C’est aujourd’hui vendredi et nous sommes à quinze jours du Vendredi-Saint. La résurrection de Lazare fut ce qui détermina finalement les membres du Sanhédrin à décider la mort de Jésus. « Allons, nous aussi, et mourons avec lui. » De ces paroles de saint Thomas, l’Église fait son mot d’ordre pour les jours qui vont suivre. Les catéchumènes entendent ces mots du Christ : « Je suis la résurrection et la vie. » Quel effet ne devaient pas produire sur eux ces paroles ! Au sens de l’ancienne liturgie, Lazare est l’image du pécheur et de l’homme non racheté. La résurrection de Lazare est le symbole de la fête de Pâques, du Baptême. Le temps de Carême est le temps de l’humiliation, c’est pourquoi nous demandons, à l’Offertoire : « Au peuple humilié apporte le salut, Seigneur. » Le chant de la Communion est, lui aussi, très impressionnant : il est tiré de l’Évangile. La liturgie veut montrer que la résurrection de Lazare s’accomplit mystérieusement en nous, dans l’Eucharistie.
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Ridicule
« Nous avons discuté de ces trois pays, où il y a des régimes autoritaires qui sont aussi en train de jouer avec le feu, et qui risquent une intervention. Je pense que nous avons envoyé un signal très clair et très important du Haut représentant, et c'est un message très crucial pour ces trois pays - ils savent qu’en Libye et aussi en Côte d'Ivoire il y a eu des interventions militaires et que c'est toujours une possibilité. »
Ces trois pays sont Bahrein, la Syrie et le Yemen. Le propos est de Zsolt Nemeth, vice-ministre des Affaires étrangères de Hongrie, s’exprimant au Parlement européen, hier, au nom de Catherine Ashton. Sic. Car Catherine Ashton a décidé de demander à des membres de la présidence du Conseil européen de la remplacer lorsqu’elle est occupée…
Quand on sait que Catherine Ashton ne fait rien, surtout quand elle est occupée, et que « l’Union européenne » brille par son absence diplomatique, la sortie de Zsolt Nemeth, au nom de Catherine Ashton, est grotesque.
Plus grotesque encore que celle de… Nicolas Sarkozy, qui avait dit exactement la même chose quelques jours plus tôt (mais, au moins, l'intervention en Libye, c'est lui...). Mais depuis lors, le Quai d’Orsay a quelque peu… nuancé le propos, disant que la situation en Syrie n’a rien à voir avec la situation libyenne et qu’il n’y a « rien sur la table » en termes de plans militaires.
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Bertrand Cantat de Montréal en Avignon
Lundi, le Théâtre du Nouveau Monde (TNM) de Montréal présentait sa 60e saison. En clôture, en mai 2012, un triptyque Sophocle intitulé Des femmes, avec une musique de Bertrand Cantat, et le chanteur en personne sur scène. Cette information a aussitôt suscité une polémique qui a complètement éclipsé le reste de la saison. La direction du TNM assume son choix. Mais l’affaire dépasse les limites du Québec. Et le gouvernement fédéral canadien, par la voix de Josée Verner, ministre du Patrimoine, de la Condition féminine, des Langues officielles et de la Francophonie, a fait savoir qu’il s’opposerait à la venue de Bertrand Cantat… si les électeurs votent pour les conservateurs (le gouvernement vient d’être renversé et il y aura des élections le 2 mai). Josée Verner a rappelé que la loi canadienne interdit du territoire canadien toute personne reconnue coupable, à l'étranger, d'un crime punissable au Canada d'un emprisonnement maximal d'au moins 10 ans. Or si Bertrand Cantat a été condamné en mars 2004 à huit ans de prison (il en a fait 4), son crime est passible de la perpétuité au Canada. « Il n'y aura aucune exception à la loi sur l'immigration, celle-ci doit être appliquée à la lettre », dit Josée Verner. Car il peut y avoir des exceptions, pour motifs notamment humanitaires : la demande doit alors être accompagnée de trois lettres de recommandation et d'un certificat de police. Le motif humanitaire « ne s’applique pas, je trouve ça déplacé, ça me choque », dit Josée Verner.
