Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • Le décalogue du bonheur ?

    Dans une interview au magazine argentin Viva (du groupe monopolistique Clarin), François donne dix conseils pour être heureux.

    Les voici :

    1 - Vivre et laisser vivre

    2 - Se donner aux autres

    3 - Se mouvoir remansadamente [ce mot, que François reprend d’un « classique de la littérature argentine », n’existe dans aucun dictionnaire d’espagnol, en portugais il veut dire : tranquillement, doucement, avec flegme]

    4 - Jouer avec ses enfants

    5 - Passer le dimanche en famille

    6 - Aider les jeunes à trouver un emploi

    7 - Prendre soin de la nature [on lit ici ou là "la création", mais François dit bien "la nature", qui n'exige pas un Créateur]

    8 - Oublier vite le négatif

    9 - Respecter ceux qui pensent autrement

    10 - Rechercher activement la paix.

    C’est assurément une première historique qu’un pape donne des conseils de bonheur sans faire la moindre allusion à la prière et aux sacrements. Jusqu’à parler du dimanche sans faire référence à la messe dominicale. La seule fois où il soit question de religion, ce n’est pas au point 5, c’est au point 9 : le pape précise que « la pire chose est le prosélytisme religieux ».

    Mais puisque ce décalogue du bonheur exclut toute référence à Dieu, on ne voit pas où pourrait être le prosélytisme.

    En revanche on voit tout de suite où est l’imposture. Historique. Et tragique.

  • Saints Abdon et Sennen

    Ces deux Persans furent martyrisés à Rome par Dèce, vers 250. Ils furent ensevelis au cimetière de Pontien, où se trouve la peinture représentant le Christ qui leur donne la couronne :

    3796076985.jpg

    Puis leurs corps furent transférés en la basilique Saint-Marc (de Rome) et leur tombeau se trouve sous cet autel :

    abdon_senen_marco_campidoglio.jpg

    Un saint prêtre du Vallespir alla à Rome demander au pape des reliques pour conjurer divers fléaux. Il revint avec des reliques d’Abdon et Sennen, qui sont dans ces reliquaires à Arles-sur-Tech :

    abdon_senen_vallespir.jpg

    Il y a aussi à Arles-sur-Tech la « Sainte Tombe », un sarcophage paléo-chrétien, dont on extrait chaque année, au jour de la fête des saints Abdon et Sennen (qui ont été rayés du nouveau calendrier…) une eau miraculeuse. En 1910, l'abbé Craste, curé-doyen d'Arles, avait publié un ouvrage dans lequel il mettait au défi les "libres-penseurs" d'expliquer la présence de l'eau dans le sarcophage, leur promettant une récompense de mille francs si le mystère était éclairci. Personne n'a gagné cette somme, qui avait été déposée chez maître de Noëll, notaire à Arles-sur-Tech.

    abdon_senen_Arles_sur_tech.jpg

  • Adieu pour un temps

    Pour une bonne semaine en tout cas, au cours de laquelle je serai à l’université d’été du Centre Charlier et de Chrétienté-Solidarité.

    Behnam 1.jpg

    Behnam 2.jpg

    Behnam 3.jpg

    Je vous laisse avec ces images du très antique monastère syro-catholique Saint-Behnam, en Irak, qui avait été restauré en 1986, et qui est aujourd’hui aux mains des jihadistes. Je ne sais pas pourquoi l’agence Fides dit que les miliciens de l’Etat islamique ont pris le monastère hier après-midi. Il avait été pris le 11 juin. Peut-être s’est-il passé la même chose qu’à Qaraqosh, la ville syro-catholique proche du monastère, où les chrétiens avaient pu revenir. Mais alors c’est une très mauvaise nouvelle, car les chrétiens avaient pu regagner Qaraqosh sous la protection des peshmergas. Une reprise du monastère pourrait vouloir dire que les jihadistes entendent reprendre Qaraqosh…

    Voici ce que dit à Fides le P. Nizar Semaan , prêtre de l’archevêché syro-catholique de Mossoul (dont les bâtiments viennent d’être incendiés) :

