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Europe - Page 131

  • Le Royaume et les 133 mesures

    Le Telegraph annonçait samedi que Theresa May, ministre de l’Intérieur britannique, va donner aux députés, cette semaine (sans doute demain), le détail des 133 mesures européennes concernant la justice, les affaires intérieures et la police, que le gouvernement entend « rapatrier ». Et le gouvernement ne cache pas que cette nationalisation de 133 mesures consistera à en supprimer plus des deux tiers…

    Je ne vois pas comment l’UE pourrait accepter cela. Car si le Royaume-Uni a obtenu des exemptions à Maastricht, c’était pour des choses qui n’étaient pas encore réalisées (comme la monnaie unique). On n’a jamais vu d’exemption pour ce qui a déjà été réalisé par l'Union soviétique européenne. Ni surtout pour, carrément, 133 directives ou règlements…

    Mais cela fait partie du chantage de Cameron, qui pourrait fonctionner (pour sauver la Grèce, l’UE a montré qu’elle pouvait tranquillement violer les traités) : vous nous laissez rapatrier un certain nombre de domaines de compétence, et nous faisons un référendum qui montre l’intérêt du Royaume-Uni de rester dans l’UE telle que nous la concevons, ou bien vous n’acceptez rien et nous faisons un référendum de sortie de l’UE…

  • La Pologne et l’euro

    Dans une interview à un journal de son pays, le Premier ministre polonais Donald Tusk explique que si la Pologne n’est pas près d’adopter l’euro, c’est parce qu’il faut modifier la Constitution, qui stipule que seule la Banque centrale polonaise peut battre monnaie sur le territoire. Or pour modifier la Constitution il faut une majorité des deux tiers, ce que l’on ne peut pas trouver actuellement, et qu’on ne trouvera pas non plus, ajoute-t-il, dans le Parlement qui sera élu dans un an et demi… Ce qui manifestement ne le chagrine pas le moins du monde.

    Il y a peu, le président de la Banque centrale polonaise reconnaissait que la Pologne « n’est pas pressée » d’adopter l’euro, et ajoutait que cela ne l’empêcherait pas de faire partie du « premier cercle » de l’UE…

  • Premier pas parlementaire pour un référendum sur l’UE au Royaume-Uni

    Les 304 députés présents à la Chambre des Communes ont approuvé à l’unanimité la proposition de loi sur un référendum qui poserait cette question aux Britanniques : « Pensez-vous que le Royaume-Uni doit être membre de l’Union européenne ? »

    Toutefois ces 304 députés ne sont pas la majorité. La Chambre de communes a 650 membres. Mais comme les opposants au texte ne sont pas venus, le vote unanime (de députés conservateurs, mais aussi de 6 travaillistes) ouvre la voie à la suite du processus parlementaire. Pour un référendum que David Cameron s’est engagé à organiser… avant la fin 2017… s’il est approuvé par le Parlement.

  • Suppression de 2.500 fonctionnaires européens

    Selon un accord conclu le 28 juin sur diverses « mesures d’austérité » qui vont être appliquées dans les institutions européennes (on ne rit pas…), pas moins de 2.500 postes de fonctionnaires vont être supprimés.

    C’est énorme, penserez-vous.

    Mais c’est moins de 5% des effectifs.

    Il en restera… 53.500…

    (L’accord stipule aussi, notamment, que les salaires et les retraites seront gelés pendant deux ans, tandis que le temps de travail passera de 37,5 à 40 heures hebdomadaires. Le salaire moyen est de 5.000 € par mois.)

  • Encore un rapport européen contre la Hongrie

    Le Parlement européen a adopté, par 370 voix contre 249 et 82 abstentions, le rapport du député Vert portugais Rui Tavares, énième déblatération européenne contre la Hongrie de Viktor Orban.

    Ce rapport demande la création d’un « mécanisme de Copenhague » : « Ce mécanisme, qui pourrait prendre la forme d'une "commission de Copenhague" ou d'un groupe de haut niveau, devrait être indépendant de toute influence politique, travailler en étroite coopération avec d'autres organisations internationales et contrôler le respect uniforme des droits fondamentaux dans tous les États membres. »

    Mais il s’agit uniquement de s’en prendre à la Hongrie. Le rapport demande également à la Conférence des présidents du Parlement (président de l'assemblée et chefs de file des groupes politiques) d'examiner la possibilité d'avoir recours à l'article 7.1 du traité européen* au cas où les réponses des autorités hongroises ne répondraient pas aux exigences des valeurs de l'UE.

    Viktor Orban « s’est invité » hier, comme osent dire les européistes, au débat en séance plénière sur ce rapport. Comme s’il devait rester caché chez lui pendant qu’on le calomnie à Bruxelles.

    Il a souligné que la proposition de Rui Tavares faisait peser la menace d’une mise sous tutelle de l’UE par un organisme qui n’est pas prévu dans le traité, une commission qui briserait l’équilibre des pouvoirs entre les institutions européennes et les Etats membres.