Hier, le quotidien La Presse écrivait : « La directrice des communications du TNM a rappelé que le Festival d'Avignon a révélé il y a une dizaine de jours que Des femmes ferait partie de sa programmation l'été prochain et que Bertrand Cantat en signait la musique sans que l'annonce suscite aucune réaction en France. »
Eh bien ça a changé. Grâce à Jean-Louis Trintignant, qui a annulé sa présence au festival d'Avignon : « J'ai des scrupules. Je suis peut-être impudique en décidant de ne pas aller à Avignon et de parler des sentiments que j'éprouve. Mais je ne peux pas accepter de dire des poètes dans le cadre du festival alors que Bertrand Cantat va s'y produire », dit-il au site Internet du Figaro. « Je ne comprends pas cet homme. Je ne comprends pas qu'il puisse se présenter sur une scène cet été à Avignon. Ne pourrait-il pas se faire discret? Il s'est révélé avec le drame. Je l'avais trouvé sympathique mais il a été incapable d'assumer quoi que ce soit après le drame, la mort de Marie en juillet 2003. Et aujourd'hui, c'est un homme que je déteste, et je vais dire une chose terrible, il s'est conduit comme une merde et il est l'homme que je déteste le plus au monde. »
Addendum
Bertrand Cantat fait savoir qu’il a décidé de ne pas participer aux représentations de la pièce au Festival d'Avignon.
Addendum 2
Il n'ira pas non plus à Montréal. -
Un film franco-italien (casting tunisien)
Puisque la Tunisie ne veut pas récupérer ses émigrants, et puisque l’Italie ne veut pas utiliser la force contre une grande et nouvelle démocratie, le gouvernement italien a décidé de donner un visa aux Tunisiens qui arrivent sur ses côtes.
Lesquels vont, pour la plupart, débouler en France.
Notre ministère a écrit aux préfets (dans une circulaire publiée par Le Figaro.fr : les «ressortissants des pays tiers porteurs d'un document de séjour délivré par un État membre ne peuvent être considérés comme étant en situation régulière, que si les cinq conditions suivantes sont réunies, que vos services devront contrôler dans cet ordre»: «Être muni d'un document de voyage en cours de validité reconnu par la France» et «d'un document de séjour en cours de validité», «justifier de ressources suffisantes» (62 euros par jour et par personne et 31 euros s'ils disposent d'un hébergement), «ne pas constituer (…) une menace pour l'ordre public», «ne pas être entrés en France depuis plus de trois mois». L'auteur de l'instruction insiste: «Il convient donc de vérifier si les cinq conditions sont remplies.»
Mais oui, j’avais oublié de le signaler : c’est le grand film comique de l’année.
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Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face
Extraits de la catéchèse de Benoît XVI, hier.
Chers amis, nous aussi avec sainte Thérèse de l'Enfant Jésus nous devrions pouvoir répéter chaque jour au Seigneur que nous voulons vivre d'amour pour Lui et pour les autres, apprendre à l'école des saints à aimer de manière authentique et totale. Thérèse est l'un des « petits » de l'Evangile qui se laissent conduire par Dieu dans les profondeurs de son Mystère. Un guide pour tous, surtout pour ceux qui, dans le Peuple de Dieu, accomplissent le ministère de théologiens. Avec l'humilité et la charité, la foi et l'espérance, Thérèse entre continuellement dans le cœur de la Sainte Ecriture qui renferme le Mystère du Christ. Et cette lecture de la Bible, nourrie par la science de l'amour, ne s'oppose pas à la science académique. La science des saints, en effet, dont elle parle elle-même dans la dernière page de l'Histoire d'une âme, est la science la plus élevée.
(…)
« Confiance et Amour » sont donc le point final du récit de sa vie, deux mots qui comme des phares ont éclairé tout son chemin de sainteté, pour pouvoir guider les autres sur sa propre « petite voie de confiance et d'amour », de l'enfance spirituelle (cf. Ms C, 2v-3r ; LT 226). Confiance comme celle de l'enfant qui s'abandonne entre les mains de Dieu, inséparable de l'engagement fort, radical du véritable amour, qui est un don total de soi, pour toujours, comme le dit la sainte en contemplant Marie : « Aimer c'est tout donner, et se donner soi-même » (Pourquoi je t'aime, ô Marie, P 54/22). Ainsi Thérèse nous indique à tous que la vie chrétienne consiste à vivre pleinement la grâce du Baptême dans le don total de soi à l'Amour du Père, pour vivre comme le Christ, dans le feu de l'Esprit Saint, Son propre amour pour tous les autres.
