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  • Noël copte et islam égyptien

    Les coptes fêtent la Nativité du Christ le 7 janvier. A l’issue d’une rencontre entre le nouveau patriarche Tawadros II et le grand imam d’Al Azhar Ahmed al-Tayeb, celui-ci a déclaré : « Al Azhar rejette et condamne les déclarations de personnalités extrémistes. Lundi, comme chaque année, nous offrirons nos vœux à la communauté copte en lui souhaitant Joyeux Noël. »

    Une déclaration qui n’est pas passée inaperçue, dans un pays où les médias sont pleins de condamnations de tout ce qui ressemblerait à une fête de Noël et à des vœux de Noël, assorties de généreuses menaces de mort. Contre les coptes, mais aussi contre les musulmans qui souhaiteraient un Joyeux Noël à leurs voisins chrétiens. Hesham el-Ashry, le chef salafiste qui a fondé l’Autorité de promotion de la vertu et de la prévention du vice, a déclaré « traîtres et apostats » les musulmans qui se conduiraient ainsi.

    L’imam d’Al Azhar apparaît donc une fois de plus, et sans frais, comme un « modéré ». Il peut assurément montrer sa bienveillance de grand seigneur : il contrôle la situation : la nouvelle Constitution fait d’Al-Azhar l’instance de contrôle des lois…

  • Les Turcs reviennent dans les Balkans (aussi) par la télé

    On sait que les Turcs sont de plus en plus présents dans les Balkans, particulièrement dans le domaine économique. Mais ils investissent tous azimuts dans leurs anciens territoires. Y compris dans le domaine « culturel ». Les séries télévisées turques inondent désormais les Balkans. Et quand il s’agit de sagas « historiques », comme celle sur la jeunesse de Soliman le Magnifique, il s’agit aussi et d’abord de propagande ottomane. Sur les lieux mêmes où régna pendant des siècles la plus cruelle barbarie ottomane. Le pire est que ces séries sont bien accueillies par certains, parce qu’elles mettent en avant des traditions et des valeurs que le monde moderne est en train de perdre…

    Seule la Macédoine a pris une mesure limitant le temps d’antenne des productions télévisuelles « étrangères ». « J'ai beaucoup de respect pour ces séries, mais cinq cents ans de joug turc, ça suffit », a lancé le ministre de l'Information, Ivo Ivanovski.

  • Les Turcs revendiquent de nouveau les reliques de saint Nicolas

    A Antalya va s’ouvrir un musée dédié à la civilisation lycienne et destiné également à accueillir les objets provenant des sites archéologiques de Myre et d’Andriake. Une section du musée sera dédiée aux premiers siècles chrétiens et à la vie de saint Nicolas de Myre. C’est l’occasion pour l’archéologue responsable des fouilles de Myre de réclamer de nouveau les reliques de saint Nicolas, qui se trouvent dans la basilique de Bari, en Italie. Et cela s’inscrit dans le cadre d’une campagne du gouvernement turc de rapatriement des œuvres d’art et divers objets d’origine… « turque ». Les demandes adressées au gouvernement italien étant restées sans effet, les Turcs s’adressent désormais… au Vatican. « Ces os devront être exposés ici et non pas dans une ville de pirates », disait déjà il y a deux ans le ministre turc de la Culture. Mais les reliques d’un saint ont vocation à être vénérées dans une église, pas exposées dans un musée.

     

  • Ce n’est pas inéluctable

    Dans l’Illinois (Chicago), les élus démocrates ont retiré leur proposition de loi sur le « mariage » homosexuel, constatant qu’ils n’auraient pas la majorité au parlement de l’Etat. Pour les médias l’affaire était pourtant entendue… Mais les opposants au projet (dont l’Eglise) ont mené une campagne qui a porté ses fruits.

  • Vincent Peillon : l’ignominie et le mensonge

    Dans sa lettre aux recteurs, où il leur demande d’observer « la plus grande vigilance » quant aux débats qui pourraient avoir lieu dans les écoles catholiques sur le projet de loi de dénaturation du mariage, le ministre Vincent Peillon ose écrire :

    « N'oublions jamais que nous avons affaire à des adolescents et que les tentatives de suicide sont cinq fois plus fréquentes chez les jeunes qui se découvrent homosexuels que chez les autres. »

    Cet « argument » (?) sans cesse répété (déjà par les prédécesseurs – de “droite” – de Vincent Peillon) sert donc aujourd’hui contre l’école catholique. Comme si l’école catholique pouvait être responsable d’éventuels suicides d’adolescents homosexuels. C’est une ignominie.

