Une rumeur insistante évoque la suppression de la commission Ecclesia Dei par François. Ce serait, ou plutôt ce sera, une catastrophe pour les communautés régies par cette commission, car elles seront impitoyablement détruites par François au moindre prétexte. Comme on l’a vu et on le voit détruire les communautés d’esprit traditionnel qui ne bénéficient pas de la protection de la commission. Et après la suppresssion de la commission viendra la suppression de Summorum Pontificum... et le retour à la persécution de Paul VI... Marco Tosatti a écrit un article sur ce qu’il sait ou croit savoir de la question. Une de mes lectrices vient de le traduire et de me l’envoyer. Le voici.
Le motu proprio qui signe la fin d’Ecclesia Dei en tant que Commission indépendante, et son intégration comme un simple bureau au sein de la Congrégation pour la doctrine de la foi est prêt, signé par le pontife, et aurait dû être publié jeudi dernier. Nous ignorons les raisons pour lesquelles le document n'a pas encore été publié.
C'est un texte de style juridique, plutôt court, dans lequel il est dit que l'urgence pastorale liée à la célébration de Vetus Ordo, et qui a conduit il y a trente ans à la création de la Commission Ecclesia Dei est venu à cesser, et par conséquent aussi, la Commission dans sa forme actuelle n'a plus de raison d'exister.
Rappelons-nous que le motu proprio de Jean-Paul II, du 2 juillet 1988, est né en réaction à la consécration de quatre évêques par Mgr Marcel Lefebvre. Certains de ses pouvoirs et fonctions ont été modifiés par Benoît XVI en 2009. Le document de Jean-Paul II donnait à la Commission le droit d’ « accorder à toute personne le demandant, l'utilisation du Missel romain selon l'édition typique en vigueur en 1962, et ceci selon les règles déjà proposées par la Commission des cardinaux » institué à cet effet « en décembre 1986 après avoir informé l'évêque diocésain ».
En outre, la Commission a été le dernier recours pour les fidèles qui ont demandé la célébration de la Messe selon la forme extraordinaire, et n'ont pas eu une réponse positive soit de leur pasteur ou de leur évêque.
En outre, à la suite du motu proprio Summorum Pontificum du Pape Benoît XVI (2007), la Commission veille à son application étudie les mises à jour possibles dont les textes liturgiques de 1962 ont besoin: par exemple la présence de nouveaux Saints dans le calendrier. Nous devons maintenant voir combien, et lesquels de ces pouvoirs peuvent continuer à être exercés par ce qui sera le nouveau "bureau" Ecclesia Dei au sein de la Congrégation pour la doctrine de la foi; et dont le dernier référent, évidemment, ne sera plus le Secrétaire responsable, comme auparavant, mais le préfet à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Et il y a un doute plus que légitime dans la déclaration initiale qui stipule que l'urgence pastorale liée au Vetus Ordo serait terminée. À une époque où, lors de l'Assemblée de la Conférence épiscopale italienne, des voix d'évêques et de spécialistes refusent la validité juridique du motu proprio "Summorum Pontificum" de Benoît XVI, et au moment où des évêques contrarient directement ou de manière sournoise la célébration de la messe selon le Vetus Ordo, dire que cette urgence pastorale n'existe pas, peut apparaître un peu risqué.