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Daoudal Hebdo N° 122
Dans ce numéro
Page 2
Philippe Isnard révoqué par Luc ChatelPage 3
Le nouveau méfait de la « CRCF »Page 4 & 5
Le paradoxe du CV anonymePage 6
Pourquoi des « carrés musulmans » ?Page 7
L’hymne suisse et son histoirePage 8
Les images voilées
Dimanche prochain…Daoudal Hebdo, BP 16023, 56160 Guémené-sur-Scorff
abonnement un an 180 € (papier), 100 € (par courriel)
Abonnement 6 mois noir et blanc : 70 €Spécimen gratuit sur simple demande
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Jeudi de la quatrième semaine de Carême
Elisée ressuscite le fils de la Sunamite (4 Rois, 4, 25-38).
Toutes les merveilles du plan divin pour le salut de l’homme sont réunies dans cette mystérieuse narration ; empressons-nous de les y découvrir, afin que nous n’ayons rien à envier à nos Catéchumènes. Cet enfant mort, c’est le genre humain que le péché a privé de la vie ; mais Dieu a résolu de le ressusciter. D’abord un serviteur est envoyé près du cadavre ; ce serviteur est Moïse. Sa mission est de Dieu ; mais, par elle-même, la loi qu’il apporte ne donne pas la vie. Cette loi est figurée par le bâton que Giézi tient à la main, et dont il essaie en vain le contact sur le corps de l’enfant. La Loi n’est que rigueur : elle établit un régime de crainte, à cause de la dureté du cœur d’Israël ; mais elle triomphe à peine de cette dureté ; et les justes dans Israël, pour être vraiment justes, doivent aspirer à quelque chose de plus parfait et de plus filial que la loi du Sinaï. Le Médiateur, qui doit tout adoucir en apportant du ciel l’élément de la charité, n’est pas venu encore ; il est promis, il est figuré ; mis il ne s’est pas fait chair, il n’a pas encore habité parmi nous. Le mort n’est pas ressuscité. Il faut que le Fils de Dieu descende lui-même.
Élisée est la figure de ce divin Rédempteur. Voyez comme il se rapetisse à la mesure du corps de l’enfant, comme il s’unit étroitement à tous ses membres dans le mystérieux silence de cette chambre fermée. C’est ainsi que le Verbe du Père, voilant sa splendeur au sein d’une vierge, s’y est uni à notre nature, et, « prenant la forme de l’esclave, s’est anéanti jusqu’à devenir semblable à l’homme », « afin de nous rendre la vie, et une vie plus abondante encore » que celle que nous avions eue au commencement. Observez aussi ce qui se passe dans l’enfant, et quelles sont les marques de la résurrection qui s’opère en lui. Sept fois sa poitrine se dilate, et il aspire, afin de marquer par ce mouvement que l’Esprit aux sept dons reprendra possession de l’âme humaine qui doit être son temple. Il ouvre les yeux, pour signifier la fin de cet aveuglement qui est le caractère de la mort : car les morts ne jouissent plus de la lumière, et les ténèbres du tombeau sont leur partage. Enfin considérez cette femme, cette mère : c’est la figure de l’Église qui implore de notre divin Élisée la résurrection de ses chers Catéchumènes, de tous les infidèles qui sont encore sous les ombres de la mort ; unissons-nous à sa prière, et efforçons-nous d’obtenir que la lumière de l’Évangile s’étende de plus en plus, et que les obstacles qu’apporte à sa propagation la perfidie de Satan, jointe à la malice des hommes, disparaissent sans retour.
Dom Guéranger
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La petite cuisine des députés fantômes
Les députés (UMP) ont voté hier soir le « projet de loi autorisant la ratification du protocole modifiant le protocole sur les dispositions transitoires annexé au traité sur l’Union européenne, au traité sur le fonctionnement de l’Union européenne et au traité instituant la Communauté européenne de l’énergie atomique », et le « projet de loi relatif à l’élection des représentants au Parlement européen ».
Vous en avez entendu parler ? Non, certainement. Le Parlement peut voter une loi de ratification d’un protocole modifiant le traité européen sans que personne n’en sache rien.
Il s’agit du protocole adopté par la conférence intergouvernementale du 23 juin 2010 qui prévoit des mesures transitoires nécessaires pour augmenter le nombre des membres du Parlement européen. Les députés européens ont été élus sous le régime du traité de Nice, or il fonctionne sous le régime du traité de Lisbonne. Ainsi ont été élus 72 députés français, alors qu’il doit y en avoir 74.
