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  • L’UE comme l’URSS

    Lors d’une conférence de presse à Belgrade, le ministre russe des Affaires étrangères a comparé l’UE à l’URSS.

    « L'Union européenne, a-t-il dit, délivre des instructions par écrit à ses différents Etats membres, associés ou candidats, indiquant l'attitude à adopter et les déclarations à faire concernant la Russie. Il est exigé à chacun de ces pays de condamner "l'annexion de la Crimée'' ou ''l'occupation de l'Est ukrainien''»… C’est une « approche absurde » des relations internationales. Si le rapprochement de l’UE avec la Serbie ou le Monténégro ne sont motivés que par la volonté de s'opposer à la Russie, « c'est une impasse, une voie sans issue ». « Cette manière de privilégier les intérêts idéologiques sur les intérêts économiques ou essentiels des pays membres fait penser à l'Union soviétique. »

  • Raté…

    La candidate écologiste à la présidentielle américaine, Jill Stein, avait levé un million de dollars pour qu’on recompte les voix dans les trois Etats où Donald Trump est passé de justesse.

    En Pennsylvanie et dans le Michigan, sa demande a été rejetée par la justice.

    Elle a été acceptée dans le Wisconsin. Après dix jours de recomptage le verdict est tombé : non seulement le résultat n’a pas été inversé (ce qui de toute façon n’aurait rien changé), mais Donald Trump a 131 voix de plus que lors du décompte après le scrutin…

  • Esso !!!

    La rumeur circulait depuis plusieurs jours, c’est désormais officiel : Donald Trump a nommé Rex Tillerson, le PDG d’Exxonmobil (Esso) à la tête du Département d’Etat, autrement dit ministre des Affaires étrangères.

    Encore une surprise. Car Rex Tillerson n’a jamais eu de mandat politique – en dehors de la présidence nationale des scouts…

    Mais il est (à Dallas, évidemment) le PDG de la deuxième capitalisation boursière du monde (derrière Apple), patron de la plus grande entreprise pétrolière privée du monde, dont le chiffre d’affaire est supérieur au PIB de 166 des 193 Etats reconnus par l’ONU.

    La gestion de ce géant international est semble-t-il ce qui qualifie Rex Tillerson pour Donald Trump :

    « M. Tillerson sait comment gérer une organisation de dimension mondiale et comment s'orienter dans l'architecture complexe des affaires du monde et de différents dirigeants étrangers. »

    Ce qui a manifestement joué est que Rex Tillerson a été directeur d’Exxonmobil pour la Russie et qu’il entretient d’excellentes relations avec Vladimir Poutine. Pas seulement avec le Président, mais avec « les responsables russes », a immédiatement souligné le Kremlin.

    En outre, naturellement, c’est un climatosceptique de plus qui rejoint l’équipe de Donald Trump.

    Et tout cela fait hurler dans le camp libéral gauchard. Pour notre plaisir.

  • Sainte Lucie

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    Dans le premier quart du VIe siècle, lorsque Théodoric, à Ravenne, sur les parois de l'église de Saint-Martin in Caelo Aureo, — actuellement Sant'Apollinare Nuovo, — associait au triomphe du Christ le cortège des martyrs et des vierges, Lucie s'élevait de la terre, ou bien descendait du ciel, pour prendre rang, entre Crispine et Cécile, dans la pompe glorieuse, sous un ruissellement d’or et de pierreries ; et d'en bas les fidèles la voyaient porter au Seigneur sa couronne votive, dans un appareil de gloire qui symbolisait pour leurs yeux terrestres la véritable beauté de la « fille du roi », la beauté dont l'Ecriture disait qu’« elle planait, somptueuse, sur la foule des croyants ».

    Avant que le VIe siècle ne touchât à son terme, le pape saint Grégoire le Grand, dans son remaniement du canon de la messe, allait la rapprocher d'eux. Le sacramentaire et l'antiphonaire de Grégoire contenaient des textes liturgiques pour la fête de sainte Lucie ; mais il ne voulut pas que le 13 décembre et la vigile du 13 fussent les seuls jours où l'Eglise la nommât à Dieu. De par la prescription de Grégoire, Agathe et Lucie, les deux vierges martyres de Syracuse, figurèrent nominalement, dans les prières du canon de la messe, après les martyres d'Afrique, avant les martyres de Rome, parmi les élues dont les pécheurs de la terre devaient aspirer à connaître un jour la « société» ; et désormais, devant toutes les hosties immolées sur tous les autels, le nom de Lucie dut être liturgiquement prononcé, dans les minutes recueillies qui succèdent à la consécration.

