Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Eglise - Page 106

  • Du grabuge chez les melkites

    Le synode de l’Eglise grecque melkite catholique, qui s’est ouvert lundi, a été interrompu hier et reporté sine die. Décision due au défaut de quorum. Il doit y avoir au moins la moitié des évêques plus un, à savoir, actuellement, 12, or ils étaient 11 à avoir fait le déplacement.

    Cet incident met en évidence le conflit qui secoue l’Eglise melkite catholique depuis des mois. Les frondeurs, dont le plus connu est l’archevêque de Beyrouth Mgr Boustros, réclament la démission du patriarche S.B. Grégoire III Laham, pour des motifs peu clairs. Ils sont allés chercher un appui à Rome, mais la Congrégation pour les Eglises orientales s’est contentée de les renvoyer à leur code de droit canonique : on ne peut changer de patriarche qu’en cas de mort ou de renonciation du titulaire, personne ne peut forcer un patriarche à démissionner, et Rome n’a rien à dire dans une affaire interne à l’Eglise melkite. Non sans ajouter que la présence des évêques au synode est obligatoire.

    En dehors de la dépêche de Fides, tout ce que j’ai trouvé sont les articles de L’Orient le Jour d’hier et d’aujourd’hui.

  • En Chine

    La Commission centrale pour l’inspection de la discipline du Parti communiste chinois (CCIDP) a pondu un rapport qui critique vertement l’Administration d’Etat pour les Affaires religieuses (AEAR, ex-Bureau des Affaires religieuses).

    Cette commission a été mise en place pour lutter contre la corruption. Elle souligne donc aussi des cas de favoritisme et d’abus de biens sociaux. Mais le rapport a surtout pour but de dénoncer (une fois de plus) le manque d’autorité de l’Administration pour les Affaires religieuses à cause d’une direction « trop faible », ce qui fait que la politique religieuse du Parti n’est pas appliquée correctement et que les groupes religieux ne sont pas assez contrôlés.

    Le directeur des Affaires religieuses Wang Zuoan a indiqué que son administration acceptait sincèrement les remarques formulées par cet « examen politique » et allait mettre en place un bureau chargé spécifiquement de remédier aux problèmes cités. On peut s’attendre à un nouveau tour de vis.

    (Eglises d’Asie)

  • François et Vézelay

    Dans le torrent de grossièretés contre la foi que fut le discours de François en ouverture du congrès du diocèse de Rome à Saint Jean de Latran (là il se souvient que c’est la cathédrale de l’évêque de Rome, alors qu’il l’oublie chaque jeudi saint), on a relevé ses propos justifiant le divorce pour tous et le concubinage qui est un vrai mariage. Antonio Socci en a relevé d’autres. Dont ceci :

    Et là je fais une parenthèse. J’ai eu entre les mains – vous la connaissez certainement – l’image de ce chapiteau de la basilique de Sainte Marie Madeleine à Vézelay, dans le sud de la France (sic), où commence le chemin de Saint-Jacques de Compostelle : d’un côté il y a Juda, pendu, avec la langue dehors, et de l’autre côté du chapiteau c’est le Bon Pasteur qui le porte sur ses épaules, l’emporte avec lui. C’est un mystère, cela. Mais ces hommes du moyen âge, qui enseignaient par l’image, avaient compris le mystère de Juda. Et don Primo Mazzolari eut un bon discours, un jeudi saint, sur ce point. Un bon discours. Ce n’est pas un prêtre de ce diocèse, mais d’Italie. Un prêtre d’Italie qui a bien compris cette complexité de la logique de l’Evangile. Et celui qui s’est le plus sali les mains est Jésus. Jésus s’est sali le plus. Il n’était pas « propre », mais il allait avec les gens, parmi les gens et il prenait les gens comme ils étaient, non comme ils devraient être.

