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  • Saint Joseph

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    Au cours de sa vie, qui fut un pèlerinage dans la foi, Joseph, comme Marie, resta jusqu'au bout fidèle à l'appel de Dieu. La vie de Marie consista à accomplir à fond le premier fiat prononcé au moment de l'Annonciation, tandis que Joseph, comme on l'a dit, ne proféra aucune parole lors de son « annonciation » : il « fit » simplement « ce que l'Ange du Seigneur lui avait prescrit » (Mt 1, 24). Et ce premier « il fit » devint le commencement du « chemin de Joseph ». Le long de ce chemin, les Évangiles ne mentionnent aucune parole dite par lui. Mais le silence de Joseph a une portée particulière : grâce à lui, on peut saisir pleinement la vérité contenue dans le jugement que l'Évangile émet sur Joseph : le « juste » (Mt 1, 19). Il faut savoir lire cette vérité car en elle est contenu l'un des témoignages les plus importants sur l'homme et sur sa vocation. Au cours des générations, l'Église lit ce témoignage d'une manière toujours plus attentive et plus consciente, comme si elle tirait du trésor de cette figure insigne « du neuf et de l’ancien » (Mt 13, 52).

    *

    Le climat de silence qui accompagne tout ce qui se réfère à la figure de Joseph s'étend aussi à son travail de charpentier dans la maison de Nazareth. Toutefois, c’est un silence qui révèle d'une manière spéciale le profil intérieur de cette figure. Les Evangiles parlent exclusivement de ce que « fit » Joseph ; mais ils permettent de découvrir dans ses « actions », enveloppées de silence, un climat de profonde contemplation. Joseph était quotidiennement en contact avec le mystère « caché depuis les siècles », qui « établit sa demeure » sous son toit. Cela explique par exemple pourquoi sainte Thérèse de Jésus, la grande réformatrice du Carmel contemplatif, se fit la promotrice du renouveau du culte rendu à saint Joseph dans la chrétienté occidentale.

    Le sacrifice absolu que Joseph fit de toute son existence aux exigences de la venue du Messie dans sa maison trouve son juste motif « dans son insondable vie intérieure, d'où lui viennent des ordres et des réconforts tout à fait particuliers et d'où découlent pour lui la logique et la force, propres aux âmes simples et transparentes, des grandes décisions, comme celle de mettre aussitôt à la disposition des desseins divins sa liberté, sa vocation humaine légitime, son bonheur conjugal, acceptant la condition, la responsabilité et le poids de la famille et renonçant, au profit d'un amour virginal incomparable, à l'amour conjugal naturel qui la constitue et l'alimente) ». Cette soumission à Dieu, qui est promptitude de la volonté à se consacrer à tout ce qui concerne son service, n'est autre que l'exercice de la dévotion qui constitue une des expressions de la vertu de religion.

    *

    Les âmes les plus sensibles aux impulsions de l'amour divin voient à juste titre en Joseph un exemple lumineux de vie intérieure. En outre, l'apparente tension entre la vie active et la vie contemplative est dépassée en lui de manière idéale, comme cela peut se faire en celui qui possède la perfection de la charité. Selon la distinction bien connue entre l'amour de la vérité (caritas veritatis) et l'exigence de l'amour (necessitas caritatis), nous pouvons dire que Joseph a expérimenté aussi bien l’amour de la vérité, c'est-à-dire le pur amour de contemplation de la Vérité divine qui rayonnait de l'humanité du Christ, que l'exigence de l'amour, c'est-à-dire l'amour, pur lui aussi, du service, requis par la protection et le développement de cette même humanité.

    Jean-Paul II, Redemptoris custos

  • En Nouvelle-Zélande

    Le projet de loi dépénalisant l’avortement a été adopté par le Parlement par 68 voix contre 51. Le ministre de la Justice Andrew Little a déclaré : Pendant plus de 40 ans, l’avortement a été le seul acte médical (sic) considéré comme un délit en Nouvelle-Zélande. Mais à partir de maintenant les avortements seront traités à juste titre comme une question de santé » (sic).

    La nouvelle loi enlève l’avortement du code pénal, permet l’avortement jusqu’à 20 semaines, et encourage la promotion de l’avortement.

    Jusqu’ici l’avortement n’était permis en théorie dans les cas d’inceste, de déficience mentale, de malformation du fœtus, de danger pour la santé physique ou mentale de la « mère » (sic). Dans les faits les femmes pouvaient avorter à peu près comme elles le voulaient. La nouvelle loi permet seulement, de l’avis même du ministre, que ce soit plus rapide…

    Reste que sur le plan des principes la Nouvelle-Zélande est passée d’une reconnaissance du droit à la vie à l’acceptation (et glorification) de la culture de mort.

