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  • Lundi de la troisième semaine de carême

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    ℟. Tóllite hinc vobíscum múnera, et ite ad dóminum terræ: et cum invenéritis, adoráte eum super terram : * Deus autem meus fáciat eum vobis placábilem: et remíttat et hunc fratrem vestrum vobíscum, et eum quem tenet in vínculis.
    . Súmite de óptimis terræ frúgibus in vasis vestris, et deférte viro múnera.
    ℟. Deus autem meus fáciat eum vobis placábilem: et remíttat et hunc fratrem vestrum vobíscum, et eum quem tenet in vínculis.

    Prenez avec vous d’ici des présents, et allez au maître de ce pays, et lorsque vous serez auprès de lui, saluez-le en vous prosternant contre terre. Prenez des meilleurs fruits de ce pays-ci dans vos vases, et portez-les à cet homme en présent. Que mon Dieu vous le rende favorable, afin qu’il renvoie avec vous celui-ci d’entre vos frères, et celui qu’il retient dans les liens.

    Cette semaine se termine la lecture de la Genèse. C’est l’histoire de Joseph (et non le « roman de Joseph » comme osent le dire les néo-exégètes y compris « catholiques ») qui se déroule depuis hier jusqu’à samedi. Et cette année il se trouve que c’est cette semaine qu’a lieu la fête de saint Joseph. On connaît le rapport entre les deux Joseph, mais le Joseph de la Genèse est d’abord une prophétie christique, de la Passion, de la Résurrection, de l’Eglise, de l’Eucharistie. Mais le répons ci-dessus (tous les répons des féries de la semaine sont sur Joseph), élaboré à partir des versets 11 à 14 du chapitre 43, n’est pas sans faire penser à l’adoration des mages. Les mages étant ici les frères de Joseph, qui conformément au songe qu’il avait fait, se prosternent devant lui : ce sont les fondateurs des 12 tribus qui se prosternent devant le Christ.

    Ci-dessus le répons dans l'antiphonaire cistercien de Lubiąż (Leubus), de 1295, conservé à la bibliothèque universitaire de Wrocław. Les lettrines sont remarquables:

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    Sur la page précédente il y a celle-ci :

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    Et la page encore précédente est celle où commencent les répons de Joseph :

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  • Importante précision

    Ce n’est pas le gouvernement, ce sont les évêques et les prêtres qui interdisent la messe.

    L’arrêté gouvernemental oblige à fermer les lieux accueillant du public en précisant qu’il s’agit des catégories L M N P S T X Y.

    Les églises sont dans la catégorie V.

    Merci à la Fraternité Saint Pierre qui a eu l’idée d’aller voir le texte…

    Ici et .

    Addendum et corrigendum

    Comme le signale Michel Janva, il y a un autre arrêté qui modifie le premier... et qui dit:

    Les établissements de culte, relevant de la catégorie V, sont autorisés à rester ouverts. Tout rassemblement ou réunion de plus de 20 personnes en leur sein est interdit jusqu'au 15 avril 2020, à l'exception des cérémonies funéraires.

    (Cet arrêté publié le 15 mars ne pouvait pas concerner les messes du matin du 15 mars.)

  • Le temps des persécutions

    Screenshot_2020-03-15 Por coronavirus policía interrumpe una Misa en Italia [VIDEO].png

    La police italienne a écourté une messe célébrée en l’église Saint François d’Assise de Cerveteri (Rome Capitale) devant 15 personnes dispersées à l’intérieur et à l’extérieur.

    Les policiers sont intervenus juste avant la bénédiction finale.

  • Preuve est faite

    La preuve est faite qu’il suffit d’inoculer à la population, avec la complicité des médias aux ordres (tous les médias audiovisuels et la plupart des autres), la peur panique d’un virus qui tue beaucoup moins que la grippe, pour pouvoir instaurer une dictature implacable et à géométrie variable, au gré des dirigeants qui se camouflent derrière les avis « scientifiques » favorables à la dictature. Pied de nez diabolique : la dictature est démocratique, puisque on vote aux municipales…

    Le pire, le plus triste, mais ce n’est hélas pas une surprise, est de voir que le clergé, évêques en tête, acquiesce à tous les mouvements de la dictature, quand il ne les précède pas.

    Les rassemblements non nécessaires à la vie du pays sont interdits ? Mais la messe est nécessaire à la vie du pays.

    (Rappel : la grippe a tué 8.100 personnes en France l’hiver dernier.)

  • 3e dimanche de carême

    Justítiæ Dómini rectæ, lætificántes corda, et judícia ejus dulciora super mel et favum : nam et servus tuus custódit ea.

    Les justices du Seigneur sont droites, elles réjouissent les cœurs, et ses jugements sont plus doux que le miel, et qu’un rayon plein de miel ; aussi votre serviteur les observe.

    L’antienne d’offertoire paraît être un simple verset de psaume. En réalité elle est composée d’expressions prises dans quatre versets du psaume 18.

