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  • Sainte Monique

    Saint Augustin, Confessions, livre IX, chapitres 10 et 11, traduction Moreau (1864).

    A l’approche du jour où elle devait sortir de cette vie, jour que nous ignorions, et connu de vous, il arriva, je crois, par votre disposition secrète, que nous nous trouvions seuls, elle et moi, appuyés contre une fenêtre, d’où la vue s’étendait sur le jardin de la maison où nous étions descendus, au port d’Ostie. C’est là que, loin de la foule, après les fatigues d’une longue route, nous attendions le moment de la traversée.

    Nous étions seuls, conversant avec une ineffable douceur, et dans l’oubli du passé, dévorant l’horizon de l’avenir, nous cherchions entre nous, en présence de la Vérité que vous êtes, quelle sera pour les saints cette vie éternelle « que l’œil n’a pas vue, que l’oreille n’a pas entendue, et où n’atteint pas le cœur de l’homme (I Cor. II, 9). » Et nous aspirions des lèvres de l’âme aux sublimes courants de votre fontaine, fontaine de vie qui réside en vous, afin que, pénétrée selon sa mesure de la rosée céleste, notre pensée pût planer dans les hauteurs.

    Et nos discours arrivant à cette conclusion, que la plus vive joie des sens dans le plus vif éclat des splendeurs corporelles, loin de soutenir le parallèle avec la félicité d’une telle vie, ne méritait pas même un nom, portés par un nouvel élan d’amour vers Celui qui est, nous nous promenâmes par les échelons des corps jusqu’aux espaces célestes d’où les étoiles, la lune et le soleil nous envoient leur lumière ; et montant encore plus haut dans nos, pensées, dans nos paroles, dans l’admiration de vos œuvres, nous traversâmes nos âmes pour atteindre, bien au-delà, cette région d’inépuisable abondance, où vous rassasiez éternellement Israël de la nourriture de vérité, et où la vie est la sagesse créatrice de ce qui est, de ce qui a été, de ce qui sera ; sagesse incréée, qui est ce qu’elle a été, ce qu’elle sera toujours ; ou plutôt en qui ne se trouvent ni avoir été, ni devoir être, mais l’être seul, parce qu’elle est éternelle ; car avoir été et devoir être exclut l’éternité.

    Et en parlant ainsi, dans nos amoureux élans vers cette vie, nous y touchâmes un instant d’un bond de cœur, et nous soupirâmes en y laissant captives les prémices de l’esprit, et nous redescendîmes dans le bruit de la voix, dans la parole qui commence et finit. Et qu’y a-t-il là de semblable à votre Verbe, Notre Seigneur, dont l’immuable permanence en soi renouvelle toutes choses (Sag. VII, 27) ?

    Nous disions donc : qu’une âme soit ; en qui les révoltes de la chair, le spectacle de la terre, des eaux, de l’air et des cieux, fassent silence, qui se fasse silence à elle-même qu’oublieuse de soi, elle franchisse le seuil intérieur ; songes, visions fantastiques, toute langue, tout signe, tout ce qui passe, venant à se taire ; car tout cela dit à qui sait entendre :

    Je ne suis pas mon ouvrage ; celui qui m’a fait est Celui qui demeure dans l’éternité (Ps. XCIX, 3, 5) ; que cette dernière voix s’évanouisse dans le silence, après avoir élevé notre âme vers l’Auteur de toutes choses, et qu’il parle lui seul, non par ses créatures, mais par lui-même, et que son Verbe nous parle, non plus par la langue charnelle, ni par la voix de l’ange, ni par le bruit de la nuée, ni par l’énigme de la parabole ; mais qu’il nous parle lui seul que nous aimons en tout, qu’en l’absence de tout il nous parle ; que notre pensée, dont l’aile rapide atteint en ce moment même l’éternelle sagesse immuable au-dessus de tout, se soutienne dans cet essor, et que, toute vue d’un ordre inférieur cessante, elle seule ravisse, captive, absorbe le contemplateur dans ses secrètes joies ; qu’enfin la vie éternelle soit semblable à cette fugitive extase, qui nous fait soupirer encore ; n’est-ce pas la promesse de cette parole : « Entre dans la joie de ton Seigneur (Matth. XXV, 21) ? » Et quand cela ? Sera-ce alors que « nous ressusciterons tous, sans néanmoins être tous changés (I Cor. XV, 51) ? »

