Dans son livre de souvenirs (dont on parle beaucoup à propos de l’Irak), Tony Blair raconte un sommet du G20 en 2001. L’homme qui s’exprime à la tribune est Guy Verhofstadt. Tony Blair est à côté de George W. Bush. « Il ne connaissait ni ne reconnaissait Guy, dont il écoutait les propos avec stupéfaction. Il se tourna vers moi et chuchota : “Qui c’est, ce type ?”. “C’est le Premier ministre de Belgique”, répondis-je. » Bush demanda alors à Blair ce que ce Ferofchtatt faisait là, vu que la Belgique ne fait pas partie du G20. Blair lui expliqua que Guy Verhofstadt était le président de l’UE en exercice, dans le système de la présidence tournante. Et Bush répliqua : « Vous avez fait des Belges les dirigeants de l’Europe ? », et il secoua la tête…
Europe - Page 175
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Vous avez fait des Belges les dirigeants de l’Europe ?
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Nouvelle étape, « présidentielle », de la propagande européiste
Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne, en charge de la Justice, des Droits fondamentaux et de la Citoyenneté, et aussi de la Communication de la Commission, a entrepris une « révolution » de la communication de la présidence de la Commission et de la Commission en général.
Euractiv rapportait, le 30 août :
« La crédibilité et la réussite du projet européen ne peuvent marcher que si la Commission est perçue comme le gouvernement de l'UE. Nous pouvons y arriver en centrant notre communication sur la personne du président, a dit une source proche de la question à EurActiv, ajoutant que la nouvelle stratégie serait principalement axée sur une plus forte "personnalisation". »
Viviane Reding a expliqué son plan dans une lettre à José Manuel Barroso, datée du 21 juin. On y lisait notamment que EbS (Europe by satellite, le service d’informations télévisées de l’UE) allait embaucher deux nouveaux producteurs pour accompagner Barroso dans ses voyages, que la Commission défraierait des journalistes accompagnant Barroso dans ses voyages, que deux nouveaux photographes allaient être embauchés afin d’assurer un service de photos du président 24 heures sur 24, que la direction générale de la Communication a créé quatre nouveaux postes de rédacteurs de discours qui travailleront avec les rédacteurs dont Barroso et les commissaires disposent déjà. On y lisait aussi que des prompteurs sont en voie d’installation dans la salle de presse, afin de « faciliter et professionnaliser les allocutions et les conférences de presse des commissaires et des porte-parole » (sic).
Et pour bien montrer qu’il est le chef de l’exécutif européen, Barroso a décidé de prononcer chaque année un « discours sur l’état de l’Union », comme le président des Etats-Unis… Il prononcera le premier de ces discours mardi prochain devant le Parlement européen…
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La Slovaquie continue de résister
Dans des interview à FAZ (Frankfurter Allgemeine Zeitung) et à Die Welt, le 25 août, le Premier ministre slovaque Iveta Radicova continue de justifier son refus de participer au fond de sauvetage de la Grèce (signé par le précédent gouvernement). « Nous montrons notre solidarité et nous prenons nos responsabilités [dans l’eurozone]. Mais nous ne voulons pas que des gens qui agissent de façon irresponsable reçoivent de l’argent. »
A propos des critiques du commissaire Olli Rehn :
« La façon dont cet homme, un fonctionnaire non élu de Bruxelles, a évoqué les membres librement élus du Parlement slovaque, était insultante. Je demanderai des excuses publiques à ce sujet lors de ma visite à Berlin. »
« L'Europe ne doit pas être constituée d’un grand frère et de nombreux satellites qui doivent obéir aux plus grands, plus puissants et plus riches. Nous nous souvenons très bien de ce que cela signifie d'être un satellite... Je ne veux pas comparer, je veux seulement mettre en évidence que la démocratie signifie aussi écouter les arguments de ceux qui peuvent être très petits, mais sont conscients de leurs responsabilités. Dire que la Slovaquie agit de façon irresponsable, cela doit cesser. Pour le dire en toute clarté : quand des hommes politiques démocratiquement élus soulèvent des critiques, ils ont le droit de le faire. Mais les administrateurs européens n'ont pas ce droit, ils ne l’ont jamais. »
De son côté, le ministre slovaque des Affaires étrangères, Mikulas Dzurinda, déclarait au Standard : « On m’a toujours dit que la solidarité signifiait que les riches aident les pauvres. Le PIB par habitant en Grèce est presque le double de celui de la Slovaquie. »
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La Slovaquie se fait le mouton noir de la zone euro
Le Parlement slovaque a définitivement refusé, mercredi, à une écrasante majorité (69 voix contre 2), que la Slovaquie participe à l’aide financière de l’UE et du FMI à la Grèce, tout en souscrivant au “fonds de stabilisation” destiné aux pays endettés de la zone euro.