    Il trouva place, aussi, à côté de celui d’Agathe, dans un document d’une vénérable ancienneté : les Litanies des saints. Enfin les Litanies des agonisants, dont nous saisissons la trace dès le XIe siècle, conjurèrent et conjurent quotidiennement sainte Lucie d'assister et de protéger une à une, au moment du passage suprême, les âmes chrétiennes appelées à quitter leur enveloppe terrestre pour le décisif tête-à-tête avec Dieu. Tant au pied de l'autel que sur le lit d'agonie, les rites mêmes de l'Eglise faisaient ainsi rayonner la gloire de Lucie, pour qu'à l'ombre même de ce rayonnement se blottît tout ce qui portait le nom de chrétien, avec le même espoir, avec le même amour qu'Euskia la « bien ombragée ».

    Ce texte, de Georges Goyau, est la suite de celui que j’avais reproduit en 2013, sur la pierre tombale d’Euskia, découverte en 1894, et prouvant aux pauvres historiens rationalistes que le culte de sainte Lucie existait déjà à la fin du IVe siècle.

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  • UE-Mali

    Les agences de presse, avec une belle unanimité, nous annoncent qu’a été signé hier à Bamako un accord entre l’UE et le Mali visant à aider ce pays à créer des emplois s’il accepte de reprendre ses ressortissants déboutés du droit d’asile.

    En fait il n’y a rien de nouveau depuis l’accord du 14 avril 2016, qui était la première étape de réalisation de cette coopération décidée au sommet de La Valette en novembre 2015. Mais cet accord semble fonctionner, si l’on en croit le communiqué diffusé après la rencontre d’hier : « A travers le “Fonds fiduciaire d’urgence en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière”, neuf projets ont été approuvés pour un montant total de 145.1 millions d’euros, dont trois initiatives régionaux [sic] (pour 53.6 M) et six projets qui ciblent le Mali (91.5 M). Il s’agit notamment des initiatives de création d’emploi, d’appui aux investissements de la diaspora malienne, de sécurité et développement au Nord du Mali et du renforcement de la résilience et l’accès aux services de base. »

    Une coopération du même type doit avoir lieu avec le Nigeria et la Gambie. Cela va évidemment dans le bon sens, mais le résultat en terme de migration est sans rapport avec la gravité de la question : il s’agit des 12.945 demandeurs d’asile maliens en 2014 et 8.405 en 2015…

  • Déluge de fric

    Selon les comptes du New York Post, Hillary Clinton a dépensé 1,2 milliard de dollars pendant sa campagne. C’est un record historique.

    En juin, il avait été dit que Donald Trump devrait dépenser au moins un milliard s’il voulait avoir ne serait-ce qu’une petite chance de gagner. Le candidat avait répondu qu’il n’avait pas besoin de dépenser autant. De fait il a dépensé 600 millions (dont 66 de sa poche).

    L’ironie de l’histoire est que celle qui dépense le milliard a perdu et que c’est le milliardaire qui ne l’a pas dépensé qui a gagné.

  • Au Laos

    Petite lueur au Laos communiste ? Hier a eu lieu à Vientiane la messe de béatification de 17 martyrs, des missionnaires étrangers (dont 5 des Missions étrangères de Paris) et des catéchistes locaux, ainsi que le premier prêtre laotien, assassinés par les communistes entre 1954 et 1970.

    La messe a été célébrée par le cardinal Orlando Quevedo, archevêque de Cotabato aux Philippines et envoyé spécial du pape, en présence des archevêques d’Hanoi et de Bangkok, de prêtres et de fidèles du Laos, du Cambodge, du Vietnam. Il y avait même des écrans géants au-dehors pour que ceux qui ne pouvaient entrer dans la cathédrale puissent suivre la cérémonie. Et il y avait des représentants du pouvoir…

    Mais le nonce apostolique au Laos (et en Birmanie) était venu… de Bangkok, et il est aussi le délégué apostolique au Laos (et en Birmanie), où il n’y a toujours pas d’évêque, ni de relations diplomatiques avec le Saint-Siège.

  • Coptes massacré(e)s

    Une explosion dans la chapelle Saint-Pierre attenante à la cathédrale copte Saint-Marc du Caire, hier pendant la messe, a fait selon les chiffres officiels 23 morts et 49 blessés, dont beaucoup dans un état grave.

    Le crime est d’autant plus odieux que le terroriste s’est fait exploser du côté droit de la chapelle, là où sont les femmes et les enfants en bas âge. Toutes les victimes sont donc des femmes et des enfants, à l’exception d’un homme qui est sans aucun doute le terroriste.

    Le président Sissi a décrété trois jours de deuil national, et après les obsèques, ce matin, une procession funéraire est allée jusqu’au mémorial du soldat inconnu, pour une cérémonie officielle où le président et d’autres responsables ont présenté leurs condoléances aux familles des victimes, ce qui est une première.

