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Benoît XVI - Page 92

  • Il y a 90 ans, Benoît XV

    Lorsque Joseph Ratzinger est devenu pape et a choisi le nom de Benoît, j’ai pensé, tout naturellement (je n’étais évidemment pas le seul), qu’il y avait là deux références : une référence à saint Benoît, et une référence à son prédécesseur du même nom, à savoir Benoît XV. Depuis lors le pape a illustré à plusieurs reprises ces références. Pour ce qui concerne Benoît XV, on pensait d’abord à son action pendant la Première Guerre mondiale. Le pape, en vacances dans les Alpes, est revenu sur cet aspect lors de l’Angelus d’hier :

    Avec son lot de deuils et de destructions, la guerre est depuis toujours, à juste titre, considérée comme une calamité qui contraste avec le projet de Dieu qui a tout créé pour la vie et qui veut en particulier faire du genre humain, une famille. Je ne peux pas ne pas revenir, par la pensée, à une date significative : le 1er août 1917 – il y a exactement 90 ans – mon vénéré prédécesseur, le pape Benoît XV, adressa sa célèbre Note aux puissances belligérantes leur demandant de mettre fin à la première guerre mondiale. Alors que sévissait cet effroyable conflit, le pape eut le courage d’affirmer qu’il s’agissait d’un « massacre inutile ». Cette expression est restée gravée dans l’histoire. Elle était justifiée dans la situation concrète de cet été 1917, particulièrement sur le front vénitien. Mais les paroles « massacre inutile » possèdent également un sens plus large, prophétique, et on peut les appliquer à de nombreux autres conflits qui ont brisé d’innombrables vies humaines.

    (…) La Note de Benoît XV ne se limitait pas à condamner la guerre ; elle indiquait, sur un plan juridique, les chemins pour bâtir une paix juste et durable : la force morale du droit, le désarmement équilibré et contrôlé, l’arbitrage dans les controverses, la liberté des mers, l’annulation réciproque des dépenses de guerre, la restitution des territoires occupés, des négociations justes pour trancher dans les questions qui se posaient. La proposition du Saint-Siège était orientée vers l’avenir de l’Europe et du monde. Il s’agissait d’un projet d’inspiration chrétienne, mais tous pouvaient le partager car celui-ci était fondé sur le droit des nations. Les Serviteurs de Dieu, Paul VI et Jean-Paul II, ont adopté la même formulation dans leurs mémorables discours à l’Assemblée des Nations unies, répétant, au nom de l’Eglise : « Plus jamais la guerre ! ».

    De ce lieu de paix, où l’on perçoit l’horreur des « massacres inutiles » comme plus inacceptable encore, je renouvelle l’appel à poursuivre avec persévérance le chemin du droit, à refuser avec détermination la course aux armements, de manière plus générale, à refouler la tentation de faire face à de nouvelles situations avec de vieux systèmes.

  • Le motu proprio sur la messe

    Voici en résumé ce que je retiens du contenu du motu proprio sur la messe de saint Pie V, et de la lettre qui l’accompagne, avec quelques brefs commentaires.

    Le missel de Paul VI est l’expression ordinaire de la lex orandi de l’Eglise catholique de rite latin. Le missel de saint Pie V (dans sa version promulguée par Jean XXIII) doit être considéré comme l’expression extraordinaire de la même lex orandi « et être honoré en raison de son usage vénérable et antique ». « Il est donc permis de célébrer le Sacrifice de la Messe » suivant ce missel « jamais abrogé », en tant que « forme extraordinaire de la Liturgie de l’Église ».

    Aux messes célébrées sans peuple, tout prêtre peut utiliser le missel qu’il veut. [Il est intéressant que le pape commence par ce cas de figure. Car cela bat en brèche le discours ultra-dominant chez les liturgistes qu’une « vraie » messe ne peut être que « communautaire ». C’est l’ordo missae de Paul VI qui a inventé cette (absurde) distinction entre « messe avec peuple » et « messe sans peuple », faisant de cette dernière une sorte de messe de deuxième classe, pas vraiment normale, tant le texte a insisté auparavant sur l’aspect communautaire de la messe. Et ceci conformément à une « norme » édictée par Vatican II (Sacrosancto Concilium, 27), qui prend ici du plomb dans l’aile.]