    « La communauté internationale fait preuve d’une passivité inquiétante face à ce qui se passe dans cette zone. Il faut sortir des déclarations vagues et mettre en œuvre des mesures concrètes sur les plans humanitaire et politique. Par exemple, il est temps d’insérer ces groupes dans la liste des organisations terroristes condamnées par les organismes internationaux et surtout il faut rendre publics les noms des pays et des forces qui les financent. Les services de renseignement et les gouvernements de différents pays savent certainement d’où arrivent les armes et l’argent qui permettent de maintenir ces groupes. Il suffirait d’interrompre les flux pendant un mois et ces groupes n’auraient plus aucune force. »

    Le Père Semaan ajoute : « Une condamnation de ces groupes de la part de responsables islamiques diffusée par l’intermédiaire des mosquées aurait certainement un effet notable. » En effet. Mais ce qui est très notable est précisément qu’il n’y a aucune condamnation de ces groupes de la part de responsables islamiques… Ce n’est évidemment pas un hasard : condamner le jihad, c’est condamner le Coran, et la vie de Mahomet et de ses successeurs…

  • Saint Laurent de Brindes

    Pour mener la vie spirituelle, qui nous est commune avec les anges et les esprits célestes, créés comme nous à l'image et ressemblance de Dieu, il faut nécessairement le pain de la grâce du Saint-Esprit et de l'amour de Dieu. La grâce et l'amour ne sont rien sans la foi, car sans la foi il est impossible de plaire à Dieu. Et la foi ne peut naître sans la prédication de la parole de Dieu: La foi naît de ce qu'on entend; et ce qu'on entend, c'est l'annonce de la parole du Christ. La prédication de la parole de Dieu est donc nécessaire à la vie spirituelle, de même que les semailles à la vie corporelle. Aussi le Christ a-t-il dit: Le semeur est sorti pour semer. Celui qui est sorti pour semer, c'est le héraut de la justice, et ce héraut, nous savons par l'Écriture que ce fut Dieu lorsqu'il donna de vive voix, du haut du ciel, la loi de justice à tout le peuple dans le désert. Parfois ce fut l'Ange du Seigneur qui reprocha au peuple sa transgression de la loi divine, au lieu des Pleurs; si bien que tous les fils d'Israël, en entendant le discours de l'Ange, eurent le cœur transpercé et pleurèrent avec de grands cris. Moïse aussi prêcha la loi du Seigneur à tout le peuple, dans les champs de Moab, comme le rapporte le Deutéronome. Enfin le Christ, Dieu et homme, est venu prêcher la parole du Seigneur et envoya les Apôtres faire de même, comme auparavant il avait envoyé les prophètes. La prédication est donc une fonction apostolique, angélique, chrétienne, divine. Car la parole de Dieu est pourvue d'une valeur infinie, puisqu'elle est comme le trésor de tous les biens. C'est d'elle que viennent la foi, l'espérance, la charité, toutes les vertus, tous les dons de l'Esprit Saint, toutes les béatitudes évangéliques, toutes les bonnes œuvres, tous les mérites de la vie, toute la gloire du paradis: Accueillez la parole semée en vous, car elle peut sauver vos âmes. La parole de Dieu est une lumière pour l'intelligence, un feu pour la volonté afin que l'homme puisse connaître Dieu et l'aimer. Et pour l'homme intérieur, qui vit du Saint-Esprit par la grâce, elle est du pain et de l'eau. Mais du pain plus doux que le miel et le rayon, de l'eau meilleure que le vin et le lait. Elle est, pour l'âme spirituelle, un trésor de mérites, c'est pourquoi elle est appelée or et pierre très précieuse. Contre le cœur obstiné dans ses vices, elle est comme un marteau ; contre la chair, le monde et le démon, elle est une épée qui met à mort tout péché.

    Extrait d’un sermon de carême

  • 6e dimanche après la Pentecôte

    L’évangile de ce dimanche est le récit de la seconde multiplication des pains, selon saint Marc.

    Il y a deux multiplications des pains parce que le Fils de Dieu s’est livré d’abord pour les juifs, ensuite pour les païens.

    Les deux épisodes sont presque semblables, et ne diffèrent vraiment que par le lieu et les chiffres : par les données symboliques.

    La première multiplication des pains a lieu en Galilée, et les bénéficiaires sont des juifs, dont le livre sacré est le Pentateuque, d’où les cinq pains (le peuple du Pentateuque étant donc au nombre de 5.000), et qui sont issus des 12 tribus d’Israël, d’où les 12 corbeilles.