    « Le Président, déclare à l’agence Fides Mgr Antonios Aziz Mina, l’évêque copte catholique de Gizeh, veut montrer au travers d’actes publics qu’il considère les coptes comme une composante fondamentale et que les chrétiens coptes constituent une composante indispensable de la société égyptienne. »

  • Lundi de la troisième semaine de l’Avent

    Les antiennes de cette semaine.

    Veniet Dominus, et non tardabit, et illuminabit abscondita tenebrarum, et manifestabit se ad omnes gentes, alleluia.

    Le Seigneur viendra et il ne tardera pas, et il illuminera ce qui est caché dans les ténèbres, et il se manifestera à toutes les Nations, alléluia.

    Jerusalem, gaude gaudio magno, quia veniet tibi Salvator, alleluia.

    Jérusalem, réjouis-toi d’une grande joie, parce qu’un Sauveur viendra à toi, alléluia.

    Dabo in Sion salutem, et in Ierusalem gloriam meam, alleluia.

    J’établirai dans Sion le salut, et dans Jérusalem ma gloire, alléluia.

    Montes et omnes colles humiliabuntur: et erunt prava in directa, et aspera in vias planas: veni, Domine, et noli tardare, alleluia.

    Les montagnes et toutes les collines seront abaissées ; les chemins tortueux seront redressés, et les raboteux deviendront des voies aplanies : venez, Seigneur, et ne tardez pas, alléluia.

    Juste et pie vivamus, exspectantes beatam spem, et adventum Domini.

    Vivons justement et pieusement, attendant la bienheureuse espérance et l’avènement du Seigneur.

    Capitule des laudes au temps de l’Avent :

    Venite et ascendamus ad montem Domini et ad domum Dei Jacob, et docebit nos vias suas et ambulabimus in semitis ejus, quia de Sion exibit lex et verbum Domini de Jerusalem.

    Venez et montons à la montagne du Seigneur et à la maison du Dieu de Jacob, et il nous enseignera ses voies, et nous marcherons dans ses sentiers, parce que de Sion sortira la loi, et la parole du Seigneur, de Jérusalem.

    L’antienne de Benedictus de ce jour :

    Egredietur virga de radice Jesse, et replebitur omnis terra gloria Domini: et videbit omnis caro salutare Dei.

    Il sortira un rejeton de la racine de Jessé, et toute la terre sera remplie de la gloire du Seigneur, et toute chair verra le salut de Dieu.

    Capitule des vêpres au temps de l’Avent :

    Non auferetur sceptrum de Juda et dux de femore ejus donec veniat qui mittendus est et ipse erit exspectatio gentium.

    Le sceptre ne sera pas ôté de Juda, ni le prince de sa postérité, jusqu’à ce que vienne celui qui doit être envoyé, et lui-même sera l’attente des nations.

    L’antienne de Magnificat de ce jour :

    Beatam me dicent omnes generationes quia ancillam humilem respexit Deus.

    Elles me diront bienheureuse, toutes les générations, parce que Dieu a regardé son humble servante.

  • Modestia vestra

    Comment traduire ce mot de modestia dans l’épître et dans l’introït de ce dimanche ?

    En fait on ne peut pas vraiment. Déjà en latin le mot modestia a tout un éventail de sens : c’est la conduite qui garde la mesure, la discrétion, la docilité, la douceur, la pudeur, la dignité, la bienséance, le sens de l’honneur…

    « Modestia » traduit (fort bien, dans tous ses sens) le grec ἐπιεικὲς, (épiikès) qui est un adjectif substantivé. L’épikie, nous dit le P. Spicq, c’est, dans l’Ancien Testament, la clémence qui modère la justice. Dans le grec hellénistique, c’est la modération et la juste mesure, c’est être équilibré en sa mentalité et en son comportement : vertu nécessaire au candidat à l’épiscopat (I Timothée). Le plus souvent l’accent est mis sur la douceur. « Il se révèle alors que l’épikie hellénistique est d’abord et avant tout une vertu du cœur, ouvert, conciliant et confiant à l’égard du prochain. Non seulement elle est opposée à la méchanceté et à la violence, mais, toute douceur et gentillesse, elle se laisse persuader et fléchir et se résigne même lorsqu’on est lésé. » « Finalement, l’épikie néotestamentaire n’est pas seulement modération et mesure, mais bonté, courtoisie, générosité. Davantage encore elle évoque une certaine gracieuseté, de la bonne grâce. » Et le P. Spicq propose de traduire le mot par « sympathique équilibre » dans ce verset de saint Paul.

    On comprend bien ce qu’il veut dire, mais « sympathique équilibre » ne me paraît pas bon. Je ne vois pas un prédicateur demander aux fidèles que leur « sympathique équilibre soit connu de tous les hommes »…