    Telles étaient les pensées, sinon les paroles, de notre entretien. Et vous savez, Seigneur, que ce jour même où nous parlions ainsi, où le monde avec tous ses charmes nous paraissait si bas, elle me dit : « Mon fils, en ce qui me regarde, rien ne m’attache plus à cette vie. Qu’y ferais-je ? pourquoi y suis-je encore ? J’ai consommé dans le siècle toute mon espérance. Il était une seule chose pour laquelle je désirais séjourner quelque peu dans cette vie, c’était « de te voir chrétien catholique avant de mourir. Mon Dieu me l’a donné avec surabondance, puisque je te vois mépriser toute félicité terrestre pour le servir. Que fais-je encore ici ? »

    Ce que je répondis à ces paroles, je ne m’en souviens pas bien ; mais à cinq ou six jours de là, la fièvre la mit au lit. Un jour dans sa maladie, elle perdit connaissance et fut un moment enlevée à tout ce qui l’entourait. Nous accourûmes ; elle reprit bientôt ses sens, et nous regardant mon frère et moi, debout auprès d’elle ; elle nous dit comme nous interrogeant : « Où étais-je ? » Et à l’aspect de notre douleur muette : « Vous laisserez ici votre mère ! » Je gardais le silence et je retenais mes pleurs. Mon frère dit quelques mots exprimant le vœu qu’elle achevât sa vie dans sa patrie plutôt que sur une terre étrangère. Elle l’entendit, et, le visage ému, le réprimant des yeux pour de telles pensées, puis me regardant : « Vois comme il parle, » me dit-elle ; et s’adressant à tous deux : « Laissez ce corps partout ; et que tel souci ne vous trouble pas. Ce que je vous demande seulement, c’est de vous souvenir de moi à l’autel du Seigneur, partout où vous serez. » Nous ayant témoigné sa censée comme elle pouvait l’exprimer, elle se tut, et le progrès de la maladie redoublait ses souffrances.

    Alors, méditant sur vos dons, ô Dieu invisible, ces dons que vous semez dans le cœur de vos fidèles pour en récolter d’admirables moissons, je me réjouissais et vous rendais grâces au souvenir de cette vive préoccupation qui l’avait toujours inquiétée de sa sépulture, dont elle avait fixé et préparé la place auprès du corps de son mari ; parce qu’ayant vécu dans une étroite union, elle voulait encore, ô insuffisance de l’esprit humain pour les choses divines ! ajouter à ce bonheur, et qu’il fût dit par les hommes qu’après un voyage d’outremer, une même terre couvrait la terre de leurs corps réunis dans la mort même.

    Quand donc ce vide de son cœur avait-il commencé d’être comblé par la plénitude de votre grâce ? Je l’ignorais, et cette révélation qu’elle venait de faire ainsi me pénétrait d’admiration et de joie. Mais déjà, dans mon entretien à la fenêtre, ces paroles : « Que fais-je ici ? » témoignaient assez qu’elle ne tenait plus à mourir dans sa patrie. J’appris encore depuis, qu’à Ostie même, un jour, en mon absence, elle avait parlé avec une confiance toute maternelle à plusieurs de mes amis du mépris de cette vie et du bonheur de la mort. Admirant la vertu que vous aviez donnée à une femme, ils lui demandaient si elle ne redouterait pas de laisser son corps si loin de son pays : « Rien n’est loin de Dieu, répondit-elle ; et il n’est pas à craindre qu’à la fin des siècles, il ne reconnaisse pas la place où il doit me ressusciter. » Ce fut ainsi que, le neuvième jour de sa maladie, dans la cinquante-sixième année de sa vie, et la trente-troisième de mon âge, cette âme pieuse et sainte vit tomber les chaînes corporelles.

  • Vincent Lambert

    Le Comité international des droits des personnes handicapées de l’ONU demande à la France de ne pas tuer Vincent Lambert en attendant que le Comité prenne sa décision.

    « C’est évidemment un très grand soulagement pour les parents, frère et sœur de Vincent Lambert qui attendent avec confiance l’examen de leur requête », disent les avocats dans leur communiqué.

  • Il faut vraiment le vouloir…

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    Une famille chinoise a payé 6,5 millions de dollars pour que cette charmante jeune personne intègre la prestigieuse université Stanford, dans la Silicon Valley, en Californie.

    C’est un certain William Singer, dit Rick, qui aurait été l’entremetteur, via son Edge College & Career Network (réseau désormais indisponible sur le Net…). C’est en enquêtant sur diverses curieuses inscriptions à Stanford qu’a été découvert le cas de Yusi Zhao, dite Molly. Un cas parmi d’autres chez Rick Singer. Mais avec un montant record. Du jamais vu.