    Elle suit immédiatement le propos où le ministre intime l’ordre à l’école catholique sous contrat de « respecter le principe de neutralité et de liberté de conscience » et rappelle qu’il est « du devoir de l’Etat d’être garant du respect de ces principes ».

    Vincent Peillon, qui ose également déclarer « Je ne veux pas raviver la guerre scolaire », est un spécialiste de la guerre scolaire du tournant du XXe siècle. Quand il parle de « neutralité », et quand il intime l’ordre à l’enseignement catholique (qui aurait dû disparaître il y a un siècle*) de respecter la neutralité, il y a dans son propos l’écho de René Viviani, qui écrivait en une de l’Humanité le 4 octobre 1904 :

    « Et la neutralité ? Elle est, elle fut toujours un mensonge. Certes, elle fut peut-être un mensonge nécessaire lorsque l’on forgeait, au milieu des impétueuses colères de la droite, la loi scolaire. (…) Le passage à franchir était périlleux ; c’était beaucoup déjà que de faire établir une instruction laïque et obligatoire. On promit cette chimère de la neutralité pour rassurer quelques timidités dont la coalition eût fait obstacle au principe de la loi. »

    (Toute ressemblance avec les propos d’Elisabeth Guigou sur le pacs et le “mariage” homosexuel n’est évidemment pas fortuite. Le principe posé par René Viviani peut s’appliquer à un grand nombre de processus de subversion par la loi.)

     * Viviani est aussi l’auteur de cette phrase célèbre :

    « Ensemble, et d'un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des lumières qu'on ne rallumera plus ! »

    Lorsque j’étais dans la région parisienne, j’y pensais à chaque fête de Pâques. Car à Saint Julien le Pauvre, la nuit pascale commence par un premier office de la Résurrection qui se célèbre à l’extérieur, entre deux processions solennelles. Et c’était un petit plaisir supplémentaire que d’entendre chaque année proclamer la Résurrection du Christ… au milieu même du square René Viviani.

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Comme chaque année, alors que je me prépare à dire le somptueux office de la vigile de l’Epiphanie dans mon bréviaire monastique de 1955, je suis stupéfait de découvrir (chaque année, mais oui) que cette vigile été supprimée. Non pas par la réforme de Paul VI, mais par Pie XII. Sans doute l’archéologisme faisait-il déjà ses ravages : elle ne date « que » du VIIIe siècle… Et puis, la messe n’est-elle pas globalement la répétition de celle du dimanche dans l’octave de la Nativité ? Erreur : c’est la messe du dimanche dans l’octave qui a été reprise de celle de la vigile de l’Epiphanie. On le voit notamment par l’antienne de communion de la messe de la vigile, qui reprend l’évangile, et qui a dû être changée pour le dimanche dans l’octave. Et cet évangile, celui du retour de la Sainte Famille d’Egypte et de son installation à Nazareth, concluait normalement le cycle de la Nativité, avant la fête de la Manifestation.

    Pour moi, c’est toujours la vigile, avec ses magnifiques antiennes déjà chantées le 1er janvier. O admirabile commercium

    Mais dans la « forme extraordinaire », c’est seulement un samedi de la Sainte Vierge. Encore qu’il soit bon de célébrer la Sainte Vierge dans ce temps de Noël...

  • Non, madame !

    Selon Marisol Touraine, ministre de la Santé, la pilule contraceptive « est un médicament », il ne faut donc pas la banaliser mais il ne faut pas donner le sentiment qu’elle serait un danger…

    Eh bien non, la pilule n’est pas un médicament.

    Le Dictionnaire de l’Académie française donne cette définition du mot "médicament" :

    « Substance destinée à être administrée à l'homme ou à l'animal pour prévenir ou guérir les maladies, pour soulager les souffrances. »

    La pilule ne prévient ni ne guérit aucune maladie. Elle ne soulage aucune souffrance.

    C’est plutôt le contraire que l’on constate de plus en plus.

