C’est un événement. Der Spiegel est l’un des plus influents magazines de la gauche progressiste libérale. Il avait salué l’élection du « Pape François, le réactionnaire moderne », « le meilleur homme de Dieu ? » avec un point d’interrogation qui était purement rhétorique à l’époque mais qui prend aujourd’hui tout son sens, et le rédacteur en chef doit être fier de l’avoir voulu. Car à la question le magazine répond aujourd’hui par la négative, en 8 pages au vitriol, sous le titre : « Tu ne mentiras pas », sous-titre : « Le Pape et l'Église catholique traversent leur plus grande crise ».
Il y est surtout question d’Argentins victimes d’abus sexuels de la part de prêtres qui ont été couverts par le cardinal Bergoglio, et qui continuent de l’être par François.
Un avocat argentin de victimes évoque le cas du P. Julio César Grassi, emprisonné pour avoir violé des garçons âgés de 11 à 17 ans. Selon Gallego, le pape François avait été le confesseur de Grassi et avait commandé une étude juridique de 2.600 pages pour défendre Grassi et « pour criminaliser les victimes », selon les termes du Spiegel. « En 2006, j'ai eu une conversation avec Bergoglio, explique Gallego. Il était renfermé et méfiant, il n’a pas dit un mot sur le fait que l’Eglise avait payé les avocats de Grassi. L'image actuelle d'un Pape François ouvert et sympathique ne correspond pas à l'homme que j'avais assis devant moi. »