Le pape réunira les cardinaux le 23 novembre pour faire le point sur les relations de l'Eglise catholique avec les autres Eglises chrétiennes, à la veille du "consistoire ordinaire" convoqué pour créer 23 nouveaux cardinaux, selon i-media : plusieurs cardinaux ont fait savoir qu'ils ont reçu une lettre de convocation pour deux séances de travail le 23 novembre. Le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, devrait présenter un rapport sur les relations œcuméniques.
Benoît XVI - Page 90
-
Un consistoire extraordinaire sur l’œcuménisme
-
L’année Saint Paul
L’Année paulinienne (annoncée par le pape le 29 juin dernier) s’ouvrira à Rome le 28 juin 2008 et se conclura le 29 juin 2009. C’est un jubilé qui vise à rappeler et célébrer le bimillénaire de saint Paul, dont on ne connaît exactement la date de naissance, entre les années 6 et 10.
Le pape devrait en présider l’ouverture et la clôture. Dans la basilique Saint-Paul hors les murs sera ouverte la porte de Saint-Paul. Il est prévu d’installer dans le narthex un brasier de petites flammes, entretenu par des moines qui devront l’allumer le matin et l’éteindre aux vêpres. Les pèlerins, pour alimenter cette flamme, auront la possibilité d’acheter des ampoules de cire liquide. Seront également mises à la disposition des fidèles de petites lampes qu’ils pourront apporter chez eux et, en l’allumant, établir un lien symbolique avec la flamme de la basilique.
Tous les mardis et jeudis après-midi aura lieu une liturgie spéciale. Chaque pèlerin pourra passer par la Porte Saint-Paul, acheter l’huile pour le brasier, visiter l’intérieur de la basilique, prier sur la tombe et au pied de la chaîne du saint martyr, se confesser, communier, participer à la messe et à l’office des vêpres pour recevoir l’indulgence plénière.
Le programme prévoit par ailleurs, le long de la nef gauche, l’aménagement d’un espace d’exposition illustrant notamment les voyages de saint Paul, les fouilles, les lettres de saint Paul, l’histoire de la basilique, etc.
Sont également prévus des conférences, des rencontres, la mise en place d’un itinéraire paulinien dans Rome, et des... concerts. Le Dimanche de Pâques sera interprétée la symphonie n° 2, « Résurrection », de Gustav Mahler, dirigée par Zubin Mehta, et à l’ouverture de l’Année paulinienne, le Messie de Haendel (dans l’orchestration de Mozart) dirigé par Lorin Maazel.
Deux sites internet vont être créés, dont un sur le site du Vatican (semblable à celui actuellement existant sur Sainte-Marie-Majeure).
(cf. Zenit)
-
Le pape mélomane
On sait que Benoît XVI est un grand amateur de musique classique et qu’il joue du piano. Plusieurs concerts ont déjà été donnés en son honneur. Samedi dernier, c’était l’Orchestre de la radio bavaroise, qui a interprété la 9e symphonie de Beethoven.
A l’issue du concert, il a rappelé que ce même orchestre avait interprété la même œuvre lors de la chute du mur de Berlin, en modifiant les paroles de l’hymne à la joie, devenue Hymne à « la liberté, belle étincelle de Dieu ». Il a commenté : « Ils exprimèrent ainsi plus qu’un simple sentiment de ce moment historique : la vraie joie s’enracine dans cette liberté que Dieu seul peut donner - bien souvent à travers des périodes de vide et d’isolement intérieurs – (…). C’est là que brûle l’étincelle de l’Amour divin qui peut nous libérer de ce que nous sommes vraiment. »
Il a ajouté, à propos de ce dernier mouvement : « Le sentiment bouleversant de joie, transformé ici en musique, n’est pas quelque chose de léger et de superficiel : c’est un sentiment obtenu avec beaucoup d’efforts, en dépassant le vide intérieur de celui qui, en raison de sa surdité, avait été relégué dans l’isolement (…). La solitude silencieuse avait toutefois enseigné à Beethoven une nouvelle manière d’écoute qui allait bien au-delà de la simple capacité d’expérimenter dans l’imagination le son des notes qui se lisent ou qui s’écrivent. ».
