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Vincent Peillon : l’ignominie et le mensonge

Dans sa lettre aux recteurs, où il leur demande d’observer « la plus grande vigilance » quant aux débats qui pourraient avoir lieu dans les écoles catholiques sur le projet de loi de dénaturation du mariage, le ministre Vincent Peillon ose écrire :

« N'oublions jamais que nous avons affaire à des adolescents et que les tentatives de suicide sont cinq fois plus fréquentes chez les jeunes qui se découvrent homosexuels que chez les autres. »

Cet « argument » (?) sans cesse répété (déjà par les prédécesseurs – de “droite” – de Vincent Peillon) sert donc aujourd’hui contre l’école catholique. Comme si l’école catholique pouvait être responsable d’éventuels suicides d’adolescents homosexuels. C’est une ignominie.

Elle suit immédiatement le propos où le ministre intime l’ordre à l’école catholique sous contrat de « respecter le principe de neutralité et de liberté de conscience » et rappelle qu’il est « du devoir de l’Etat d’être garant du respect de ces principes ».

Vincent Peillon, qui ose également déclarer « Je ne veux pas raviver la guerre scolaire », est un spécialiste de la guerre scolaire du tournant du XXe siècle. Quand il parle de « neutralité », et quand il intime l’ordre à l’enseignement catholique (qui aurait dû disparaître il y a un siècle*) de respecter la neutralité, il y a dans son propos l’écho de René Viviani, qui écrivait en une de l’Humanité le 4 octobre 1904 :

« Et la neutralité ? Elle est, elle fut toujours un mensonge. Certes, elle fut peut-être un mensonge nécessaire lorsque l’on forgeait, au milieu des impétueuses colères de la droite, la loi scolaire. (…) Le passage à franchir était périlleux ; c’était beaucoup déjà que de faire établir une instruction laïque et obligatoire. On promit cette chimère de la neutralité pour rassurer quelques timidités dont la coalition eût fait obstacle au principe de la loi. »

(Toute ressemblance avec les propos d’Elisabeth Guigou sur le pacs et le “mariage” homosexuel n’est évidemment pas fortuite. Le principe posé par René Viviani peut s’appliquer à un grand nombre de processus de subversion par la loi.)

 * Viviani est aussi l’auteur de cette phrase célèbre :

« Ensemble, et d'un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des lumières qu'on ne rallumera plus ! »

Lorsque j’étais dans la région parisienne, j’y pensais à chaque fête de Pâques. Car à Saint Julien le Pauvre, la nuit pascale commence par un premier office de la Résurrection qui se célèbre à l’extérieur, entre deux processions solennelles. Et c’était un petit plaisir supplémentaire que d’entendre chaque année proclamer la Résurrection du Christ… au milieu même du square René Viviani.

Commentaires

  • La trouvaille d'imputer aux catholiques les suicides d'adolescents est effectivement particulièrement ignoble, bafouant la liberté religieuse et la liberté de conscience et la vérité des faits (il veut par cette ruse, ce gros mensonge, s'immiscer dans l'enseignement de la morale catholique et universelle)

    Ce qui est en outre ignominieux est d'invoquer la liberté de conscience pour la bafouer au bénéfice de l'arbitraire de sa propre conscience. Alors que le droit/devoir d'éducation incombe aux parents (Déclaration universelle des droits de l'homme) qui doivent former les consciences de leurs enfants afin de les rendre libres. La liberté comprend les moyens de la liberté, il n'y a pas de liberté sans connaissance, sans enseignement que la liberté de conscience n'est pas l'arbitraire de la conscience.

    C'est l'habitude maçonnique d'invoquer les droits de l'homme pour les bafouer ; elle est encore une fois mise en œuvre par ce totalitaire de M. Peillon.

    Finalement, ces gens-là comptent sur la subtilité de ces matières pour rouler leurs interlocuteurs et/ou les intimider. L'obscurantisme, c'est eux.

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