Je ne voulais pas commenter le coup de fil de François à Emma Bonino pour qu’elle « tienne bon » (dans sa « lutte contre le cancer »), parce que c’est fastidieux et déprimant de suivre au jour le jour les obscénités du souverain pontife. Je ne vois pas d’autre mot en effet, quand il s’agit de cette propension à téléphoner aux plus pourris des pourris pour les réconforter… et les conforter dans leur pourriture et leur permettre de s’offrir un nouveau tour de piste : « Le pape m’a téléphoné. »
Mais trop c’est trop. Non seulement le pape a téléphoné à Emma Bonino, mais j’apprends qu’il l’a invitée à « assister au Vatican à la rencontre du Pape avec des milliers d'enfants - organisé par la "Fabrique de la Paix" - afin d'"œuvrer avec lui à la réalisation d'un grand rêve : édifier un monde de paix, tolérance et accueil ».
C’est lundi prochain, 11 mai, que Emma Bonino sera donc au Vatican, et montrée aux enfants comme une de ces personnalités qui œuvrent avec le pape pour un monde de paix et d’accueil.
Vous l’entendez, le fou rire du diable ? Il s’en étrangle, il s’en étouffe, mais il n’en meurt pas. Il se demande ce qu’il va pouvoir inventer d’encore plus diabolique à inspirer à François.
Quand j’ai découvert Emma Bonino, elle était commissaire européen à la Pêche. Et elle mettait en application de façon implacable la politique d’éradication de la pêche artisanale, sans la moindre considération des drames humains, avec un mépris glacial et pleinement assumé des pêcheurs et de leurs familles. Je ne savais pas alors qu’elle était en Italie le symbole même de la culture de mort et de toutes les subversions, militante acharnée du divorce, de la contraception, de l’avortement, de l’euthanasie, puis des droits LGBT, de l’idéologie du genre…
Emma Bonino avait créé le CISA, centre d’information sur la stérilisation et l’avortement, qui militait pour le droit à l’avortement et pratiquait l’avortement en toute illégalité. En 1974, elle s’était vantée d’avoir pratiqué 10141 avortements clandestins, avec sa célèbre pompe à vélo :
« Les avortements sont effectués avec une pompe à vélo, un dilatateur en plastique et un pot dans lequel on fait le vide et où finit le contenu de l'utérus. J'utilise un bocal d'un kilo qui avait contenu de la confiture. Les femmes ne se soucient pas de ce que je n'utilise pas un récipient acheté dans un magasin de sanitaires, c'est l'occasion d'une bonne rigolade » : è un buon motivo per farsi quattro risate.
Non seulement elle n’a jamais regretté cela, mais elle a continué dans la même voie, pour la pilule abortive, etc. Il n’y a semble-t-il que sur l’euthanasie qu’elle ait aujourd’hui quelques réticences, en ce qui la concerne personnellement.