Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Bertrand Cantat de Montréal en Avignon

Lundi, le Théâtre du Nouveau Monde (TNM) de Montréal présentait sa 60e saison. En clôture, en mai 2012, un triptyque Sophocle intitulé Des femmes, avec une musique de Bertrand Cantat, et le chanteur en personne sur scène. Cette information a aussitôt suscité une polémique qui a complètement éclipsé le reste de la saison. La direction du TNM assume son choix. Mais l’affaire dépasse les limites du Québec. Et le gouvernement fédéral canadien, par la voix de Josée Verner, ministre du Patrimoine, de la Condition féminine, des Langues officielles et de la Francophonie, a fait savoir qu’il s’opposerait à la venue de Bertrand Cantat… si les électeurs votent pour les conservateurs (le gouvernement vient d’être renversé et il y aura des élections le 2 mai). Josée Verner a rappelé que la loi canadienne interdit du territoire canadien toute personne reconnue coupable, à l'étranger, d'un crime punissable au Canada d'un emprisonnement maximal d'au moins 10 ans. Or si Bertrand Cantat a été condamné en mars 2004 à huit ans de prison (il en a fait 4), son crime est passible de la perpétuité au Canada. « Il n'y aura aucune exception à la loi sur l'immigration, celle-ci doit être appliquée à la lettre », dit Josée Verner. Car il peut y avoir des exceptions, pour motifs notamment humanitaires : la demande doit alors être accompagnée de trois lettres de recommandation et d'un certificat de police. Le motif humanitaire « ne s’applique pas, je trouve ça déplacé, ça me choque », dit Josée Verner.

Hier, le quotidien La Presse écrivait : « La directrice des communications du TNM a rappelé que le Festival d'Avignon a révélé il y a une dizaine de jours que Des femmes ferait partie de sa programmation l'été prochain et que Bertrand Cantat en signait la musique sans que l'annonce suscite aucune réaction en France. »

Eh bien ça a changé. Grâce à Jean-Louis Trintignant, qui a annulé sa présence au festival d'Avignon : « J'ai des scrupules. Je suis peut-être impudique en décidant de ne pas aller à Avignon et de parler des sentiments que j'éprouve. Mais je ne peux pas accepter de dire des poètes dans le cadre du festival alors que Bertrand Cantat va s'y produire », dit-il au site Internet du Figaro. « Je ne comprends pas cet homme. Je ne comprends pas qu'il puisse se présenter sur une scène cet été à Avignon. Ne pourrait-il pas se faire discret? Il s'est révélé avec le drame. Je l'avais trouvé sympathique mais il a été incapable d'assumer quoi que ce soit après le drame, la mort de Marie en juillet 2003. Et aujourd'hui, c'est un homme que je déteste, et je vais dire une chose terrible, il s'est conduit comme une merde et il est l'homme que je déteste le plus au monde. »

Addendum

Bertrand Cantat fait savoir qu’il a décidé de ne pas participer aux représentations de la pièce au Festival d'Avignon.

Addendum 2
Il n'ira pas non plus à Montréal.

 


Les commentaires sont fermés.