Le patriarche de l’Eglise orthodoxe russe Cyrille a signé hier une pétition demandant l’interdiction de l’avortement en Russie.
Cette pétition, lancée par le mouvement « Pour la Vie » et les « Volontaires orthodoxes », avait commencé à récolter des signatures le samedi saint de cette année : jour de plus grande affluence dans les églises, où même de nombreux non-pratiquants viennent faire bénir leurs œufs de Pâques.
La pétition a désormais recueilli plus de 300.000 signatures. Mais il en faut un million pour qu’elle puisse être examinée par le Parlement. L’appui du patriarche est évidemment très important. D’autant plus important que ce n’était pas gagné, car jusqu’ici, s’il défendait bien sûr la vie de l’enfant à naître, et s’il condamnait l’avortement pratiqué sans grave raison médicale, il ne demandait pas de mesure législative contre l’avortement en tant que tel, tant est resté fort en Russie le droit à l’avortement, et sa pratique, dans ce pays qui s’est longtemps vanté d’être le premier au monde (en 1920) à avoir légalisé le meurtre de l’enfant à naître.
La signature du document, accompagnée de la bénédiction patriarcale des militants pro-vie, a d’ailleurs aussitôt suscité une polémique. Au point qu’un porte-parole du patriarcat a cru bon de rappeler que le patriarche Cyrille n’était pas pour une loi contre l’avortement mais seulement pour que la sécurité sociale cesse de le rembourser…
Mais le fait est qu’il signé la pétition. En voici le texte, tel qu’il a été publié hier par… le service de presse du Patriarche de Moscou et de toute la Russie… soulignant que « Sa Sainteté a remercié les manifestants pour leur travail et les a bénis ». (Dans ma traduction qui n'est pas garantie...):
Nous, citoyens de la Fédération de Russie, sommes partisans de mettre fin à la pratique existante de l’assassinat légal des enfants avant leur naissance, ce qui nécessite des changements dans la législation visant à :
— la reconnaissance d’un statut de l’enfant conçu, comme un être humain, dont la vie, la santé et le bien-être doivent être protégés par la loi ;
— l’interdiction de l’arrêt chirurgical et médicamenteux de la grossesse ;
— l’interdiction des contraceptifs à action abortive ;
— l’interdiction de la technologie de la reproduction assistée, qui fait partie intégrante de l’humiliation de la dignité humaine et du meurtre des enfants dans les premiers stades du développement embryonnaire ;
— l’aide du budget fédéral pour l’assistance matérielle aux femmes enceintes et aux familles avec enfants au moins à hauteur du minimum vital.