  • Un lien entre l’Estonie et la Hongrie

    Le ministre hongrois des Affaires étrangères Péter Szijjártó vient de se rendre à Tallin où il a rencontré son homologue estonien Urmas Reinsalu.

    Péter Szijjártó a déclaré qu’il s’agissait de renforcer les liens, qui sont basés sur des intérêts mutuels et des valeurs partagées. « Les deux pays rejettent l’immigration illégale et les plans visant à changer la population européenne. »

    Les deux gouvernements ont mis en place un mécanisme d’alerte pour empêcher les Nations unies d’intégrer leur pacte mondial sur la migration dans le droit international. « Malheureusement, il y a des tentatives clandestines pour le faire. »

    « Nous sommes également d’accord sur le fait que l’Europe doit être protégée ; nous sommes prêts à nous battre pour la préservation de notre mode de vie, de notre identité nationale, ainsi que de notre patrimoine religieux, culturel et historique. »,

    Les deux ministres ont également signé un accord de coopération visant à soutenir conjointement les communautés chrétiennes persécutées au Proche Orient.

    L’actuel gouvernement estonien est issu d’une coalition entre le parti populaire conservateur (EKRE) et Isamaa (Pro Patria), le ministre des Affaires étrangères étant un dirigeant de ce dernier, dont la doctrine est ainsi définie par Wikipedia : « conservatisme, démocratie chrétienne, national-conservatisme ». Quant à EKRE c’est : « nationalisme, national-conservatisme, conservatisme social, euroscepticisme, démocratie directe, populisme de droite, climatoscepticisme ».

  • Ils ne savent donc plus

    « Les évêques de France » signent un « message aux catholiques et à tous nos concitoyens ». Il y a une partie pour tout le monde, et une partie pour les catholiques. Curieuse discrimination. Mais ce n’est pas le problème. Le problème est ce qui est dit spécifiquement aux catholiques :

    Cette année, sans l’avoir voulu, nous fêterons l’Annonciation, confinés, dans nos maisons ! Pouvons-nous célébrer cette fête plus en vérité, plus intensément, plus en communion ?

    « Les évêques de France » ne savent donc plus ce qu’est la messe, et ils le disent ouvertement.

    Bien sûr et évidemment, pour tout catholique, il y aurait une façon de « célébrer cette fête plus en vérité, plus intensément, plus en communion ». Cette façon, c’est de participer à la messe. Au Saint Sacrifice du Christ qui se rend présent sur l’autel et qui se donne à manger à ses disciples. Par rapport à cette vérité, à cette intensité, à cette communion, tout le reste n’est qu’une ombre. Tout le reste ne peut qu’être prière personnelle. Certes c’est indispensable, et il faut toujours exhorter les catholiques à prier, mais ça n’a rien à voir avec la messe. Avec la vérité de la messe. Avec l’intensité de la messe. Avec la communion de la messe.

    Nous vivons donc une époque où « les évêques de France » ne savent plus cela. Parce qu’ils n’y croient plus. A vrai dire on l’avait déjà remarqué. Particulièrement depuis le début de cette épidémie. Mais je suis toujours aussi effaré de constater à quel point le peuple de Dieu est abandonné par ses pasteurs.

  • Mercredi de la troisième semaine de carême

    Le Kyrie, le Sanctus et l’Agnus Dei des messes de semaine du carême (et de l’Avent), par les moines de Montserrat.

  • Miracle !

    Depuis plusieurs jours je me demandais pourquoi on multipliait les reportages sur les hôpitaux alsaciens débordés. Comme si Mulhouse et Colmar étaient entourés de murs infranchissables, ou comme si tous les malades du coronavirus étaient intransportables.

    Hourrah ! Ils viennent de découvrir qu’il n’y a pas de murs infranchissables, et même qu’il y a d’autres hôpitaux en France… Un premier transport aura lieu demain de Mulhouse vers… Toulon.

    Comme quoi il ne faut jamais désespérer...

    (La seule explication plausible, jusqu'à preuve du contraire, était que cette surcharge faisait partie de la propagande et qu'il fallait donc la faire perdurer, jusqu'à ce que soit vraiment insupportable pour les personnels hospitaliers.)

  • Lourdes

    C’est un symbole très fort de notre état de décomposition spirituelle et mentale : le sanctuaire de Lourdes ferme, pour la première fois de son histoire.

    Déjà on avait fermé les piscines, alors que depuis toujours les virus y rivalisent de pullulation avec les bactéries sans que jamais personne n’attrape une maladie infectieuse. Puis la Grotte a été interdite d’accès. Et maintenant le sanctuaire est entièrement fermé.

    Lourdes, c’est la guérison des malades. C’est un torrent de miracles de guérison sous le sourire de l’Immaculée. La porte de la guérison est fermée. L’Immaculée est priée d’aller voir ailleurs.