    La seconde multiplication des pains a lieu en Décapole païenne, et saint Marc (ou plutôt Jésus lui-même) insiste sur le fait que l’auditoire est païen en soulignant que « plusieurs d’entre eux sont venus de loin » (en fait tous les païens « viennent de loin » quand ils se convertissent). Cette fois il y a sept pains : le chiffre de la création et donc de la perfection cosmique. Le Christ est venu sauver tous les hommes, et même renouveler l’univers. Et il restera donc sept corbeilles de pain. Et il y a 4.000 hommes, le peuple venu des quatre points cardinaux dans l’Eglise.

    L’autre différence est que Jésus précise : « Voilà trois jours qu’ils restent près de moi. »

    Ces trois jours renvoient à la sortie d’Egypte, quand Moïse disait au pharaon que le peuple hébreu avait besoin de trois jours pour aller sacrifier à son Dieu dans le désert. La multiplication des pains a lieu sur une hauteur dans un désert : Jésus est donc Dieu.

    Ces trois jours renvoient aussi aux noces de Cana, qui ont lieu mystérieusement un « troisième jour ». Noces de Cana où l’eau changée en vin annonce l’eucharistie, comme la multiplication des pains.

    Enfin ces trois jours annoncent le mystère pascal. « Les douze tribus d’Israël retournent au désert, pour être rassasiées d’un pain supérieur à la manne, mais le monde païen, symbolisé par le chiffre 7, devient lui aussi l’objet de la compassion divine et découvre, après les trois jours de la passion et de la mort, le pain qui rassasie parce qu’il est la présence qui comble » (Jean Radermakers s.j.).

  • Ça c’est le gouvernement français

    Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères :

    - Il y avait au moins quatre Français dans l’avion de la Malaysia Airlines.

    François Hollande, président :

    - Il n’y avait aucun Français à bord.

  • La rébellion des séminaristes de Pékin

    La cérémonie de remise des diplômes et la messe de clôture n’a pas pu avoir lieu cette année au séminaire national (d’Etat) de Pékin, parce que les séminaristes ont refusé de participer à des cérémonies qui devaient être présidées par… le recteur du séminaire. A savoir Mgr Joseph Ma Yinglin, qui a été sacré évêque de Kunming en 2006 sans autorisation du pape, et a été ensuite excommunié. On apprend à cette occasion que depuis qu’il est recteur du séminaire (2010), Mgr Ma Yinglin n’y a jamais célébré de messe.

    Face aux véhémentes protestations des séminaristes, la direction du séminaire a proposé Mgr John Fang Xingyao, évêque de Linyi et membre du bureau du séminaire : il a été sacré régulièrement en 1997. Mais depuis lors il s’est rapproché du régime communiste au point de devenir… président de l’Association patriotique des catholiques de Chine, c’est-à-dire de l’Eglise officielle, et à ce titre de participer à plusieurs ordinations épiscopales illicites. Les séminaristes ont également refusé. Et il n’y a pas eu de messe, ni de remise des diplômes…

  • Purification islamique à Mossoul

    IRAQ_-_lettera_minaccia_isis.jpg

    Si les derniers chrétiens sont partis hier de Mossoul, c’est parce que ce texte a été lu dans les mosquées, distribué dans la ville, et hurlé par haut-parleurs dans les rues.

    Par ce texte, le « calife de l’Etat islamique » donnait jusqu’à ce samedi midi aux chrétiens le choix de se convertir, de payer la jizya de la dhimmitude, ou de quitter le territoire du califat. « Après cette date, il n'y aura plus entre eux et nous que le glaive. »

    Les derniers chrétiens ont donc quitté Mossoul, qui avant l’invasion américaine avait une des plus importantes communautés chrétiennes du Proche Orient.

    Le communiqué précisait que ceux qui choisissaient de quitter le califat ne devaient rien emporter d’autre que les vêtements qu’ils ont sur le dos, et que tout ce qu’ils laissaient derrière eux devenait propriété de l’Etat islamique. Ceux qui tentaient d’emporter des biens se faisaient dépouiller aux check points. Ceux qui partaient avec une voiture en bon état se sont fait voler leur voiture.

    C’est la première fois dans l’histoire, souligne l’évêque auxiliaire chaldéen de Bagdad, que les chrétiens de Mossoul doivent abandonner leurs maisons. Et leurs églises. Dont l’église de Saint-Thomas, construite sur la maison où l’apôtre avait résidé, et qui est déserte pour la première fois depuis lors.

