Le gouvernement macédonien a désigné son nouveau représentant permanent auprès de l’OTAN : Martin Trenevski, qui prendra ses fonctions le 1er septembre.
Présentant son programme devant le Parlement, Martin Trenevski a déclaré que l’OTAN se livre à « une agression politique et économique » contre son pays en soutenant la Grèce dans la dispute sur le nom de Macédoine. Il a ajouté qu’il demandera à l’OTAN de « rectifier les conclusions du sommet de Bucarest et de modifier sa position vis-à-vis de la Macédoine ». Les conclusions du sommet de Bucarest (avril 2008), qui demandent à la Macédoine de changer de nom si elle veut rejoindre l’OTAN, sont une « approche bureaucratique du problème » qui est devenue « une position politique de l’Alliance ».
Et pour faire bonne mesure il a souligné que l’OTAN fait face à une sérieuse crise géopolitique et militaire, notamment en Afghanistan où elle accuse de lourdes pertes…
Un ambassadeur auprès de l’OTAN qui critique violemment l’OTAN avant même d’entrer en fonction, c’est du jamais vu.
L’opposition socialiste proteste contre les propos de Martin Trenevski et contre le gouvernement, jugeant que l’ambassadeur est chargé de dire tout haut ce que le gouvernement ne dit même pas tout bas.
L’adhésion de la Macédoine à l’UE et à l’OTAN est bloquée par la Grèce, qui a fait valoir son point de vue au sommet de Bucarest.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire chez nous, l’appellation grotesque d’ « Ancienne République yougoslave de Macédoine » (ARYM, en anglais FYROM) utilisée dans l’UE n’est pas l’appellation officielle du pays sur le plan international dans l’attente d’une résolution du conflit : 113 pays (dont les Etats-Unis, la Russie, la Chine, etc.) utilisent le nom de « République de Macédoine », qui est le nom du pays dans sa Constitution.
Pendant longtemps, la Macédoine refusait d’adopter tout nom où n’apparaîtrait pas le mot « Macédoine », et la Grèce refusait tout nom comportant le mot « Macédoine », considérant que la seule Macédoine est la province grecque qui porte ce nom.
Il semble que la situation ait récemment changé. Un journal grec écrivait le 14 juin dernier que les deux pays pourraient s’accorder sur le nom de « Macédoine de Vardar » ou « République de Macédoine (Vardar) », du nom du fleuve qui traverse le pays (avant de traverser la Macédoine grecque sous le nom d’Axios…).