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Eglise - Page 193

  • Orthodoxes et autres orthodoxes…

    L’agence Zenit titre une dépêche : « Catholiques et orthodoxes : grandir dans la communion et témoigner ». Il s’agit du texte de l’allocution de Benoît XVI recevant les membres de la « Commission mixte pour le dialogue théologique », dit le sous-titre, et, précise-t-on ensuite, la « Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Eglise catholique et les Eglises orthodoxes orientales ».

    Le titre laisse entendre qu’il s’agit du dialogue entre Rome et ce que l’on entend habituellement par Eglises orthodoxes. Or ce n’est pas cela. Les Eglises en question ici sont les « Eglises des trois conciles », ou « préchalcédoniennes », c’est-à-dire les Eglises copte, éthiopienne, arménienne et « syro-orthodoxe ». Certes, si l’Eglise arménienne se dit avant tout « apostolique », l’Eglise copte se dit « orthodoxe ». Mais elle n’est pas reconnue comme telle par les Eglises orthodoxes byzantines, qui reconnaissent tous les conciles du premier millénaire.

    Il est regrettable que Rome ait récemment opté pour l’appellation très ambiguë d’« Eglises orthodoxes orientales ». Car les Eglises orthodoxes de la tradition byzantine sont également « orientales ». Et le catholique moyen ne fait pas la différence.

    On voit dans le code url de la page ad hoc du site du Vatican

    http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/chrstuni/sub-index/index_ancient-oriental-ch_fr.htm

    que, naguère, on les appelait « antiques Eglises orientales ». Certes, on pouvait objecter que les Eglises orthodoxes, et l’Eglise de Rome, sont tout aussi « antiques » que celles-là. Mais l’adjectif « antique », ou « ancienne », avait un sens : cela voulait dire qu’il s’agissait des Eglises qui n’avaient adopté que les trois plus anciens conciles œcuméniques. Or il s’agit de trouver des dénominations qui permettent de s’y retrouver (comme les adjectifs « catholique » et « orthodoxe », depuis longtemps admis par tous, alors que l’Eglise de Rome a évidemment conscience de proposer la foi orthodoxe et que les orthodoxes proclament leur foi en l'Eglise catholique...).

    L’expression « Eglises pré-chalcédoniennes », et, mieux encore, « non-chalcédoniennes », aurait été la meilleure… sauf que les accords christologiques qui ont été conclus au cours du siècle précédent réduisent quasiment à néant le conflit théologique sur les définitions de Chalcédoine…

  • Parce que tout est bon pour se démarquer du pape. Dans l’esprit de Vatican II…

    Vini Ganimara, sur son blog Osservatore vaticano, se demandait hier : « “La Vie” roule-t-elle pour la Fédération luthérienne et contre Rome ? »

    Avant d’examiner la question on rappellera que La Vie n’est plus depuis longtemps La vie catholique illustrée mais « L’hebdomadaire chrétien d’actualité », et qu’il fait partie du groupe Le Monde. Cela dit, le magazine continue de faire croire qu’il est un magazine catholique, et ses principaux rédacteurs se posent en « catholiques »…

    Dans son blog Matinale, sur le site de La Vie, Natalia Trouiller rapportait mercredi les propos virulents de deux responsables luthériens en réponse à « l’annonce par le cardinal Kurt Koch » d’une éventuelle création d’ordinariats pour les luthériens comme ont été créés des ordinariats pour les anglicans, et elle titrait, reprenant une expression du secrétaire de la Fédération luthérienne mondiale : « Ordinariat luthérien : un “mauvais signal” »

    L’absence de point d’interrogation dans le titre, et de tout commentaire dans le texte, peut laisser penser en effet que la journaliste de La Vie adopte le point de vue luthérien. D’autant qu’elle ne précise même pas que le propos du président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, qui n’est pas une « annonce », mais une réponse à une question au cours d’une interview, date du 24 octobre. En réalité, ce n’est pas au cardinal Koch que répondent les deux personnalités luthériennes (à moins qu’elles mettent habituellement trois mois à réagir…), mais à Mgr Müller, le préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi. Lequel, au cours d’un entretien dans une librairie pour la promotion d’un livre, aurait évoqué la question et aurait dit que si des luthériens le souhaitaient ce ne serait pas impossible…

    Face à cette apparence d’une prise de position de La Vie pour les luthériens, « qu’on nous détrompe, et vite », disait Vini Ganimara.