    Il est vrai que de toute façon on n’a pas le droit d’y aller. Le bien portant ne doit pas sortir de chez lui. Et le malade ne doit voir qu’un médecin patenté. On ne guérit pas à Lourdes, que ce soit dit une bonne fois. D’ailleurs l’évêque précédent avait décrété qu’il n’y avait pas de miracles à Lourdes, seulement des guérisons inexpliquées en l’état actuel de nos connaissances…

    Etonnante « coïncidence » : juste avant d’apprendre cette nouvelle, je lisais le récit de l’agonie de sainte Bernadette dans le gros livre du P. André Ravier.

  • Les Pays-Bas font bande à part

    Nos « spécialistes » n’ont pas de mots assez durs contre Boris Johnson qui refuse de prendre les mesures dictatoriales désormais bien répandues dans l’Union européenne (sur le conseil de ses spécialistes à lui).

    Il y a toutefois au moins un pays qui a décidé de suivre l’exemple britannique : les Pays-Bas. Le Premier ministre Mark Rutte a expliqué à ses compatriotes que son gouvernement avait opté pour la théorie de l’immunité de groupe, comme Boris Johnson.

    Il a déclaré à propos du confinement : « Ce ne serait pas une question de jours ou de semaines : en suivant ce scénario, nous devrions fermer notre pays pendant un an ou même davantage, avec toutes les conséquences qui s’ensuivent. » Ajoutant que le virus « pourrait réapparaître immédiatement si les mesures étaient retirées ». Un risque très fort, selon les experts de Boris Johnson, d’où la tactique de laisser se développer une immunité collective tout en protégeant les plus fragiles.

  • Ubu

    2016-2017 : 14.400 morts de la grippe

    C’est pas grave.

    2017-2018 : 13.000 morts de la grippe.

    C’est encore moins grave.

    2018-2019 : 8.100 morts de la grippe.

    C’est encore encore moins grave.

    16 mars 2020 : 148 morts du coronavirus.

    C’est la catastrophe nationale. On paralyse le pays, même là où il n’y a pas l’ombre d’un virus. On accroît la panique déjà bien inoculée, on fabrique un exode de Paris (pour une meilleure diffusion du virus en province ?), il faut un Ausweis pour circuler. « On est en guerre. » En effet, c’est comme sous l’occupation, mais nous nous occupons nous-mêmes.

    L’exercice de simulation de l’instauration de la dictature semble fonctionner à la perfection.

    (On remarque aussi que tous les Ubu de l’européisme ferment les frontières après avoir martelé qu’il ne fallait rien faire parce que le virus ne connaît pas les frontières et que le pire de tout serait un repli nationaliste…)

    N.B. L’Ausweis des nazis permettait d’aller à la messe. Pas celui de Macron.

  • Dédicace

    Le 17 mars est la fête de la dédicace de la cathédrale de mon diocèse. Je remarque que ce n’est pas exceptionnel qu’une cathédrale soit consacrée un jour de mars, donc en plein carême, ce qui ne permettait pas de faire la fête, surtout quand le carême était encore le carême. Si quelqu’un sait pourquoi, je serai heureux de l’apprendre. Est-il possible que ce soit à cause de l’introït, qui parle de Jacob, donc des lectures de la deuxième semaine de carême ? Mais cela me paraît douteux.

    Voici l’offertoire, par les moines de Solesmes en 1958.


    podcast

    Dómine Deus, in simplicitáte cordis mei lætus óbtuli univérsa ; et pópulum tuum, qui repertus est, vidi cum ingénti gáudio : Deus Israël, custódi hanc voluntátem.

    Seigneur, mon Dieu, je vous ai offert toutes ces choses dans la simplicité de mon cœur et avec joie ; et j’ai été ravi de voir aussi tout ce peuple assemblé, ô Dieu d’Israël, conservez cette volonté.

    Screenshot_2020-03-13 GregoBase - Domine Deus, in simplicitate.png

    L’offertoire Domine Deus est d’une admirable simplicité et sérénité d’inspiration et d’allure. Si l’on excepte la phrase du milieu, et populum tuum qui s’anime peu à peu, et s’éclaire d’un grand rayon de joie (cum ingenti gaudio, avec sa cadence en la mineur), tout le reste est pour ainsi dire sans mouvement, en dépité des deux élans passagers au do aigu : sorte de grand balancement, ondulant autour de la tierce modale fa-la, et qui s’achève dans la quasi-immobilité silencieuse par où il avait commencé.

    Dom Gajard

    Et le voici dans une belle polyphonie de Nicolas Zieleński, le premier grand compositeur polonais, maître de chapelle du primat de Pologne au début du XVIIe siècle, qui avait mis en musique tous les offertoires (et toutes les communions) de l’année liturgique. On remarque que la partition fut publiée à Venise. La musique de Zielenski est influencée par la musique vénitienne de l’époque (Gabrieli), comme le sera ensuite celle de Schütz.