    Les communautés religieuses peuvent célébrer selon le missel de saint Pie V, avec l’accord de leurs supérieurs majeurs si cela doit être habituel.

    « Dans les paroisses où il existe un groupe stable de fidèles attachés à la tradition liturgique antérieure, le curé accueillera volontiers leur demande de célébrer la Messe selon le rite du Missel romain édité en 1962. »

    Si le curé refuse, les fidèles en informeront l’évêque diocésain. Celui-ci « est instamment prié d’exaucer leur désir ». « S’il ne peut pas pourvoir à cette forme de célébration, il en sera référé à la Commission pontificale Ecclesia Dei. »

    Le curé « peut concéder l’utilisation du rituel ancien pour l’administration des sacrements du Baptême, du Mariage, de la Pénitence et de l’Onction des Malades, s’il juge que le bien des âmes le réclame ».

    Les évêques peuvent célébrer le sacrement de la Confirmation en utilisant le Pontifical romain ancien.

    « Tout clerc dans les ordres sacrés a le droit d’utiliser aussi le Bréviaire romain promulgué par le bienheureux Pape Jean XXIII en 1962. »

    [Il est important que le pape précise qu’il ne s’agit pas seulement de la messe, mais de tous les rituels sacramentaux — sans aucun doute aussi de l’ordination, curieusement absente du texte —, et aussi du bréviaire, ce qui constitue une dérogation (sans le dire) à ce que le Concile avait « décrété » (Sacrosanctum Concilium 87 ss).]

    L’évêque peut ériger une paroisse personnelle pour la célébration de la messe de saint Pie V.

    Le pape « ordonne que cela ait une valeur pleine et stable, et soit observé à compter du 14 septembre de cette année ».

    Dans sa lettre d’accompagnement, destinée aux évêques, Benoît XVI reconnaît ouvertement que son texte, avant même qu’il soit connu, a suscité des réactions allant « de l’acceptation joyeuse à une dure opposition », et il voudrait dissiper deux craintes, dont il affirme qu’elles ne sont pas fondées : celle d’amenuiser ainsi l’autorité du Concile Vatican II, et que la faculté d’utiliser l’ancien missel « puisse porter à des désordres, voire à des fractures dans les communautés paroissiales ».

    Pour ce qui est de la première, il répète que le missel de Paul VI est la forme normale de la liturgie eucharistique, et que le missel antérieur est la forme extraordinaire du même rite latin. Il attire l’attention « sur le fait que ce missel n’a jamais été juridiquement abrogé, et que par conséquent, en principe, il est toujours resté autorisé ». Cela ne nous apprend rien, mais il est capital que ce soit dit par le pape. La messe de saint Pie V n’avait pas été interdite, mais Paul VI avait rendu obligatoire son nouveau missel. Ce qui en pratique revenait au même, et permettait à nombre d’évêques et de prêtres de prétendre que l’ancienne messe était interdite.

    Le pape dit ensuite que si l’on n’a pas publié de normes concernant la possibilité d’utiliser l’ancien missel c’est qu’on a supposé que cela ne concernerait que « quelques cas particuliers que l’on résoudrait facilement, au cas par cas » : les vieux nostalgiques qui s’éteindraient d’eux-mêmes. Mais il est apparu qu’ils étaient plus nombreux qu’on pensait, et « cela s’est produit avant tout parce qu’en de nombreux endroits on ne célébrait pas fidèlement selon les prescriptions du nouveau Missel ; au contraire, celui-ci finissait par être interprété comme une autorisation, voire même une obligation de créativité ; cette créativité a souvent porté à des déformations de la Liturgie à la limite du supportable. Je parle d’expérience, parce que j’ai vécu moi aussi cette période, avec toutes ses attentes et ses confusions. Et j’ai constaté combien les déformations arbitraires de la Liturgie ont profondément blessé des personnes qui étaient totalement enracinées dans la foi de l’Eglise. »