    On attend toujours la condamnation des autorités islamiques, chez nous et ailleurs.

    Mais on attend aussi une éventuelle critique de nos médias, qui relatent les faits comme s’il s’agissait d’une catastrophe naturelle. En fait, même pas, car, depuis quelque temps, à chaque catastrophe naturelle on cherche des « responsables ». Ici il y a seulement un changement d’autorité. Nos médias sont mûrs pour la dhimmitude. On le savait déjà. Mais là c’est à hurler.

    Comme est à hurler, assurément, le communiqué du Vatican, publié précisément hier, pour la fin du ramadan :

    « Nous percevons l’importance de la promotion d’un fructueux dialogue, fondé sur le respect mutuel et l’amitié. En nous inspirant de nos valeurs partagées et fortifiés par nos sentiments d’authentique fraternité, nous sommes appelés à travailler ensemble pour la justice, la paix et le respect des droits et de la dignité de chaque personne. Nous nous sentons responsables, d’une manière particulière, de ceux qui ont le plus besoin d’aide : les pauvres, les malades, les orphelins, les immigrants, les victimes du trafic des êtres humains et tous ceux qui souffrent de dépendance quelle qu’en soit sa nature. »

    La suite est, dans ce contexte, du pur délire. Il s’agit des « graves défis », des « menaces qui pèsent sur l’environnement, de la crise de l’économie mondiale et des taux de chômage élevés », etc. « Travaillons donc ensemble pour construire des ponts de paix et promouvoir la réconciliation, en particulier dans les régions où musulmans et chrétiens souffrent ensemble des horreurs de la guerre. » Sic. Nul doute que les chrétiens de Mossoul se sentent réconfortés.

  • Saint Vincent de Paul

    Un extrait de l’étonnante lettre à M. de Comet, où il raconte sa captivité à Tunis.

    Je fus vendu à un pêcheur, qui fut contraint de se défaire bientôt de moi, pour n’avoir rien de si contraire que la mer, et depuis par le pêcheur à un vieillard, médecin spagirique, souverain tireur de quintessences, homme fort humain et traitable, lequel, à ce qu’il me disait, avait travaillé cinquante ans à la recherche de la pierre philosophale, et en vain quant à la pierre, mais fort heureusement à une sorte de transmutation des métaux. En foi de quoi, je lui ai vu souvent fondre autant d’or que d’argent ensemble, les mettre en petites lamines, et puis mettre un lit de quelques poudres, puis un autre de lamines, et puis un autre de poudres dans un creuset ou vase à fondre des orfèvres, le tenir au feu vingt-quatre heures, puis l’ouvrir et trouver l’argent être devenu or ; et plus souvent encore congeler ou fixer de l’argent vif en fin argent, qu’il vendait pour donner aux pauvres. Mon occupation était à tenir le feu à dix ou douze fourneaux ; en quoi, Dieu merci, je n’avais plus de peine que de plaisir. Il m’aimait fort et se plaisait fort de me discourir de l’alchimie et plus de sa loi, à laquelle il faisait tous ses efforts de m’attirer, me promettant force richesses et tout son savoir.

    Dieu opéra toujours en moi une croyance de délivrance par les assidues prières que je lui faisais et à la sainte Vierge Marie, par la seule intercession de laquelle je crois fermement avoir été délivré. L’espérance et ferme croyance donc que j’avais de vous revoir, Monsieur, me fit être assidu à le prier de m’enseigner le moyen de guérir de la gravelle, en quoi je lui voyais journellement faire miracle ; ce qu’il fit ; voire me fit préparer et administrer les ingrédients. (…)

    Je fus donc avec ce vieillard depuis le mois de septembre 1605 jusques au mois d’août prochain, qu’il fut pris et mené au grand sultan pour travailler pour lui mais en vain, car il mourut de regret par les chemins. Il me laissa à un sien neveu, vrai anthropomorphite, qui me revendit tôt après la mort de son oncle, parce qu’il ouit dire comme M. de Brèves, ambassadeur pour le roi en Turquie, venait, avec bonnes et expresses patentes du Grand Turc, pour recouvrer les esclaves chrétiens.

