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Europe - Page 134

  • La Commission renonce à un (petit) diktat

    La semaine dernière, la Commission européenne annonçait qu’à partir du 1er janvier prochain il serait interdit aux restaurateurs de mettre sur les tables des fioles ou des coupelles d’huile d’olive, et que toute huile d’olive devrait être présentée dans un flacon scellé non réutilisable. Pour des raisons d’hygiène, et surtout pour éviter que les restaurateurs fraudent en mélangeant l’huile d’olive à une huile inférieure (ce dont la Commission ne fournit aucun exemple).

    La décision, prise sous la pression du lobby des huiles d’olive industrielles, a naturellement provoqué un tollé chez les restaurateurs, et les sarcasmes de la presse (sauf dans les pays anesthésiés comme chez nous). Et David Cameron déclarait mercredi en arrivant à Bruxelles pour le sommet : « C'est exactement le genre de choses dont l’Europe ne devrait même pas discuter. Ça ne devrait même pas être mis sur la table, pour faire un mauvais jeu de mots. »

    Hier, le commissaire européen à l’Agriculture, Dacian Ciolos, a convoqué une conférence de presse pour déclarer que, face au tollé, il retirait la « proposition ».

    Non sans ajouter qu’il présenterait un nouveau projet après concertation avec les producteurs, les restaurateurs et les consommateurs…

    L’affaire est caractéristique de la façon dont sont prises les décisions européennes. En théorie ce n’est pas la Commission qui décide, c’est le Conseil : ce sont les 27 Etats, et dans un cas comme celui-là à la majorité qualifiée. Mais il existe une procédure géniale, désormais généralisée, qui est celle de l’adoption par défaut : si un certain nombre d’Etats membres, dans un bref délai donné, ne s’opposent pas formellement à la « proposition » de la Commission, celle-ci est considérée comme adoptée… Ce qui était le cas pour l’affaire des fioles d’huile d’olive.

    L’affaire est également caractéristique de ce que le traité européen appelle le « principe de subsidiarité », et qui est exactement le contraire de ce qu’est ce principe. Selon le vrai principe de subsidiarité, l’Union européenne n’a évidemment pas à s’occuper de ce genre de choses. Mais selon le principe de subsidiarité tel qu’il a été inscrit dans le traité de Maastricht, la Commission décide des sujets dont elle s’occupe, et laisse le reste aux Etats membres...

  • La phrase européenne la plus débile (d’hier soir)

    Elle est de Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (qui devrait arrêter le pur malt après une certaine heure) :

    « L’Europe a besoin d’un Royaume-Uni plus européen autant que le Royaume-Uni a besoin d’une Europe plus britannique. »

  • Van Rompuy et la Turquie

    En visite à Ankara, le président du Conseil européen Herman Van Rompuy a déclaré qu’il voulait « revigorer » le processus d’adhésion de la Turquie, et qu’« après un moment d’arrêt » il allait y avoir « un nouvel élan qui se traduira bientôt par un pas en avant concret » : « Nous verrons bientôt l’ouverture d’un nouveau chapitre de négociation. »

    Il a dit encore : « J’ai confiance qu’une signature rapide par la Turquie de ce que l’on appelle l’accord de réadmission avec l’UE nous permettra d’avancer rapidement dans la voie conduisant à la suppression des visas pour les citoyens turcs. Le progrès peut être rapide. Les voyages sans visa donneraient à notre relation un nouvel élan. »

    Curieusement, il me semble qu’on ne voit pas ces propos dans la presse française…

  • L’Islande dit non à l’UE

    Le chef du parti de l’indépendance, Bjarni Benediktsson, a confirmé dans une interview, hier, que l’Islande n’était plus candidate à l’adhésion à l’Union européenne.

    Bjarni Benediktsson, dont le parti de centre droit est arrivé en tête aux législatives (26,5% des voix, 19 sièges), conduit les négociations pour la constitution du gouvernement avec le parti progressiste (centriste), arrivé deuxième (22%, 18 sièges), également opposé à l’UE.

    Environ la moitié des chapitres de négociations avec l’UE avaient été conclus (mais pas celui sur la pêche, activité essentielle en Islande).

    Addendum

    Les deux partis ont signé aujourd'hui un accord de gouvernement. Il stipule que les négociations d'adhésion à l'UE ne reprendront pas avant un référendum qui sera organisé sur la question. (Le texte n'ajoute pas qu'elles ne reprendront pas non plus après, mais c'est une évidence, puisque les Islandais sont très largement hostiles à l'UE. En tout cas ils ont bien raison d'organiser un référendum, pour faire honte aux gouvernements des pays de l'UE qui ont tellement peur de ce que disent les peuples...)