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  • Pologne : une page se tourne

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    Ce n’est pas sans émotion que j’apprends la mort, hier, du cardinal Jozef Glemp, primat de Pologne de 1981 à 2009. Comme le dit très bien Wikipedia : « Son rôle dans le renversement du régime communiste de Pologne au cours des années 1980 a été de premier plan. Ce très proche ami de Jean-Paul II a guidé avec prudence, mais aussi avec une grande intelligence, la population catholique polonaise, de même qu'il a grandement facilité les actions de Solidarnosc. » Sous le communisme, on pouvait le trouver parfois timoré, mais sa marge de manœuvre était étroite : il devait tenir la ligne de crête, sans complaisance et sans compromission, permettant à l’Eglise de vivre dans les moins mauvaises conditions. En privé il demandait à l’abbé Popieluszko d’être moins virulent parce qu’il risquait de provoquer des représailles contre l’Eglise, mais publiquement il ne le désavoua jamais. D’autre part il se montra très ferme, face au déchaînement mondial des lobbies juifs, et à ses confrères Decourtray, Lustiger et Danneels, pour le maintien du carmel d’Auschwitz. Et c’est Jean-Paul II qui finit par céder.

    D’autre part, on apprend la mort de Mgr Jean Vilnet, ancien évêque de Lille, président de la conférence des évêques de France de 1981 à 1987. Un sinistre parangon de la dérive post-conciliaire… Espérons que ce soit aussi, mais d’une autre façon, une page qui se tourne…

  • L'étonnante croissance de l’Eglise dans l’Arunachal Pradesh

    En 1979 il n’y avait aucun chrétien dans l’Arunachal Pradesh, l’Etat qui est à l’extrême nord-est de l’Inde, frontalier de la Chine et de la Birmanie. Aujourd’hui il y a 20% de catholiques (et 10 à 15% de protestants), malgré la loi anticonversion entrée en vigueur en 1978. En 2005, Jean-Paul II y a érigé deux évêchés. Eglises d’Asie publie une interview de deux évêques qui racontent les débuts et la croissance de l’Eglise dans cet Etat.

    On notera que les catholiques de l'Arunachal Pradesh vénèrent deux missionnaires martyrs… français : les PP. Nicolas Krick et Augustin Bourry, qui étaient en route pour le Tibet en 1854, et qui furent massacrés dans l'Arunachal Pradesh, juste avant d’y arriver. Ils n’ont pas prêché une seule fois dans cet Etat, mais le sang des martyrs est semence de chrétiens…

  • La lettre de Mgr Di Noia

    Le vice-président de la commission pontificale Ecclesia Dei a écrit une longue lettre à la Fraternité Saint Pie X. C’est un texte remarquable, qui laisse ici et là percer la pensée même du pape. C’est à lire ici.

  • Syrie : « Les Occidentaux ont excité la haine entre les gens »

    L’agence Asianews publie une longue dépêche sur la situation en Syrie, dont l’essentiel est la retranscription de propos de S.B. Ignace Joseph III Younan, le patriarche de l’Eglise syriaque catholique. Voici une traduction de ces propos :

    Les Etats-Unis, l’Union européenne et les Etats du Golfe ont une grande responsabilité dans cette guerre, qui a commencé comme un pacifique printemps arabe. En soutenant les rebelles, qui ne sont pas unis, ils ont excité la haine entre les gens. Nous, chrétiens, sommes déçus par le comportement de ces pays. Leur argent et leur pétrole ont acheté la conscience du monde, justifiant la violence.

    Les chrétiens qui restent en Syrie sont les seuls qui peuvent porter témoignage, à travers leur vie et leurs valeurs, à la possibilité d’une réconciliation, maintenant quasiment exclue tant par le régime que par les rebelles.

    La situation empire et devient plus déchirante de jour en jour. Ce n’est plus un printemps arabe, c’est un conflit sectaire entre la minorité alaouite et la majorité sunnite.

    [L’Eglise a déjà appelé le régime à des changements démocratiques.] J’ai moi-même exprimé cette opinion à la télévision d’Etat. Il doit y avoir un changement, mais pas par la violence. L’impact de la haine sectaire durera des décennies après la fin de la guerre. [C’est pourquoi le bon chemin est celui d’une vraie réconciliation.] Il ne peut pas y avoir d’accord avec des conditions préalables. Si les rebelles l’emportent, ils réclameront la tête d’Assad, la communauté alaouite disparaîtra et peut-être aussi d’autres minorités. Il y a également un risque avec les conditions imposées par le président qui veut jeter hors du pays tous les sunnites…

    Compte tenu de ce qui s’est passé en Irak, et par les conséquences de la guerre syrienne au Liban, nous, les chrétiens, du Proche Orient, sommes confrontés au grand défi de notre histoire, celui de rester dans nos cités et de convaincre notre jeunesse de ne pas fuir. Notre rôle est fondamental pour la réconciliation entre les gens divisés par la haine. Comme le pape l’a dit, nous devons prier et œuvrer pour la paix, le dialogue, la réconciliation et la défense des droits de l’homme ici en Syrie.