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    Le texte chanté est différent. Il n’a pas « judicia ejus », et de ce fait il est affecté d’une faute de grammaire, inlassablement reproduite sur les manuscrits sans que ça ne gêne personne… (Le neutre « dulciora » ne qualifie plus le neutre « judicia » mais le féminin « justitiae ».)

    L’autre différence est que le chant a « custodiet » au lieu de « custodit » : le futur (qui se trouve dans le psautier romain) au lieu du présent.

    Maintenant, si l’on considère la mélodie, on trouve quelque chose de curieux. Elle est indiquée en mode 4, mode de mi, alors qu’elle est à l’évidence en mode 6, mode de fa. Jusqu’à la dernière note qui est en effet, contre toute attente, un mi. L’antienne est tellement en mode 6 que dans les deux premières éditions du Liber Gradualis de Solesmes (1883 et 1895), la mélodie se terminait non par la-sol-fa sol-fa-mi mi mais par une répétition du premier motif : la-sol-fa la-sol-fa fa.

    Sur le plan de l’expression, cette chute est tout aussi étonnante. L’antienne en effet est d’une joyeuse et ferme sérénité, d’un bout à l’autre, avec le retour plusieurs fois du motif souriant et affirmatif de « Domine », conformément à ce que chante le plus souvent le mode de fa (ancêtre du ton de fa majeur). Mais la finale en mi casse cette ambiance, introduit une incertitude. Et c’est le futur « custodiet » qui est ici illustré. S’il y avait « custodit » comme dans le missel (et le psautier de la Vulgate), l’antienne devrait se terminer sur un fa : ton serviteur garde tes commandements, c’est une constatation ferme. Mais au futur on ne peut pas en être si sûr : il « gardera ». Je garderai tes commandements. J’espère que je le ferai… Mais je suis faible et je peux succomber au péché… C’est ce que gémit ce « mi » insolite.

    Par les moines d'En Calcat, en 1956 :

    podcast

  • Tristesse

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    La chapelle de Cascadec (à Scaër en Cornouaille) a été « démontée ». En fait détruite. Le clocher avait déjà été enlevé en décembre, ce qui laissait penser à ce qui allait suivre. Mais il était difficile d’y croire. Cette chapelle avait été édifiée en 1927 par René Bolloré dans l’enceinte de sa papeterie, pour ses ouvriers. La messe y était alors célébrée chaque dimanche.

    René Bolloré avait rendu la vie liturgique à une chapelle abandonnée de Scrignac, du XVe siècle, qu’il avait fait remonter pierre par pierre. (Et il avait donné le site de Scrignac – Koat Kéo – à l’abbé Perrot qui y construisit une nouvelle chapelle.)

    Il est très décevant de constater que Vincent Bolloré, qui avait pourtant donné plusieurs signes d’attachement à la foi catholique, n’ait pas voulu restaurer la chapelle (de fait en très mauvais état), vu qu’il en a largement les moyens. Et qu’il ne l’ait pas fait non plus par simple piété filiale, en hommage aussi à la politique sociale (de la vraie doctrine sociale de l’Eglise) de son grand-père. Cette chapelle était un joyau du patrimoine Bolloré.

    Triste époque.

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    Les obsèques de René Bolloré, le 19 janvier 1935.

  • Coronavirus, attention danger, mais pas celui que vous croyez

    Par le Pr. Gilbert Deray, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris.

    Depuis 30 ans, de mon observatoire hospitalier, j’ai vécu de nombreuses crises sanitaires, HIV, SRAS, MERS, résurgence de la tuberculose, bactéries multi-résistantes, nous les avons gérées dans le calme et très efficacement.

    Aucune n’a donné lieu à la panique actuelle.

    Je n’ai jamais vécu un tel degré d’inquiétude pour une maladie infectieuse et d’ailleurs pour aucune autre. Et pourtant, je ne suis pas inquiet quant aux conséquences médicales du Coronavirus. Rien dans les chiffres actuels sur la mortalité et la diffusion du virus ne justifie la panique mondiale sanitaire et surtout économique. Les mesures prises sont adaptées et efficaces et elles permettront le contrôle de l’épidémie. C’est déjà le cas en Chine, foyer initial et de loin le plus important de cet agent infectieux, ou l’épidémie est en train de s’éteindre.

    L’avenir proche dira si je me suis trompé.

    Par contre,

    • Je suis inquiet des vols de masques et que ceux nécessaires à la protection des personnels soignants et des personnes à risque, nos anciens et celles déjà malades, en particulier les patients immunodéprimés, soient distribués pour une efficacité nulle dans les aéroports, les cafés et les centres commerciaux.

    • Je suis inquiet des vols de gels nettoyants.

    • Je suis inquiet de ces rixes pour acheter du papier toilette et des boîtes de riz et de pâtes.