    C’est pourquoi Jean-Paul II avait promulgué son motu proprio Ecclesia Dei. Or voilà que la demande de l’ancienne messe a continué, plus forte encore, malgré la disparition progressive des vieux nostalgiques : « il est apparu clairement que des personnes jeunes découvraient également cette forme liturgique, se sentaient attirées par elle et y trouvaient une forme de rencontre avec le mystère de la Très Sainte Eucharistie qui leur convenait particulièrement. C’est ainsi qu’est né le besoin d’un règlement juridique plus clair, que l’on ne pouvait pas prévoir à l’époque du Motu Proprio de 1988 ; ces Normes entendent également délivrer les Evêques de la nécessité de réévaluer sans cesse la façon de répondre aux diverses situations. » On retiendra ici la reconnaissance claire et nette par le pape que de nombreux jeunes souhaitent la messe de saint Pie V. Quant au fait de « délivrer les évêques », on ne peut s’empêcher d’y voir un sous-entendu ironique.

    En ce qui concerne la crainte de désordres et de fractures, le pape répond que « l’usage de l’ancien Missel présuppose un minimum de formation liturgique et un accès à la langue latine » et que « ni l’un ni l’autre ne sont tellement fréquents ». « De ces éléments préalables concrets découle clairement le fait que le nouveau Missel restera certainement la Forme ordinaire du Rite Romain, non seulement en raison des normes juridiques, mais aussi à cause de la situation réelle dans lesquelles se trouvent les communautés de fidèles. »

    Ces considérations sont étonnantes. On ne peut en rester là. Le pape ne peut que souhaiter que les fidèles aient une formation liturgique et un accès à la langue latine (pour le coup, cela se trouve même dans le texte du Concile). Si les fidèles sont de plus en plus nombreux à approfondir leur sens de la liturgie et à connaître le latin, et si ce sont donc ceux-là qui réclament la messe de saint Pie V, et s’ils deviennent majoritaires, comment pourra-t-on continuer de dire que cette messe est l’expression extraordinaire du rite latin, et que la messe suivie par une minorité en est l’expression normale ?

    Le pape en vient ensuite à la « raison positive » de son motu proprio : « parvenir à une réconciliation interne au sein de l’Eglise ». Et il reconnaît ici que de nombreux pasteurs n’ont pas agi comme ils auraient dû le faire : « En regardant le passé, les divisions qui ont lacéré le corps du Christ au cours des siècles, on a continuellement l’impression qu’aux moments critiques où la division commençait à naître, les responsables de l’Eglise n’ont pas fait suffisamment pour conserver ou conquérir la réconciliation et l’unité ; on a l’impression que les omissions dans l’Eglise ont eu leur part de culpabilité dans le fait que ces divisions aient réussi à se consolider. Ce regard vers le passé nous impose aujourd’hui une obligation : faire tous les efforts afin que tous ceux qui désirent réellement l’unité aient la possibilité de rester dans cette unité ou de la retrouver à nouveau. »

    En conclusion, le pape tient à souligner que ces nouvelles normes « ne diminuent aucunement » l’autorité des évêques, car chaque évêque est le « modérateur » de la liturgie dans son propre diocèse, et son rôle « demeurera de toute façon celui de veiller à ce que tout se passe dans la paix et la sérénité ». « Si quelque problème devait surgir et que le curé ne puisse pas le résoudre, l’Ordinaire local pourra toujours intervenir, en pleine harmonie cependant avec ce qu’établissent les nouvelles normes du Motu Proprio. »

    On ne peut que remercier Benoît XVI, et de la plus vive façon, pour ce motu proprio et pour les explications qui l’accompagnent. On ne peut que rendre grâce à Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, et à Marie Mère de l'Eglise, de les lui avoir inspirés.

  • Pasteurs…

    Une dépêche de l’AFP

    Le décret papal (motu proprio), libéralisant la messe traditionnelle en latin, sera publié samedi, a annoncé mercredi à Paris le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux et président de la Conférence des évêques de France (CEF).