Les autres pays concernés, notamment l’Espagne, ont réglé le problème des députés fantômes avant le protocole, mais la France n’avait rien fait. Le second projet de loi est celui qui prévoit la désignation par l’Assemblée (au scrutin de liste à la proportionnelle) de deux députés qui deviendront députés européens. Au mépris le plus total des règles élémentaires de la démocratie.
Ainsi un député UMP et un député PS deviendront députés européens (alors que si l’on respectait le scrutin de 2009 ce serait deux députés écologistes). En théorie, du moins. Car le PS a déclaré qu’il ne présenterait pas de liste... Alors on pourrait voir deux députés UMP devenir députés européens par la grâce de... l'UMP.
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Mercredi de la quatrième semaine de Carême
Ce jour était celui du « grand scrutin » pour les catéchumènes, le jour où on leur dévoilait les Evangiles, le Notre Père et le Credo. Après la « traditio Symboli », le célébrant leur disait :
« Tel est l’abrégé de notre foi, très chers fils, et telles sont les paroles du Symbole, disposées non d’après les pensées de la sagesse humaine, mais selon la raison divine. Il n’est personne qui ne soit capable de les comprendre et de les retenir. C’est là qu’est exprimée la puissance une et égale de Dieu Père et Fils ; là que nous est montré le Fils unique de Dieu, naissant, selon la chair, de la Vierge Marie par l’opération de l’Esprit-Saint ; là que sont racontés son crucifiement, sa sépulture et sa résurrection le troisième jour ; là que l’on confesse son ascension au-dessus des cieux, sa séance à la droite de la majesté du Père, son futur avènement pour juger les vivants et les morts ; là qu’est annoncé le Saint-Esprit qui a la même divinité que le Père et le Fils ; là enfin que sont enseignées la vocation de l’Église, la rémission des péchés et la résurrection de la chair. Vous quittez donc le vieil homme, mes très chers fils, pour être réformés selon le nouveau ; de charnels, vous commencez à devenir spirituels ; de terrestres, célestes. Croyez d’une foi ferme et constante que la résurrection qui s’est accomplie dans le Christ s’accomplira aussi en vous, et que ce prodige qui s’est opéré dans notre Chef se reproduira dans tous les membres de son corps. Le sacrement du Baptême que vous devez bientôt recevoir nous donne une expression visible de cette espérance. Il s’y manifeste comme une mort et comme une résurrection ; on y quitte l’homme ancien, et on y en prend un nouveau. Le pécheur entre dans l’eau, et il en sort justifié. Celui qui nous avait entraînés dans la mort est rejeté ; et l’on reçoit celui qui nous a ramenés à la vie, et qui, par sa grâce qu’il vous donnera, vous rendra enfants de Dieu, non par la chair, mais par la vertu du Saint-Esprit. Vous devez donc retenir dans vos cœurs cette courte formule, de manière à user en tout temps, comme d’un secours, de la Confession qu’elle contient. Le pouvoir de cette arme est invincible contre toutes les embûches de l’ennemi ; elle doit être familière aux vrais soldats du Christ. Que le diable, qui ne cesse jamais de tenter l’homme, vous trouve toujours armés de ce Symbole. Triomphez de l’adversaire auquel vous venez de renoncer ; conservez, par le secours du Seigneur, jusqu’à la fin, incorruptible et immaculée la grâce qu’il se prépare à vous faire : afin que celui en qui vous allez recevoir la rémission des péchés vous procure la gloire de la résurrection. Ainsi donc, très chers fils, vous connaissez présentement le Symbole de la foi catholique ; apprenez-le avec soin, sans y changer un seul mot. La miséricorde de Dieu est puissante ; qu’elle vous conduise à la foi du Baptême à laquelle vous aspirez ; et nous-mêmes qui vous ouvrons aujourd’hui les mystères, qu’elle nous fasse parvenir avec vous au royaume des cieux, par le même Jésus-Christ notre Seigneur, qui vit et règne dans les siècles des siècles. Amen. »
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L’OIT et le travail dominical
L’OIT (Organisation internationale du Travail), saisie par FO, critique une nouvelle fois l’extension du travail dominical en France et demande au gouvernement de revoir la question. Voici les conclusions. (Pour le texte complet, voir le rapport, à partir de la page 728.)