocution de Benoît XVI, lors de l’audience d’hier, consacrée à saint Benoît.
Benoît qualifie la Règle de « Règle minimale tracée uniquement pour le début » (73, 8) ; en réalité, celle-ci offre cependant des indications utiles non seulement aux moines, mais également à tous ceux qui cherchent un guide sur leur chemin vers Dieu. En raison de sa mesure, de son humanité et de son sobre discernement entre ce qui est essentiel et secondaire dans la vie spirituelle, elle a pu conserver sa force illuminatrice jusqu'à aujourd'hui. Paul VI, en proclamant saint Benoît Patron de l'Europe le 24 octobre 1964, voulut reconnaître l'œuvre merveilleuse accomplie par le saint à travers la Règle pour la formation de la civilisation et de la culture européenne. Aujourd'hui, l'Europe - à peine sortie d'un siècle profondément blessé par deux guerres mondiales et après l'effondrement des grandes idéologies qui se sont révélées de tragiques utopies - est à la recherche de sa propre identité. Pour créer une unité nouvelle et durable, les instruments politiques, économiques et juridiques sont assurément importants, mais il faut également susciter un renouveau éthique et spirituel qui puise aux racines chrétiennes du continent, autrement on ne peut pas reconstruire l'Europe. Sans cette sève vitale, l'homme reste exposé au danger de succomber à l'antique tentation de vouloir se racheter tout seul - une utopie qui, de différentes manières, a causé dans l'Europe du XXe siècle, comme l'a remarqué le Pape Jean-Paul II, « un recul sans précédent dans l'histoire tourmentée de l'humanité » (Insegnamenti, XIII/1, 1990, p. 58). En recherchant le vrai progrès, nous écoutons encore aujourd'hui la Règle de saint Benoît comme une lumière pour notre chemin. Le grand moine demeure un véritable maître à l'école de qui nous pouvons apprendre l'art de vivre l'humanisme véritable.
Sans un renouveau qui puise aux racines chrétiennes, « on ne peut pas reconstruire l'Europe ». On ne peut pas, affirme le pape. Parce qu’alors l’Europe reste soumise au danger de retomber dans l’utopie qui a conduit aux tragédies du XXe siècle. L’avertissement est aussi clair que le constat.
Commentaires
Il ne faut pas tout confondre, le matérialisme, en soi, n'est pas ce que je qualifierai une idéologie. On trouve le matérialisme aussi bien dans le marxisme que dans le libéralisme. Il existait déjà au temps du Christ, qui mettait en garde les hommes contre l'accumulation des biens, et les incitait à ne pas s'attacher à ce qui rouille.
C'est une très belle allocution de Benoît XVI que voilà, le pape fixe une bonne direction :
"..qui puise aux racines chrétiennes du continent..". "..encore aujourd'hui la Règle de saint Benoît comme une lumière pour notre chemin.."
Certes, nos gauchos-laïcards vont fulminer, mais s'ils faisaient travailler leurs neurones, ils se rendraient compte de la justesse de vue du Saint Père, et renonceraient de s'enferrer dans leurs erreurs.