  • Le Hezbollah, l’UE et la France

    On fait ici ou là grand cas d’un article du quotidien israélien Maariv indiquant que les efforts déployés par les Israéliens en vue de pousser les pays européens à placer le Hezbollah sur la liste des organisations terroristes « ont échoué ». Et que cet échec est dû à la France, qui craint toute décision qui risque de déstabiliser un pays assez fragilisé, et, surtout, de porter atteinte aux intérêts des acteurs modérés de la scène libanaise. Et le quotidien ajoute que la France va même plus loin en préconisant un dialogue avec le Hezbollah, « un mouvement politique important qui continue d’avoir une influence majeure au sein de plusieurs institutions de l’État ».

    Ici, quand on dit « la France », il s’agit tant de celle de Sarkozy que celle de Hollande.

    Quand le gouvernement français fait remarquer que le Hezbollah est « un mouvement politique important qui continue d’avoir une influence majeure au sein de plusieurs institutions de l’État », c’est un euphémisme diplomatique qui prend en compte les apparences. En fait, le gouvernement libanais actuel dépend entièrement du Hezbollah. Mettre sur une liste de mouvements terroristes une organisation qui dirige un pays implique, si l’on ne participe pas de la monstrueuse hypocrisie anglo-saxonne, que l’on aille immédiatement porter la guerre dans ce pays pour le libérer de l’organisation en question. Ou du moins que l’on fasse vigoureusement pression sur l’ONU pour que l’ONU reconnaisse le Hezbollah comme terroriste et appelle à son éradication.

    Tout le monde s’accorde évidemment pour dire qu’il n’en est pas question. D’ailleurs Israël a essayé, en 2006, et on a vu le résultat.

    Le principal résultat ayant été, du reste, non pas que la fameuse et invincible armée israélienne, personnifiée sous le nom de Tsahal, ait été humiliée, mais que le peuple libanais tout entier s’est retrouvé derrière le Hezbollah : 80% des chrétiens, 80% des druzes, et 86% des sunnites, soutenaient le Hezbollah chiite. Autrement dit, si le Hezbollah est aux commandes, c’est en grande partie grâce à Israël. Et si c’était Israël, l’Etat terroriste ?

  • Le Hezbollah et Noël

    Une dépêche de l’agence Fides évoque « une couverture singulière des célébrations chrétiennes de la part des médias liés au Hezbollah » au Liban : « Le jour de Noël, la radio Al-Nour a rendu hommage à la naissance du Christ au travers d’une sélection de chants religieux. La principale chaîne de télévision liée à la formation politique chiite a ponctué sa programmation de vœux de Noël adressés aux chrétiens alors que les émissions d’information dédiaient un vaste espace aux célébrations de Noël, insistant sur la participation de représentants du Hezbollah aux cérémonies officielles, remarquant le titre de “prophète” reconnu par l’islam à “Jésus, fils de Marie”. L’Ambassade d’Iran à Beyrouth a elle aussi distribué des cartes de vœux célébrant la fête de la naissance du “prophète Jésus, fils de Marie”. »

    Le Père Paul Karam, directeur des Œuvres pontificales missionnaires au Liban, « rappelle la spécificité traditionnelle de la vie libanaise, où les chrétiens et les musulmans partagent une certaine socialité y compris au niveau des fêtes religieuses ».

    Mais l’insistance de cette année est manifestement liée à la question syrienne (comme le montre la carte de vœux de l’Iran), et les médias du parti du général Aoun, lié au Hezbollah, ont dénoncé quant à eux l’hostilité des salafistes à toute célébration de Noël, appuyant sur le fait que les salafistes sont sunnites…

     

  • L’évêché orthodoxe de Grozny et Makhatchkala

    Le saint synode de l’Eglise orthodoxe russe a décidé de créer un archevêché de Grozny et Makhatchkala, du nom des capitales des Etats de Tchétchénie et du Daghestan, et qui s’étend également au territoire de l’Ingouchie. En bref sur trois territoires islamiques, ou plutôt  islamistes, plus ou moins pacifiés, plutôt moins que plus, qui relevaient jusqu’ici du diocèse de Vladikavkaz, en Ossétie du Nord. Le siège de l’archevêché est Makhatchkala, où se déroulent toujours des combats sporadiques entre islamistes et forces fédérales. Le premier archevêque est l’abbé Varlaam du monastère de la Transfiguration de Mourom, dans le diocèse de Vladimir, à l’est de Moscou.

    Pour les analystes, cela fait partie de la politique du patriarche Cyrille de configurer l’Eglise selon les défis sociopolitiques du pays. Mais ce défi-là risque fort d’être pris pour une provocation…