Paix Liturgique a fait connaître le rapport de la Conférence épiscopale adressé à Rome sur la messe traditionnelle dans les diocèses français.
On se souvient que la Congrégation pour la doctrine de la foi avait demandé à tous les évêques du monde de lui envoyer un rapport sur la situation de la messe traditionnelle dans leurs diocèses.
Chaque évêque devait donc envoyer à Rome ses réponses à des questions explicitement destinées à chaque évêque. Le soviet CEF a décidé qu’il n’en serait pas ainsi pour la France, mais qu’il ferait une « synthèse » des rapports des évêques. Lesquels devaient donc envoyer leur rapport au soviet CEF et non à Rome.
Ce que l’on doit donc dire d’emblée sur ce document, c’est qu’il est clairement hérétique. Car le soviet CEF, en rejetant la demande de Rome, nie ou renie la constitution divine de l’Eglise. Lorsque Rome demande un rapport à un évêque, l’évêque doit rendre à Rome son rapport, et non à un soviet national qui le mixera avec les autres (ou fera semblant), et qui fait donc écran entre Rome et les évêques.
Quant au contenu de la soi-disant « synthèse », il est évidemment sans surprise : les traditionalistes sont peu nombreux, méchants et incultes, ils ne comprennent rien à la liturgie et ils blessent l’unité de l’Eglise.
Il est cependant intéressant de voir que le soviet CEF s’inquiète désormais… des jeunes. Car, depuis le temps, on ne peut plus prétendre que les traditionalistes ne sont qu’une bande de vieux croutons. Le soviet CEF s’en prend donc aux jeunes, et c’est savoureux comme de la propagande bolchevique :
« La jeunesse fragile et identitaire est facilement fascinée par la FERR. Elle est confortée dans sa fièvre obsidionale par des prédications médiocres et des réseaux sociaux appauvrissant la réflexion et confortant chaque jeune dans ses idées, voire ses excès. »
C’est beau, non ? (FERR : c’est « forme extraordinaire du rite romain ».)
Il est amusant aussi de voir que le soviet CEF s’inquiète des séminaristes qui s’intéressent de plus en plus à la « FERR » alors qu’on ne leur en parle pas au séminaire…
Ce qui est le plus grave dans cette histoire, c’est qu’il y a eu un seul évêque français (si l'on en croit le soviet) pour envoyer son rapport directement à Rome : celui de Verdun, Mgr Gushing.
Addendum
Comme le remarque un lecteur, outre Verdun, cinq diocèses n'ont pas envoyé de rapport au soviet (mais ceux-là on ne dit pas qu'ils l'ont envoyé à Rome).