La part de la Slovaquie dans le prêt de 110 milliards à la Grèce devait s'élever à près de 800 millions d'euros. Les ministres des Finances de la zone euro doivent maintenant décider si ce prêt sera amputé des 800 millions ou si les autres pays devront augmenter leur contribution. Selon Handelsblatt, ils réfléchissent aussi à d’éventuelles sanctions contre la Slovaquie. Le journal cite un diplomate disant : « Dans le groupe des pays de l’euro, la dérobade slovaque est un suicide politique. » Même son de cloche du côté de la Commission: un porte-parole du commissaire aux Affaires économiques a déclaré que la Slovaquie devait s'attendre à des "conséquences politiques".
Le Financial Times Deutschland écrit qu’Angela Merkel va essayer de ramener la Slovaquie « à la raison », lors de la visite à Berlin, le 25 août, du Premier ministre Iveta Radicova. Mais c’est la position que celle-ci avait maintenue lors de sa récente visite à Bruxelles, uniquement consacrée déjà à la faire « revenir à la raison »…
Le porte-parole d’Angela Merkel a déclaré que "chacun devrait garder en tête qu'il pourra un jour avoir besoin de la solidarité des autres". Mais Iveta Radicova répond à cet argument en soulignant que la Slovaquie a traversé une période difficile entre 1998 et 2002, et que personne ne l’a aidée : "Nous n'avons pas eu un centime. Rien. Ce sont nos concitoyens qui ont dû supporter l'effort et cela n'a pas été facile. Mais nous avons surmonté cette phase grâce à des réformes très douloureuses et impopulaires. Comment voulez vous que je leur explique que nous devons maintenant aider ceux qui ne sont pas prêts à faire quelque chose par eux-mêmes ?"
Le ministre slovaque des Finances, Ivan Miklos, a déclaré de son côté: "Je ne considère pas que ce soit de la solidarité, s'il s'agit de la solidarité des pauvres envers les riches, de ceux qui sont responsables envers les irresponsables, ou des contribuables envers les patrons des banques."
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Une Macédoine épicée
Le gouvernement macédonien a désigné son nouveau représentant permanent auprès de l’OTAN : Martin Trenevski, qui prendra ses fonctions le 1er septembre.
Présentant son programme devant le Parlement, Martin Trenevski a déclaré que l’OTAN se livre à « une agression politique et économique » contre son pays en soutenant la Grèce dans la dispute sur le nom de Macédoine. Il a ajouté qu’il demandera à l’OTAN de « rectifier les conclusions du sommet de Bucarest et de modifier sa position vis-à-vis de la Macédoine ». Les conclusions du sommet de Bucarest (avril 2008), qui demandent à la Macédoine de changer de nom si elle veut rejoindre l’OTAN, sont une « approche bureaucratique du problème » qui est devenue « une position politique de l’Alliance ».
Et pour faire bonne mesure il a souligné que l’OTAN fait face à une sérieuse crise géopolitique et militaire, notamment en Afghanistan où elle accuse de lourdes pertes…
Un ambassadeur auprès de l’OTAN qui critique violemment l’OTAN avant même d’entrer en fonction, c’est du jamais vu.
