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  • Toujours le P. James Martin

    Il y a une semaine a eu lieu à la Cour suprême des Etats-Unis l’audition publique dans le cadre de l’affaire de la ville de Philadelphie contre l’agence catholique de placement d’enfants en familles d’accueils, qui refuse de placer des enfants chez des couples de personnes de même sexe.

    L’agence, qui a reçu de nombreux soutiens, y compris de la Maison Blanche, a perdu devant les tribunaux fédéraux et se retrouve donc devant la Cour suprême, toujours avec le même argument : la liberté religieuse garantie par le premier amendement.

    La ville de Philadelphie, soutenue par tous les lobbies des « droits civiques », s’en tient au fait que l’agence, comme tous les autres organismes qui travaillent avec la ville, a signé une clause de non-discrimination.

    Lors de l’audience les juges ont paru pencher assez nettement en faveur de l’agence, ce qui n’est guère étonnant (nonobstant l’arrêt qui reconnaît les mariages entre personnes du même sexe…).

    On retiendra le propos du juge Samuel Alito : « Si nous sommes honnêtes à propos de ce qui se passe réellement ici, il ne s'agit pas de garantir que les couples de même sexe à Philadelphie aient la possibilité d'être des parents adoptifs. Mais plutôt, Philadelphie ne peut pas supporter le message que les services sociaux catholiques et l'archidiocèse envoient en continuant à adhérer à la vision démodée du mariage. »

    Je ne souhaitais pas évoquer cette affaire avant la décision de la Cour, mais je découvre que le P. James Martin, le jour même de l’audience, s’est déchaîné en un suite de tweets contre l’agence catholique, soulignant que « la liberté religieuse ne doit pas être utilisée comme couverture pour l’homophobie ». Et martelant cet argument qu’il croit décisif : l’agence ne s’en prend qu’aux couples de même sexe, comme si de nombreux autres couples ne suivaient pas davantage les enseignements de l’Eglise, à commencer par les protestants et les israélites. Le P. Martin, aveuglé par sa passion, ne connaît même plus la notion de loi naturelle. Il est vrai que même pour le pape actuel Dieu a voulu les "comme ça" comme Dieu a voulu les musulmans…

    (En faisant une recherche sur ce sujet, j'ai découvert un site remarquable que je m'étonne de ne pas avoir trouvé plus tôt: le SCOTUS Blog, rédigé par des gens très compétents et qui donne des informations de première main.)

  • Saint Martin

    L’hymne des vêpres de la fête de saint Martin souligne dans sa troisième strophe le nombre de miracles qui se produisaient à son tombeau. Au moyen âge on allait à Tours comme aujourd’hui on va à Lourdes, remarquait le cardinal Schuster. Cette hymne est devenue celle du commun des confesseurs, donc l’une des plus usitées de l’année liturgique. Elle a été défigurée, comme d’habitude, par Urbain VIII, mais les bréviaires monastiques l’ont conservée intacte.

    La voici par Solesmes… sans la strophe des miracles… (censurée par la néo-liturgie?)

    Iste Confessor Domini sacratus,
    Festa plebs cujus celebrat per orbem,
    Hodie lætus meruit secreta
    Scandere cæli.

    Ce Confesseur consacré au Seigneur
    Dont partout le peuple célèbre la fête,
    Voici qu’il a mérité la joie d’accéder
    Aux mystères du ciel.

    Qui pius, prudens, humilis, pudicus,
    Sobrius, castus fuit, et quietus,
    Vita dum præsens vegetavit ejus
    Corporis artus.

    Il fut pieux, sage, humble, vertueux,
    Il fut maître de lui, chaste et paisible,
    Aussi longtemps que la vie d’ici-bas anima
    Les membres de son corps.

    Ad sacrum cujus tumulum frequenter,
    Membra languentum modo sanitati,
    Quolibet morbo fuerint gravata,
    Restituuntur.

    Aux abords de son saint tombeau, souvent,
    Des organismes abattus, quelque maladie
    Qui les accable, sont soudainement
    Rendus à la santé.

    Unde nunc noster chorus in honorem
    Ipsius, hymnum canit hunc libenter,
    Ut piis eius meritis juvemur
    Omne per ævum.