Et d’expliquer : « Il me revient à l’esprit, dans ce contexte, une expression mystérieuse du prophète Isaïe qui, parlant d’une victoire de la vérité et du droit, disait : « En ce jour-là, les sourds entendront les paroles du livre [c’est-à-dire paroles uniquement écrites] et, délivrés de l’ombre et des ténèbres, les yeux des aveugles verront. » On parvient ainsi à une capacité de percevoir ce que reçoit en Dieu celui qui obtient de Dieu la grâce d’une libération extérieure et intérieure. »
(information de Zenit)
-
L’objection de conscience des pharmaciens
Dans son allocution au congrès des pharmaciens catholiques, qui est un exemple de concision et de clarté, de fermeté doctrinale et de profonde charité (il faut vraiment lire ce texte en entier), hier, le pape Benoît XVI a notamment déclaré :
« Il n’est pas possible d’anesthésier les consciences, par exemple sur les effets de molécules ayant pour but d’éviter la nidation d’un embryon ou d’abréger la vie d’une personne. Le pharmacien doit inviter chacun à un sursaut d’humanité, pour que tout être soit protégé depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle, et que les médicaments remplissent véritablement leur rôle thérapeutique. (...) Dans le domaine moral, votre Fédération est invitée à affronter la question de l’objection de conscience, qui est un droit qui doit être reconnu à votre profession, vous permettant de ne pas collaborer, directement ou indirectement, à la fourniture de produits ayant pour but des choix clairement immoraux, comme par exemple l’avortement et l’euthanasie. »
Le pape a rappelé la nécessité de l’objection de conscience pour les pharmaciens alors que l’on apprenait par l’agence vaticane Fides que le ministre de la santé du Chili a imposé une amende de 33 millions de pesos à trois chaînes de pharmacies qui n’ont pas la pilule abortive parmi leurs produits, a menacé ces chaînes d’une amende deux fois supérieure, puis de fermer leurs locaux. Mgr Fernando Chomali, évêque auxiliaire de Santiago et membre de l’Académie pontificale pour la vie, a dénoncé un « abus de pouvoir, produit d’un concept erroné de démocratie, mais également un acte d’intolérance au nom de la tolérance », montrant que l’obligation de vendre des pilules abortives viole le droit à la vie du nouveau-né et le droit des pharmaciens de ne pas vendre de produits nuisibles. L'organisation « Muévete Chile » (Chili, réagis) a lancé une campagne pour soutenir les pharmacies qui ont refusé de vendre la pilule et a demandé aux Chiliens de manifester leur soutien à ces chaînes.
C’est précisément au moment où se répandait la pilule abortive, en 1982, que Jean-Paul II avait commencé à évoquer le droit à l’objection de conscience des pharmaciens.
Le jour même où Benoît XVI tenait ces propos, l’Assemblée nationale française a adopté, dans le cadre du projet de budget de la sécurité sociale, la disposition qui permet aux centres de planification ou d’éducation familiale (sic) à pratiquer des avortements par voie médicamenteuse. Cette disposition « contribuera à réduire les difficultés rencontrées par les femmes souhaitant interrompre leur grossesse », car « les centres de planification constituent des structures particulièrement accessibles et connues des femmes les plus vulnérables » (sic).
Rappelons qu’en France les pharmaciens n’ont pas le droit à l’objection de conscience (des précisions ici). Raison de plus pour diffuser le texte du pape.
-
Dans "Le sel de la terre"
Quelqu’un m’a prêté le numéro 61 (été 2007) de la revue Le sel de la terre, parce que j’y étais « mis en cause ».
Cela ne mériterait certainement pas le moindre commentaire, ni à plus forte raison la moindre réplique, si cette attaque ne révélait qui sont ces gens-là (cela dit pour ceux qui auraient encore besoin d’une telle révélation).
Je cite :
« Dès 2002, une offensive concertée avait été menée en ce sens par l’abbé Xavier Garban, de la Fraternité Saint-Pierre (dans le numéro 81 du bulletin Tu es Petrus), Hervé Kerbouc’h, plus connu sous le nom d’Yves Daoudal (dans le premier numéro de la revue Képhas) et Robert Chermignac (dans le numéro 124 du magazine La Nef. Tous les trois s’employaient à justifier la réunion interreligieuse d’Assise, en développant des arguments curieusement semblables. »
Hervé Kerbouc’h, plus connu sous le nom d’Yves Daoudal. Damned, me voilà démasqué. Les fins limiers du Sel de la terre ont trouvé mon vrai nom. C’est un exploit : il suffit de taper Yves Daoudal sur Google… et il se trouvait dans tous les numéros de La Pensée Catholique quand j’en étais le rédacteur en chef. J’ai déjà vu une telle « dénonciation » de mon « vrai nom » dans des écrits d’extrême gauche. Je ne sais toujours pas à quoi ça sert. J’aimerais seulement qu’on fasse au moins l’effort d’écrire correctement mon nom. C’est Kerbourc’h. (Quant à Daoudal, c’était le nom de jeune fille de ma grand-mère paternelle, qui était très fière que j’honore ainsi son père, et si j’avais pris un pseudonyme c’était pour ne pas gêner mon oncle qui était journaliste à la radio : voilà ce qui se cache sous ce très suspect usage d’un pseudonyme…)
Une offensive concertée. Mais je ne connais pas du tout l’abbé Xavier Garban, ni de Robert Chermignac (il ne m’étonnerait pas que ce dernier nom soit aussi un pseudonyme, resté impénétrable aux limiers du Sel de la terre…).