L’opposition socialiste proteste contre les propos de Martin Trenevski et contre le gouvernement, jugeant que l’ambassadeur est chargé de dire tout haut ce que le gouvernement ne dit même pas tout bas.
L’adhésion de la Macédoine à l’UE et à l’OTAN est bloquée par la Grèce, qui a fait valoir son point de vue au sommet de Bucarest.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire chez nous, l’appellation grotesque d’ « Ancienne République yougoslave de Macédoine » (ARYM, en anglais FYROM) utilisée dans l’UE n’est pas l’appellation officielle du pays sur le plan international dans l’attente d’une résolution du conflit : 113 pays (dont les Etats-Unis, la Russie, la Chine, etc.) utilisent le nom de « République de Macédoine », qui est le nom du pays dans sa Constitution.
Pendant longtemps, la Macédoine refusait d’adopter tout nom où n’apparaîtrait pas le mot « Macédoine », et la Grèce refusait tout nom comportant le mot « Macédoine », considérant que la seule Macédoine est la province grecque qui porte ce nom.
Il semble que la situation ait récemment changé. Un journal grec écrivait le 14 juin dernier que les deux pays pourraient s’accorder sur le nom de « Macédoine de Vardar » ou « République de Macédoine (Vardar) », du nom du fleuve qui traverse le pays (avant de traverser la Macédoine grecque sous le nom d’Axios…).
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Les réponses à Lewandowski
Le gouvernement britannique a rappelé qu’il était totalement opposé à un impôt européen, quel qu’il soit, soulignant que dans le traité la fiscalité est du ressort des Etats membres, et que le Royaume Uni opposerait son veto.
En France, Pierre Lellouche a déclaré : “Nous jugeons cette idée d'impôt européen parfaitement inopportune.”
En revanche l’Autriche accueille “positivement” les projets du commissaire.
La grande surprise vient de l’Allemagne, car Lewandowski escomptait un accord de principe du gouvernement allemand. "L'appel à l'introduction d'un impôt de l'UE est en contradiction avec la position du gouvernement fédéral telle qu’elle est ancrée dans l'accord de coalition", a déclaré un porte-parole. L’accord de coalition stipule : "Nous rejetons un impôt de l'UE ou l'implication de l'UE dans les impôts nationaux et la collecte des droits de douane." Le porte-parole a ajouté : “Cette position n’est en rien modifiée.”
Addendum
La Belgique et l’Espagne en faveur d’un impôt européen.
Le secrétaire d’Etat belge au Budget, Melchior Wathelet, dit qu’il a "toujours été un grand défenseur du principe des ressources propres". Le financement actuel de l'Union européenne, fondé sur des contributions des Etats membres, dont certains ont obtenu des rabais, "n'est pas sain". "Avec un mécanisme de ressources propres, il serait plus juste", et en outre "plus responsabilisant pour l'Union européenne en tant que telle".
Le Premier ministre espagnol José Luis Zapatero déclare que « l’Espagne considérera avec intérêt toute proposition ayant pour but de renforcer les capacités économiques et financières de l’UE ».
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Des nouvelles de l’impôt européen
Le commissaire au Budget, Janusz Lewandowski, relance l’idée d’un impôt européen, dans une interview au Financial Times Deutschland. Le moment est venu, selon lui, car, en raison de la crise, de nombreux Etats membres cherchent des moyens de réduire leurs dépenses. Or un impôt européen permettrait aux Etats de réduire leur contribution financière à l’UE…
"De nombreux pays veulent être déchargés. Ainsi, cela ouvre la porte à une réflexion sur les revenus qui ne sont pas réclamés par les ministres des Finances », dit-il joliment.
Dans un premier temps, il ne s’agit pas de prélever un impôt sur tous les contribuables européens. Parmi les sources fiscales qu’il envisage, le commissaire cite une taxe sur l’aéronautique et une taxe sur les transactions financières. Il évoque aussi les fonds prélevés sur la vente aux enchères des droits d’émission de gaz carbonique (ce qui doit commencer en 2013). Il en dira davantage en septembre…
Il reste que plusieurs Etats sont vigoureusement opposés à tout impôt européen, qui montrerait trop l’UE comme un super-Etat.