    Aussi en son honneur notre chœur en ce jour
    Chante cette hymne avec allégresse :
    Que par ses pieux mérites il nous vienne en aide
    Tout au long de nos jours.

    Sit salus illi, decus, atque virtus,
    Qui supra cæli residens cacumen,
    Totius mundi machinam gubernat
    Trinus et unus. Amen.

    Salut, honneur et puissance,
    A celui qui demeurant au plus haut des cieux,
    Gouverne la machine du monde entier,
    Trine et Un. Amen.

    C’est, logiquement, la version d’Urbain VIII qui était chantée en Corse :

    Iste confessor Domini colentes
    Quem pie laudant populi per orbem:
    Hac die lætus meruit beatas
    Scandere sedes.

    Qui pius, prudens, humilis, pudicus,
    Sobriam duxit sine labe vitam,
    Donec humanos animavit auræ
    Spiritus artus.

    Cujus ob præstans meritum frequenter,
    Ægra quæ passim jacuere membra,
    Viribus morbi domitis, saluti
    Restituuntur.

    Noster hinc illi chorus obsequentem
    Concinit laudem, celebresque palmas;
    Ut piis eius precibus iuvemur
    Omne per ævum.

    Sit salus illi, decus, atque virtus,
    Qui super cæli solio coruscans,
    Totius mundi seriem gubernat
    Trinus et unus. Amen.

  • Un sommet

    On savait que les « écologistes » n’ont aucun respect (litote) de l’écologie humaine, mais là leur chef Jadot fait très fort : il veut que le (futur) vaccin contre la covid-19 soit « obligatoire ».

    Le petit khmer vert veut que tout le monde pollue son propre corps.

    Sinon quoi ? On les envoie en camp de rééducation ?

  • Saints Vanne et Hydulphe

    Dans les « offices propres de la congrégation de France de l’Ordre de saint Benoît », il y a aujourd’hui la fête de saint Vanne et saint Hydulphe. Qui n’est célébrée nulle part, puisque à ma connaissance aucun monastère issu de Solesmes ne suit le calendrier établi par dom Guéranger.

    Saint Vanne (en latin Vitonus) était l’évêque de Verdun sous Clovis. Saint Hydulphe fut le fondateur de l’abbaye de Moyenmoutier, au VIe siècle. Leurs noms furent réunis en 1601 lorsque dom Didier de La Cour, de l’abbaye Saint-Vanne de Verdun, créa avec l’abbaye Saint-Hydulphe de Moyenmoutier une nouvelle congrégation, qui revenait à la véritable observance de la règle de saint Benoît.

    Cette congrégation, à laquelle appartinrent dom Calmet ou… dom Pérignon, réunit 23 monastères et deux prieurés, et elle fut supprimée à la Révolution française, comme la congrégation de saint Maur (fondée par Louis XIII en France sur le modèle de la congrégation de Saint-Vanne et Saint-Hydulphe fondée en Lorraine) – et ce qui restait de l’ordre de Cluny.

    Lorsque dom Guéranger ressuscita le monachisme bénédictin en France, il voulut se mettre résolument dans la tradition des grandes congrégations d’avant la Révolution. Et même il voulait appeler sa congrégation Saint-Maur. Mais le Saint-Siège ne le voulut pas, car il n’y avait aucune affiliation réelle. D’où le nom de Congrégation de France (qu’on appelle aujourd’hui Congrégation de Solesmes). Dans le calendrier de sa congrégation, dom Guéranger veilla à ce que soit faite une belle place aux saints abbés de Cluny, à saint Maur, et à saint Vanne et saint Hydulphe.

    Omnipotens sempiterne Deus, qui per beatos pontifices Vitonum et Hydulphum Ecclesiam tuam laetificasti, et ordinis monastici splendorem restituere dignatus es, fac nos opem eorum jugiter experiri, et praemia consequi sempiterna.

    Dieu éternel et tout-puissant, qui par les saints pontifes Vanne et Hydulphe as réjoui ton Eglise, et as daigné restituer la splendeur de l’ordre monastique, fais que nous tentions toujours de réaliser leur œuvre, et que nous obtenions les récompenses éternelles.