    Le texte, accompagné d'une lettre explicative du pape Benoît XVI, doit être envoyé "ces jours-ci" aux évêques qui, à leur tour, en informeront les prêtres de leur diocèse.

    Dans sa lettre, a précisé le cardinal Ricard, le pape détaille les raisons de sa décision, demandant d'une part aux catholiques qui ont suivi les évolutions initiées par le concile Vatican II de "comprendre" la fidélité au rite traditionnel et d'autre part aux traditionalistes de reconnaître l'évolution de l'Eglise, l'oecuménisme ou le dialogue inter-religieux.

    Le cardinal Ricard présidait mercredi soir l'inauguration officielle de la nouvelle maison de la CEF, dans le quartier des Invalides (VIIe).

    A cette occasion, Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur chargée des cultes, a dit qu'elle souhaitait donner une suite à l'étude sur les relations entre les cultes et l'Etat (ndlr le "rapport Machelon") et qu'elle ferait "prochainement" des propositions au Premier ministre à ce sujet.

    Le motu proprio facilite la célébration de la messe en latin selon le rite établi par saint Pie V, dite de rite tridentin. Depuis le concile Vatican II, la messe en latin a été remplacée par la messe en langue vernaculaire, dite face aux fidèles, la communion reçue debout.

    Pour célébrer la messe de rite tridentin, il fallait une autorisation de l'évêque. Avec le motu proprio, ce serait aux paroisses d'autoriser la messe tridentine.

    Toutefois, plusieurs évêques présents à l'inauguration de la maison de la CEF disaient mercredi soir qu'ils continueraient à se charger eux-mêmes de cette question.

    Et l’on sait hélas comment ils s’en « chargent ». Sans surprise, ceux-là vont faire un bras d'honneur au pape et continuer de persécuter les fidèles qui demandent la messe de saint Pie V. Peut-être même davantage encore qu'auparavant, comme on le voit à Nanterre ou à Laval.

    Pendant ce temps, le ministère de l’Intérieur va s’occuper de favoriser l’islam (c’est l’essentiel du rapport Machelon).

  • Motu proprio

    Mercredi 27 juin s’est tenue une réunion à Rome, au cours de laquelle des cardinaux et des évêques ont pris connaissance du motu proprio sur la messe de saint Pie V. On a appris ensuite, par le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, que 15 prélats avaient participé à cette réunion, parmi lesquels les cardinaux Barbarin et Ricard, et que le pape avait tenu à y présenter le document en personne. Selon une dépêche de l’agence i-media de ce jour, le motu proprio et la lettre qui l’accompagnent doivent être publiés samedi prochain 7 juillet.

  • Le pape à 33 tours

    Le Vatican publie un motu proprio de Benoît XVI...

    Eh non, ce n’est pas celui sur la messe. C’est un motu proprio sur l’élection de son successeur.

    Dans sa constitution Universi Dominici Gregis, Jean-Paul II avait confirmé la règle de l’élection du pape à la majorité des deux tiers, mais il prévoyait aussi qu’après 33 tours de scrutin la règle soit abandonnée pour celle de la majorité absolue.

    Benoît XVI restitue la règle de la majorité des deux tiers, quel que soit le nombre de scrutins, et il précise qu’au-delà de 33 tours, les cardinaux ne pourront plus voter que pour les deux noms ayant obtenu le plus de voix aux scrutins précédents, et que ceux-ci ne pourront pas participer au vote.

    Ces mesures sont destinées à « garantir le consensus le plus large possible », a commenté le porte-parole du Vatican.

    Mais quand on a besoin de plus de 33 tours de scrutin, c’est la preuve au contraire qu’on n’a pas trouvé de consensus...

    Serait-ce une inquiétante prophétie ? Aucun pape du XXe siècle n’a eu besoin de plus d’une quinzaine de scrutins. Benoît XVI a été élu au quatrième...

    Le porte-parole du Vatican dit que c’est avant tout une mesure « symbolique ». On ne peut que le souhaiter.

