Au cours de leur réunion régulière à huis clos, les présidents des groupes politiques du Parlement européen ont décidé de donner leur feu vert à une modification du règlement, afin d'empêcher Jean-Marie Le Pen de présider la prochaine session inaugurale en tant que doyen.
L'idée avait été lancée par le chef du groupe socialiste Martin Schulz, appuyé par Daniel Cohn-Bendit. Ils ont été ralliés par le PPE, puis par le groupe libéral.
Parce que Jean-Marie Le Pen a osé, hier, demander des excuses à Martin Schulz.
Celui-ci avait éructé : "Je suis préoccupé par le fait qu'un négationniste de l'Holocauste puisse présider la session inaugurale du Parlement européen. Il est inacceptable, inadmissible qu'un négationniste pour qui Auschwitz est un détail de l'Histoire, un vieux fasciste comme Le Pen, puisse le faire."
En plénière, Jean-Marie Le Pen a répondu : "Je me suis borné à dire que les chambres à gaz étaient un détail de l'Histoire de la guerre mondiale, ce qui est une évidence. Je rappelle qu'à cette occasion, j'ai été condamné à 200.000 euros de dommages et intérêts, ce qui prouve l'état dans lequel se trouve la liberté d'opinion en Europe et en France." Et de demander au président du groupe socialiste "de bien vouloir formuler des excuses pour une accusation qui est mensongère".
Naturellement Jean-Marie Le Pen a été hué, le MRAP veut porter plainte, le Congrès juif européen veut qu'il soit expulsé du Parlement européen, etc.
La modification du règlement pourrait être votée en plénière en avril. Les présidents de groupes ne savent pas encore qui pourrait présider la séance inaugurale, ils savent seulement que ce ne doit pas être Le Pen...