Il n’est déjà pas si fréquent de voir un évêque célébrer la messe dans l’usus antiquior. Mais ce qu’a fait Mgr Negri me semble exceptionnel : c’est en effet la messe de la Pentecôte qu’il a célébrée ainsi, et c’était pour le premier pèlerinage organisé par « le peuple Summorum Pontificum » au sanctuaire marial du Poggetto, à Sant’Egidio près de Ferrare. Et c’est la seule église de la région qui n’ait subi aucun dommage lors du tremblement de terre de l’an dernier.
On connaissait déjà Mgr Luigi Negri comme évêque de Saint-Marin. Il n’avait pas sa langue dans sa poche, sur divers sujets… Devenu archevêque de Ferrare, il ne semble pas avoir l’intention de nous décevoir…
Dans son homélie, il a souligné que la liturgie traditionnelle n’est pas « une alternative à la liturgie réformée du Concile Vatican II », mais qu’elle « vit avec sa pleine dignité, sa pleine physionomie, en toute liberté et en toute responsabilité aux côtés de la liturgie réformée ».
Il a rappelé que Benoît XVI avait « demandé à l'Eglise tout entière, à commencer par les évêques, d'être respectueux de son intention d'étendre les trésors de l'Église, concédant à ceux qui en ressentent légitimement le désir, de favoriser le droit d'avoir accès à ce trésor “antique” et de le vivre avec plénitude dans le monde moderne pour la vérité de la foi aujourd'hui et la mission aujourd'hui ».
Quant aux « groupes de fidèles » dont parle le motu proprio, ce sont « tous ces fidèles qui ont le droit et le devoir de pouvoir accéder à cette liturgie. Vous l'avez entre les mains, l'Église vous permet de l'introduire en toute liberté. Il ne peut exister aucun diocèse, en Italie ou dans le monde entier, qui vous dise non. Dès lors qu'il y aurait un seul non, l'évêque doit être appelé à rendre compte. »
Et après avoir fait la confidence qu’il avait reçu une lettre de Benoît XVI pour le féliciter de la façon dont il avait mis en œuvre le motu proprio à Saint-Marin, il a dit aussi : « J'étais parmi les évêques (je dois dire à la vérité, peu nombreux) qui ont gagné de tout cela un approfondissement de leur propre identité par rapport à l'expérience de Dieu. C'est quelque chose de grand, non seulement pour ceux qui la pratiquent, mais pour toute l'Eglise. »
Merci à Mgr Negri. Merci à Benoît et moi qui a traduit toute l’homélie, qui vaut d’être lue en entier (sur la Pentecôte, bien sûr, et sur le reste, dont la petite phrase sur les divorcés remariés...).