    • Je suis inquiet de cette terreur qui conduit à faire des stocks obscènes de nourriture dans des pays où elle est disponible dans une abondance tout aussi obscène.

    • Je suis inquiet pour nos anciens déjà seuls et qu’il ne faut plus ni voir ni toucher de peur de les tuer. Ils mourront plus vite mais « seulement » de solitude. Nous avions l’habitude de ne pas rendre visite à nos parents et grands-parents si nous avions la grippe, pas de les éviter « au cas où » et pour une durée indéterminée, ce n’est en rien différent pour le coronavirus.

    • Je suis inquiet que la santé ne devienne un objet de communication belliqueuse et de conflit comme un autre, alors qu’elle devrait être une cause ultime de lutte dans le rassemblement.

    • Je suis inquiet que notre système de santé, déjà en grandes difficultés, soit prochainement débordé par un afflux de malades au moindre signe de syndrome grippal. Ce sont alors toutes les autres maladies que nous ne pourrons prendre en charge. Un infarctus du myocarde ou une appendicite ce sont toujours des urgences, un virus rarement.

    La couverture médiatique sur le coronavirus est très anxiogène et elle participe à l’affolement de chacun. Cela conduit aux théories du complot les plus folles du genre, « ils nous cachent quelque chose ». Rien n’est obscur, c’est impossible en médecine dans ce monde du numérique ou la connaissance scientifique est immédiate et sans filtre.

    Le coronavirus ne tue (presque) que les organismes déjà fragiles. Je suis inquiet que ce minuscule être vivant ne fasse que dévoiler les immenses fractures et fragilités de nos sociétés. Les morts qui se compteront alors par millions seront ceux de l’affrontement des individus dans l’indifférence totale de l’intérêt collectif.

  • Le maire de Venise

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    Luigi Brugnaro, le maire de Venise, s’est rendu hier à la basilique Sainte Marie du Salut, et y a consacré la ville et la Vénétie au Cœur Immaculé de Marie.

  • Un cardinal désobéit

    Jeudi, le diocèse de Rome a décidé de fermer toutes les églises, où il était déjà interdit de célébrer la messe depuis plusieurs jours. Hier la mesure a été rapportée, puisque au Vatican comme ailleurs c’est l’affolement et le n’importe quoi.  (Encore que, quand des évêques interdisent la messe, ce n’est pas n’importe quoi…)

    Mais, dès l’interdiction, le cardinal Konrad Krajewski, aumônier apostolique, est allé lui-même ouvrir l’église dont il est « titulaire », Sainte Marie Immaculée de l’Esquilin.

    Il a déclaré : « Oui, c’est un acte de désobéissance ; j’ai sorti moi-même le Saint Sacrement et j’ai ouvert mon église. Ce n’est pas arrivé pendant le fascisme, ce n’est pas arrivé en Pologne sous le régime soviétique – les églises n’étaient pas fermées. C’est un acte qui doit donner du courage aux autres prêtres. La maison doit toujours être ouverte pour ses enfants. Je ne sais pas si les gens viendront ou non, ni combien, mais leur maison est ouverte. »

  • Samedi de la deuxième semaine de carême

    Dans les antiennes du lever et du coucher du soleil, l’Église nous fait, pendant toute la journée, prendre part au drame de l’Enfant prodigue. Le matin, nous allons, pleins de repentir et de componction, « vers le Père », c’est-à-dire dans l’Église ; le soir, nous sommes revêtus de la dignité de fils de roi.

    Vadam ad patrem meum, et dicam ei : Pater, fac me sicut unum ex mercenáriis tuis.

    « Je me lèverai et j’irai vers mon père et je lui dirai : Père, fais de moi un de tes journaliers » (Ant. Bened.).

    Dixit autem pater ad servos suos: Cito proférte stolam primam, et indúite illum, et date ánulum in manu eius, et calceaménta in pédibus ejus.

    « Le père dit à ses serviteurs : Apportez vite la première robe et revêtez-l’en, mettez-lui un anneau à sa main et des chaussures à ses pieds » (Ant. Magn.).

    Il voulait, pour pénitence, devenir esclave — le père en fit un fils de roi. Remarquons la sublime scène liturgique de l’élévation à la dignité de fils de roi ; elle rappelle la vêture solennelle d’un évêque à qui on met ses vêtements pontificaux. Ainsi donc, ces deux antiennes constituent les termes essentiels de toute pénitence, mais nous y voyons aussi la pédagogie consolante de l’Église dans le temps de Carême et de Pâques.

    Dom Pius Parsch

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    Dans l’antienne de Benedictus, on remarque la très belle révérence sur « Pater », suivie de la montée de la prière, de l’espérance… d’être traité comme un journalier…

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    Dans l’antienne de Magnificat, le seul mélisme est sur « cito » : ça urge, dépêchez-vous de rétablir mon fils dans sa dignité, et bien plus encore. Ou peut-être c’est seulement une miniature illustrant le début du propos du père.