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Annulation
En raison de la rencontre avec le cardinal Sarah organisée en l’église Saint-Eugène jeudi soir (20h), Bernard Antony annule sa conférence prévue au Centre Charlier et annonce qu’il ira voir et entendre le cardinal.
Addendum
Finalement la conférence est maintenue...
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Lundi de la deuxième semaine de carême
Les deux lectures de la messe de ce jour sont terribles. On est bel et bien redescendu de la montagne de la Transfiguration, pour être plongé dans l’affliction de l’Eglise pour les péchés de ses membres (la sombre supplication de Daniel), dans la perspective de la Passion.
« Je m’en vais », dit Jésus au début de l’évangile. « Je m’en vais, et vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché. » C’est un passage d’une longue discussion, d’une longue dispute, avec les juifs. Dispute dont on voit tout de suite qu’il n’en sortira pas vainqueur à vue humaine, et il dit lui-même de façon mystérieuse qu’ils vont le crucifier : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous connaîtrez que Je Suis… » Et l’on voit qu’en même temps il proclame sa divinité, et il le fait de façon très appuyée par ces « Je Suis » qui parsèment tout le discours (le plus souvent très mal traduits par des gens qui ne croient pas vraiment que Jésus est le Dieu du Sinaï), par le « Principium » : Je Suis le Principe (ce que l’on ne veut plus traduire ainsi non plus), discours qui culminera (mais l’évangile de ce jour ne va pas jusque-là) avec l’affirmation prodigieuse : « Avant qu’Abraham vînt à l’existence, Je Suis. » Ce qui clôt le débat : les juifs prennent des pierres pour le lapider.
Mais ceci est l’évangile du dimanche de la Passion, et l’on y va…
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Deuxième dimanche de carême
L’évangile est celui de la Transfiguration, selon saint Matthieu, comme hier. Parce que dans l’antiquité chrétienne il n’y avait pas de messes du samedi et du dimanche, mais une messe qui concluait à l’aube du dimanche la longue veillée du samedi des quatre temps (après un jeûne total qui durait depuis le vendredi soir).
Cette messe ne célèbre pas le fait de la Transfiguration, la vision de la gloire divine de Jésus en son corps, ce qui est l’objet de la fête du 6 août, l’Epiphanie du cœur de l’été, où la lumière n’est plus celle d’une étoile dans la nuit mais le rayonnement même du Soleil sans couchant.
Cette messe rappelle le sens que donnait Jésus à la Transfiguration pour ses apôtres, alors qu’il allait souffrir sa Passion, le sens, mutatis mutandis, qu’elle doit avoir pour nous sur le chemin du carême qui nous mène aux célébrations de la Passion.
Ce n’est pas un hasard si l’épisode est placé entre deux annonces par Jésus de sa Passion. Sept versets plus tôt, saint Matthieu nous dit : « A partir de ce moment-là Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il devait aller à Jérusalem, et beaucoup souffrir de la part des anciens, et des scribes, et des chefs des prêtres, et être tué, et ressusciter le troisième jour. »
Ex-inde, à partir de ce moment-là, cœpit Jesus ostendere discipulis suis, Jésus commença à montrer à ses disciples… C’est en quelque sorte la genèse de la Passion.
On connaît la vive réaction de Pierre : « Loin de toi, Seigneur, cela ne sera pas pour toi ! », puis celle de Jésus : « Va derrière moi, Satan », etc.
Puis c’est l’enseignement que si l’on perd sa vie on la trouve.
Et après six jours, dit l’évangéliste, c’est la Transfiguration.
Et après la Transfiguration, « comme ils étaient ensemble en Galilée, Jésus leur dit : Le Fils de l’Homme va être livré entre les mains des hommes. Ils le tueront, et le troisième jour il ressuscitera. »
« Et ils en furent très attristés », dit saint Matthieu. « Mais eux ne comprenaient pas cette parole », dit saint Marc.
Or, du point de vue historique, chronologique, qui est aussi le nôtre pendant le carême, Jésus s’est transfiguré pour tenter de montrer aux trois plus grands apôtres que sa gloire, sa vie de lumière, est plus forte que la mort, et donc qu’il ressuscitera.
Car le chemin difficile du carême conduit à la Passion douloureuse, mais l’histoire ne finit pas à la mise au tombeau. Elle est tout entière tendue vers l’Exsultet, vers le triple Alléluia. Vers l’explosion de lumière de la nuit pascale.
Et, bien sûr, les deux témoins du Christ, Elie et Moïse, sont aussi nos compagnons pendant le carême : eux aussi ont jeûné 40 jours. Et ils ont vu Dieu sur la montagne.