Mais selon les eurocrates, les citoyens européens pensent que les banques devraient payer pour avoir été à l’origine de la crise financière mondiale, ce qui signifie qu'une taxe sur les transactions financières pourrait être moins impopulaire que dans le passé.
(source)
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Propos suisse sur l’UE
Extraits d’une interview de Fulvio Pelli, président du parti libéral-radical (17,5% des voix aux dernières élections), membre du Conseil national (chambre des députés) :
C’est vrai que j’ai été un partisan convaincu de l’adhésion de la Suisse à l’EEE. Mais c’était à l’époque où l’Union était beaucoup plus petite. J’imaginais qu’elle pourrait évoluer vers une confédération d’Etats avec un vrai pouvoir dévolu au Parlement, une sorte de Suisse au niveau européen. Mais elle a évolué dans une tout autre direction, celle d’une réunion de 27 gouverneurs [sic] qui ne fonctionne pas bien.
L’UE s’est menti à elle-même en accueillant des pays fragiles comme la Grèce en prétendant que celle-ci remplissait les critères de Maastricht alors qu’elle savait pertinemment que ce n’était pas le cas.
Où voyez-vous l’intérêt d’adhérer à cet ensemble ?
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Le gouvernement britannique demande. Les gens répondent…
Dès son accession au pouvoir, en mai, le gouvernement Cameron (plus précisément le vice-Premier ministre Nick Clegg) avait lancé une « consultation » par internet pour que les Britanniques disent ce qu’ils attendent de ce gouvernement. Le ministère de l’Intérieur a reçu de nombreux appels à arrêter toute immigration. Le ministère de la Justice a été assailli de demandes d’aggravation des peines, et de rétablissement de la peine de mort. Et surtout, le ministère des Affaires étrangères a été submergé de messages demandant que la Grande-Bretagne quitte l’UE, selon le Daily Mail.
De fait, le ministère accuse le coup. Sa « réponse aux commentaires du public sur l’approche européenne du gouvernement de coalition » commence ainsi :
« Nous comprenons que beaucoup d’entre vous se sentent désabusés et sceptiques à propos de l’UE. Parlant de l'UE au Parlement, le ministre des Affaires étrangères a dit qu'il sait qu'il y a “une profonde déconnexion entre le peuple britannique et ce qui a été fait en son nom par les gouvernements britanniques”. Nous voulons traiter ce problème. C’est pourquoi nous avons dit que nous n’accepterons aucun nouveau transfert de souveraineté ou de pouvoirs entre le Royaume-Uni et l’UE pendant cette législature. Nous sommes résolus à nous assurer que le peuple britannique aura son mot à dire sur toute nouvelle proposition de transfert. C’est pourquoi nous préparons une loi assurant que tout futur traité européen qui transfère des compétences du Royaume-Uni vers l’UE sera soumis à référendum. »
Puis le texte dit : « L’UE a vraiment besoin de changer, et de faire mieux. » Suit une longue défense du « marché commun » (sic) et de ses bienfaits.
Et il conclut en noyant le poisson :
« Alors oui, tandis que l'UE - les institutions européennes à Bruxelles et les gouvernements des pays qui composent l'Union européenne - fait certaines choses bien, il ya beaucoup de choses qu'elle pourrait mieux faire - et certaines d’entre elles peuvent être justement critiquées. Et il est certainement vrai que le gouvernement doit être plus démocratiquement responsable de ce qui se passe dans l'UE. Le gouvernement de coalition veut écouter ce que vous avez à dire sur cette question et, là où il y a place à amélioration, agir en ce sens. »
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Le négationnisme de la CEDH
La Cour européenne des droits de l’homme juge que « la relation qui unit (…) deux personnes de même sexe vivant en concubinage relève de la notion de “vie familiale” protégée par l’article 8. »
C’est une pure et simple négation de la famille.