  • Benoît XVI : l’« authentique martyre » des chrétiens d’Irak

    Le pape Benoît XVI a reçu successivement aujourd’hui le patriarche de l'Eglise assyrienne d'Orient, le catholicos Mar Dinkha IV, puis des évêques catholiques de différents pays du Proche Orient.

    Devant le premier, le pape a évoqué les souffrances « à la fois matérielles et spirituelles » vécues par les chrétiens d'Orient, « particulièrement en Irak ». Dans ce pays, a-t-il souligné, « les familles et les communautés connaissent une insécurité, des agressions et un sentiment d'abandon croissants », et « beaucoup ne voient pas d'autre solution que de quitter leur pays ». « Ces difficultés sont pour moi une source de grande préoccupation, et je veux exprimer ma solidarité envers les pasteurs et les fidèles des communautés chrétiennes qui restent là-bas, souvent au prix de sacrifices héroïques. »

    Devant les évêques catholiques, Benoît XVI a évoqué la mémoire du prêtre et des trois diacres assassinés le 3 juin en Irak. « L'Eglise entière accompagne avec affection et admiration tous ses fils et ses filles et les soutient en ce moment d'authentique martyre au nom du Christ », a-t-il déclaré. « J'assure encore une fois que la Terre Sainte , l'Irak et le Liban sont présents, avec l'urgence et la constance qu'ils méritent, dans la prière et l'action du Saint Siège et de toute l'Eglise. »

    Le pape s'est adressé « au cœur de ceux qui ont des responsabilités particulières afin qu'ils accomplissent leur grave devoir d'assurer la paix à tous, sans distinction, en la libérant de la maladie mortelle de la discrimination religieuse, culturelle, historique ou géographique ».

  • Le primat de Chypre et Benoît XVI

    Le pape Benoît XVI et le primat orthodoxe de Chypre Chrysostome II, à l’issue de la visite de ce dernier au Vatican, ont signé une déclaration commune sur le Proche Orient, la situation de Chypre, et aussi sur l’Europe : ils s’engagent à « vivifier les racines chrétiennes de l'Europe qui ont au cours des siècles donné sa grandeur à la civilisation » du continent, et à « reconnaître que les deux traditions chrétiennes, occidentale et orientale, ont une tâche commune à accomplir dans ce sens ».

    Dans son discours, Chysostome II a fait appel à la solidarité du pape allemand envers son pays divisé en deux comme le fut naguère l'Allemagne : « Vous seul pouvez comprendre notre douleur », a-t-il lancé en évoquant « les droits humains piétinés, les monuments détruits, les œuvres du patrimoine spirituel devenus objet de commerce international » ainsi que « la division qui semble se perpétuer de Nicosie », la capitale chypriote. Et il a remis au pape un album de photographies d'églises détruites dans la partie turque de l'île. On se souvient que le président chypriote avait déjà remis un tel album au pape lors de sa visite au Vatican, et que le pape avait fait part de son émotion. Entre-temps, lors de sa visite en Turquie, le pape a reçu un livre sur les destructions de monuments musulmans à Chypre… Comme s’il pouvait y avoir une symétrie…

    L’Eglise orthodoxe de Chypre est autocéphale depuis 431. Chrysostome II a succédé à Chrysostome I en novembre dernier. Il représentait déjà de fait son Eglise avant cette date, Chrysostome I étant atteint de la maladie d’Alzheimer. Il œuvre activement pour une rencontre entre le pape et le patriarche de l’Eglise orthodoxe russe.

  • Niafles, triste exemple

    Dans le village de Niafles, en Mayenne, un prêtre continuait de célébrer la messe selon l’ancien rite. La paroisse de Niafles était inconnue du diocèse, rayée des listes, mais son église était pleine. Le prêtre est mort, et un prêtre de la Fraternité Saint-Pierre l’a remplacé, avec l’accord de l’évêque, pour... deux mois. L’évêque a proposé aux fidèles une messe « en latin » (selon l’ordo de Paul VI) le dimanche matin à 9h, à... Laval, à 40 km de là. Et il a décidé de fermer l’église de Niafles. Le jour de la Pentecôte.. .