    Pour amadouer l’administration de Stanford, Rick Stinger avait fait valoir que « Molly » était une super-championne de voile dans son pays.

    Alors qu’elle n’est jamais montée à bord d’un dériveur.

    Quoi qu’il en soit le programme de sport nautique de Standford a touché 770.000 $ d’une des organisations de bienfaisance de Rick Stinger…

  • A Berlin

    A Berlin aussi, le prénom qui a été le plus donné aux garçons l’an dernier a été Mohammed.

    A Brême Mohammed est en deuxième position.

    Ainsi se construit peu à peu l’Eurabia (occidentale, car à Budapest ou à Varsovie Mohammed est inconnu...).

  • Orbán et Salvini

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    Matteo Salvini a rencontré Viktor Orbán hier à Budapest.

    Selon RFI, le Premier ministre hongrois a déclaré :

    « Pour nous les Hongrois, la valeur la plus importante est la liberté. C'est pourquoi c'est nous qui décidons avec qui nous voulons collaborer. Ça, c'est notre principe de base. C'est avec plaisir que nous sollicitons les avis de tout le monde et que nous les écoutons, car nous sommes un pays amical. Mais quant à la décision, elle nous appartient. La situation est la suivante. C'est le peuple italien qui décide par qui l'Italie est dirigée, c'est le peuple hongrois qui choisit comment et par qui la Hongrie est dirigée. Et aujourd'hui, c'est le Premier ministre de la Hongrie qui a rencontré le vice-premier ministre de l'Italie, afin de discuter du futur de l'Europe. Nous souhaitons être davantage respectés. »

    Selon EUobserver, Viktor Orbán a dit que ce sera difficile pour le Fidesz de continuer à faire partie du PPE si le PPE fait une alliance avec la gauche pro-immigration.

    La semaine prochaine c’est Heinz-Christian Strache, président du FPÖ et vice-chancelier autrichien, qui sera à Budapest.

  • En Alabama

    Dans le cadre de la guérilla permanente des Etats américains contre le « droit » à l’avortement, les députés républicains de l’Alabama ont décidé de frapper un grand coup. Foin de toutes ces lois qui restreignent plus ou moins les dérives les plus scandaleuses ! Ils ont décidé tout bonnement de voter une loi qui interdit l’avortement. Point barre.

    Et le texte a été adopté par… 74 voix contre 3. (La plupart des démocrates étaient tellement choqués qu’ils ont refusé de prendre part au vote.)

    Le texte va maintenant aller au Sénat, où il sera également adopté.

    Le gouverneur est Kay Ivey, qui avait signé la loi interdisant l’avortement par démembrement du fœtus quand elle était présidente du Sénat, et qui avait dit, quand le texte avait été bloqué par la justice, qu’il fallait se battre pour les enfants à naître jusqu’à la Cour suprême s’il le faut.

    Un propos du député démocrate John Rogers n’est pas passé inaperçu et a provoqué un certain malaise même dans les rangs de son parti :

    « Je ne vais pas dire à une femme ce qu’elle doit faire avec son corps. Elle a le droit de prendre cette décision elle-même. Certains enfants ne sont pas désirés. Donc, vous les tuez maintenant ou vous les tuez plus tard. Vous les mettez au monde non désirés, non aimés : vous les envoyez à la chaise électrique. Alors, tu les tues maintenant ou tu les tues plus tard. »

  • Vive le Christ Roi !

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    Christine Nogueira do Reis Tonietto, dite Chris Tonietto, est une avocate brésileienne de 27 ans, membre du parti de Jair Bolsonaro ; elle a été élue en octobre dernier député de Rio de Janeiro.

    La session du nouveau Parlement a commencé le 1er février. Le 5, Chris Tonietto prononçait sa première allocution :

    « Je veux consacrer ce mandat, notre mandat, au Christ, Roi de l'univers, à Notre-Dame d'Aparecida, patronne du Brésil, pays qui s'appelait à l'origine le pays de la Sainte-Croix. Je tiens à réaffirmer ici mon engagement moral à défendre la vie dès la conception, à défendre la famille et les valeurs chrétiennes, à lutter contre l'avortement, l'idéologie du genre, la corruption et le crime. J'exhorte la jeunesse brésilienne à ne pas perdre espoir en notre pays. Je veux servir mon pays avec tout l'amour, tout l'engagement éthique et moral et la vigueur qui inspire ma foi catholique. Je vous souhaite à tous un mandat excellent et béni, et que Dieu bénisse nos actions ici, dans cette enceinte législative. Vive le Christ Roi ! »