Dès 2002… justifier la réunion d’Assise. J’ai justifié la réunion d’Assise dès… la réunion d’Assise, en 1986.
L’occasion de l’attaque est ce que j’ai écrit à propos de la visite de Benoît XVI à la mosquée bleue. Je fais partie de ceux pour qui, « même s’ils ne le disent pas explicitement, le pape n’est pas seulement infaillible en certaines circonstances : il l’est toujours et partout. Il n’est d’ailleurs pas seulement infaillible, il est impeccable. Le critiquer c’est pécher. Le justifier – quoi qu’il ait pu faire - c’est être un bon catholique ». Il se trouve que j’ai écrit explicitement le contraire.
Tout est du même acabit. Ceux qui défendent Assise ou la visite à la mosquée accusent ceux qui contestent ces événements d’être de « mauvaise foi.
Eh bien je n’ai jamais fait cela, parce que ce n'est pas à ce niveau-là que se situe le débat.
Chez ceux-là, « le sentiment prend le dessus sur la réalité »… « Installés dans le sentimentalisme, les “ralliés“ en arrivent à tout juger de ce point de vue ».
Ah oui. Juste avant de mourir, l’abbé Luc Lefèvre avait écrit un article capital intitulé La théologie d’Assise. Il avait déjà écrit un article théologique sur la réunion d’Assise, et il projetait d’en écrire un troisième. Il s’agissait de théologie, il ne s’agissait pas de sentiments. Et si l’abbé Garban, Chermignac et moi-même sommes arrivés, sans nous connaître, aux mêmes conclusions, ce n'est pas par un commun sentimentalisme, c'est au terme d’une réflexion qui aboutissait à des conclusions voisines.
Il est évidemment inutile d’en discuter plus avant, quand on lit dans cet article du Sel de la terre (c’est l’argument unique qui est donné contre la réunion d’Assise et la visite à la mosquée) que « depuis maintenant 40 ans le Vatican, par son enseignement et sa pratique, incite à croire que toutes les religions seraient « plus ou moins bonnes et valables » et « plus ou moins agréables » à Dieu ». On appréciera les guillemets : ce sont des citations. De quels textes ? On serait bien en peine de les trouver. On ne voit pas très bien l’illustration de cela dans l’Angelus du pape, ce midi, par exemple…
Certes, ce n’est pas là du sentimentalisme. C’est un mensonge. Gravissime. Sans parler du niveau « théologique » d’un tel discours... Mais puisqu’on avait commencé par un jugement téméraire, un procès d’intention et une ridicule « dénonciation », on serait bien naïf de s’en étonner.
-
Les 498 nouveaux bienheureux espagnols
Extraits de l’Angelus de Benoît XVI, ce midi :
Ce matin, ici Place Saint Pierre, ont été proclamés Bienheureux, 498 martyrs tués en Espagne dans les années trente du siècle dernier. (…) L'inscription contemporaine dans le tableau des Bienheureux d'un grand nombre de Martyrs, montre que le témoignage suprême du sang n'est pas une exception réservée seulement à quelques personnes mais est une éventualité réaliste pour le Peuple chrétien tout entier. Il s'agit, en effet, d'hommes et femmes d'âges, de vocation et condition sociale différents, qui ont payé de la vie leur fidélité au Christ et à son Église. (…) Le mois d'octobre, consacré en particulier à l'engagement missionnaire s'achève ainsi avec le témoignage lumineux des martyrs espagnols, qui vont s'ajouter aux martyrs Albertine Berkenbrock, Emmanuel Gómez Gonzáles et Adilio Daronch et Franz Jägerstätter, proclamé Bienheureux dernièrement au Brésil et en Autriche. Leur exemple témoigne que le Baptême engage les chrétiens à participer avec courage à la diffusion du Royaume de Dieu, en coopérant si nécessaire avec le sacrifice de sa propre vie. Tous, certes, ne sont pas appelés au martyre sanglant. Il y a cependant un "martyre" sans effusion de sang, qui n'est pas moins significatif, comme celui de Celina Chludzi, épouse, mère de famille, veuve et religieuse, béatifiée hier à Rome: c'est le témoignage silencieux et héroïque de beaucoup de chrétiens qui vivent l'Évangile sans compromis, en accomplissant leur devoir et en se consacrant généreusement au service des pauvres. Ce martyre de la vie ordinaire est un témoignage tout aussi important dans les sociétés sécularisées de notre époque.
