L’autre jour déjà, le juge à la Cour suprême Samuel Alito, en pleine audience, dénonçait la municipalité de Philadelphie qui considère le mariage normal comme une « vision démodée du mariage » à laquelle adhèrent les catholiques.
Hier, il a prononcé un discours qui était pour une audience limitée, à la convention nationale des juristes de la Société fédéraliste, mais qui n’est pas passé inaperçu, notamment du vigilant gardien de la pensée unique qu’est Newsweek : « Ce que le juge Samuel Alito a dit à propos du confinement, de l’avortement et du mariage entre personnes de même sexe dans un discours passionné » (ou « explosif »).
A propos des mesures de confinement et autres restrictions prises par les gouverneurs, Samuel Alito a déclaré qu’il s’agissait de « restrictions à la liberté individuelle auparavant inimaginables ». « Nous n'avons jamais vu auparavant des restrictions aussi sévères, étendues et prolongées », a-t-il dit, ajoutant qu'il s'agissait d'un « test de résistance constitutionnel » (« constitutional stress test ») qui n'augurait rien de bon pour l'avenir. La réponse à la pandémie a « mis en évidence des tendances inquiétantes déjà présentes avant que le virus ne frappe » et l’on a vu que les décisions étaient prises par un « groupe d'élite d'experts nommés ».
A propos de l’arrêt qui a légalisé dans tous les Etats-Unis le « mariage » entre personnes du même sexe, il a dit que cet arrêt avait porté atteinte à la liberté d’expression. Il pensait que les opposants risquaient d’être « étiquetés sectaires et traités comme tels par les gouvernements, les employeurs et les écoles, et c’est exactement ce qui s’est passé. L’un des grands défis de la Cour suprême à l’avenir sera de protéger la liberté d’expression. »
Et la liberté religieuse. « Cela me fait mal de dire cela, mais dans Mais dans certains milieux, la liberté religieuse devient rapidement un droit défavorisé. » Il a dénoncé la « campagne prolongée », l’« attaque implacable » d’Obama contre les Petites Sœurs des Pauvres. Il a une nouvelle fois défendu le pâtissier qui avait refusé de confectionner un gâteau pour un couple d’invertis, et il a critiqué l’Etat de Washington qui a obligé les pharmacies à fournir la pilule du lendemain qui « détruit un embryon après la fécondation ».
Samuel Alito a également évoqué l’affaire de quatre sénateurs démocrates qui ont demandé à la Cour suprême de rejeter une affaire du deuxième amendement (port d’arme), avertissant que si elle ne le faisait pas la Cour pourrait être considérée comme politique et devant donc être « restructurée ». En fait la Cour a rejeté l’affaire, mais « ce petit épisode, j'en ai bien peur, pourrait donner un avant-goût de ce à quoi le tribunal sera confronté à l'avenir, et je ne pense donc pas qu'il puisse simplement être écarté », a commenté Alito.
Et Newsweek de conclure que les propos de Samuel Alito sont un « argument fort pour réformer la Cour suprême »…