C’est en anglais que Viviane Reding, commissaire européen à la Justice, parfaite francophone, a tancé la France dans l’affaires des Roms, souligne Jean Quatremer.
Europe - Page 174
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Viviane Reding in english
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Le « verrouillage par référendum »
Le ministre britannique des Affaires européennes a annoncé hier un « verrouillage par référendum » de l’Union européenne : il ne pourra plus y avoir aucun transfert de souveraineté sans que le peuple britannique soit appelé à s’exprimer par référendum.
L’annonce est accueillie avec un certain scepticisme, y compris dans les rangs conservateurs, certains faisant remarquer que le traité de Lisbonne, étant « auto-amendable », permet les transferts souveraineté sans en référer à quiconque. D’autres rétorquent que l’UE aura forcément besoin de nouveaux traités et que c’est là que le « verrou » aura toute son importance.
Pour ma part je constate que le gouvernement britannique vient d’accepter sans mot dire (après avoir hurlé qu’il opposerait son veto) le contrôle européen des budgets nationaux avant leur vote par les parlements, ce qui sonne, comme le disait le ministre italien, la fin de toute souveraineté budgétaire.
D’autre part, David Livington a précisé que le « verrou » ne concernait pas l’élargissement de l’UE. En clair, les Britanniques ne seront pas consultés sur l’adhésion de la Turquie, que les conservateurs appellent de tous leurs vœux (contrairement à la population)…
Selon le dernier sondage YouGov, publié le même jour, 47% des électeurs britanniques voteraient pour le retrait de leur pays de l’UE s’ils étaient consultés par référendum, contre 33% qui voteraient pour rester dans l’UE. (La méthodologie de YouGov est a priori curieuse, mais les résultats des élections montrent que ses sondages sont les plus fiables.)
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Les fédéralistes purs et durs remettent ça
Guy Verhofstadt et Daniel Cohn-Bendit vont lancer demain à Bruxelles, en compagnie de Sylvie Goulard et Isabelle Durant, le « groupe Spinelli » pour « argumenter en faveur d’une intégration européenne plus étroite et se dresser contre le nationalisme et l’intergouvernementalisme qui gagnent du terrain et commencent à saper l'unité européenne ».
Le communiste italien Altiero Spinelli fut le fondateur du Mouvement fédéraliste européen (1943), puis le secrétaire général de l’Union des fédéralistes européens (1962), qui demandent la suppression des Etats nationaux. Membre de la Commission européenne, puis du Parlement européen (toujours communiste), il est le rapporteur d’un projet de traité de l’Union européenne en 1984. C’est un ami de Jacques Delors, qui assiste à ses obsèques en 1986… et apporte tout son soutien au « groupe Spinelli ».
Daniel Cohn-Bendit est un des vice-présidents du Mouvement européen, qui fut fondé en 1948 à La Haye (Altiero Spinelli y était) et financé par la CIA. Sylvie Goulard est la présidente de la section française du Mouvement européen.
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Pierre Lellouche : erreur, incompétence, ou calomnie délibérée ?
Communiqué de Bruno Gollnisch, vice-président du FN, président de la Coordination parlementaire des droites européennes
Madame Véronique Matthieu et Monsieur Jean-Pierre Audy, tous deux députés européens de l’UMP, ont –par communiqué !- donné une fausse information selon laquelle les députés du Front National auraient voté le 9 septembre à Strasbourg en faveur de la résolution euro-socialiste concernant la situation des Roms en France, et condamnant le gouvernement français à cet égard.
Cette affirmation est scandaleuse. Jean-Marie Le Pen et moi-même avons fait partie des 245 députés qui ont voté CONTRE. Il est d’ailleurs bien regrettable que le groupe de Mme Mathieu et de M. Audy n’ait pas demandé, sur un vote de cette importance, l’appel nominal, qui est de droit, et aurait facilité les vérifications, au sein même dudit groupe (PPE), dont bien des membres leur ont fait défection !
Quand cette désinformation est relayée aujourd’hui même en conférence de presse par le secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes, M. Pierre Lellouche, ce n’est plus une méprise, c’est de l’incompétence, ou de la calomnie.
Mon intervention le 7 dans le débat au nom du Front National, réitérée par une explication de vote le 9, disponible sur le site du Parlement, était absolument dépourvue de toute ambiguïté. Nous désapprouvions totalement le discours de la gauche. Mais nous stigmatisions l’inconséquence du pouvoir UMP qui a signé et fait signer des traités européens permettant à tous les ressortissants d’Europe centrale et orientale de venir chez nous sans contrôle, et dont les désastreuses conséquences sont aujourd’hui évidentes. Soucieux de l’intérêt général, nous avons cependant voté contre les résolutions condamnant le gouvernement français. Le moins que l’on puisse dire, c’est que nous ne sommes pas payés de retour par cette attaque mesquine de nos collègues et du ministre !
J’attends donc des excuses publiques de la part de MM. Lellouche, Audy, et de Mme Mathieu. Il ne serait pas déshonorant pour eux de reconnaître qu’ils se sont trompés. Il le serait de maintenir un mensonge éhonté.
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La Norvège de plus en plus loin de l’UE
Selon le dernier sondage en date, 65% des Norvégiens sont contre l’adhésion de leur pays à l’Union européenne. 25% pour.
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Un nouveau pas dans l’islamisation de la Turquie
Les Turcs étaient appelés aux urnes, hier, pour un référendum sur une série d’amendements (très divers) à la Constitution. Les sondages n’étaient pas très nets. Le résultat l’est : 58% de oui.