    Les fidèles ont décidé d’occuper l’église, et continuent de demander à l’évêque que la messe puisse être célébrée à Niafles...

    Un site internet a été créé, « en direct de Niafles », qui rassemble au jour le jour des documents sur cette affaire (dont le texte qu’un de mes lecteurs avait publié en commentaire sur mon blog le 1er avril). On lira notamment sur ce site la très belle lettre envoyée à l’évêque par un des paroissiens de Niafles.

    Si certains se demandent pourquoi le pape n’a pas encore publié son motu proprio libéralisant l’ancien rite, l’évêque de Laval leur apporte la réponse. Au nom de l’unité, de la tolérance et du dialogue, la messe de saint Pie V doit rester interdite, quoi qu’en pense le pape...

  • Le pape au Brésil

    Pour suivre le voyage du pape au Brésil, c’est ici, et .

    medium_mosteirosaobentofachadasr8.jpgOn note que pendant les trois premiers jours Benoît XVI réside au monastère Saint-Benoît qui se trouve au centre de Sao Paolo.

    Dans son discours aux jeunes, il a notamment déclaré :

    « Qui observe les commandements se trouve sur le chemin de Dieu. Il ne suffit pas, pourtant, de les connaître. Le témoignage vaut plus que la science, ou plutôt, il est l’application de la science elle-même. Les commandements ne sont pas imposés de l’extérieur, il ne réduisent pas notre liberté. Au contraire : ils constituent de vigoureux stimuli intérieurs, qui nous poussent à agir dans une certaine direction.

    « Et vous, jeunes du Brésil et d’Amérique latine, avez-vous déjà découvert ce qui est bon ? suivez-vous les commandements du Seigneur ? avez-vous découvert que c’est là la véritable et unique voie vers le bonheur ? Vous pouvez être les acteurs d’une société nouvelle, si vous cherchez à mettre en pratique une conduite concrète inspirée des valeurs morales universelles.

    « Soyez des hommes et des femmes libres et responsables ; faites de la famille un centre rayonnant de paix et de joie ; soyez les promoteurs de la vie, de sa conception à son déclin naturel ; protégez les personnes âgées, car elles méritent respect et admiration pour le bien qu’elles ont fait.

    «  Il existe, en dernière analyse, un panorama d’action immense dans lequel les questions de l’ordre social, économique et politique acquièrent un relief particulier, pourvu que leur source d’inspiration soit l’Evangile et la doctrine sociale de l’Eglise. »

  • Benoît XVI dans l’avion

    Aux journalistes qui l’interrogeaient, dans l’avion qui le mène au Brésil, sur la menace d’excommunication évoquée par les évêques mexicains contre les politiciens qui ont voté la légalisation de l'avortement à Mexico, Benoît XVI a répondu : « Cette menace n'est pas arbitraire et elle est prévue par le Code de droit canon. Il est écrit dans le droit que le meurtre d'un enfant est incompatible avec la communion et les évêques n'ont rien fait d'arbitraire, ils ont seulement mis en lumière ce qui est prévu par le droit de l'Eglise. » Le porte-parole du Vatican, le P. Lombardi, a précisé ensuite aux journalistes que l'Eglise mexicaine n'ayant pas excommunié le maire de Mexico qui a permis la légalisation de l'avortement, le pape ne l'avait pas fait lui non plus, mais que les hommes politiques qui ont voté cette mesure se sont « auto-exclus de la communion ».

    Concernant son séjour au Brésil, le pape a déclaré que « le contenu du voyage est essentiellement religieux ». « Nous devons devenir davantage missionnaires, ou plus dynamiques, pour offrir des réponses à la soif de Dieu », a-t-il ajouté, évoquant la fuite des catholiques vers des sectes pentecôtistes. La progression des sectes « est une préoccupation commune et l'assemblée des évêques », la Ve Conférence générale de l'épiscopat d'Amérique latine et des Caraïbes (Celam) qui s'ouvre dimanche, « veut trouver une réponse convaincante à ce problème et y travaille déjà ».

    Il n’a rien dit sur la « politique de gauche »…