    Comme d’habitude, il est difficile de démêler le discours de François. Quand il parle de dom Primo Mazzolari (1890-1959), sorte de pré-Bergoglio (Eglise des pauvres, pacifisme contre la guerre juste, etc., qualifié de « prophète » par Paul VI, et que François va sans doute béatifier), c’est ici à travers le sermon du P. Cantalamessa prononcé devant le pape le vendredi saint 2014. Le prédicateur avait longuement évoqué le sermon de dom Primo Mazzolari pour souligner qu’il ne fallait pas porter de jugement hâtif sur Judas : « Jésus n’a jamais abandonné Judas et personne ne sait où il est tombé au moment il s’est lancé de l’arbre, la corde au cou: si c’est dans les mains de Satan ou dans celles de Dieu. Qui peut dire ce qui s’est passé dans son âme à ces derniers instants ? "Ami" avait été le dernier mot de Jésus à son égard dans le jardin des oliviers et il ne pouvait l’avoir oublié, tout comme il ne pouvait avoir oublié son regard. »

    h03judas.jpg

    Quant au chapiteau de Vézelay, il a fallu attendre le XXe siècle pour que des historiens de l’art, à la recherche de nouveautés incongrues, décident d’y voir « le bon pasteur ». Ce qui a été repris par Eugen Drewermann, théologien hétérodoxe d’extrême gauche condamné par Rome en 1992 (curieuse référence pour un pape). Jésus prend sur lui le corps de Judas : l’artiste de Vézelay a voulu montrer que Jésus n’a pas condamné Judas mais au contraire l’a sauvé.

    Vouloir donner à un artiste du XIIe siècle les pensées d’un théologien déviant du XXe, c’est assez fascinant. Mais évidemment ça ne tient pas debout.

    Car ce qui est clair est que le mystérieux personnage du chapiteau n’est pas le Christ. Premièrement à cette époque-là il n’y avait guère de représentations du « Bon Pasteur » (il n’y en a ni à Vézelay ni à Autun). Deuxièmement le Christ est toujours représenté avec une barbe (ce qui n’était pas le cas du Bon Pasteur… au IVe siècle). Troisièmement il aurait été incongru de représenter le Christ imberbe, vêtu d’une simple tunique, pieds nus, et avec une telle tête, la bouche de travers…

    A vrai dire il n’y a rien qui n’indique non plus qu’il s’agisse du diable, comme l’affirme Socci. Il me semble qu’il s’agit d’un anonyme qui va enterrer Judas parce que tout le monde, même le pire salopard, doit avoir une sépulture.

    Et si l’on veut trouver une image qui fasse penser au Bon Pasteur, à Vézelay, il faut regarder le chapiteau de Moïse devant le Veau d’or. Etonnant chapiteau, où le diable danse sur l’idole, face à Moïse qui brandit son bâton et les tables de la Loi. Or, derrière le Veau d’or, on voit un personnage qui, dit-on habituellement, apporte une chèvre en sacrifice à l’idole. Mais ce personnage-là, oui, peut évoquer le Bon Pasteur. Or, alors que pourtant a priori il ne l’est pas, on voit tout de suite la différence entre les deux. La noblesse de celui-ci, par rapport à la mollesse de celui-là.

    Vezelay.jpg

    Vezelay_Chapiteaux_9.jpg

    Note à l’attention des distraits.

    Jésus au Père :

    Ceux que tu m’as donnés, je les ai gardés, et aucun d'eux ne s'est perdu, si ce n'est le fils de perdition, afin que l'Ecriture fût accomplie. (Jean 17,12)

     Jésus à ses disciples :

    Quant au Fils de l'homme, il s'en va selon ce qui a été écrit de lui ; mais malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme sera trahi ! Mieux vaudrait pour cet homme qu'il ne fût pas né. (Marc 14,21)

     Les apôtres :

    Seigneur, toi qui connais les cœurs de tous, désigne lequel de ces deux tu as choisi, afin qu'il ait part à ce ministère et à cet apostolat, que Judas a abandonné pour aller en son lieu. (Actes 1,25)

    Et si l’on avait en doute quant à ce lieu, il suffit de se reporter aux psaumes 68 et 108 que venait de citer saint Pierre. Le 108 est d’une telle violence dans la malédiction (de Judas) que la néo-liturgie l’a carrément supprimé…

    Il va de soi que personne, au moyen âge, n’aurait fait dire à ces textes autre chose que ce qu’ils disent.

  • Les trois plus belles

    Le quotidien des évêques italiens, l’Avvenire, fait état du palmarès du VIe Prix international d’architecture sacrée (sic) de la Fondation Frère Soleil. Fondation créée en 1995 par le P. Costantino Ruggeri, qui a construit quant à lui une trentaine d’églises…

    « Voici les nouvelles églises les plus belles du monde », titre l’Avvenire.

