La vidéo publiée hier, et que j’ai moi aussi répercutée, fait beaucoup de bruit. Parce qu’elle montre clairement un homme qui n’est pas « en fin de vie », qui n’est pas intubé, et qui réagit à des propos ou à des regards. En fait ce n’est pas la première fois qu’on peut voir de telles images, mais le choc vient du contraste entre ce que l’on voit et l’arrêt de la CEDH qui affirme tranquillement qu’on peut tuer cet homme-là.
Naturellement ceux qui veulent la mort de Vincent Lambert sont très mécontents. Le médecin tueur (et catholique) Kariger n’hésite pas à dénoncer une « manipulation » et un « acharnement » et il ose dire, lui qui a déjà tenté de tuer Vincent Lambert : « C’est irrespectueux pour le malade, pour son épouse et sa fille, qui ne peuvent pas faire le deuil ». Sic.
Vu aussi à la télévision le terrifiant « docteur » Bernard Devalois, doublement terrifiant quand on sait que c’est un ponte des « soins palliatifs » (et qui soutient à 100% la loi d’euthanasie Claeys-Leonetti), affirmant lui aussi que les images de la vidéo sont une « manipulation », ce qui est un mensonge éhonté, et affirmant droit dans ses bottes, le regard fixe, qu’il faut bien évidemment tuer Vincent Lambert… euh, pardon, mettre fin à une « nutrition artificielle déraisonnable »… ce qui implique un autre mensonge, car il s’agit de faire mourir de soif.
Jeanne Smits publie le témoignage du frère de Terri Schiavo, qui a vu sa sœur mourir de soif dans les longues et atroces douleurs inhérentes à cette mort. Et elle publie l’effroyable photo de Terri Schiavo en train de mourir de soif, avec en légende le non moins effroyable mensonge de son avocat : « elle était belle, je ne l’avais jamais vue aussi paisible et belle ».
A ce propos je voudrais une fois de plus préciser que si l’on arrête l’alimentation et l’hydratation on meurt de soif, et non pas « de faim et de soif ». Je l’ai déjà souligné plusieurs fois, manifestement en vain, puisque tout le monde dit que Vincent Lambert mourrait « de faim et de soif ». Je le souligne une fois encore, même si cela ne servira à rien, mais il est quand même bon que la vérité soit dite de temps en temps… Lorsqu’on arrête l’alimentation et l’hydratation on ne peut pas mourir de faim, car on est mort de soif très longtemps avant de pouvoir mourir de faim. On meurt de soif en moins de deux semaines, alors que mourir de faim prend au moins 40 jours, le plus souvent davantage. La différence est qu’on meurt de soif dans de terribles souffrances, alors qu’on meurt de faim tranquillement, dans une torpeur qui s’installe peu à peu. La confusion est faite évidemment à dessein par ceux qui veulent tuer les patients : laisser quelqu’un « mourir de faim », ce n’est pas si inhumain. Il faut le « laisser partir », comme dit Kariger. Mais faire mourir de soif, ce n’est pas du tout « laisser partir ». C’est une insupportable et permanente torture de très longs jours.
D’autre part, il est stupéfiant, en un temps où se multiplient les récits d’expérience de mort imminente (EMI), de pouvoir parler des patients comme Vincent Lambert comme s’ils étaient absolument inconscients.
Ce que les expériences de mort imminente montrent de façon indiscutable, c’est que des gens dans le coma, et même des gens qui ont un encéphalogramme plat, sont capables, quand ils se « réveillent », de dire ce qui s’est passé pendant qu’ils étaient « inconscients », en donnant des détails qu’ils n’ont pas pu inventer. Ces patients ont vu sans les yeux et ont entendu sans les oreilles. Il est aujourd’hui établi que des personnes avaient un état de conscience extrêmement éveillé au moment où leur encéphalogramme était plat.
Les médecins font-ils semblant de ne pas le savoir ? Et les juges de la CEDH ?
Car, quand on sait cela (et certains de ces phénomènes sont courants, j’ai eu moi-même le témoignage direct d’une personne qui était dans le coma et qui entendait distinctement tout ce qui se disait : « Il est foutu, il n’y a plus rien à faire… », pour ne rien dire des... jeux entre médecins et infirmières), comment peut-on traiter Vincent Lambert comme un déchet ?
PS. - Petite note sans rapport direct avec Vincent Lambert : quand on parle de ces témoignages à des neurologues ou à des neurochirurgiens, ils répondent que l’encéphalogramme n’enregistre que l’activité de la surface du cortex, et qu’il peut donc y avoir une activité cérébrale dans les couches profondes du cerveau. Fort bien. Toutefois cela n’explique pas comment une telle éventuelle activité cachée permettrait de voir et d’entendre quand le patient ne peut rien voir ni entendre. Mais surtout, la question qui se pose, et que je n’ai encore vu poser nulle part, est celle-ci : vu que l’encéphalogramme plat est la définition de la mort, est-ce qu’on déclare donc sciemment quelqu’un « mort » en sachant qu’il continue d’avoir une activité cachée du cerveau ? Par exemple pour lui prélever ses organes, en sachant qu’on ne peut prélever d’organes que sur un corps vivant ? Ou bien est-ce qu’on nous ment une fois de plus, comme pour la « manipulation » des images de Vincent Lambert ?
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Extrait de ma conférence sur saint Maximilien Kolbe:
Un jour qu’on ne peut déterminer avec certitude, entre le 30 juillet et le 2 août, le commandant du camp désigne dix otages en représailles de l’évasion d’un prisonnier. L’un des dix, tout proche du P. Maximilien, évoque ses enfants qu’il ne reverra plus. Le religieux ose sortir du rang et il se plante devant le commandant. — Qui es-tu ? lui demande–t-il. — Je suis un prêtre catholique, et je veux prendre la place de cet homme. Le commandant ricane et accepte. Les dix sont conduits au bloc de la mort, où l’on ne meurt pas « de faim et de soif », contrairement à ce qu’on lit trop souvent, mais de soif, et la précision est importante. Car on peut survivre longtemps sans manger, et l’on meurt lentement d’inanition, alors qu’on ne survit que quelques jours sans boire, et l’on meurt dans d’atroces souffrances.
Ce bloc de la mort, le sous-sol du bloc 11, est pour cette raison un lieu où l’on n’entend que cris et gémissements. Le P. Maximilien va en faire un lieu où l’on n’entend que prières et cantiques, à la stupéfaction des gardiens, dont l’un témoignera : « J’avais l’impression d’être à l’église. » Le 14 août, il ne reste que quatre survivants, dont le P. Maximilien. Ils sont achevés d’une piqûre de phénol. C’est la veille de l’Assomption.