    (De la petite Eglise syriaque catholique il ne resterait que 42.000 fidèles en Irak et 26.000 en Syrie. La majorité de ses fidèles vit désormais dans la diaspora.)

  • Un nouveau patriarche copte catholique

    Mgr Ibrahim Isaac Sidrak, évêque de Minia, a été élu patriarche par le synode copte catholique. Il succède au cardinal Naguib. Il n’était pas l’un des deux favoris, et à 57 ans il est un jeune patriarche. Espérons qu’il soit un peu moins inexistant et un peu moins dhimmi extrémiste que son prédécesseur.

    [Le patriarcat d’Alexandrie des coptes catholiques a été établi en 1895. Cette Eglise aurait environ 250.000 fidèles.]

  • Chine : un séminaire contraint de fermer

    Les évêques des huit diocèses « officiels » du Shanxi ont dû prendre la décision de fermer, au moins provisoirement, le grand séminaire de la région, au lendemain d’une réunion, le 6 janvier, où le Bureau des affaires religieuses a exigé la réintégration du P. Anthony Chang Tongxi comme recteur du séminaire.

    En 2010, les évêques avaient choisi le P. Anthony Chang Tongxi  pour remplacer le recteur qui devenait évêque. Mais il apparut rapidement qu’il n’était pas à la hauteur, et qu’il se montrait trop proche des autorités communistes. L’année suivante, Mgr John Huo Cheng, l’évêque « officiel » du diocèse de Fenyang, président du conseil d’administration du séminaire, démettait de ses fonctions le P. Chang. Depuis lors c’était un bras de fer entre les évêques et le pouvoir. Il semble que la volonté des autorités communistes soit de fermer les séminaires des provinces pour ne garder que ceux de Pékin. On remarque qu’au grand séminaire de Seshan (qui est celui de Shangaï), où a été interné Mgr Ma Daqin depuis son coup d’éclat, les cours ont été suspendus sine die. Il y a quatre ans, deux autres séminaires avaient été fermés. Il n’en reste plus que six en activité en dehors des deux de Pékin.

    Davantage d’explications sur Eglises d’Asie.

     

  • Ce n’est donc pas encore le temps d’appliquer le concile…

    Le pape Benoît XVI a ordonné quatre évêques, et même archevêques, le jour de l’Epiphanie. Certes le pape fait ce qu’il veut. Mais force est de constater que ces quatre nouveaux archevêques sont des fonctionnaires du Vatican, ce qui ne correspond en rien à ce qu’est un évêque selon la tradition de l’Eglise, fortement réaffirmée au concile Vatican II dans la constitution dogmatique Lumen gentium et dans le décret qui concerne précisément « la charge pastorale des évêques ». A savoir la triple charge qui leur est confiée par le Christ et qu’ils doivent exercer sur la portion du peuple de Dieu qui leur est confiée et qui s’appelle un diocèse. Aucun des quatre archevêques ordonnés par le pape n’aura de diocèse. Autrement dit on continue d’ignorer l’enseignement du concile, et l’on fait du sacrement qui est « la plénitude du sacrement de l’ordre », « la réalité totale du ministère sacré », un colifichet pour honorer de bons serviteurs. Car la collégialité, également fortement affirmée par le concile, ne suffit assurément pas à justifier la consécration d’évêques sans diocèses.

    Ceci concerne les quatre nouveaux archevêques, mais tout particulièrement Mgr Georg Gänswein.

    Car si le pape, dans son homélie, a, forcément, zappé l’essentiel de ce qui concerne les trois charges qui caractérisent vraiment l’évêque, il a eu cependant de fortes paroles sur le fait que l’évêque est amené à se trouver en conflit avec les opinions dominantes, et que l’évêque doit avoir le courage de contredire ces opinions. Et de rappeler l’exemple des apôtres qui flagellés sur ordre du sanhédrin, « repartaient tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus ». Or si cela peut plus ou moins concerner un chef de dicastère ou (plutôt moins que plus) un nonce apostolique, le secrétaire particulier du pape échappe totalement aux critiques du monde, et sa mission, qui est la plus confidentielle qui soit dans l’Eglise, n’est pas de contredire quelque opinion que ce soit.

    Donc, je ne comprends pas…

     

  • Une nouvelle église pour l’ordinariat

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    Après Londres sud, Londres nord. L’archevêque de Westminster Mgr Nichols a annoncé le 2 janvier qu’il confiait l’église londonienne Notre-Dame de l’Assomption et Saint-Grégoire à l’ordinariat Notre-Dame de Walsingham.

    Cette église du quartier de Soho, qui fut la chapelle de l’ambassade du Portugal, puis de Bavière, fut reconstruite par l’architecte de la cathédrale de Wetminster, J.F. Bentley. Le bienheureux cardinal Newman, saint patron de l’ordinariat, la visita avec son père lorsqu’il était enfant.