Extrait de la lettre du cardinal Llovera, archevêque de Tolède, primat d’Espagne :Unissons-nous avec dévotion et remerciement à cette béatification de ces martyrs, qui ont donné leur vie pour Jésus-Christ comme témoignage suprême de la vérité de l'Évangile et de la foi. Le martyre est un don de Dieu très précieux qu'il est nécessaire d'apprécier en tout son sens. Notre société moderne, permissive et relativiste, tend à rendre archaïque et désuet le fait et la grandeur du martyre. Les chrétiens eux-mêmes paraissent avoir perdu toute disponibilité et même toute sensibilité à l’égard du martyre. Pourtant, c'est le témoignage suprême de la vérité de Dieu et de la vérité de l'homme. Il est le signe et la preuve, le témoignage diaphane de ce que Dieu est Dieu, unique nécessaire, au-dessus de tout (…) que Lui seul suffit, qu'il est, en vérité, Amour, source inépuisable de tout amour. Le martyre est le témoignage courageux et certain que le Christ vit, règne et qu’il nous sauve, que son salut, sa vie et son amour valent plus que tout, sont le trésor auquel rien ne peut être comparé.
-
Omnia Christus est nobis
Hier, le pape Benoît XVI a consacré la cathéchèse de son audience hebdomadaire à saint Ambroise, qu’il a conclue par cette belle citation :
« Omnia Christus est nobis – le Christ est tout pour nous ! Si tu veux guérir une blessure, il est le médecin ; si la fièvre te brûle, il est la source ; si tu es opprimé par l'iniquité, il est la justice ; si tu as besoin d'aide, il est la force ; si tu crains la mort, il est la vie ; si tu désires le ciel, il est le chemin ; si tu es dans les ténèbres, il est la lumière... Goûtez et voyez comme le Seigneur est bon : bienheureux l'homme qui espère en lui ! »
-
Les prêtres enlevés en Irak
Les ravisseurs de deux prêtres syro-catholiques en Irak ont exigé un million de dollars pour leur libération et ont fixé un ultimatum qui expirait théoriquement ce matin.
On se souvient que le pape avait annoncé l’enlèvement de ces deux prêtres dimanche dernier. C’était assez étonnant, car d’habitude le pape évoque des faits dont on a eu connaissance par ailleurs. Cela montrait qu’il trouve, à juste titre, insupportable la situation faite aux chrétiens en Irak.
Mais cette attitude a un effet pervers, et c’est tout le problème de la dénonciation publique ou du silence qui est ici posé.
Car au moment où le pape s’exprimait s’étaient engagées des tractations avec les ravisseurs qui réclamaient une rançon. Les deux prêtres pouvaient être relâchés lundi (peut-être). Mais lundi, les ravisseurs ont revu leurs conditions et réclamé beaucoup plus d’argent, pour arriver à un million de dollars. Tel est pour eux le prix de la notoriété devenue planétaire de leurs otages…
(NB. Je ne porte ici aucun jugement. Je ne sais pas ce qu'il convient de faire. Je sais seulement ce qu'll aurait fallu ne pas faire : déstabiliser l'Irak et en faire un magma d'anarchie.)
Addendum. Les deux prêtres ont été libérés dimanche 21 octobre, et se sont immédiatement rendus dans leur église. On ne sait rien des conditions de leur libération.
-
Senestra stupidissima
L’extrême gauche italienne, qui d’habitude n’est pas avare de ses critiques envers le pape, surprend les médias par un concert d’éloges de ce qu’a dit Benoît XVI à l’occasion de la semaine sociale des catholiques italiens. Au milieu de considérations sur les urgences éthiques et sociales du monde d’aujourd’hui, le pape a souligné que « lorsque la précarité du travail ne permet pas aux jeunes de construire leur famille, le développement authentique et complet de la société est sérieusement compromis ».
