Les Israéliens ont, comme tout le monde, dépêché des avions au Népal pour récupérer leurs ressortissants. Mais la particularité des avions israéliens est qu’ils avaient pour mission d’évacuer en priorité… les (au moins) 25 bébés que venaient d’acheter des couples israéliens à des mères porteuses, et un certain nombre de mères porteuses elles-mêmes, qui n’ont pas encore accouché.
« Avoir accepté de donner naissance à un enfant qui n'est pas le leur s'avère être pour ces Népalaises un billet pour une nouvelle vie », écrit le correspondant de la Stampa à Jérusalem. Alors que, non juives, elles seront évidemment renvoyées au Népal dès la naissance des enfants.
Dans la Nuova Bussola, Luigi Santambrogio commente opportunément :
Bienvenue dans «la nouvelle vie»: dans cette petite phrase, rhétorique et stupide, il y a toute l'arrogance et la violence de l'exploitation coloniale. Dites merci, malheureuses femmes du Népal, au tremblement de terre et à la société civilisée du marché des ovules et des ventres, si vous avez vu la chance inespérée de quitter vos huttes de boue malodorante et misérables et vous embarquer vers le futur.
Les pauvres du Népal ne méritent pas que leur dignité soit ainsi fracassée: derrière le nouveau droit à la fécondation hétérologue, se cache seulement une nouvelle forme d'esclavage. Celles des femmes dans les pays de la faim et de la pauvreté et la transformation définitive de leurs enfants dans la catégorie des marchandises, avec ventres à louer et achat et vente de gamètes. Comment peut-on appeler «nouvelle vie» cette déportation des ventres maternels de femmes devenues précieuses et digne d'être sauvées uniquement parce qu'elles «produiront» sur ordre des enfants pour de riches couples de Tel-Aviv? Elles ressemblent à ces malheureux utilisés par les trafiquants de drogue colombiens pour transporter de la cocaïne dissimulée dans leurs intestins: les mères de Katmandou ont elles aussi obtenu une place sur les Hercules du gouvernement juste parce qu'elles avaient dans le ventre "quelque chose" qui ne lui appartenait plus: une vie acheté à des milliers kilomètres de distance et devenue un passeport pour fuir l'enfer de la poussière et des pierres. Pauvre Népal, et pauvres de nous.
Commentaires
Oui, bien dit, Pauvre Népal! Pauvres femmes et pauvres enfants...
Et comment a - t- on pu en arriver là?
Seigneur, viens nous sauver !