    Un renégat de Nice, en Savoie, ennemi de nature, m’acheta et m’en emmena en son temat ; ainsi s’appelle le bien que l’on tient comme métayer du Grand Seigneur, car le peuple n’a rien ; tout est au sultan. Le temat de celui-ci était dans la montagne, où le pays est extrêmement chaud et désert. L’une des trois femmes qu’il avait (comme grecque-chrétienne, mais schismatique) avait un bel esprit et m’affectionnait fort ; et plus à la fin, une naturellement turque, qui servit d’instrument à l’immense miséricorde de Dieu pour retirer son mari de l’apostasie et le remettre au giron de l’Église, fit me délivrer de mon esclavage. Curieuse qu’elle était de savoir notre façon de vivre, elle me venait voir tous les jours aux champs où je fossoyais, et après tout me commanda de chanter louanges à mon Dieu. Le ressouvenir du Quomodo cantabimus in terra aliena des enfants d’Israël captifs en Babylone me fit commencer, avec la larme à l’œil, le psaume Super flumina Babylonis et puis le Salve, Regina, et plusieurs autres choses ; en quoi elle prit autant de plaisir que la merveille en fut grande. Elle ne manqua point de dire à son mari, le soir, qu’il avait eu tort de quitter sa religion, qu’elle estimait extrêmement bonne, pour un récit que je lui avais fait de notre Dieu et quelques louanges que je lui avais chantées en sa présence ; en quoi, disait-elle, elle avait un si divin plaisir qu’elle ne croyait point que le paradis de ses pères et celui qu’elle espérait fut si glorieux, ni accompagné de tant de joie que le plaisir qu’elle avait pendant que je louais mon Dieu, concluant qu’il y avait quelque merveille.

    Cet autre Caïphe ou ânesse de Balaam fit, par ses discours, que son mari me dit dès le lendemain qu’il ne tenait qu’à commodité que nous ne nous sauvassions en France, mais qu’il y donnerait tel remède, dans peu de temps, que Dieu y serait loué. Ce peu de jours furent dix mois qu’il m’entretint en ces vaines, mais à la fin exécutées espérances, au bout desquels nous nous sauvâmes avec un petit esquif et nous rendîmes, le vingt-huitième de juin, à Aigues-Mortes et tôt après en Avignon, où Monseigneur le vice-légat reçut publiquement le renégat, avec la larme à l’œil et le sanglot au gosier, dans l’église de Saint-Pierre, à l’honneur de Dieu et édification des spectateurs. Mondit seigneur nous a retenus tous deux pour nous mener à Rome, où il s’en va tout aussitôt que son successeur à la trienne qu’il acheva le jour de la saint Jean, sera venu. Il a promis au pénitent de le faire entrer à l’austère couvent des Fate ben fratelli où il s’est voué, et à moi de me faire pourvoir de quelque bon bénéfice. Il me fait cet honneur de me fort aimer et caresser, pour quelques secrets d’alchimie que je lui ai appris, desquels il fait plus d’état, dit-il, que si io li avesse datto un monte di oro, parce qu’il y a travaillé tout le temps de sa vie et qu’il ne respire autre contentement.

  • Embêter ces salauds d’Anglais à tout prix…

    D’abord Martin Schulz a dit qu’il n’était pas question d’admettre comme commissaire européen l’homme présenté par le gouvernement britannique, Lord Hill, parce que c’est un « anti-européen ».

    De bonnes âmes ont fait remarquer à Martin Schulz que le lord en question, à l’aune des critères britanniques, n’était pas anti-européen. En fait, ce récent lord est surtout opportuniste, et il est si fier d’être nommé à un poste européen qu’il s’est dit aussitôt impatient de travailler avec Jean-Claude Juncker.

    Mais voilà une nouvelle difficulté. Le lobby anti-lobbies dénommé Corporate Europe Observatory a découvert que Lord Hill avait été partie prenante d’organismes de lobbying auprès des institutions européennes. On sait que le lobbying est légal et se fait au grand jour à Bruxelles. Mais les chiens de garde (selon l’excellente expression anglaise) de la « transparence » rappellent qu’on ne peut pas occuper un poste de commissaire européen si on est impliqué dans le lobbying. En fait Lord Hill a revendu les parts qu’il avait dans les entreprises en question. Mais ça ne fait rien : « Avoir tardivement (sic) vendu ses parts ne suffit pas, les ex-lobbyistes ne doivent pas avoir de place dans la Commission de Juncker, qui s’est engagé à nettoyer le lobbying. »