    Pendant la campagne électorale elle déclarait dans une interview : « Souvent, sinon chaque fois, je conclus mes discours par le cri retentissant Viva Cristo Rei pour une raison très simple : je suis catholique et, en tant que catholique, je défends la restauration de la chrétienté et je crois que nous n’aurons une véritable culture de paix que si nous recommençons à reconnaître le Christ comme roi de notre pays. »

  • Saint Juvénal

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    Juvénal, né en Afrique, fut sacré évêque par le pape saint Damase et fut le premier évêque de Narni en Ombrie. Il mourut le 13 août 377. C’est à peu près tout ce qu’on sait de lui. Curieusement, il a toujours été fêté, non à la date de sa mort, mais le 3 mai, avec divers martyrs qui n’ont rien à voir avec lui, et il est mentionné au synaxaire byzantin au 3 mai également.

    En 1961 on a découvert dans un grenier de la campagne toscane un triptyque en piteux état, caché pendant la guerre, et qui avait été pendant des siècles dans la chapelle de Saint-Juvénal, un hameau près de Florence. La restauration permit de découvrir que le triptyque était daté de 1422 et qu’il s’agissait sans doute de la première œuvre personnelle de Masaccio. Depuis lors on en a établi la paternité de façon quasi définitive en comparant l’écriture du psaume, dans le livre que tient saint Juvénal, avec la déclaration de revenus fonciers de 1427 de Masaccio…

    Car saint Juvénal est l’évêque qui figure sur le panneau de droite, en compagnie de saint Antoine. Sur le panneau de gauche figurent saint Barthélémy (avec le couteau et l’évangile de saint Matthieu) et saint Blaise (avec le peigne de fer). Le choix des personnages autres que Juvénal correspond vraisemblablement aux prénoms des commanditaires de l’œuvre (on a récemment établi qu’il s’agissait de prénoms récurrents dans les deux plus grandes familles de la région, les Carnesecchi et les Castellani).

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  • “Ensemble pour l’Europe“

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    Le gouvernement polonais a réuni hier au château royal de Varsovie un sommet des Etats qui ont rejoint l’UE depuis 2014. Les 13 chefs d’Etat et de gouvernement ont adopté une « Déclaration de Varsovie sur la réunification de l’Europe », intitulée « Notre Union, notre avenir ».

    Il n’y avait certes rien de spectaculaire à attendre d’une telle initiative, réunissant aussi bien des pays européistes que ceux du groupe de Visegrád. Toutefois, si l’on a la patience de lire le document jusqu’au bout, on voit que les Polonais ont réussi à faire accepter ceci :

    « Un autre aspect à explorer est le renforcement du rôle des parlements nationaux dans le processus décisionnel de l'UE. Les gouvernements de tous les États membres de l'UE doivent participer au processus décisionnel de l'UE sur un pied d'égalité et dans un esprit de coopération loyale et d'unité. Les intérêts de tous les États membres doivent être pris en compte. Dans le cadre des propositions visant à élargir le champ des décisions prises à la majorité qualifiée, nous réaffirmons que la culture du consensus est au cœur de l'Union. En outre, nous prenons note du fait que le retrait du Royaume-Uni de l'UE entraînera de nouvelles réalités politiques et institutionnelles, y compris au sein du Conseil. Le Conseil européen doit conserver son rôle essentiel dans la nomination de la nouvelle Commission et dans la définition, par consensus, des orientations politiques générales et des priorités pour l'avenir de l'UE. »

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  • Un nouveau chef-d’œuvre

    de l’art sacré : l’église Saint-Joseph de Montigny-lès-Cormeilles, qui sera consacrée dimanche prochain par Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise.

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    Ce qui est magnifique, et tellement porteur de sens, est le mur de verre de 120m² sans ossatures métalliques, composé de rayures verticales qui symbolisent les origines multiples des fidèles…

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    On laissera la parole au curé, Ange Gbetie, venu du Bénin, et qui s’était d’abord fait connaître comme un dynamique aumônier d’étudiants : « L’église Saint-Joseph est comme un terrain vierge, à nous de faire preuve de créativité et d’audace pastorale ».

    Ce qui est pratique avec une église (?) neuve, c’est qu’on n’a même pas besoin de faire du passé table rase. Tout est immédiatement à créer. Avec audace. Ou impudence.