Antonii pro meritis,
Ejusque gestis inclitis,
Claris quoque virtutibus,
Exultet caelum laudibus.
Pour les mérites d’Antoine, et ses actions fameuses, et aussi ses glorieses vertus, que le ciel exulte de louanges.
Natus ex digno genere,
Verbo puer et opere,
Festinavit ad meritum,
Deus, tuorum militum.
Né dans une digne famille, enfant par la parole et l’action, il se hâta vers les mérites, ô Dieu, de tes soldats.
Tempus aetatis tenerae
Non deducebat temere,
Te diligendo intime,
Lucis creator optime.
Ce n’est pas de façon inconsidérée qu’il a passé le temps de ses tendres années, mais en t’aimant intimement, grand créateur de la lumière.
Hic satanae blanditias
Contempsit et insidias,
Tuo fretus solatio,
Iesu, nostra redemptio.
Il méprisa les séductions et les pièges de Satan, ayant confiance en ton secours, Jésus notre rédemption.
Omni degebat tempore
Poenas ferens in corpore,
Memor tuorum operum,
Conditor alme siderum.
En tout temps il passait en portant des châtiments en son corps, se souvenant de tes œuvres, saint créateur des astres.
Noctes orationibus
Deduxit et laboribus,
Nec cessavit ab opere
Iam lucis orto sidere.
Il passa ses nuits dans la prière et les labeurs, et il n’arrêta jamais son travail, quand l’astre de la lumière était levé.
Ieiuniis se macerans,
Verberibus se lacerans,
Desiderabat ingredi
Ad cœnam Agni providi.
Se mortifiant par des jeûnes, se lacérant par des fouets, il désirait entrer au banquet de l’Agneau qui y pourvoit.
Virtutum tandem titulis
Imbutus et miraculis
Migravit ad te Dominum,
Iesu, corona virginum.
Plein des honneurs des vertus et de miracles, il migra vers toi Seigneur Jésus couronne des vierges.
Sit laus Patri cum Filio
Semper in caeli solio,
Nosque replendo caelitus,
Veni, creator Spiritus. Amen.
Louange soit au Père avec le Fils, à jamais sur le trône du Ciel, et pour nous remplir viens, venant du Ciel, Esprit créateur, amen.
Cette hymne se trouvait dans un bréviaire de Passau, imprimé en 1490, alors que Passau (Bavière) était une vaste principauté épiscopale de la vallée du Danube. On remarque deux exemples des jeux verbaux que les hymnographes du moyen âge affectionnaient : la première lettre de chaque strophe compose le nom Anthonius, et chaque dernier vers est le premier vers d’une hymne célèbre (respectivement du commun des apôtres, du commun des martyrs, des vêpres du dimanche, de l’Ascension, de l’Avent, de l’heure de prime, des vêpres du temps pascal, du commun des vierges, de la Pentecôte).