    Le prix (30.000 € à la clef) a été attribué à l’architecte espagnol Rafael Moneo pour l’église de Jésus édifiée à San Sebastian.

    Moneo.jpg

    En deuxième position Thu Huong Thi Vu pour l’église paroissiale de Ka Don au Vietnam.

    Vietnam.jpg

    Telle est la photo de l’Avvenire. Vouloir en voir davantage, c’est vouloir voir un toit :

    gallery_19082013111631_image.JPG

    Et en troisième position il y a le cabinet Schulz und Schulz pour l’église de la Sainte Trinité à Leipzig. C’est « la plus grande église catholique construite en Allemagne de l’Est depuis la chute du Mur. » On est donc très fier.

    St Trinitatis.jpg

    Ça c’est la photo de l’Avvenire. Voici l’étron dans toute sa dimension. Derrière c’est l’Hôtel de Ville de Leipzig. Architecture laïque…

    800px-Neue_Propsteikirche_St._Trinitatis_Leipzig.jpg

  • Avec François c’est le divorce pour tous

    J’ai signalé hier les dernières insultes de François, envers les jeunes, qui sont des inconscients, et les prêtres, qui ne savent même pas leur dire ce qu’est le mariage.

    Mais le plus grave est la conséquence pratique du propos. C’est pourquoi il a été aussitôt corrigé par les services de communication du Vatican. « La grande majorité des mariages sacramentels sont nuls » est devenu : « Une partie des mariages sacramentels ».

    Mais ce que le pape a réellement dit avait déjà été diffusé dans le monde entier.

    Et il a réellement dit ce qu’il voulait dire : c’est dans la ligne des synodes et de l’exhortation apostolique, et de la réforme de la procédure de reconnaissance de nullité.

    Si la grande majorité des mariages sont nuls, il va de soi que la quasi totalité des demandes de reconnaissance de nullité émanent de couples dont le mariage est nul a priori, et donc qu’il faut tout simplement reconnaître la nullité de façon quasi automatique (quasi, parce qu’il y a toujours des exceptions).

    Ainsi François institue-t-il le divorce catholique pour tous. Pour tous ceux, et ils sont la grande majorité, dont il proclame que leur mariage était nul.

    Tel est le but réel de la réforme de la procédure : donner la reconnaissance de nullité à tous ceux qui la demandent (ce qui fait tomber toutes les objections des spécialistes en la matière, sur la compétence des évêques, etc.).

    Et c’est un aboutissement spectaculaire de l’idéologie bergoglienne : on ne touche pas à la doctrine (le mariage reste ce qu’il est dans le catéchisme et dans le droit canon), mais elle est mise au placard, annihilée dans les faits par la praxis, par la magnifiquement miséricordieuse pastorale de l’Eglise hôpital de campagne… qui conduit les gens en enfer. Et détruit l’Eglise catholique.

    PS. Je découvre qu'il a dit aussi à propos de ceux qui cohabitent sans être mariés: « J'ai vu tant de fidélité dans ces cohabitations, tant de fidélité. Je suis sûr que ceci est un vrai mariage, ils ont la grâce du mariage justement par la fidélité qu'ils ont. » Mais jusqu'où les évêques, les cardinaux, vont-ils laisser aller l'entreprise de démolition Bergoglio ? Que leur faut-il pour réagir ?

  • En Syrie

    Bachar el-Assad a reçu lundi dernier pendant une heure et demie les six évêques de l’Eglise syro-catholique en Syrie avec leur patriarche S.B. Ignace Youssif III Younan. Il leur a fait part de son projet d’une nouvelle Constitution d’où seront supprimées les références à la charia comme source principale de la législation, afin de garantir l’égalité des droits à tous les citoyens et d’éliminer les discriminations, y compris larvées, à l’encontre des minorités religieuses, et sera retirée la disposition obligeant le chef de l’Etat à professer la religion musulmane.

    Le président syrien n’a fait aucune allusion au pape ou au Saint-Siège, invitant en revanche ses interlocuteurs à intensifier les contacts et à partager jugements et initiatives en ce qui concerne la tragique situation du Proche Orient avec l’Eglise orthodoxe russe…

  • Saint Grégoire Barbarigo

    Barbarigo 1.jpg

    Barbarigo 2.jpg

    Barbarigo 3.jpg

    La Nouvelle Revue de Théologie, 82/7, 1960.