    Accusant ceux qui critiquent la Hongrie de le faire par parti pris  politique, il a ajouté : « Ce rapport est très injuste envers la Hongrie, très injuste envers le peuple de Hongrie. Vous y appliquez le deux poids deux mesures. (…) J'ai vécu le sort de l'Europe centrale, je sais ce que c'est que de ne pas être en mesure de gérer sa propre vie parce que d'autres décident pour vous. Nous savons ce que cela représente quand l'indépendance nationale est foulée aux pieds. »

    « Il faut lutter contre ceux qui veulent transformer l'Union européenne en nouvel empire », a-t-il martelé, déclenchant des applaudissements et des huées.

    Guy Verhofstadt s’est donné le ridicule de démentir qu’il y ait un quelconque parti pris politique dans la mise en accusation permanente du gouvernement hongrois, et il a rappelé que la Commission de Venise (qui dépend du Conseil de l’Europe) avait récemment dénoncé l’une des modifications de la Constitution hongroise. Il a seulement oublié de préciser que le Conseil de l’Europe a ensuite décidé de ne pas ouvrir de procédure de surveillance à l’encontre de la Hongrie…

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    * « Sur proposition motivée d'un tiers des États membres, du Parlement européen ou de la Commission européenne, le Conseil, statuant à la majorité des quatre cinquièmes de ses membres après approbation du Parlement européen, peut constater qu'il existe un risque clair de violation grave par un État membre des valeurs visées à l'article 2. »

  • La Croatie dans l’UE

    La Croatie est entrée hier dans l’Union européenne.

    Bienvenue dans la galère.

    La bonne nouvelle est que les Croates sont un peuple catholique, fier de l’être, sans complexe…

  • Présidence lituanienne

    La Lituanie préside le Conseil européen depuis le 1er juillet. Elle a choisi un intéressant logo, où l’on voit les couleurs de son drapeau national emprisonnées dans l’Union…

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    Les dirigeants de ce pays sont de bons élèves en matière de démocratie européenne. Le peuple lituanien ne veut pas de l’euro, mais il l’aura quand même. Le ministre des Finances explique qu’il y a eu le référendum en 2003 sur l’adhésion à l’UE, ce qui comportait la perspective de la monnaie unique. « Mais bien sûr nous devons expliquer à notre peuple ; ainsi, au lieu d’un référendum, nous aurons une campagne d’information. »

  • Un nouveau record de la zone euro

    C’est celui du chômage : le nombre de demandeurs d’emploi est passé à 19,2 millions au mois de mai, nous apprend Eurostat. Soit un taux de 12,1% (il est de 11% dans l'ensemble de l'UE).

  • Le petit marché de dupe de Barroso

    « Si nous devons aller vers plus d’intégration dans l’union monétaire, je serai le premier à être d’accord pour qu’on en fasse moins dans d’autres domaines. Il ne s’agit pas de lister des secteurs, ce serait contre-productif et facteur de divisions. Mais nous pouvons réduire notre activité de réglementation qui est parfois perçue comme trop intrusive. »

    Le propos est de José Manuel Barroso, dans une interview aux Echos.

    Il faut bien comprendre qu’il dit : plus d’intégration dans l’union monétaire. Car l’union monétaire est entièrement réalisée dans la zone euro depuis qu’il y a l’euro, comme dirait M. de La Palice. Plus d’intégration dans l’union monétaire, c’est-à-dire dans la zone euro, cela veut dire un contrôle toujours plus étroit des finances des pays de la zone par la Commission européenne ; non seulement des finances, mais de toutes les politiques économiques et sociales. C’est d’ailleurs ce qui apparaît dans la phrase précédant la citation, où Barroso se félicite que les Etats aient « accordé » à la Commission « plus de compétences notamment en matière de discipline budgétaire et de sanctions », ajoutant qu’il aurait « aimé également plus de pouvoirs en matière de cohésion et de solidarité ». (On remarquera au passage qu’en bon dictateur il parle à la première personne : « J’aurais aimé avoir plus de pouvoirs… »)

    Tel est le marché que propose Barroso : si vous me donnez le pouvoir de décider de ce que vous êtes autorisé à faire avec votre argent, je vous octroie généreusement le droit d’obéir à ce que j’ai décidé, et je vous promets de ne pas, euh non, de moins vous embêter sur les détails (détails dont je déciderai moi-même, car vous ne devez pas en dresser la liste, comme prétendent le faire les Néerlandais ces jours-ci).

  • L’UE grotesque (comme d’habitude)

    Les 27 ont décidé, comme prévu, d’ouvrir un nouveau chapitre de négociation avec la Turquie, mais pas ce 26 juin, contrairement à ce qui était programmé : il sera ouvert seulement à l’automne, à cause de la répression des manifestations…

    Na. Et les Turcs sont très embêtés. Euh, non. Ils sont très contents de voir que « le train Turquie-UE » va pouvoir « avancer à toute vitesse »…