  • Dédicace de l’Archibasilique du Très Saint Sauveur

    Dans son long texte sur la dédicace du Latran, le bienheureux cardinal Schuster attire l’attention sur une préface du sacramentaire grégorien. On trouve cette préface dans certains missels du début du XIXe siècle, notamment l’Eucologe à l’usage du diocèse de Lyon, en rite lyonnais, de 1828 (dont il est précisé qu’il est imprimé pour la première fois).

    Screenshot_2020-11-06 Eucologe, ou livre d'Eglise, à l'usage du diocèse de Lyon .png

    Il est vraiment digne et juste, c’est notre devoir et c’est notre salut, de te rendre grâces toujours et partout, Seigneur saint, Père tout-puissant, Dieu éternel ; et de te rendre l’honneur dû pour la célébration annuelle de la dédicace de ce Tabernacle, toi dont la puissance est grande, la bonté abondante. Regarde, nous te le demandons, Seigneur, du ciel, et vois, et visite cette maison. Afin que quiconque y suppliera en ton nom, tu l’exauces volontiers, et que tu pardonnes dans ta clémence à ceux qui font pénitence. Que les prêtres t’offrent ici le sacrifice de louange. Que la charge des pécheurs soit ici déposée. Que la sainte foi soit ici affermie. Que de ce lieu l’innocence revienne absoute, que l’iniquité s’en éloigne amendée. Qu’il trouve chez toi, Seigneur, un lieu de pardon, celui qui s’y réfugiera en pénitent, et vaincu par une douleur consciente lavera tes autels des ruisseaux de ses larmes. Si ton peuple s’assemble ici triste et affligé, acquiesce à celui qui demande, et toi, à qui il demande, sois indulgent, par le Christ notre Seigneur. Par qui les Anges louent ta majesté, les Dominations t’adorent, les Puissances tremblent, que les Vertus des cieux des cieux, et les bienheureux Séraphins, célèbrent ensemble en exultant. A leurs chants, nous te prions de laisser se joindre aussi nos voix, pour proclamer dans une humble louange :

  • 23e dimanche après la Pentecôte

    Par rapport à saint Marc et à saint Luc, saint Matthieu résume l'épisode de la guérison de l'hémorroïsse et de la résurrection de la fille du "chef".

    De ce fait, il souligne le parallélisme entre les deux miracles, qui ont un même point central : le toucher. La femme malade sera guérie si elle touche le vêtement de Jésus. La jeune fille ressuscite quand Jésus lui prend la main. Le chef lui avait demandé de venir lui « imposer la main ». Un geste qui deviendra essentiel dans plusieurs sacrements. Le Verbe incarné agit par le contact de son corps. Ce contact, par les sacrements, donne la vie. Car le sang, c'est la vie : l'hémorroïsse perdait peu à peu sa vie. Et la résurrection de la jeune fille montre que le contact avec le Christ peut nous rendre la vraie vie à tout moment : « Lève-toi, toi qui dors, relève-toi d'entre les morts, et le Christ t'illuminera » (Ephésiens, 5, 14).

    Il est intéressant de constater que sur les 35 occurrences du verbe « toucher » (haptomai) dans les évangiles, presque toutes concernent des guérisons (ou des résurrections). Il n’y a que quatre exceptions : quand on présente des petits enfants à Jésus « pour qu’il les touche », quand les pharisiens disent à propos de la pécheresse : « S’il savait qui est cette femme qui le touche », quand le Ressuscité dit aux apôtres : « Touchez-moi », pour constater qu’il n’est pas un fantôme, et quand le Ressuscité dit à Marie Madeleine : « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père. »

    En fait, les deux premiers emplois peuvent s’assimiler à la guérison : on le fait toucher les enfants pour qu’il leur transmette sa bénédiction et que tout aille bien pour eux, et la pécheresse touche Jésus parce qu’elle vient se convertir. Il reste les deux emplois, après la Résurrection, qui paraissent contradictoires. Mais les deux sont sur des plans très différents. Le premier vise seulement à provoquer une constatation matérielle : Jésus ressuscité a un vrai corps. Et il n’est pas dit, d’ailleurs, que les apôtres aient osé le toucher, comme s’ils allaient encore douter de sa parole…