  • Fierté euro-homosexuelle en Moldavie

    Le métropolite Vladimir de Chisinau et de toute la Moldavie avait écrit au maire de Chisinau pour lui demander (en vain) l’interdiction d’une marche homosexuelle prévue pour le 19 mai, car « ce genre d’initiative constitue une provocation, venant en contradiction avec la morale et les bonnes mœurs ». « En outre, le 15 mai sera célébré le Jour de la famille, une fête avec un fort contenu symbolique, qui marquera la semaine qui vient par des événements présentant une large thématique, de telle façon que la “gay parade” ne trouve pas de place dans un tel environnement, au moins du point de vue d’un élémentaire bon sens. Au surplus, le 19 mai, l’Église orthodoxe de Moldavie honorera les femmes myrophores, événement qui, comme nous le considérons, occupe une priorité morale et spirituelle indiscutable et ne saurait être profané par les actions d’un groupe minoritaire (infime, nous dit-on) et dont la vision et les doléances sont fort loin de la morale chrétienne. »

    Le rassemblement homosexuel a eu lieu. Il y avait une centaine de personnes, dont l'ambassadeur des Etats-Unis en Moldavie, William Moser, l'émissaire de l'Union européenne, Dirck Schuebel, et le commissaire européen à l'Elargissement, Stefan Füle…

  • Pas sympa, le partenaire… Mais il a raison

    Lors de sa dernière conférence de presse, François Hollande a formulé le vœu que soit mis en place un véritable gouvernement économique de la zone euro. Je ne l’ai pas relevé, parce que ce n’est vraiment pas nouveau, et que ça ne dépend pas de lui…

    Mais le Premier ministre néerlandais (pays manifestement de plus en plus eurosceptique) n’a pas laissé passer l’occasion de dire au Hollande français ce qu’il en pensait :

    « Au lieu de parler de gouvernement économique de l’UE, la France ferait mieux de mettre autant d’énergie à mettre son économie et son budget en ordre. »

    Et toc.

  • L’Allemagne approuve l’adhésion de la Croatie

    Alors que tout le monde sait depuis l’année dernière que la Croatie sera le 1er juillet prochain le 28e Etat de l’UE, le vote du Bundestag, hier, paraît surréaliste. Le Parlement allemand vient en effet d’approuver l’adhésion de la Croatie, ce que tous les autres pays ont fait depuis longtemps.

    Il se trouve que l’Allemagne attendait d’avoir le dernier rapport de la Commission européenne sur l’état d’avancement de la Croatie. Autrement dit, l’Allemagne est le seul pays qui ait respecté les règles de l’UE…

  • Toujours plus pour les « minorités sexuelles »

    Une pétition du gouvernement néerlandais adressée à la Commission européenne, l’appelant à faire davantage pour les droits des « minorités sexuelles », a été remise à Viviane Reding, commissaire européen aux droits de l’homme, hier, veille de la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie.

    Le texte a été signé par les ministres ad hoc de 13 autres pays, dont la France, l’Espagne, l’Autriche, mais aussi… Malte et l’Irlande…

    S’agit-il du syndrome Frigide ?

    On constate toutefois que la moitié des pays de l’UE n’ont pas signé ce texte dont la pétroleuse Viviane Reding n’a de toute façon pas besoin pour pousser à la roue dans le sens de l’inversion.

  • Un “nouveau” journal ?

    Il s’appelle L’Opinion. Son premier numéro paraît aujourd’hui. Hier a été distribuée une édition gratuite de huit pages. On y apprend que le journal défend une opinion « libérale », avec une ligne « pro-business » et « européenne ».

    Bref, circulez, il n’y a rien à voir…

  • Ça bouge de plus en plus en Grande-Bretagne

    La semaine dernière, l’ancien chancelier (ministre du Trésor, numéro 2 du gouvernement) de Margaret Thatcher, Nigel Lawson, a défrayé la chronique en affirmant dans le Times que la Grande-Bretagne ferait mieux de sortir de l’UE, qui a « dépassé sa date de péremption ». Or Nigel Lawson était autrefois un européiste convaincu : il avait démissionné de son poste pour protester contre le refus par Margaret Thatcher que la livre fasse partie du système monétaire européen…

    Dans la foulée, deux autres anciens ministres conservateurs de premier plan, Norman Lamont (ancien chancelier) et Michael Portillo (ancien ministre de la Défense), disaient la même chose. Lamont soulignait que les avantages économiques de l’appartenance à l’UE étaient très exagérés et que les Britanniques pourraient survivre… comme les Suisses.

    Hier, on est passé à la vitesse supérieure. Car ce sont deux actuels ministres conservateurs, Michael Gove (Education) et Philip Hammond (Défense) qui ont déclaré que s’il y avait un référendum aujourd’hui ils voteraient pour la sortie de l’UE. Ils ont ensuite nuancé leur propos, précisant que bien sûr, comme le dit Cameron, il faut d’abord tenter de réformer l’UE…

    Le référendum a été promis par David Cameron pour 2017. Mais nombre de conservateurs voudraient qu’il soit avancé. Une motion en ce sens sera proposée au vote des députés cette semaine (sans doute demain). Elle pourrait réunir une centaine de votes, soit un tiers des députés conservateurs.


    Addendum

    La motion a recueilli plus de voix que prévu, malgré le contre-feu de David Cameron annonçant la veille qu'il ferait passser une loi imposant le référendum. En effet, la motion a recueilli en tout 130 voix, dont celles de 114 des 305 députés conservateurs.