Le scrutin était organisé 30 ans jour pour jour après le coup d’Etat militaire de 1980. Il était donc focalisé sur les amendements qui renforcent le pouvoir civil (c’est-à-dire islamique) contre le pouvoir militaire (c’est-à-dire laïciste). Et Erdogan l’a dit ouvertement, pendant la campagne, quand il demandait de voter pour la Constitution du peuple contre celle des militaires, et après l’annonce des résultats : "Le régime de tutelle (de l'armée) fait désormais partie de l'histoire."
"Ces réformes sont un pas dans la bonne direction puisqu'elles répondent à un certain nombre de priorités dans les efforts de la Turquie pour se conformer pleinement aux critères d'adhésion", a déclaré Stefan Füle, le commissaire européen à l’élargissement, tout en soulignant que l’UE serait attentive aux lois qui mettront ces réformes en œuvre, et que la Turquie avait besoin d’autres réformes, notamment "dans le domaine des droits fondamentaux, comme la liberté d’expression et la liberté de religion".
Ce 12 septembre n’est pas seulement une réponse au 12 septembre 1980. C’est aussi une réponse au 12 septembre 1683, quand l’islam turc avait été chassé des portes de Vienne.
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Vœu pieux
Le ministre grec des Affaires étrangères Dimitris Droutsas, en visite à Chypre :
"J'invite la Turquie à faire les gestes nécessaires et à transformer les mots en actes. J'appelle la Turquie à retirer ses troupes d'occupation de Chypre."
Dans le même temps, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Grigoris Délavekouras, déclarait à Athènes :
"Tant que le problème de Chypre n'est pas réglé, aucun progrès ne peut être fait dans les négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne."
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L’Etat européen a (encore) gagné
AFP :
Les ministres des Finances de l'Union européenne ont donné mardi leur accord pour que leurs projets de budgets nationaux soient examinés au niveau européen au printemps de chaque année à partir de 2011, avant qu'ils ne soient adoptés par leurs parlements respectifs.
Cette initiative, appelée "semestre européen", permettra que les politiques économiques et budgétaires des Etats de l'UE soient "surveillées pendant une période de six mois chaque année, à partir de 2011, afin de détecter toute incompatibilité et tout déséquilibre naissant", ont souligné les ministres dans un communiqué.
Les Britanniques, qui avaient clamé qu’ils s’y opposeraient, ont donc baissé les bras…
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Finalement il n’y aura pas d’amendes…
Le président du Parlement européen Jerzy Buzek a rejeté hier soir l’idée de mettre à l’amende les députés qui n’assisteraient pas au « discours sur l’état de l’Union » que doit prononcer aujourd’hui José Manuel Barroso, ou plutôt qu'il a déjà prononcé au moment où je mets cette note en ligne.
«Le Bureau du Parlement (le président et ses 14 vice-présidents) s'est penché sur la question et nous avons convenu que nous devions renforcer la présence des députés lors du débat. Mais nous avons pensé que nous avions besoin d'un peu plus de temps pour réfléchir sur les différentes possibilités », a-t-il déclaré ce matin.
Lors du bref débat qui a précédé cette réunion, le président du groupe PPE, Joseph Daul, a cru nécessaire de faire savoir qu’il n’était pas présent quand les chefs de groupes avaient décidé que la présence des députés serait contrôlée trois fois et que l’absence à deux appels sur trois serait sanctionnée.
Il apparaissait en fait que cette grotesque décision risquait d’avoir l’effet inverse de celui qui était escompté, la réaction de nombreux députés pouvant être résumée ainsi : si on nous prend pour des écoliers, on va faire l’école buissonnière.
Jerzy Buzek s’est donc contenté de « lancer un appel personnel » à tous les députés pour qu’ils soient présents, en soulignant « l’importance de l’image du Parlement dans le monde »…
Un appel qu’il a fait ce matin, pour un discours qui a eu lieu… ce matin (à 9h).
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Barroso et son discours sur l’état de l’Union : le ridicule n’a plus de limites
Pour éviter que le président des Etats-Unis d’Europe José Manuel Barroso se retrouve devant un hémicycle à moitié vide lors de son "discours sur l’état de l’Union", mardi prochain, il a été décidé que les députés absents seraient mis à l’amende. Sic :
« En vue d'assurer la plus grande assistance possible au débat sur l'état de l'Union, [il a été décidé] d'introduire des contrôles spécifiques de la présence des députés, par le système électronique, à trois moments différents au cours du débat. Cela signifie en pratique qu’il y aura 3 “appels nominaux de présence” lors du débat sur l'état de l'Union. Les députés qui ne seront pas présents lors de 2 des 3 contrôles encourront une sanction financière. »
Les détails seront réglés lundi au cours d’une réunion entre le président du Parlement Jerzy Buzek et ses 14 vice-présidents. Le mécanisme sera basé sur le système d’amendes qui existe déjà pour les votes : si un député n’est pas présent à la moitié au moins des votes par appel nominal au cours de la plénière, il perd la moitié de ses indemnités journalières de la semaine.
EUobserver a recueilli la réaction de Sarah Ludford, député libéral britannique : « Ma réaction ? L’incrédulité ! C’est absurde ! Est-ce un poisson d’avril avant l’heure ? Un appel à la courtoisie aurait suffi. Il n’est pas impossible que, par une protestation un peu puérile, je regarde le discours depuis mon bureau… »
Et de Bas Eickout, député Vert néerlandais : « Je ne savais pas que j’avais été élu à une classe d’école européenne où l’on est pénalisé pour ne pas assister à un cours si fondateur… La meilleure façon d’obtenir une assistance nombreuse est de prononcer un discours sur l’état de l’Union qui offre de nouvelles perspectives et de nouvelles idées pour notre projet européen. Je crains qu’ils en soient venus à cette idée ridicule après avoir lu le brouillon du discours de Barroso... »