« A force de prier saint Précaire, le miracle est arrivé, le pape est de notre côté », s’est exclamé le ténor communiste « refondateur » Francesco Caruso.
Cette extrême gauche italienne est vraiment stupide. Parce qu’elle organise avec des syndicats des manifestations contre le travail précaire, et demain contre un projet de loi sur les retraites et la protection sociale, elle croit que le pape la soutient en parlant ainsi. Mais son propos s’inscrit tout naturellement dans la doctrine sociale de l’Eglise, et comme le fait remarquer le président des semaines sociales, Mgr Miglio, on n’a pas le droit d’instrumentaliser le propos : le pape parle du travail en rapport avec la famille, ce qui n’est pas le cas des gauchistes.
C’est comme si la gauche française avait chanté les louanges de nos catholiques sociaux au XIXe siècle... La gauche française n’était pas si stupide, elle voyait bien que le dessein des catholiques sociaux n’était pas du tout le leur.
-
Benoît XVI : la loi morale naturelle, norme nécessaire
Lors d’une audience aux membres de la Commission théologique internationale, hier, le pape Benoît XVI a rappelé qu’il n’y a pas de démocratie authentique ni de loi légitime sans respect de la loi naturelle, et il lance un appel à la mobilisation des consciences. Voici de larges extraits de son allocution sur ce point, tels que diffusés par l’agence Zenit (pour l’heure le site du Vatican ne donne que le texte italien).
La loi naturelle est la « norme écrite par le Créateur dans le cœur de l’homme », qui lui permet de distinguer le bien du mal. Aujourd’hui, en partie à cause de « facteurs d’ordre culturel et idéologique, la société civile et laïque se trouve dans une situation d’égarement et de confusion : on a perdu la preuve originelle des fondements de l’être humain et de son action éthique, et la doctrine de la loi morale naturelle se heurte à d’autres conceptions qui en sont la négation directe ». « Tout ceci a des conséquences énormes et graves dans l’ordre civil et social. Une conception positiviste du droit semble dominer chez de nombreux penseurs aujourd’hui. Selon eux, l’humanité, ou la société, ou en fait la majorité des citoyens, devient la source ultime de la loi civile. » « Le problème qui se pose n’est donc pas la recherche du bien mais celle du pouvoir, ou plutôt de l’équilibre des pouvoirs. »
« A la racine de cette tendance se trouve le relativisme éthique, dans lequel certains voient même l’une des principales conditions de la démocratie, car le relativisme garantirait la tolérance et le respect réciproque des personnes. Mais s’il en était ainsi, la majorité d’un instant deviendrait la source ultime du droit. L’histoire montre très clairement que les majorités peuvent se tromper. La vraie rationalité n’est pas garantie par le consensus d’un grand nombre, mais uniquement par la transparence de la raison humaine à la Raison créatrice et l’écoute commune de cette Source de notre rationalité. »
« Lorsque sont en jeu les exigences fondamentales de la dignité de la personne humaine, de sa vie, de l’institution familiale, de l’équité de l’ordre social, c’est-à-dire les droits fondamentaux de l’homme, aucune loi faite par les hommes ne peut modifier la norme écrite par le Créateur dans le cœur de l’homme, sans que la société elle-même ne soit touchée de manière dramatique dans ce qui constitue sa base essentielle. »
La loi naturelle devient ainsi « la véritable garantie offerte à chacun pour vivre libre et respecté dans sa dignité, et protégé de toute manipulation idéologique, de toute décision arbitraire et abusive du plus fort. »
« Personne ne peut se soustraire à cet appel. Si en raison d’un obscurcissement tragique de la conscience collective, le scepticisme et le relativisme éthique parvenaient à effacer les principes fondamentaux de la loi morale naturelle, l’ordre démocratique lui-même serait blessé de manière radicale dans ses fondements ».
Pour combattre cet obscurcissement « qui est une crise de la civilisation humaine avant d’être une crise de la civilisation chrétienne, il faut mobiliser toutes les consciences des hommes de bonne volonté, laïcs ou même appartenant à des religions différentes du christianisme, afin qu’ensemble et concrètement, ils s’engagent à créer, dans la culture et dans la société civile et politique, les conditions nécessaires pour que l’on prenne pleinement conscience de la valeur inaliénable de la loi morale naturelle ».