    Après la canonisation de Grégoire Barbarigo, on voulut construire une église paroissiale, à Rome, qui porte son nom. Elle fut inaugurée par Paul VI en 1971. Ce fut donc l'une des premières églises destinées au nouveau rite. Voici l'église (?), et le palais Barbarigo à Venise... La civilisation, et le n'importe quoi. Le palais profane du XVIe siècle est plus religieux que l'église du XXe...

    église.jpg

    palais.JPG

  • Repentance de Mgr Ma ?

    Le 7 juillet 2012, Mgr Ma Daqin était sacré évêque de Shangaï dans l’Eglise « officielle ». A l’issue de la cérémonie, il déclarait qu’il quittait l’« Union patriotique ». Il fut aussitôt placé en résidence surveillée dans un séminaire, avec interdiction d’accomplir tout acte épiscopal.

    On l’avait laissé libre de publier des billets spirituels sur son compte Weibo (l’équivalent de Twitter) et sur son blog. En mars dernier, son compte Weibo avait été fermé.

    Et voici que sur son blog, le 12 juin, il qualifie de « rétrospectivement très peu avisée » sa démission de l’Association patriotique, et se dit « ébranlé dans [sa] conscience ». Il note que le geste posé lors de son ordination épiscopale « a sapé le développement remarquable de l’Eglise catholique de Shanghai », et il poursuit : « Pendant un certain temps, j’ai été trompé par certains, et j’ai prononcé certaines paroles et posé certains actes vis-à-vis de l’Association patriotique qui ne sont pas corrects. » « J’espère pouvoir agir de telle manière à corriger ces erreurs. »

    On reconnaît le style habituel de la repentance extorquée des dissidents dans les pays communistes. Et c’est en réalité tout ce qu’on peut dire. Rien ne prouve qu’il les ait écrits, et s’il les a écrits on ne peut dire pourquoi, pour le moment. Même si l’on ne peut exclure que Mgr Ma, qui avait fait toute sa carrière dans l’Eglise « officielle », ait fini par craquer.

  • Au Vietnam

    Dans l’après-midi du dimanche 12 juin, vers 15 heures, à Muong Khuong, dans la province de Lao Cai (près de la frontière chinoise), une messe célébrée dans une maison particulière a été brutalement interrompue par une trentaine d’agents de la sécurité publique et de la police, accompagnés par des représentants des institutions communistes locales (Front patriotique, Association des femmes, Jeunesses communistes), sous la direction du vice-président du district. Les fidèles ont été chassés et dispersés, certains avec une grande violence, le prêtre a été emmené au district pour interrogatoire.

    Le 28 mai déjà les autorités communistes avaient reproché aux catholiques de Muong Khuong d’avoir organisé une manifestation religieuse non autorisée.

    En fait les communistes reprochent à ces catholiques de se rassembler ailleurs que dans une église, ce qui constitue selon eux un « trouble à l’ordre public ». Or les fidèles ont demandé à maintes reprises un permis de construire une église, qui leur a toujours été refusé…

    (Asianews, Eglises d'Asie)

  • Ça c’est facile

    Je ne voulais pas lire la réaction du Saint-Siège à la tuerie d’Orlando, sachant qu’elle ne pouvait être que du baratin sentimental et politiquement correct – cet alignement de la communication du Saint-Siège sur les autorités mondaines rendant d’ailleurs sa voix inaudible. Pour dire des stupidités, Obama suffit.

    Mais voici que j’ai vu de nouveau le texte passer devant mes yeux, et je m’y suis arrêté. Donc, il y est question d’un « terrible massacre » qui est une « nouvelle manifestation d’une folie meurtrière et d’une haine insensée », bla-bla-bla, qui suscite des sentiments « d’exécration et de condamnation, de douleur, de trouble », bla-bla-bla.

    Mais la suite est plus intéressante :

    Nous souhaitons tous que les causes de cette violence horrible et absurde, qui trouble profondément le désir de paix du peuple américain et de toute l’humanité, puissent être déterminées et combattues efficacement et au plus vite.

    Vraiment ? Alors ça ce n’est pas difficile. Les causes sont dans les livres de l’islam et dans les prêches des imams qui s’inspirent des livres de l’islam.

    Mais pour les combattre, il faudrait d’abord les nommer…