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Sainte Lucie

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Dans le premier quart du VIe siècle, lorsque Théodoric, à Ravenne, sur les parois de l'église de Saint-Martin in Caelo Aureo, — actuellement Sant'Apollinare Nuovo, — associait au triomphe du Christ le cortège des martyrs et des vierges, Lucie s'élevait de la terre, ou bien descendait du ciel, pour prendre rang, entre Crispine et Cécile, dans la pompe glorieuse, sous un ruissellement d’or et de pierreries ; et d'en bas les fidèles la voyaient porter au Seigneur sa couronne votive, dans un appareil de gloire qui symbolisait pour leurs yeux terrestres la véritable beauté de la « fille du roi », la beauté dont l'Ecriture disait qu’« elle planait, somptueuse, sur la foule des croyants ».

Avant que le VIe siècle ne touchât à son terme, le pape saint Grégoire le Grand, dans son remaniement du canon de la messe, allait la rapprocher d'eux. Le sacramentaire et l'antiphonaire de Grégoire contenaient des textes liturgiques pour la fête de sainte Lucie ; mais il ne voulut pas que le 13 décembre et la vigile du 13 fussent les seuls jours où l'Eglise la nommât à Dieu. De par la prescription de Grégoire, Agathe et Lucie, les deux vierges martyres de Syracuse, figurèrent nominalement, dans les prières du canon de la messe, après les martyres d'Afrique, avant les martyres de Rome, parmi les élues dont les pécheurs de la terre devaient aspirer à connaître un jour la « société» ; et désormais, devant toutes les hosties immolées sur tous les autels, le nom de Lucie dut être liturgiquement prononcé, dans les minutes recueillies qui succèdent à la consécration.

Il trouva place, aussi, à côté de celui d’Agathe, dans un document d’une vénérable ancienneté : les Litanies des saints. Enfin les Litanies des agonisants, dont nous saisissons la trace dès le XIe siècle, conjurèrent et conjurent quotidiennement sainte Lucie d'assister et de protéger une à une, au moment du passage suprême, les âmes chrétiennes appelées à quitter leur enveloppe terrestre pour le décisif tête-à-tête avec Dieu. Tant au pied de l'autel que sur le lit d'agonie, les rites mêmes de l'Eglise faisaient ainsi rayonner la gloire de Lucie, pour qu'à l'ombre même de ce rayonnement se blottît tout ce qui portait le nom de chrétien, avec le même espoir, avec le même amour qu'Euskia la « bien ombragée ».

Ce texte, de Georges Goyau, est la suite de celui que j’avais reproduit en 2013, sur la pierre tombale d’Euskia, découverte en 1894, et prouvant aux pauvres historiens rationalistes que le culte de sainte Lucie existait déjà à la fin du IVe siècle.

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Commentaires

  • Je pense que vous voulez dire : "à la fin du VIe siècle.

  • Autour de l'an 400. Et c'est déjà tard pour une inscription en grec.

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