La semaine dernière, l’ancien chancelier (ministre du Trésor, numéro 2 du gouvernement) de Margaret Thatcher, Nigel Lawson, a défrayé la chronique en affirmant dans le Times que la Grande-Bretagne ferait mieux de sortir de l’UE, qui a « dépassé sa date de péremption ». Or Nigel Lawson était autrefois un européiste convaincu : il avait démissionné de son poste pour protester contre le refus par Margaret Thatcher que la livre fasse partie du système monétaire européen…
Dans la foulée, deux autres anciens ministres conservateurs de premier plan, Norman Lamont (ancien chancelier) et Michael Portillo (ancien ministre de la Défense), disaient la même chose. Lamont soulignait que les avantages économiques de l’appartenance à l’UE étaient très exagérés et que les Britanniques pourraient survivre… comme les Suisses.
Hier, on est passé à la vitesse supérieure. Car ce sont deux actuels ministres conservateurs, Michael Gove (Education) et Philip Hammond (Défense) qui ont déclaré que s’il y avait un référendum aujourd’hui ils voteraient pour la sortie de l’UE. Ils ont ensuite nuancé leur propos, précisant que bien sûr, comme le dit Cameron, il faut d’abord tenter de réformer l’UE…
Le référendum a été promis par David Cameron pour 2017. Mais nombre de conservateurs voudraient qu’il soit avancé. Une motion en ce sens sera proposée au vote des députés cette semaine (sans doute demain). Elle pourrait réunir une centaine de votes, soit un tiers des députés conservateurs.
Addendum
La motion a recueilli plus de voix que prévu, malgré le contre-feu de David Cameron annonçant la veille qu'il ferait passser une loi imposant le référendum. En effet, la motion a recueilli en tout 130 voix, dont celles de 114 des 305 députés conservateurs.
Commentaires
C'est très bon signe tout cela ! Cameron a ouvert la boîte de Pandore en annonçant un référendum. Avec une opposition de plus en plus forte, y compris dans son propre camp, il ne pourra plus reculer. Ils l'ont obligé à inscrire dans un projet de loi sa promesse que ce référendum ait bien lieu. Ils ont raison de se méfier.
UKIP qui crée la surprise aux dernières élections, les tories de plus en plus anti-UE. Tout va dans le sens du Brexit. :-)