℟. Omni tempore benedic Deum, et pete ab eo ut vias tuas dirigat: * Et in omni tempore consilia tua in ipso permaneant.
℣. Inquire ut facias quae placita sunt illi in veritate, et in tota virtute tua.
℟. Et in omni tempore consilia tua in ipso permaneant.
Bénis Dieu en tout temps, et demande-lui qu’il dirige tes voies ; et que tes desseins demeurent en lui en tout temps. Cherche à faire ce qui lui plaît en vérité, et de toutes tes forces.
Ce répons des matines est tiré du livre de Tobie, qui est la lecture de la semaine. Le répons proprement dit est le verset 20 du chapitre 4. Le verset est le résumé des versets 10 et 11 du chapitre 14.
Il s’agit du livre de Tobie tel qu’on le trouve dans la Vulgate, c’est-à-dire la traduction par saint Jérôme d’un texte araméen que nous n’avons plus. Et comme nous n’avons plus l’original araméen et que nous avons le plus grand mépris pour saint Jérôme et les gens de son espèce, au moins une irrépressible suspicion, les Bibles modernes ont toutes la traduction de manuscrits grecs éventuellement plus ou moins modifiés par une version latine qui semble être la plus ancienne dont nous disposons…
Ce stupide mépris de saint Jérôme et de la Vulgate fait que les Bibles modernes passent volontairement à côté de beautés qui figuraient dans le texte araméen et qui ne se retrouvent pas dans les autres. Ainsi, dans la lecture de ce jour, qui est le chapitre 12, le bon compagnon « Azarias » explique à Tobie et à sa famille qu’il est en fait l’ange Raphaël envoyé pour les aider. Il leur dit :
« J’avais l’air de manger et de boire avec vous, mais je me nourris d'une nourriture invisible, et d'un breuvage qui ne peut être vu des hommes. » On pense évidemment à la phrase de Jésus disant aux apôtres au puits de Jacob : « J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas. »
Et cette allusion prophétique rend la suite plus évidemment christique : « Et quand il eut dit cela, il fut enlevé de leurs regards, et ils ne purent plus le voir. Alors, prosternés la face contre terre pendant trois heures, ils bénirent Dieu ; et, se levant, ils racontèrent toutes ses merveilles. »