    Il reste donc comme emploi vraiment étonnant le « Noli me tangere », dernier emploi du mot dans les évangiles. C’est celui qui fait passer du sens terrestre du toucher (celui qu’exercent les apôtres s’ils le touchent) au sens spirituel du toucher. Longtemps esclave de la sensualité, devenue apôtre des apôtres, Marie Madeleine doit savoir que c’est par participation au Royaume qu’elle touchera, non plus le Jésus de chair, mais le Verbe de Dieu.  C’est ce que chante saint Jean au début si impressionnant de sa première épître : « Ce qui était depuis le Principe, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché concernant le Verbe de la Vie… »

  • La messe interdite

    Le Conseil d’Etat a rejeté les recours, à cause du « risque » de contamination…

    Quelques heures avant, le Premier ministre Castex proclamait :

    « Sur cette liberté (du culte) la République ne transige pas. »

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Accéssi, inquit, ad prophetíssam, et in útero accépit et péperit fílium. Quod María prophetíssa fúerit, ad quam próxime accéssit Isaías per prænotiónem spíritus, nemo contradíxerit, qui sit memor verbórum Maríæ, quæ prophético affláta spíritu elocúta est. Quid enim ait ? Magníficat ánima mea Dóminum: et exsultávit spíritus meus in Deo, salutári meo. Quia respéxit humilitátem ancíllæ suæ: ecce enim ex hoc beátam me dicent omnes generatiónes. Quod si ánimum accommodáveris univérsis eius verbis; non útique per dissídium negáveris eam fuísse prophetíssam, quod Dómini Spíritus in eam supervénerit, et virtus Altíssimi obumbráverit ei.

    « Je m’approchai de la prophétesse, dit-il. Elle conçut et enfanta un fils. » Que Marie soit cette prophétesse dont Isaïe s’approche par une prescience spirituelle, nul ne le niera s’il a présentes à la mémoire les paroles que Marie prononça sous une inspiration prophétique. Que dit-elle en effet ? « Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur : il s’est penché sur son humble servante, et désormais tous les âges me diront bienheureuse. » Si vous accordez votre âme à toutes ses paroles, vous ne nierez assurément point, par discorde, qu’elle ait été prophétesse, celle sur qui « l’Esprit du Seigneur est venu et que la puissance du Très-Haut a prise sous son ombre. »

    Commentaire de saint Basile sur Isaïe, lecture des matines.

  • L’urgence du moment

    J’apprends que le 20 octobre dernier a été créé l’ONED : Observatoire national de l’extrême droite.

    Le président est Thomas Portes, « communiste et CGT de père en fils », devenu chef de cabinet du maire communiste de Champigny-sur-Marne en 2019, un an avant que les électeurs mettent fin à 70 ans de communisme dans cette commune. Il faut donc bien que Thomas Portes s’occupe. Et l’urgence, c’est de surveiller l’extrême droite, coupable d’un nombre extravagant d’attentats sur le territoire.

    « Parmi les membres du conseil d’administration on retrouve un membre du fantomatique mouvement de Benoît Hamon Générations.s, une LFI, une EELV rescapée de l’opposition à Hénin Beaumont. Parmi les soutiens on trouvera la charmante Danièle Obono, députée gabono-française de LFI qui s’est illustrée lors de ses démêlées avec l’hebdomadaire Valeurs actuelles, Clémentine Autain, Manon Aubry députée européenne LFI etc. »

    La naissance de l’Observatoire a été saluée par L’Humanité et Politis.

  • En Chine

    Au matin du 2 novembre, deux prêtres du diocèse de Baoding de l’Eglise clandestine, ainsi que plus d’une dizaine de séminaristes et de religieuses, ont été kidnappés par des agents gouvernementaux. Quelques heures plus tard, deux séminaristes ont été relâchés.

    Le même jour, l’ancien vicaire général de Baoding, le P. Lu Genjun, a également été enlevé.

    Un prêtre fait remarquer que cela se passe peu après la prorogation de l’accord secret entre le Vatican et la Chine communiste.

    Le diocèse de Baoding, 500.000 fidèles, est un bastion de l’Eglise clandestine. Son évêque, Mgr Jacques Su Zhimin, a été arrêté en 1997 et l’on n’a aucune nouvelle de lui depuis lors.

    Son coadjuteur, Mgr François An Shuxin, après avoir passé dix ans en prison, a accepté de rejoindre l’Eglise officielle et il est depuis 2010 l’évêque officiel de Baoding, ce qui a provoqué une profonde déchirure parmi les fidèles.